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samedi 9 mars 2013

Saint-Denis Pleyel n'est pas Carrefour Pleyel : presque 10 minutes de marche infligés aux usagers de la ligne 13 qui voudront accéder aux métros automatiques du Grand Paris

Pour illustrer la distance qui existe entre Carrefour Pleyel et Saint-Denis Pleyel, la station du Grand Paris, où seront en interconnexion les métros du Grand Paris : ligne orange, ligne rouge et ligne 14, quoi de mieux que de la parcourir et de filmer ce temps de parcours.

En conséquence, voici une vidéo qui démontrera qu'il faudra presque 10 minutes entre l'instant où vous sortirez d'une rame de la ligne 13 à Carrefour Pleyel et le moment où vous monterez dans une rame d'un métro automatique à Saint-Denis Pleyel. Ce délai sera bien évidemment deux fois plus important pour les personnes âgées, les personnes accompagnées d'enfants... Dans ces conditions, les documents de la consultation publique sur la ligne orange, qui affirment que la station Saint-Denis Pleyel mettra en correspondance la ligne 13, le RER D, la ligne rouge et la ligne orange, trompent les usagers de la ligne 13.


A Paris, personne n'oserait soutenir que la station Auber du RER A ou la station Saint-Augustin de la ligne 9 sont en correspondance avec les métros et transilien de la station Saint-Lazare. Mais ce qui vaut pour Paris ne semble pas valoir pour Saint-Denis ! Oui, les usagers Dionysiens et les Séquano-dionysiens sont discriminés par la volonté politique d'implanter les métros du Grand Paris à Saint-Denis Pleyel.

Il faut se souvenir que, pour mémoire, le Syndicat des Transports d'Ile-de-France (STIF) avait prévu, dans le cadre du projet Arc Express, issu du projet de la RATP, Métrophérique, de mettre en correspondance le RER B à Stade de France, le RER D à La Plaine et la ligne 13 à Carrefour Pleyel. Mais c'était sans compter sur les intentions de Patrick BRAOUEZEC, Président de la Comunnauté d'agglomération Plaine Commune, et Christian BLANC, le secrétaire d'état en charge du Grand Paris, qui voulaient créer un nouveau Montparnasse au dessus des lignes ferroviaires. Mais si ce projet est aujourd'hui abandonné en raison de son coût faramineux, les usagers de la ligne 13 vont payer chers la démesure et l'ambition de Patrick BRAOUEZEC et de ses amis libéraux avec :

1. La mise à l'écart de la branche Saint-Denis de la ligne 13 des métros automatiques du Grand Paris, la branche Asnières-gennevilliers bénéficiant pour sa part des métros du Grand Paris à la station Les Agnettes.

2. La création d'une nouvelle station sur la ligne 13, entre Carrefour Pleyel et la Porte de Paris, pour desservir les zones densifiées au nord de l'A86.




La ligne 13 deviendra de plus en plus surchargée dans les années, dans les décennies à venir. Disons-le nettement, c'est inadmissible et nous le devons à des élus locaux, comme Patrick BRAOUEZEC et Didier PAILLARD, qui se disent gauche de gauche, mais qui, loin de nous aider, ne font qu'instrumentaliser nos difficultés et les renforcer. Amis lecteurs, les élections municipales, c'est dans très exactement un an.

jeudi 14 février 2013

Antoine GRUMBACH, architecte et urbaniste de la ZAC Porte de Paris, si proche de la mondialisation et de Patrick BRAOUEZEC, si loin des Dionysiens. L'exemple du bassin de la Maltournée à la Porte de Paris.

Il est un dicton populaire disant "qui se ressemble s'assemble". Que signifie-t-il ? Que certains hommes se retrouvent, s'associent et s'entendent sur la base d'affinités partagées.

Antoine GRUMBACH, urbaniste et architecte, et Patrick BRAOUEZEC, ancien député et Président de Plaine Commune, sont ce type d'hommes, c'est-à-dire des gens qui s'entendent sur des idées, des principes et... des projets qu'ils vont engendrer ensemble.

Antoine GRUMBACH est l'architecte de la ZAC Porte de Paris. Ce sont ces équipes qui travaillent pour le compte de la société d'économie mixte Plaine Commune Développement, désireuse de densifier cette partie de Saint-Denis, et recherchent les promoteurs immobiliers qui vont construire et les investisseurs qui vont financer les projets immobiliers.

Il est aussi connu comme l'un des architectes qui a concouru aux projets du Grand Paris. Souvenez-vous, il avait mis en avant le lien avec la Seine, proposant de tirer Paris jusqu'au Havre. A ce sujet, une anecdote. Invité par Patrick BRAOUEZEC, comme tous les architectes qui avaient participé au projet du Grand Paris, à venir s'exprimer dans le cadre d'un cycle de conférence qui se déroulait dans l'amphithéâtre du Stade de France il y a 3 ans, l'intéressé, une fois les questions et réactions des gens de la salle passées, était intervenu et, à mon égard (j'étais intervenu sur les canaux construits au XIXe siècle et irriguant le territoire national), avait répondu en ironisant sur le fait qu'on pourrait peut-être un jour aller jusqu'au Danube en empruntant des canaux...

Ce genre de moment, où un puissant chute victime de son arrogance à l'égard de ceux qu'il méprise ou ignore, est plutôt rare, mais toujours jubilatoire. Grâce à ce genre de commentaires, on mesure à quel point Antoine GRUMBACH ignore tout des canaux et des voies navigables en général. Il n'a sans doute jamais vu la carte des canaux européens construits par les différents pays au XIXe et XXe siècle, et ne connaît probablement rien aux questions relatives à la batellerie. 

Mais comment expliquer une telle ignorance ? En fait, les grands architectes sont d'ardents promoteurs d'une mondialisation financière qui ignorent les territoires et leurs habitants. L'essentiel est de relier entre elles des métropoles, où les plus aisés trouveront les mêmes services, le même confort et, surtout, ne rencontrerons pas les habitants des lieux, à l'exception des riches qui leur ressemblent. Or, Patrick BRAOUEZEC partage avec ANTOINE GRUMBACH cette volonté de ségréguer socialement les populations. Je vous renvoie à plusieurs de mes billets sur la politique menée par le maître de Plaine Commune, dont celui de décembre 2012.

