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dimanche 27 octobre 2019

Prolongement du tramway T8 : la concertation publique vient de s'achever... et le prolongement aura lieu à la fin de la décennie 2020

La concertation publique relative au prolongement du tramway T8 s'est achevée hier. Elle avait commencé le 9 septembre dernier. Le financement (3,5 millions d'euros) de cette concertation avait été approuvé le 22 mars 2017 par l'autorité organisatrice des transports en commun de la région Ile-de-France, le STIF, depuis rebaptisée Ile-de-France Mobilités. Initialement attendue un an après l'approbation de cette convention, la concertation aura finalement eu lieu deux ans et demi après. 

Comme vous le savez amis lecteurs, je suis un ardent défenseur de la réalisation de cette infrastructure. Je n'ai jamais douté de sa réalisation, mais j'ai toujours été prudent sur sa date de réalisation, dénonçant dès 2010 le renoncement de Plaine Commune à tout exigence de date d'achèvement et plaidant depuis que Paris a obtenu les Jeux Olympiques en 2017 pour que cette infrastructure soit réalisée pour les Jeux de 2024, après avoir constaté que nos élus locaux ne cessaient de laisser filer la date de réalisation (fixée à 2020 en 2011, puis à 2022 en 2013). Ce grand évènement sportif, dont nos élus locaux ne cesse de se rengorger pour les héritages qu'il nous promet, aurait pu servir à sanctuariser les financements et à fixer rapidement le calendrier des travaux et des procédures préalables, mais il n'en a rien été. 

En effet, les documents de la concertation publique nous indiquent que la date de mise en service du tramway interviendra entre 8 et 10 ans après la concertation, c'est-à-dire entre fin 2027 et fin 2029. Je vous renvoie à la page 118 du Dossier d'Objectifs et de Caractéristiques Principales (DOCP) et à la page 37 de la présentation du dossier de concertation préalable.

Le communiqué de presse du 17 septembre de la municipalité est intéressant pour ce qu'il révèle de l'attitude des élus locaux à l'égard de cette infrastructure. Je rappelle que les élus locaux sont au nombre de 55 au Conseil municipal (majorité et opposition) et de 17 au Conseil du Territoire (majorité et opposition que nous élirons aussi en mars prochain et sachant que ce sont eux qui ont la compétence en matière de transports en commun). Ceux qui dirigent la ville de Saint-Denis et Plaine Commune et auraient dû se battre au cours des dernières années pour accélérer le calendrier de réalisation du prolongement du tramway T8 appellent comme si de rien n'était les habitants à se mobiliser pour obtenir les financements des travaux avant les JO de 2024...  

Voici un extrait : "la municipalité souhaite que les travaux démarrent avant 2024 par crainte d’une baisse des investissements dans les infrastructures de transports publics à l’issue des JOP 2024. Ainsi, afin de s’assurer que le projet de prolongation du Tramway T8 voit le jour dans les meilleurs délais et qu’il soit véritablement au service du plus grand nombre avec l’intégration de la station Pressensé, il est nécessaire que les habitants puissent se mobiliser fortement lors de la concertation préalable à l’enquête publique avec différents temps de rencontres...". En clair, si les travaux ne démarrent pas avant les JO, ce sera la faute des habitants, mais surtout pas des élus qui avaient la responsabilité de défendre les intérêts des habitants. En clair également, les élus locaux ne portent aucune exigence en matière de calendrier et rejetteront la responsabilité d'une mise en service fin 2029 sur l'Etat, Ile-de-France Mobilités, voire les extraterrestres ou Dieu si besoin est... 

