vendredi 15 juin 2012

L'Humanité victime de la spéculation financière sur la terre : un camouflet pour la politique urbaine de Patrick BRAOUEZEC

Dans ces moments où les intérêts personnels se révèlent, les gens de gauche ne doivent pas perdre de vue l'essentiel : la lutte contre la mondialisation financière et ses acteurs.

Les investisseurs qui répandent ce système au détriment des travailleurs viennent de faire une nouvelle victime : le quotidien L'Humanité. Dans une tribune publiée hier sur le site Internet du quotidien communiste, son directeur dénonce les "consortiums bancaires et financiers" qui possèdent les immeubles de bureaux, dont celui de l'Humanité, immeubles que Patrick LE HYARIC qualifié avec raison d'"usine à rendement financier" .

Le Directeur de L'Humanité explique donc que lui-même et ses collaborateurs vont se faire expulser de la Tour Akzo qu'il loue depuis 2008 face au stade de France, en raison des problèmes financiers des investisseurs propriétaires de cette horrible tour de bureaux. Il a bien raison de dénoncer ces agissements. 

Autrefois, les entreprises, les administrations possédaient leurs propres locaux. Désormais, en vertu des canons de la gestion financière de leurs bilans, elles se contentent de louer des locaux, y compris même leurs locaux industriels. Le corollaire de cette pratique est la création de tout un secteur d'activité qui porte le nom de promotion immobilière et qui est étroitement lié à l'industrie financière. Ce sont les agents, les mandataires et autres représentants de ce secteur qui louent les immeubles de bureaux ou les locaux industriels.

Ces biens immobiliers deviennent, comme les obligations d'état, les actions, ou encore les cargaisons de céréales ou les stocks de pétrole, ce que les spéculateurs financiers appellent des actifs, que l'on peut acheter et vendre en permanence. Ainsi, un immeuble est, en tout ou partie, régulièrement revendu au plus offrant. Passant de mains en mains, il est le plus souvent à la merci de prédateurs qui se moquent bien de son entretien et se focalisent sur le rendement financier.

Pour autant, Patrick LE HYARIC oublie l'essentiel, ce qui est en même temps compréhensible dans la mesure où la situation de L'humanité occupe toute entière son esprit. En effet, la spéculation sur les biens immobiliers ne peut exister que grâce à la complicité des élus locaux, et en l'occurrence à Saint-Denis de Patrick BRAOUEZEC, Président de Plaine Commune.

En France, les élus locaux ont tous les pouvoirs sur leurs territoires. Les agents des spéculateurs de la finance internationale connaissent très bien, pour notre ville, les bureaux de Patrick BRAOUEZEC et de ses lieutenants, Jacques MARSAUD, son Directeur Général des Services, Didier PAILLARD, le maire, etc.

Leurs partisans nous diront que c'est normal. Mais l'insulte que ces personnes, qui se prétendent Gauche de Gauche, infligent à la Gauche et aux travailleurs ne vient pas de leur passivité, mais, au contraire, de leur activisme dans la promotion de ce capitalisme financier déshumanisant. Ils ne se contentent pas simplement de signer des permis de construire  pour des projets qu'on leur présenterait, mais, en réalité, organisent la spéculation immobilière

Comme font-ils ? Essentiellement grâce à l'outil d'urbanisme qu'est la ZAC (Zone d'Aménagement Concertée) ! Cet outil, qui est voté par la Communauté d'Agglomération Plaine Commune, permet de définir pour un périmètre donné un certain nombre d'objectifs de construction : tant de mètres carrés de logements, de bureaux, de locaux industriels ou d'espaces verts.

Aujourd'hui, il faut savoir que la moitié du sud de Saint-Denis est sous périmètre ZAC. A partir de là, nos hommes politiques prétendument de gauche sollicitent des architectes urbanistes, comme Antoine GRUMBACH à la ZAC Porte de Paris, et d'autres acteurs de la promotion immobilière pour définir les immeubles qui seront construits. Ensuite, tout ce petit monde débarque dans les salons internationaux pour vendre les mètres carrés. Les investisseurs internationaux n'ont plus qu'à donner leur accord pour financer tel immeuble, dont on leur garantie qu'il va leur apporter 6 ou 8 % (peu importe, mais c'est toujours élevé) de rendement chaque année.

Si nos élus vous disent qu'ils ne sont pas au courant, c'est complètement faux. Dans son documentaire "Délaissé" sur le bassin de la Maltournée, Marie TAVERNIER réalise une interview de M. Antoine GRUMBACH qui finit par lâcher "tout çà, çà vaut cher", à moins que l'intéressé ne me l'ait lancé quand je le pressais en Comité Consultatif de la ZAC, mais il est tard et je n'ai pas mes notes sous la main. Il n'y a pas de jeux de dupes dans ces projets immobiliers, car l'argent est bien la seule obsession de ceux qui spéculent sur la terre et de tous ceux qui les aident, dont nos élus locaux.

Patrick LE HYARIC indique que L'Humanité va désormais s'installer dans d'autres locaux, toujours à Saint-Denis : "Nous négocions la possibilité de louer des locaux dans un nouvel immeuble à Saint-Denis-Pleyel. Il s'agit d'un bâtiment de qualité, proche du métro, qui pourrait nous permettre de réduire un certain nombre de nos dépenses de loyer et de charges." Selon l'édition du 14 juin du Parisien, qui cite un conseil en immobilier : "L'Huma rêvait de s'installer dans les bureaux de la Cité du cinéma de Luc Besson, mais c'était trop cher, poursuit le spécialiste. L'offre de Carré-Pleyel 2 était plus adaptée à leur taille et meilleur marché." Le bâtiment en question, nommé Carré-Pleyel 2, est rue Pleyel, juste au sud de la tour Pleyel.

Compte tenu de ses déboires, j'invite le Directeur de l'Humanité a la plus grande vigilance sur les transformations liées au Grand Paris pour lesquelles il sera aux premières loges. De son bureau, il va pouvoir voir de visu l'impact de la mondialisation financière avec la construction de centaines de milliers de mètres carrés de bureaux pour le plus grand profit des spéculateurs, appuyé par l'argent public de la Société du Grand Paris. Patrick BRAOUEZEC a appelé cela, afin de mieux duper les habitants, Saint-Denis Pleyel.

M. LE HYARIC, lorsque vous localisez vos futurs bureaux à Saint-Denis-Pleyel, et non à la station Carrefour Pleyel, vous participez sans le savoir à un gigantesque projet de spéculation foncière que l'on dissimule aux Dionysiens depuis 2 ans. Carrefour Pleyel n'est pas Saint-Denis Pleyel. La ligne 13 ne sera pas reliée aux métros automatiques. Je vous renvoie à mes cartes de janvier et février derniers et à mes autres billets. Oui, M. LE HYARIC, vous n'en avez pas encore conscience, mais ce projet de spéculation renchérira inévitablement le coût de votre loyer, vous contraignant encore une fois à quitter les lieux.

Pour tout cela, M. LE HYARIC, vous pouvez remercier la Droite et... Patrick BRAOUEZEC, qui s'est bien gardé de vous dire à quel point vous faisiez une erreur en vendant les bijoux de famille, c'est-à-dire le siège de L'Humanité.

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