C'est dans ces conditions qu'il faut comprendre que Patrick BRAOUEZEC ait imposé le projet d'architecture d'Antoine GRUMBACH , pour ses projets de densification à la Porte de Paris, et ce, au détriment des habitants et de leurs souhaits d'espaces verts, en particulier à l'endroit du bassin de la Maltournée (le vote initial des citoyens, qui désignait le projet concurrent comme vainqueur, fut tout simplement cassé par Patrick BRAOUEZEC qui exigea un nouveau vote conforme à ses attentes... Mais je vous ai déjà dit que Patrick BRAOUEZEC n'avait que faire des gens qui votent !).

Le documentaire "Délaissé" de Marie TAVERNIER confirme cette analyse. Vous pouvez consulter le trailer, constitué des deux premières minutes sur Dailymotion, le Conseil d'Architecture, d'Urbanisme et d'Environnement (CAUE) de l'Essonne l'a mis en ligne. Dans ce documentaire, la réalisatrice interview Antoine GRUMBACH.

Voici ce que dit l'intéressé (l'ensemble des scènes dure près de 4 minutes, au cours desquelles Antoine GRUMBACH parle à Marie TAVERNIER, d'abord immobile, puis en se dirigeant vers le bassin de la Maltournée, et enfin en s'y tenant) :
(0h31'07'')  
Antoine GRUMBACH : "Il faut quand même comprendre que, ce petit endroit merveilleux qu'on va aller découvrir tout à l'heure et que vous avez filmé, il est dans un dispositif urbain à l'échelle de la métropole. On est là à l'échelle de la métropole, c'est-à-dire qu'on n'est même pas dans un projet pour Saint-Denis. On est dans un projet à l'échelle de la métropole parisienne. donc, c'est pour çà... Moi, je comprends très bien la nostalgie des gens, qui sont les associations qui défendent la Maltournée. Je comprends quand on a un espace à soi et tout. Mais on est dans une autre échelle. On est à l'échelle... sur l'autoroute, le monde entier qui vient de Roissy, et qui va à Paris, passe par là. 
Quand les gens parlent de la Maltournée, on se dit : c'est un endroit merveilleux. Mais, je suis absolument d'accord. Mais c'est merveilleux pour qui ? Pour les quelques habitants qui ont l'habitude d'y aller. (Là, croyez-moi amis lecteurs, il faut entendre le ton méprisant employé à l'égard des habitants) Mais je veux dire... Mais on n'est pas à l'échelle... Quand vous avez 100 000 personnes les jours de match, il faut venir filmer les jours de match. Il y a du monde partout, partout, partout, partout, partout... et donc les gens viendront. Mais en semaine, c'est les gens qui habiteront là qui en profiteront, les gens de la ville, le week-end, même s'il n'y a pas de match, les gens qui se promènent sur le canal. 
(Antoine GRUMBACH et Marie TAVERNIER arrivent sur le bassin de la Maltournée). 
Là, il y a un énorme gratte-ciel qui va se construire, là. Un gigantesque complexe hôtelier, de conférence, pour des conférences de 5 000 personnes. 
Marie TAVERNIER : Ou cà ?
Antoine GRUMBACH : Là, juste là. En face. Pas là au bord de l'eau, mais juste après les entrepôts. 
Marie TAVERNIER : Quelque chose de très haut aussi ?
Antoine GRUMBACH : La ville ne peut pas... Les usines... Il n'y a plus d'emplois industriels, c'est du foncier, il y a le métro, il y a le tramway, il y a l'eau, on ne peut pas garder les petites maisons. Le terrain vaut trop cher. (Là encore, amis lecteurs, il faut entendre le ton gourmand qu'il emploie, on devine à quel point le foncier n'a d'intérêt que par l'argent qu'il peut rapporter)
Bon alors. Donc, là, après ce chemin un peu difficile, on arrive dans cet endroit un peu particulier. Il faut imaginer que cet espace là, vous voyez qu'il est totalement sauvage. (Amis lecteurs, un beau pipo commence) Tout cela sera aménagé comme des jardins, comme un grand parc public avec des équipements. Il n'y aura pas de terrain de basket de cette importance, parce que cela coupe tout le temps, mais il y aura des aménagements, de jeux d'enfants, des activités pour les personnes âgées, des bancs, des choses couvertes, plantés de très beaux arbres. Il n'y a pas beaucoup d'arbres. Cà, c'est des buissons, si vous voulez. Pour nous, c'est pas des arbres... Cà n'a pas été planté. Donc, c'est des arbres qui vont sauter, qu'on va replanter. (Dommage pour lui, mais c'est bien des arbres qu'il y a à la Maltournée, les Roms qui y sont installés en conviendraient volontiers, à moins qu'ils méprisent les Roms comme les maires-adjoints du Comité Consultatif qui parlaient avec un habitant du Collectif Lamaze, je cite, "des populations qui...") Je ne dis pas que ce sera aussi attractif que les Halles à Paris. Mais enfin, quand même, venir en tramway, en métro, etc, et d'arriver à un endroit où il y a des parcs au bord de l'eau et où il y a l'histoire merveilleuse de Saint-Denis, ce sera un lieu très fort dans l'ensemble de l'agglomération parisienne." (0h34'53'')

Quelques explications pour comprendre les propos d'Antoine GRUMBACH :
1. Le complexe hôtelier évoqué est situé à côté de la tour Akzo (là où se trouvait l'Humanité), au sud de la Maltournée, le long de la rue Ambroize Croizat. J'en ai déjà parlé auparavant, je vous renvoie à mon billet de 2010.
2. Je vous rassure, ce n'est pas un terrain de basket, mais bien un terrain de football qui est sur le bassin de la Maltournée. Antoine GRUMBACH n'a sans doute jamais connu un terrain de foot autrement qu'à travers le confort d'une loge. Nos élus en savent quelque chose pour le Stade de France...
3. L'aménagement d'un parc, de bancs, de jeux pour les enfants, etc sur le site de la Maltournée relève de la manipulation. En fait, 20 000 m² de bureaux sont prévus sur la Maltournée. Les parcs dont il parle seront, tenez-vous bien, sous le viaduc de l'autoroute A1. Hé oui, tout le monde y passera les jours de match... Les pelouses deviendront même de sacrés dépotoirs. J'ajoute que, si l'on observe comment le parc de 1 hectare qui était prévu sur la ZAC du Landy-Pleyel a été raboté de moitié pour laisser de la place au campus SFR, nous pouvons avoir de vives inquiétudes sur le bassin de la Maltournée, qui pourrait être complètement privatisé dans le cadre d'un projet immobilier visant à créer un "campus" (en ce moment, les concepts de "campus" se vendent mieux que les immeubles seuls, promoteurs immobiliers et entreprises en sont friands !).