Pour rafraîchir la mémoire de nos élites politiques locales sur l'enjeu du prolongement du tramway T8, voici le texte d'une pétition mise en ligne par eux-mêmes (précisément par Plaine Commune) il y a six ans :
"Le T8 (Tram’Y) sera mis en service en 2014 d’Epinay-sur-Seine et Villetaneuse jusqu’à Saint-Denis, Porte de Paris.
Disons, ensemble, notre volonté que s’engage maintenant son prolongement jusqu’à Paris (future gare RER E Rosa Parks) via Saint-Denis et Aubervilliers.
Le T8 prolongé, véritable colonne vertébrale de notre territoire, permettra de desservir de nombreux équipements (hôpital Danielle Casanova, lycée Suger et futur lycée de La Plaine à Saint-Denis, futur centre aquatique et campus Condorcet à Aubervilliers) et de nombreuses entreprises.
Il facilitera la vie quotidienne des milliers d’habitants de quartiers populaires (Bel-Air, Francs-Moisins, Landy, Cristino Garcia…).
Le T8 prolongé soulagera la ligne 13 du métro et assurera la correspondance avec des transports rapides (ligne 12, RER B et RER E), reliés à tous les services de la métropole.
Le T8 prolongé, c’est du temps et du pouvoir d’achat gagnés pour des dizaines de milliers d’habitants et de salariés. C’est aussi un air moins pollué.
Habitants, salariés, étudiants et usagers du territoire de Plaine Commune, soutenez le projet de prolongement du T8 jusqu’à Paris pour obtenir définitivement les financements nécessaires."
J'avais parlé de cette pétition sur mon blog en octobre 2013. Les white saviors qui dirigent les vieux partis politiques gérant nos territoires témoignent une nouvelle fois de leur hypocrisie à l'égard des populations qu'ils prétendent défendre. 

Cette hypocrisie s'exprime également à travers la station Pressensé, qui figure de façon optionnelle dans le projet actuel de prolongement du tramway T8. Les élus locaux n'ayant rien fait pour accélérer le calendrier des travaux, ils ne peuvent ignorer depuis 2017 que le prolongement du tramway T8 n'interviendra pas avant la fin de la décennie 2020. Dans ces conditions, pourquoi ne pas avoir transmis les éléments nécessaires pour justifier la création de cette station ? D'ici à fin 2027 et fin 2019, on peut raisonnablement penser que les travaux de développement de ce territoire de Saint-Denis et d'Aubervilliers seront achevés ou en voie de l'être. Les ingénieurs et chargés d'études d'Ile-de-France Mobilités ne peuvent travailler qu'à partir des informations données par les collectivités territoriales. Aussi, on en droit de penser que tous les éléments n'ont pas été fournis pour cranter définitivement cette station localisée dans une zone mal desservie par les transports en commun. Nos élus servent décidément mal les habitants et cherchent manifestement à les manipuler.

Enfin, le projet indique qu'Ile-de-France Mobilités a renoncé à positionner le terminus du tramway T8 sur le parvis de la gare Rosa Parks du RER E à Paris et propose deux variantes. Les éléments d'explication fournis dans le dossier sont insuffisants pour comprendre ce revirement. De plus, les deux terminus proposés ne permettent pas des échanges intermodaux (avec le RER E et le tramway T3) efficaces et rapides par rapport à la solution initiale

Ile-de-France Mobilités doit donc revoir sa copie en ce qui concerne le terminus à Paris et retenir un emplacement qui ne contrarie pas la possibilité de prolonger dans Paris le tramway T8. Celui-ci ne doit pas devenir un nouveau marqueur de la barrière entre Paris et la banlieue, une illustration des frontières entre pauvres et riches, un symbole de la fracture existante entre ceux qui ont accès directement à la centralité parisienne et ceux qui doivent multiplier les correspondances pour y parvenir.

Pour conclure ce billet, un constat s'impose : les citoyens et les représentants d'association se sont mobilisés, les journalistes ont fait leur travail d'information, mais les politiques ont baladé les habitants...

samedi 29 octobre 2016

Que voulons-nous pour notre ville ? Le cas des entrepôts construits au début du XXème siècle connus sous le nom de "Dock des Alcools"

Saint-Denis a un patrimoine exceptionnel. En posant ce constat, chacun pense à la Basilique de Saint-Denis, qui abrite les gisants des rois de France. Cependant, il est un autre patrimoine auquel nous ne pensons pas forcément et qui possède une valeur historique, technique et symbolique.

Le "Dock des Alcools" fait partie de ce patrimoine, trop souvent méconnu. De quoi s'agit-il ?

D'un ensemble d'entrepôts construits dans les années 1920, situé près de la Porte de la Chapelle à la limite de Paris, avenue du Président Wilson. L'emploi du béton, qui représentait une innovation à l'époque, a permis de créer des voûtes ondulées, qui tranchaient avec la forme habituelle des toits des usines, nombreuses à La Plaine Saint-Denis. Ces bâtiments sont donc les témoins du passé industriel de cette partie de notre ville, qu'il nous revient de préserver en les rénovant pour qu'ils puissent continuer à vivre.

Orientation Nord-Ouest-Nord : photo (d'époque ?) récupéré sur le site tourisme93.com

Si je vous parle de ce site, c'est en raison de son rachat il y a seulement quelques jours par la Compagnie de Phaslbourg, une société spécialisée dans l'immobilier commercial, associée au spécialiste de vêtements Celio. Le site, une première fois rénové dans les années 1980, sera réhabilité pour installer dans ses 11 000 mètres carrés le siège social de la marque de prêt à porter féminin Jennyfer.

Une fois n'est pas coutume, je me félicite de l'action d'un promoteur immobilier. En effet, je m'inquiétais du devenir des Docks depuis que l'annonce, en 2013, d'un projet de construction d'une immense tour à sa place. Un fonds d'investissement américain, The Carlyle Group, avait des vus sur le territoire, afin d'y développer un tour de 100 000 mètres carrés ! Le cabinet d'architecte Franck HAMMOUTENE travaillait alors sur le dossier.

Image d'artiste figurant le projet de tour tiré d'un article publié sur lemoniteur.fr, origine Atelier d'architecture Franck HAMMOUTENE

Amies dionysiennes et amis dionysiens, retenons au final que même si ce projet de tour ne verra pas le jour, il nous faut rester vigilant. Nos élus municipaux, qu'ils siègent dans la majorité ou l'opposition, n'ont jusqu'ici donné guère de preuves de leur volonté d'améliorer notre cadre de vie, mais plutôt celle de frayer avec des promoteurs pour construire des tours, comme près de la future station du métro du Grand Paris ou autour du parc de la Courneuve...



lundi 24 octobre 2016

Impôts locaux : baisse de la Taxe d'Enlèvement des Ordures Ménagères (TEOM), absence du rapport annuel sur la qualité et le prix du service public d'élimination des déchets

Aujourd'hui, j'ai reçu mes avis d'imposition pour la taxe foncière et la taxe d'habitation à payer en 2017, avec le détail des relèvements de taux sur 2016. Cependant, ce ne sont pas ces deux taxes qui suscitent ce billet, bien que la douloureuse pourrait m'inciter à le faire, puisque l'augmentation est sensible.

Ce qui a attiré mon attention est la baisse de la Taxe d'Enlèvement des Ordures Ménagères (TEOM), qui sert à financer les services de propreté de Plaine Commune. A Saint-Denis, comme dans les neuf communes de Plaine Commune, la Communauté d'agglomération devenue un Territoire de la métropole du Grand Paris, ces services ont été transférés à l'établissement public territorial en 2001.

En mars 2014, pendant la campagne des élections municipales, j'ai dénoncé la hausse continue du taux de cette taxe (+ 92 % en treize ans), procurant des ressources financières croissances qui ne permettiaient manifestement pas d'améliorer la propreté de nos rues. Pour mémoire, le taux est passé de 4,57 % en 2001 à 7,14 % en 2014. Depuis 2014, le taux de la TEOM diminue : timidement en 2015 (7,06 %), plus sérieusement cette année (6,85 %).

Cette baisse pose deux questions, pour lesquelles je n'ai pour l'heure pas de réponses à vous apporter, mais auxquelles chaque citoyen responsable doit s'intéresser, car n'oublions pas que nous parlons d'argent public :
1) Cette baisse est-elle durable ? Se prolongera-t-elle dans les prochaines années ?
2) Pourquoi survient-elle maintenant ? Qu'est-ce qui a changé ? 
3) Quel a été l'emploi des fonds obtenus avec les augmentations successives (dépenses d'investissement...) ?