Concernant les pseudo espaces verts à la Maltournée, un constat. En octobre 2010, le documentaire de Marie TAVERNIER a été projeté au cinéma "l'Ecran". Ce jour-là, la manipulation était opérée par le maire-adjoint Christophe GIRARD. J'ai donc du intervenir pour informer les habitants présents que la municipalité et Plaine Commune entendaient construire des bureaux sur le bassin de la Maltournée. Immédiatement, notre maire-adjoint s'est plongé dans ses notes pour dire que plusieurs milliers de mètres carrés d'espaces verts allaient être construits. La même scène s'est reproduite le 15 janvier dernier, lors de la Démarche quartier Porte de Paris. Des habitants se sont émus du caractère minéral de la ZAC Porte de Paris. Même personne, même comportement, notre maire-adjoint récite son texte : 4 hectares d'espaces verts. Et les habitants de repartir avec leurs inquiétudes et leurs espaces dont ils se demandent bien où ils seront...

En conséquence, voici un photomontage où j'illustre les futurs bâtiments qui empiéteront sur le bassin de la Maltournée, j'ai également figuré en vert les espaces de verts que M. GRUMBACH et de M. GIRARD daigneront nous accorder sous et autour de l'Autoroute A1 (les personnes âgées iront s'y promener et nos enfants y jouer...), sachant que je n'ai pas représenté les autres immeubles de bureaux qui les encadreront, ainsi qu'en noir l'emplacement du projet d'hôtel-centre de conférence qui bouchera définitivement la vue de la Maltournée (hé oui, il y a un fort risque de tour, comme cela était prévu à l'origine sur la ZAC Landy-Pleyel !) : 



Moralité de l'histoire, nous autres, Dionysiens, ne valons pas tripette aux yeux d'Antoine GRUMBACH et de son commanditaire, Patrick BRAOUEZEC, le maître de Plaine Commune, et des créatures de celui-ci. Les habitants de Saint-Denis demandent à être respectés pour ce qu'ils sont et non à ce que des portions de leur territoire servent à des activités auxquelles ils ne sont pas associés. La mondialisation et le développement des métropoles, chers au coeur de Patrick BRAOUEZEC et d'Antoine GRUMBACH, se font au détriment des Dionysiens. Leurs besoins, basiques, leurs demandes, modestes, ne sont pas pris en compte. Nul doute que si nous étions des habitants de Neuilly-sur-Seine ou du 5e arrondissement de Paris, Antoine GRUMBACH ne se serait pas montré aussi méprisant dans ses commentaires, mais aurait, au contraire, loué les petites maisons et leurs jardins situées, elles, au coeur de cette métropole qu'il affecte tant.

Pour ceux d'entre vous qui serait intéressé par le documentaire, je vous invite à contacter la production :
G.R.E.C, 14 rue alexandre parodi, 75010 PARIS, www.grec-info.com, diffusion@grec-info.com. Le prix est d'une quinzaine d'euros.

Deux interrogations : Pourquoi ne pas refaire une projection de ce documentaire à l'Ecran ? Quel candidat aux élections municipales de 2014 serait prêt à s'engager à ne pas construire sur le bassin de la Maltournée et à y créer un parc ?

samedi 2 février 2013

Le double discours de Patrick BRAOUEZEC

Un grand merci à Leïla, pour m'avoir signaler la prestation de Patrick BRAOUEZEC à l'émission "Le Débat" de Public Sénat du week-end dernier. Je vous invite à regarder l'émission sur le lien suivant, ou alors directement sur votre poste de télé, puisqu'elle est rediffusée aujourd'hui à 16h05 (dans 20 minutes, désolé) et demain à 9h55 sur la chaîne Public Sénat.

Notre ex-député donne ici tout son sens au dicton "Faites ce que je dis, pas ce que je fais". 

Quelques exemples de son discours télévisuel démentit par la politique urbaine menée dans notre ville : 

26 minutes et 54 secondes, Patrick BROUAEZEC parle du Contrat de Développement Territorial qu'il a négocié avec l'Etat : "...on voit les conséquences quand on n'a pas pensé les transports avec le développement de la ville. Or, la ville aujourd'hui, elle se développe, on a besoin effectivement de transports, et de transports en commun, avec les réserves qu'évoquaient Marc tout à l'heure [NDA : l'un des invités, urbaniste, du débat], c'est-à-dire que, par exemple, nous, sur Plaine Commune, on travaille sur une Charte entreprise territoire pour faire en sorte que les entreprises s'impliquent dans le territoire et recrute localement, c'est-à-dire qu'on limite le pendulaire quotidien, le matin et le soir, entre lieu d'habitation et lieu de travail"

Amusant ce discours, il va falloir qu'il nous explique pourquoi les entreprises qui viennent s'installer dans le sud de notre ville, à la Petite Défense, n'embauchent pas les Dionysiens, hormis les entreprises du BTP qui ont construit les bureaux. Il faudra aussi qu'il nous explique pourquoi il a négocié avec l'Etat de construire des centaines de milliers de mètres carrés de bureaux et des milliers de logements autour de la ligne 13, ainsi que de créer une nouvelle station sur cette même ligne 13 entre Porte de Paris et Carrefour Pleyel pour desservir ces nouveaux quartiers. Il faudra aussi qu'il nous explique pourquoi il ne veut pas créer d'espaces verts dans le cadre de tous ces projets immobiliers.
A cet égard, une anecdote révélatrice des compromissions de Patrick BRAOUEZEC et de ses lieutenants. Lors des dernières réunions du Comité consultatif de la Porte de Paris, Michel RIBAY et Christophe GIRARD, maire-adjoints (ou créatures politiques si vous préférez !) ont tenté (mais ont échoué) de nous faire adopter un projet d'avis sur le Grand Paris qui prévoyait cette nouvelle station sur la ligne 13 et où il n'était pas fait mention d'espaces verts, mais d'espaces de respiration. Avec Thierry RUYER, qui défend le bassin de la Maltournée sur lequel nos chers élus veulent créer 20 000 m² de bureaux, nous avons été les seuls à souligner cette capitulation en faveur des bétonneurs que nos élus, prétendûment gauche de gauche, voulaient faire passer.