Pour que l'on y voit plus clair, ce serait bien que l'obligation légale de tenir à disposition des citoyens le rapport annuel sur la qualité et le prix du service public d'élimination des déchets soit mis en ligne chaque année. Nous aurions ainsi accès aux données de nombreux indicateurs techniques et financiers qui permettraient de comprendre où passe l'argent et quel est son emploi. Sur le site de Plaine Commune, il n'y a que celui de 2012 et je ne l'ai pas trouvé sur le site de notre ville. Les conseillers municipaux de la majorité ou de l'opposition pourraient demander que Plaine Commune fasse un petit effort ou mieux, qu'ils scannent eux-mêmes l'exemplaire papier (c'est pas compliqué, et ils n'auront peut-être pas à le faire s'ils l'ont reçu par mail en fichier) et le mettent à disposition de leurs concitoyens via un blog s'ils n'ont pas gain de cause auprès de Plaine Commune. Et qu'on nous épargne les réponses du style "Ce rapport est consultable en mairie ou au siège de Plaine Commune.", qui expliquent pourquoi les Français sont dégoutés par les hommes politiques et ne vont plus voter.

mercredi 19 mars 2014

La Taxe d'Enlèvement des Ordures Ménagères (TEOM) de Saint-Denis : + 92 % de hausse depuis le transfert de la gestion de la propreté à Plaine Commune

La propreté est un service public, qui relève de la compétence des élus locaux, qui deviennent comptables devant leurs électeurs de la qualité de ce service et de son coût.

Depuis plusieurs années, les Dionysiennes et les Dionysiens sont mécontents de l'état de propreté des rues de leur ville. Celles-ci sont sales et l'action des services de Plaine Commune délégataire du service peu efficace, comme chaque habitant de notre ville le constate au quotidien.

A une qualité de service se dégradant d'année en année et médiocre, se rajoute un deuxième problème : celui de la hausse constante du coût de la propreté. Ce coût, chaque Dionysienne et Dionysien le paie à travers la Taxe d'Enlèvement des Ordures Ménagères (TEOM) votée à Plaine Commune depuis le transfert de ce service public à la communauté d'agglomération. Comment le connaître ? Les propriétaires le trouvent sur leur avis d'imposition de la Taxe Foncière et les locataires peuvent demander à leurs propriétaires, puisque celui-ci leur fait payer intégralement la TEOM dans les charges facturées.

Voici l'évolution de ce taux depuis 2001, avec la hausse en pourcentage du taux de l'année n sur l'année n-1 entre parenthèse :

2001 : 4,57 %
2002 : 5,49 % (+ 20,13 %)
2003 : 5,41 % (- 1,47 %)
2004 : 5,14 % (- 4,99 %)
2005 : 5,42 % (+ 5, 44 %)
2006 : 5,64 % (+ 4, 05 %)
2007 : 5,69 % (+ 0,88 %)
2008 : 5,94 % (+ 4,39 %)
2009 : 6,38 % (+ 7,40 %)
2010 : 6,65 % (+ 4,23 %)
2011 : 6,66 % (+ 0,15 %)
2012 : 6,85 % (+ 2,85 %)
2013 : 6,89 % (+ 0,58 %)
2014 : 7,14 % (+ 3,62 %)

Entre 2001 et 2014, le taux de la TEOM aura donc augmenté de 56,23 %, soit une progression bien supérieure à celle l'inflation ou à l'évolution des bas salaires, qui représentent l'essentiel de la masse salariale du sous-traitant Veolia, à qui Plaine Commune a délégué la collecte et le traitement des déchets, ainsi que la propreté urbaine.

La hausse du taux de la TEOM ne rend cependant pas complètement compte de la hausse du coût final pour les habitants, car la base d'imposition des biens immobiliers (les valeurs foncières) est revalorisée chaque année par le Parlement dans la loi de finances.  En voici l'évolution annuelle :


2001 : 1,01
2002 : 1,01
2003 : 1,015
2004 : 1,015
2005 : 1,018
2006 : 1,018
2007 : 1,018
2008 : 1,016
2009 : 1,025
2010 : 1,012
2011 : 1,02
2012 : 1,018
2013 : 1,018

Au global, en 2014, chaque foyer dionysien paye quasiment deux fois plus de TEOM  qu'en 2001 pour un service public dont la dégradation s'amplifie d'année en année.

mardi 30 juillet 2013

Eclairage urbain en panne... les élus municipaux en vacances ?

Voici l'état de la rue Auber dans la nuit de lundi (29 juillet) à mardi (30 juillet) et de la rue Riant la même nuit. Merci à Anthony d'avoir attiré mon attention sur la situation de sa rue, si tu peux prendre une photo, n'hésite pas à me l'envoyer pour publication.

En cherchant bien, je viens de trouver une autre explication à ces problèmes d'éclairage urbain : passez le 14 juillet, nos élus partent en vacances jusqu'à la rentrée début septembre. Si des problèmes arrivent, c'est qu'ils ne sont pas là pour les résoudre !!!

Je vous donne rendez-vous au prochain billet... qui ne devrait pas trop tarder.

 Orientation Est : la rue Auber !

Orientation Nord : la rue sombre où sont garées des camionnettes est la rue Riant, qui permet de relier le boulevard Marcel Sembat à la place de la résistance où se trouve le grand établissement privé Jean-Baptiste de la Salle. C'est rue Riant que se trouve la plaque commémorative de Pierre PRIMEL, toujours endommagée. La promesse du Maire d'agir diligemment me paraît être un voeu pieux.

dimanche 12 juillet 2009

Axe sud-ouest - nord-ouest

J'ai l'habitude de courir le dimanche matin dans notre bonne ville de Saint-Denis. Si un jeune gars sympa faisant son jogging vous dit bonjour, c'est moi ! Plus sérieusement, je profite de cette activité pour explorer certains quartiers de la ville en changeant régulièrement mes itinéraires.

J'ai donc pris cette fois-ci le boulevard Anatole France pour aller jusqu'à Pleyel et revenir sur le centre-ville où j'habite. Depuis que j'habite Saint-Denis, j'avais pris une seule fois ce boulevard il y a bientôt deux ans. Je reconnais que j'avais oublié à quel point ce secteur est hostile aux piétons...

Conclusion de ce périple dans des zones industrielles : repenser l'utilisation de ce boulevard comme bretelle d'autoroute (pour ma part, je suis favorable à la suppression des bretelles d'autoroutes de la Porte de Paris) et proposer autre chose que le mélange d'entrepôts et de petits bureaux (le tout très moche et sûrement pas performant sur le plan écologique) le long de ce boulevard.

Il faut humaniser ce boulevard, le rendre à la population dionysienne. Je verrai bien ce projet dans le cadre d'un axe sud-ouest nord-est qui accompagnerait en surface le métro, depuis la station Pleyel jusqu'à celle de l'Université. Notre ville doit retrouver ses axes urbains naturels, contrariés par le développement de la ville et maintenus par la politique de la municipalité ces vingt dernières années (je renvoie à mes articles sur la récupération manquée de la rive ouest du canal de Saint-Denis au niveau de la RD24, la rue Ambroise Croizat, et l'impact désastreux sur le musée Christofle).

vendredi 26 juin 2009

Retour sur les incidents du 16 juin

Le 16 juin dernier, la municipalité organisait un débat sur le Grand Paris à la salle de la Légion d'honneur. Au final, ce débat fut l'occasion pour des militants associatifs soutenant des personnes expulsées d'un squat par la municipalité d'interpeller nos élus.

Quelques réflexions à ce sujet.
D'ailleurs, quel est-il ce sujet ? La crise du logement ? Les politiques publiques en matière de construction de logement ? La situation des personnes les plus démunies ?
En réalité, si toutes ces problèmatiques peuvent être avancées, c'est la politique menée par nos édiles qui doit être scrutée pour appréhender cette problématique sur Saint-Denis.

Je cite le JSD n°795 du 24 au 30 juin 2009 qui reprend des propos de Patrick BRAOUEZEC tenu lors de cette soirée : "Allons jusqu'au bout du débat, ajoute Patrick Braouezec. Ces personnes méritent des logements, comme toutes celles qui sont sur listes d'attente. Seules les villes de gauche, et particulièrement celles à direction communiste, assument leurs responsabilités." Cette réflexion est intéressante en ce qu'elles reflètent la démagogie qui affecte ces élus communistes. Au passage, on s'aperçoit que Patrick Braouezec assume de temps en temps le fait d'être au PCF ! En général, il le cache aux électeurs ! Reprenez ses tracts aux dernières législatives...