41 minutes et 30 secondes : "Le problème qu'on a aujourd'hui, c'est comment on répond aux besoins de nos populations ? Comment on peut inventer une gouvernance qui, non seulement fait rêver, parce que moi je suis...  L'histoire du Stade de France m'a amené que le rêve, c'est quelque chose d'important. Et y compris pour des gens qui vivent des situations personnelles difficiles. Donc, le rêve c'est important. Mais aussi, comment on change la vie des gens au quotidien." 

Répondre aux besoins des populations ? Chiche ! Cette pensée fulgurante du maître de Plaine Commune ne dépasse pas le cadre étroit de sa publicité personnelle, via en l'occurence le petit écran, car, en pratique, il pense et densifie le territoire dionysien en faveur de la mondialisation financière et non au profit des habitants, comme son grand copain l'architecte et l'urbaniste Antoine GRUMBACH. Celui-ci (16 minutes) se rend compte un moment (encore une fulgurance de ceux qui se vivent comme des maîtres) qu'à parler de la métropole, c'est-à-dire de la mondialisation financière, il ne parle pas des gueux qui vivent dans les territoires où il sévit. Il est donc contraint de rétropédaler pour dire que les problèmes de la vie quotidienne des gens c'est important. 10 secondes pour penser aux gens qui vivent sur un territoire défavorisé, quel courage de la part d'Antoine GRUMBACH, et 3 minutes à discourir sur la mondialisation.

Enfin, noter à 41 minutes 24 secondes, que Patrick BRAOUEZEC, en réponse à une question du journaliste Benoît DUQUESNE qui souligne les problèmes liés aux rivalités politiques, dans un superbe exercice d' "abnégation politique", déclare qu'il est prêt à s'effacer politiquement...

En résumé, pour les Dionysiens engagés à gauche qui connaissent la vraie nature du pouvoir politique exercé par Patrick BRAOUEZEC à Saint-Denis, il y a vraiment de quoi être consterné, bien que les propos et l'attitude du maître de Plaine Commune ne soient pas surprenantes.

PS : je me répète, car je l'ai déjà dit dans un précédent billet, mais Patrick BRAOUEZEC déteste Philippe DALLIER, le sénateur UMP qui lui fait face dans ce débat. Celui-ci ayant déposé un amendement pour empêcher la création de Communauté Urbaine disposant des pouvoirs régionaux et départementaux dans les départements du 92, du 93 et 94 de la région Ile-de-France.

samedi 22 décembre 2012

Quand la Droite et les Gauches de gauche défendent une mixité sociale de juxtaposition entraînant une ségrégation urbaine, sociale et ethnique

Le 18 novembre dernier, dans l'émission Périphéries d'Edouard ZAMBEAUX sur France Inter, le journaliste était allé à la rencontre de Catherine ARENOU, maire UMP de Chanteloup-les-Vignes, commune de 10 000 habitants des Yvelines. L'objectif était de comprendre les difficultés d'un "maire d'une ville pauvre", un coup de projecteur étant mis sur la situation de ces communes par la grève de la faim de Stéphane GATIGNON, maire de Sevran, commune de Seine-Saint-Denis confrontée à des difficultés budgétaires. Voici le lien pour écouter cette émission.

Tout au long de cette émission, on pouvait, au fond, partager les combats de cette maire. Malgré des ressources financières contraintes (plus de 70 % de ses administrés ne sont pas imposables et la masse salariale représente plus de 60 % de son budget), elle se débat pour offrir à des coûts très faibles des services publics, comme la cantine scolaire ou des activités de centres de loisirs pour les enfants. Son constat, sur le fait de devoir mettre des hommes devant des populations fragiles, et non de l'informatique, est très juste, de même que celui sur la précarisation croissante des populations (constante hausse des demandes auprès des associations caritatives pour pouvoir se nourrir, hausse des impayés de loyers).

Pour autant, la conclusion que la maire nous livre dans les dernières secondes de cette courte émission (8 minutes) est sidérante, mais révélatrice d'une volonté partagée par les élus de Droite et de la Gauche de la Gauche : séparer les populations pauvres des populations riches. Remercions donc de sa franchise Mme ARENOU, quand d'autres élus, comme ces hypocrites gauche de gauche qui nous dirigent à Saint-Denis, font la même politique, sous le fallacieux prétexte "de ne pas chasser les pauvres".

Avant d'aller plus avant, je vous retranscris la conclusion :
" Si la ville de Chanteloup a des besoins, c'est parce que, de son côté, elle porte une partie de la solidarité nationale. Si elle a 75 % de personnes qui habitent dans le logement social actuellement, c'est pas un choix, c'est un fait ! Ce fait, moi, je l'assume complètement, je suis tout à fait en capacité d'accompagner ces populations. Mais, ce que je veux, c'est qu'on me donne des moyens de le porter. Si moi, 75 % des habitants sont dans le logement social, et qu'à côté, il y en a 5 % dans le logement social dans la ville d'à côté. Fatalement, je porte sa solidarité. Donc, qu'elle me donne les moyens de porter sa solidarité."

Contrairement à ces élus à la faible, pour ne pas dire inexistante, conscience républicaine, je suis opposé à une mixité sociale de juxtaposition, dont la conséquence est la relégation des populations les modestes et souvent d'origine étrangères, en périphérie des centres urbains dans des cités repliées sur elle-même. Aucune ville ne devrait avoir plus de 50 % de son parc de logement composé de logements sociaux, comme c'est le cas à Chanteloup-les Vignes ou chez nous, à Saint-Denis. 

Je suis favorable à une mixité sociale de mélange, qui obligerait chaque commune à avoir une proportion de logements sociaux équivalente à 30 % de son parc de logements. C'est à Neuilly-sur-Seine ou à Levallois que des logements sociaux doivent être construits, et non à Saint-Denis. Il faut au contraire proposer aux Dionysiens, qui vivent dans les cités où ils étouffent, de pouvoir habiter à Neuilly !

Il faut que les populations se mélangent, se rencontrent pour que chacun se rappelle, ou apprenne, que l'Humanité est une ! Il ne faut surtout pas renvoyer les femmes et les hommes à leurs déterminants sociaux. Mon pays, notre pays, ne doit pas prendre le chemin de l'Amérique et de sa ségrégation institutionnalisée ! 

Le drame de la politique immobilière actuelle est que l'on ne construit pas assez de logements sociaux. Le paradoxe, mais qui n'est qu'apparent, c'est que si ce constat est partagé par tous les hommes politiques, chercheurs, spécialistes et autres observateurs de l'évolution de notre pays, peu nombreux sont ceux qui osent pousser le raisonnement jusqu'au bout et en tirer toutes les conséquences, à savoir que les logements sociaux construits le sont toujours dans les mêmes communes. La ségrégation socio-spatiale, qui s'est progressivement mise en place à partir de la fin des années 1970, est constamment renforcée, avec la bénédiction des élus Gauche de Gauche et de la Droite.