Aucun de nous ne viendra jamais dire qu'un individu ne mérite pas un toit, mais à Saint-Denis beaucoup de gens n'ont pas de toit ! C'est un fait, mais comment cela se fait-il ? S'agit-il de dionysiens expulsés de leurs logements par des bailleurs sans scrupules ? La réponse est négative, d'autant que 60 % du parc immobilier de la ville est du logement social. En réalité, toutes ces personnes ne sont pas originaires de Saint-Denis, mais viennent du reste de l'agglomération parisienne et d'au-delà de nos frontières. Dans le même article, Stéphane PEU, maire-adjoint résume la situation des expulsés : "Concernant cet immeuble, nous avons relogé l'ensemble de ses occupants une première fois, puis il a été squatté. Saint-Denis est une des villes, peu nombreuses, où l'on construit beaucoup de logements sociaux. On ne peut pas faire plus."

Saint-Denis est en effet attractive pour les personnes en quête d'un logement. Chacun d'entre nous connaît l'état du vieux centre historique dégradé, d'autres ont entendu parler des logements vides des immeubles HLM ouverts par des mafieux qui y installent des immigrants qu'ils raquettent... Bref, la misère s'installe dans cette ville et entretient une spirale pernicieuse de paupérisation des populations y résidant. Le corollaire est que bon nombre de ces personnes n'ont pas vraiment de toit à eux, mais survivent d'expédients en squattant de vieux bâtiments.

Et c'est là qu'intervient la responsabilité de nos élus. J'ai interpellé récemment Patrick BRAOUEZEC, lors d'un jeudi de l'architecture, sur le risque de décrochage de la partie nord de notre ville, c'est-à-dire le centre-ville et les quartiers environnants, de la partie sud, c'est-à-dire La Plaine (je renvoie à mes interventions précédentes). J'ai relevé avec beaucoup d'intérêts que ses réponses parlaient toujours de la souffrance des plus modestes, du risque de chasser les plus pauvres de Saint-Denis... Cette insistance sur ce thème est une véritable profession de foi pour nos élus.

En étant prosélytique pendant des années, en proclamant qu'à Saint-Denis tout le monde avait droit à un toit, ces mêmes élus ont suscité des espérances, nourri des attentes très fortes de la part de gens très modestes. Le résultat, c'est qu'aujourd'hui ils sont pris au piège de ce discours démagogique. En promettant qu'ici plus qu'ailleurs un toit était possible, notre ville est devenue un miracle pour certains, mais un mirage pour beaucoup. Les dégâts de cette démagogie sont les malheureux qui campent dans les rues, les terrains vagues de notre ville.

Personnellement, ce qui m'inquiète le plus est le fait que les élus ne semblent pas disposer à s'arrêter. Patrick BRAOUEZEC continue à alimenter la machine à espérances, attirant encore des malheureux. Saint-Denis continue à construire de plus belle des HLM (Heureusement que Neuilly n'en construit pas, nous sommes tellement vertueux à Saint-Denis!) au lieu de s'arrêter, et nos élus sont débordés par leurs alliées de l'extrème-gauche sans qui ils n'auraient pas gagnés les municipales.

En résumé, nous avons des hommes politiques lâches et démagogues qui sacrifient des êtres humains à leurs idées politiques. L'espoir fait vivre ! Cela pourrait être la devise de cette municipalité. En attendant, des incidents comme celui-ci sont appelés à se reproduire et la souffrance des gens ne diminuera pas pour autant. Je pense que Saint-Denis ne doit plus aspirer la misère, comme d'autres villes aspirent la richesse. Nous sommes là confrontés aux deux versants d'une politique de soutien à une mondialisation débridée. Nos élus ne sont pas les hommes généreux qu'ils prétendent être. Ils ne cessent de se proclamer de gauche, mais est-cela vraiment cela qu'être de gauche ?