Le projet du Grand Paris et le Schéma Directeur de la Région Ile-de-France (SDRIF) en sont les derniers exemples lamentables. La part du logement social, qui représente 35 % du parc de logement en Seine-Saint-Denis en 2005, devrait ainsi s'élever à 44 % à l'horizon 2030.

Plusieurs maires socialistes de Seine-Saint-Denis se sont donc élevés contre cette perspective, exigeant un rééquilibrage avec les Hauts-de-Seine, et dénonçant cette stratégie des élus gauche de gauche du département, comme Patrick BRAOUEZEC, motivés par des considérations électorales. Rappelez-vous que je vous ai dit à plusieurs reprises que ces élus dévoyés qui se disent gauche de gauche portent les stigmates des fossoyeurs de la démocratie : clientélisme et démagogie.

Alors, amis lecteurs, comment, me direz-vous, pouvons-nous parvenir à cette mixité sociale de mélange ?

1) Tout simplement, en en finissant avec Patrick BRAOUEZEC et ses lieutenants, hommes politiques hypocrites

Amis lecteurs, notre ex-député et ses lieutenants se disent gauche de gauche. D'ailleurs, Patrick BRAOUEZEC a rejoint un groupuscule appelé la Fédérération pour une Alternative Sociale et Ecologique (FASE), qui relève de ce que l'on appelle la gauche radicale. A priori, ces gens là devraient défendre une mixité sociale de mélange et non une mixité sociale de juxtaposition. 

Et bien non ! Mesurez d'ailleurs le décalage.

Voici ce que dit notre cher ex-député dans une interview donnée au quotidien l'Humanité du 11 décembre dernier : "La centralité doit être partout, la périphérie nulle part. Notre travail intéresse beaucoup de métropoles dans le monde. La plupart se construisent sur la base de l'exclusion. Soit c'est la gentrification du centre et la ghettoïsation de la périphérie, soit c'est le contraire. Nous, nous voulons une métropole inclusive, une métropole solidaire où le vivre ensemble n'est pas le vivre côte à côte". Il s'agit là d'un propos destiné à être largement lu par un peuple de gauche, dont fait partie la population Dionysienne. 

Maintenant, voici ce qu'il pense et livre aux rares lecteurs (forcément des spécialistes très éloignés dans leurs modes de vie et leurs pensées des Dionysiens) qui auront mis la main sur son livre d'entretien avec Jean VIARD "Mais où va la ville populaire ?" (édition de l'aube, 2012). Le son de cloche est tout autre : "Vous parliez de ghetto tout à l'heure : le ghetto de riches est sans doute beaucoup plus réel et répandu que le ghetto de pauvres. Je ne connais pas vraiment de ghettos de pauvres mais je connais l'existence des ghettos de riches. Le risque, au nom de la diversité sociale, c'est qu'un certain nombre de gens ne trouvent plus leur place dans les ville qui opèrent peu à peu des substitutions de populations en faveur des plus aisés. Et les plus pauvres, où vont-ils ? Personne n'est prêt à les accueillir. Nous sommes aussi dans une réalité où il ne faut pas se raconter d'histoires. Il n'y aura pas, ni spontanément ni même par des politiques de transfert volontaire, des gens en difficulté qui iront habiter à Neuilly-sur-Seine."

Oui, vous avez bien lu, un représentant éminent de la gauche radicale, un véritable gauche de gauche comme il aime à se définir lui-même, ne résiste pas, que dis-je, cède au capitalisme financier. Patrick BRAOUEZEC ne remet pas en cause la ségrégation urbaine, sociale et ethnique qui s'est mise en place dans la région Ile-de-France. Les riches ont de la chance, puisque Patrick BRAOUEZEC devancent leur souhait en construisant loin de leurs villas cossus des barres en béton où il parquera leurs domestiques et autres employés de maison/employés invisibles que les nantis ne veulent pas cotôyer plus de quelques minutes ou quelques heures par jour.

En refusant d'imposer une autre politique en matière immobilière et en collaborant avec les nantis, Patrick BRAOUEZEC et ses lieutenants encouragent la ségrégation en Ile-de-France.

Pourquoi une telle affirmation ? Parce que le maître de Plaine Commune n'ignore pas qu'un promoteur voulant élever du bureau à Neuilly-sur-Seine trouvera toujours du foncier, même des parcelles déjà bâties à transformer. De même qu'il n'ignore pas qu'il suffirait de confier le pouvoir foncier des maires aux préfets pour que l'Etat puisse enfin imposer ce rééquilibrage aux communes qui sont dépourvues de logements sociaux. Mais notre baron local n'a pas l'intention de lâcher la moindre compétence. Il y a quelques jours, il a d'ailleurs participé au torpillage en règle du Livre Blanc de Paris métropole, en s'opposant à la création d'une Autorité en charge des logements à l'échelle régionale.

Saint-Denis n'a pas à être une "ville populaire", de même que Neuilly-sur-Seine n'a pas à être une "ville bourgeoise". Je le dis et je le répète, il faut du logement social partout.

2) Mais aussi, en en finissant avec le discours populiste et démagogue : "chasser les pauvres"

Le bénéficiaire d'un logement social en dispose à vie, peut même le transmettre à ses enfants et, surtout, bénéficie d'un droit au relogement sur sa commune. Ce que je viens de dire signifie que la moitié des habitants qui vivent dans le parc social de notre ville sont assurés de ne jamais en être chassé. S'ils en partent, ce sera de leur plein gré.

Quant aux habitants vivant dans des logements du parc privé insalubres, quels sont leurs droits ? Le propriétaire d'un tel logement a l'obligation de reloger ses locataires. Je pose là une question : faut-il laisser des enfants vivre dans des environnements malsains où ils sont victimes du saturnisme ou d'autres maladies affectant, par exemple pour les maladies les plus courantes, les voies respiratoires ? Ou bien vaut-il mieux qu'ils résident dans des logements décents, quitte à devoir se refaire de nouveaux amis dans une autre école ?

En trompant les populations les plus fragiles, Patrick BRAOUEZEC et ses lieutenants se révèlent être les artisans de la ségrégation sociale et ethnique en Ile-de-France.

J'ajoute que, si la municipalité se substitue au propriétaire défaillant d'un logement insalubre pour exécuter les travaux, elle doit reloger les locataires sur son territoire. Si dès les années 1990, la mairie de Saint-Denis avait pris ce genre d'initiative contre les logements insalubres existants (et qui étaient moins nombreux qu'aujourd'hui), comme la loi l'y autorisait déjà,  le parc dionysien ne se serait pas continuellement dégradé et la problématique de l'insalubrité n'aurait pas cette ampleur. Les marchands de sommeil auraient compris qu'ils n'étaient pas les bienvenus. Mais ce message là ne leur a pas été envoyé. A dessein...

D'ailleurs, amis lecteurs, une question que nos élus gauche de gauche éludent : qui sont les populations chassées qu'ils semblent défendre ?

En réalité, il s'agit de la classe moyenne, de gens gagnant entre une fois et deux fois le SMIC, qui sont chassés de Paris et des départements de petite couronne en raison de l'évolution du marché du foncier et de l'immobilier (je crois qu'il est inutile que je vous parle de la hausse du m², en loyer ou en achat) et de la crise affectant un certain nombre de quartiers d'habitat social. J'ajoute que ces personnes souhaitent réaliser le rêve d'une écrasante majorité de nos concitoyens et devenir propriétaire d'une maison avec jardin.

Autant dire que ces populations, qui forment la base électorale des socialistes, des écologistes et du centre, n'ont pas la côte auprès de la municipalité gauche de gauche de Saint-Denis qui se réjouit secrètement de leur départ. Ne cherchez pas à comprendre pourquoi la gestion des ordures, le stationnement et d'autres choses qui relèvent des services normaux d'une ville dysfonctionnent à Saint-Denis. C'est une stratégie électorale qui dissuadent de s'établir ou chassent les classes moyennes.

3) Et enfin, en faisant le choix d'une autre politique que la DENSIFICATION

C'est le grand mot à la mode, la D-E-N-S-I-F-I-C-A-T-I-O-N !!! Nos élus gauche de gauche n'ont que cela à la bouche : la DENSIFICATION !

Ce néologisme leur sert de politique, de projet... Remarquez que pour des élus qui vivent leurs mandats comme des jobs, c'est commode. Ils sont dispensés de réfléchir à un vrai projet, de défendre des valeurs ou, plus simplement, de gérer une ville.

Pourtant, le concept de densification, quand on examine les motivations qui poussent nos élus à l'utiliser, sent furieusement la manipulation.

Vous noterez que, curieusement, nos élus gauche de gauche l'appellent pour Saint-Denis, mais ne la demandent pas pour des villes plus riches à l'urbanisme pavillonnaire. La raison, vous l'avez deviné, c'est de justifier le béton qui est destiné à couler à flot sur notre ville. Derrière la densification, on trouve cette alliance de nos élus gauche de gauche avec les, très libéraux, promoteurs immobiliers. La densification dissimule l'alliance de Patrick BRAOUEZEC et de ses lieutenants (n'oublions jamais les membres de sa cour !) avec le capitalisme financier. On est décidément très loin d'une alternative sociale et écologique.

Nos élus se servent de la densification pour afficher une politique écologique : lutte contre les émissions à effet de sphère générées par les voitures, lutte contre l'étalement urbain et le grignotage des terres arables. Seulement, la population française rêve à un pavillon. En conséquence, en densifiant à Saint-Denis, on cherche à imposer d'autres modes de vie et d'habitat à nos concitoyens. Autant dire que cela est voué à l'échec, car les mentalités ne changeront pas facilement et que la ségrégation les incitera encore plus à se tenir à l'écart de notre ville.

En favorisant la densification, Patrick BRAOUEZEC et ses lieutenants amplifient la ségrégation en Ile-de-France. 


S'il suffisait de changer la ville pour changer la vie des gens, on le saurait depuis longtemps. D'ailleurs, les milliards consacrées à la politique de la ville n'ont rien changé à la détresse de nombre de nos concitoyens. J'ajoute que cette vision autoritaire, méprisante et parfaitement capitalistique, se prive des politiques qui corrigeraient les effets négatifs environnementaux de l'étalement urbain : maison HQE, transport à la demande, auto-partage, développement de potagers biologiques, polarisation des équipements de proximité dans des micro-centralité.


Enfin, la densification ne pourra bien fonctionner que si l'on optimise l'ensemble des déplacements, en diminuant d'une part les transports individuels et en favorisant la fluidification et l'intermodalité des transports en commun. Or, le projet Saint-Denis Pleyel est l'inverse de cela. Saint-Denis Pleyel est un pôle de transport destiné à la spéculation immobilière. C'est pour cette raison que Plaine Commune l'a délibérément mis à côté de la ligne 13, en se gardant bien de le relier à notre ligne de métro. D'ailleurs, ils cherchent à saturer encore plus la ligne 13, comme si celle-ci ne l'était déjà pas assez.

Discuter de la densification est pourtant fondamental, car il renvoie aux choix urbains, c'est-à-dire à la ville que nous voulons construire, nous Dionysiens, et pas eux, élus gauche de gauche vendus au capitalisme financier. Mais nos chers élus le refusent. Le 28 novembre dernier, au cours d'une réunion préparatoire d'une séance du Comité Consultatif sur le Grand Paris, les deux maires-adjoints présents, M. Michel RIBAY et M. Christophe GIRARD ont refusé que l'on évoque la densification dans le projet d'avis des citoyens. Il est vrai que cela revenait à poser la question de l'articulation entre l'offre de transports et l'arrivée massive de nouvelles populations de salariés et d'habitants dans ce secteur. Je vous renvoie à mon billet du 21 novembre dernier. Ces deux créatures politiques en service commandé avaient certainement des consignes pour empêcher d'évoquer ce sujet du maître de Plaine Commune.


En conclusion, le processus de métropolisation, qui aboutit à une concentration toujours plus élevée des richesses humaines et matérielles, n'est pas remis en cause à Saint-Denis. Chaque habitant de notre ville souffrira à terme d'une ségrégation encore plus grande en raison des choix politiques et urbains qui sont ceux de la mairie de Saint-Denis et de Plaine Commune. 

En 2014, lors des élections municipales, nos concitoyens auront le choix entre le projet d'une gauche humaniste, à laquelle j'appartiens, visant un développement urbain et une cohésion sociale équilibrés, et le projet urbain et politique de la prédation financière et de la ségrégation socio-spatiale porté par de soit-disant élus gauche de gauche. Saint-Denis doit appartenir à ses habitants, pas à la mondialisation et aux dynamiques d'exclusion.

mercredi 21 novembre 2012

Réflexions autour de l'incident ayant perturbé la ligne 13 le 19 novembre

Désagréable surprise hier matin. Descendant les escaliers de la station Porte de Paris, je me heurte à un quai bondé... le compteur affichant 7 minutes d'attente ! Pas besoin d'annonce pour deviner que le trajet sera long et inconfortable !!!!

L'incident en question était présenté comme résultant d'un "problème de signalisation à la station Montparnasse". Le pire, d'après moi, était qu'il avait commencé avant sept heures du matin. Franchement, quelle idée saugrenue que de vouloir prendre le métro après avoir déposé son fils à l'école !

Néanmoins, à partir de cet incident, il est possible de poser plusieurs constats :  

. Installer des portes palières sur l'ensemble des stations de la ligne 13

J'ai déjà eu l'occasion de dire à plusieurs reprises pourquoi ces portes palières seraient des plus utiles. Je vous invite à relire mes précédents billets. Hier, en observant les comportements, j'ai trouvé un argument supplémentaire.

Lorsque le métro s'arrêtait à une station équipée de portes palières, les gens ne cherchaient pas à tout prix à monter, empêchant la fermeture des portes et retardant le départ de la rame. La situation était radicalement différente dans les stations non équipées de portes palières, où, véritablement, des gens n'hésitaient pas à s'agripper aux portes du métro.

Le rôle de fluidification du trafic de ces portes palières me semble jouer pleinement dans ces moments de dysfonctionnement, en créant un cocon isolant le métro et décourageant les initiatives désespérées et d'exaspération (que je peux comprendre par ailleurs) qui accentuent le retard et rendent plus agressives les passagers les uns envers les autres.

. Empêcher le prolongement de la ligne 13 à Stains

Je vous l'ai déjà annoncé dans mon blog début 2009, nos élus n'allant pas le crier sous les toits, des crédits ont été débloqués pour étudier le prolongement à Stains de la ligne 13, de manière à la recorder à la Tangentielle Nord. 

La RATP, la SNCF, le STIF et, de manière générale, toutes les parties prenantes au réseau de transports en commun de l'Ile-de-France font un seul et même constat après chaque prolongement de ligne de transports, après chaque mise en service de nouveaux tronçons : le trafic augmente bien au-delà des prévisions.

Mais nos élus municipaux, qui nous font tous les jours la démonstration de leur alternative sociale et écologique en matière urbaine (interdit de sourire, sinon vous allez les vexer...), ont décidé de s'asseoir sur cette vérité. Pour le maître de Plaine Commune et ses acolytes, nous n'avons qu'à bien nous serrer. Il est vrai qu'ils ne partagent pas notre calvaire quotidien.

. Empêcher la densification de Saint-Denis

Mardi dernier, le 13 novembre, le Comité consultatif de la ZAC Porte de Paris s'est réuni. Nous avons eu droit, et c'est une première, à une présentation des réflexions et travaux consécutifs au projet du Grand Paris. En préambule, (j'ai raté le premier quart d'heure, mais on m'a raconté la chose à l'issue de la séance), ils ont indiqué que la population de la ville allait très fortement augmenter avec la densification autour de leur fameux pôle de Saint-Denis Pleyel. Souvenez-vous, je vous en avais parlé dans un précédent billet, ce n'est donc pas une surprise. 

Recevant la convocation et au vu de l'ordre du jour, j'avais prévu d'intervenir et d'insister sur trois points de vigilance, dont l'un concernait la problématique de la densification et son impact sur les lignes de transport. Je vous parlerai une prochaine fois des deux autres.

Quel était ce point de vigilance ?

La construction de 4200 logements par an à partir de 2015 négociée par Plaine Commune avec l'Etat. Vous l'avez compris, c'est le genre de décision sur laquelle nos chers élus ne vont pas vraiment faire de tapage. En janvier 2012, l'Etat et Plaine Commune ont négocié un accord-cadre relatif au "Territoire de la création et de la culture"et préfigurant le futur Contrat de Développement Territorial. Dans ce document, au titre des engagements pris par les collectivités figure la "production de 4200 logements par an sur Plaine Commune et Saint-Ouen à partir de 2015".

Si vous suivez mon blog, vous avez vu le travail cartographique que j'ai réalisé en début d'année pour illustrer les futures évolutions du réseau de transport en commun à Saint-Denis et les délais dans lesquels ces évolutions interviendront. Des milliers de logements, avec des dizaines de milliers de personnes, vont donc sortir de terre sur notre territoire, alors que les transports suivront, dans le meilleur des cas, avec plusieurs années de décalage.

On met la charrue avant les boeufs, mais, là encore, ce n'est pas étonnant. Nos élus poursuivent inlassablement leur ambition, pathétique, d'être à la tête de la commune la plus peuplée d'Ile-de-France, hors Paris. L'ego de Patrick BRAOUEZEC le pousse, malgré la sanction politique des législatives et l'amendement de Philippe DALLIER qui l'interdit pour l'heure, à ne pas lâcher son désir de créer la première Métropole en Ile-de-France, qui lui donnera plus de pouvoirs (ceux des conseils généraux et régionaux -là encore on ne nous en parle pas!!-) que ne lui en confère la Communauté d'Agglomération. Un baron voulant devenir roitelet, voilà ce qui préside à nos destinées. Vertigineux et effrayant à la fois ! Et ne parlons pas de la cour qui l'entoure...

Stopper la saturation de transports en commun à bout de souffle, améliorer la qualité de vie, redonner confiance envers la puissance publique pour décider nos concitoyens à voter à nouveau, respecter les femmes et des hommes habitant ce territoire et, tout simplement, susciter l'espoir chez les enfants de ce territoire dont l'horizon est bouché par des barres de béton... Décidément, tout cela est trop demandé à des élus qui, pourtant, ne cessent de se prétendre gauche de gauche !  Mais ce sera l'objectif de ceux qui, comme votre aimable serviteur, entendent porter un nouveau projet pour notre ville.


mardi 27 décembre 2011

Les espérances des jeunes de banlieues... incomprises des élus locaux pour qui "la ville avance"

La politique de la ville date des années 1980. Avec l'arrivée de la Gauche au pouvoir en 1981, les actions qui avaient débuté sous Giscard s'amplifient et dépassent la question du logement (création des Zones d'Education Prioritaire en 1981 par exemple). Cette politique de la Ville est consacrée par la création du Ministère de la Ville en 1991.

Cette politique de Ville, qui a en réalité consisté en une politique de la banlieue (regardez où vont l'essentiel des crédits, comme ceux de l'Agence Nationale de Rénovation Urbaine), et pour laquelle ce sont des dizaines de milliards d'euros d'argent public qui ont été déversés, est un échec que chacun d'entre nous peut constater. Les problématiques qui existaient dans les années 1980 n'ont pas disparu et se sont amplifiées : chômage, violences (drogues, bandes...), dégradation urbaine, repli.

Dans ces conditions là, je voudrais donner un coup de pouce à ces malheureuses créatures politiques qui se trouvent en échec face à ces problématiques, ceux que nous appelons des élus locaux. Vu qu'ils n'ont visiblement rien compris, puisque depuis 30 ans les problèmes perdurent, je les invite à écouter une chanson de Jean-Jacques GOLDMAN qui date de 1983 : envole-moi.

Dans cette chanson, Jean-Jacques GOLDMAN évoque très bien le malaise de ceux qui vivent dans les banlieues et leur souhait d'y échapper. Curieusement, quand je vois comment notre ville est gérée, je me dis que les élus locaux ne doivent pas être fans de Jean-Jacques GOLDMAN.

A partir de n'importe quel moteur de recherche, ils trouveront sur Internet à réécouter ce tube de GOLDMAN, mais pour le cas où, il suffit de cliquer ici pour aller sur You Tube. Et si vraiment, certains n'y arrivent pas, voici les paroles :


Minuit se lève en haut des tours
Les voix se taisent et tout devient aveugle et sourd
La nuit camoufle pour quelques heures
La zone sale et les épaves et la laideur

J'ai pas choisi de naître ici

Entre l'ignorance et la violence et l'ennui
J'm'en sortirai, j'me le promets
Et s'il le faut, j'emploierai des moyens légaux

Envole-moi ...

Loin de cette fatalité qui colle à ma peau
Envole-moi ...
Remplis ma tête d'autres horizons, d'autres mots
Envole-moi

Pas de question ni rébellion

Règles du jeu fixées mais les dés sont pipés
L'hiver est glace, l'été est feu
Ici, y'a jamais de saison pour être mieux

J'ai pas choisi de vivre ici

Entre la soumission, la peur ou l'abandon
J'm'en sortirai, je te le jure
A coup de livres, je franchirai tous ces murs

Envole-moi ...

Loin de cette fatalité qui colle à ma peau
Envole-moi ...
Remplis ma tête d'autres horizons, d'autres mots
Envole-moi

Me laisse pas là, emmène-moi, envole-moi

Croiser d'autres yeux qui ne se résignent pas
Envole-moi, tire-moi de là
Montre-moi ces autres vies que je ne sais pas
Envole-moi ...
Regarde moi bien, je ne leur ressemble pas
Me laisse pas là, envole-moi
Avec ou sans toi, je n'finirai pas comme ça
Envole-moi, envole-moi, envole-moi ...


Je fais parti de ceux qui pensent qu'il n'est pas encore trop tard pour inverser ces tendances, mais que ceci ne viendra pas des élus en place qui répètent les erreurs ayant abouti à la crise des banlieues.

En attendant les prochaines élections, je souhaite à chacune et à chacun d'entre vous de continuer à profiter de ces jours de Fêtes et, pour ceux et celles qui ne sont pas encore en vacances (comme votre aimable serviteur), de patienter sereinement avant de goûter au repos promis. D'ici là, je vous invite à une réflexion que ne feront jamais nos élus : à nos actes manqués.

PS : le jeudi 29 décembre, correction d'erreurs

samedi 29 octobre 2011

Parce que les jeunes Dionysiens n'ont que l'école pour les aider à s'élever socialement

Dans son bilan des résultats de l'école publié il y a quelques semaines, le Haut Conseil de l'éducation attirait l'attention sur le fait que l'école primaire n'était pas arrivée à faire baisser le nombre de élèves en difficultés entre 2003 et 2009, nombre évalué à environ 40 %.

On ne le rappellera jamais assez, beaucoup de choses se jouent dès l'enfance en matière d'acquisition du langage, de maîtrise de certains fondamentaux et plus généralement de ce "goût pour les études supérieures", que mon maître d'école avait marqué sur mon dossier d'admission en premier cycle.

Or, dans cette optique, une municipalité peut jouer un rôle tout à fait fondamental, puisque les communes ont la charge des écoles maternelles et primaires, à travers la gestion de l'immobilier -entretien, construction des bâtiments- et du personnel non enseignant.

A partir de 2014, quand nous aurons remplacé aux élections municipales nos élus locaux, je vous proposerai d'agir en actionnant plusieurs leviers :


1. Diminuer le nombre d'élèves par classe : 
Cette mesure, très importante pour le bien-être de nos enfants, sera mise en oeuvre en stoppant la folle croissance démographique de notre commune que nos élus gauche de gauche entretiennent à travers ce dogme de la densification qui fait tant de mal à nos jeunes (je vous renvoie à un de mes billets de mars 2011).



2. Renforcer le personnel non enseignant dans les écoles : 
Il est tout à fait essentiel que le personnel enseignant puisse pleinement se consacrer à sa tâche d'enseignement. Les effectifs seront donc augmentés, qu'il s'agisse des ATSEM, présentes dans les classes aux côtés des enseignants, ou des autres personnels qui assurent le bon fonctionnement des écoles : gardien, secrétaire, personnels de ménages, personnels des centres d'accueil...



3. Ouvrir des classes à partir de 2 ans :
Plus tôt les enfants seront scolarisés, mieux ce sera ! Nous ferons donc un intense lobbying auprès du Ministère de l'Education National pour y parvenir. Mais pour être efficace, il faudra mettre fin à la densification, à la "ville intense", ces concepts qui sont chers à nos élus prétendument de gauche et à leurs amis bétonneurs. La course à être la plus grande commune d'Ile-de-France à laquelle nos chers élus locaux se livrent en voulant rattraper Boulogne-Billancourt a effectivement des répercussions désastreuses sur le fait d'ouvrir des classes aux plus petits. Par exemple, à l'école des Gueldres, l'accueil des enfants de deux ans se faisait encore il y a quelques années. Mais voilà, la croissance démographique de Saint-Denis est venue contrariée cette chance pour les plus jeunes des Dionysiens. La classe a été fermée, car il fallait libérer de la place. J'ajoute sur la question des effectifs scolaires, qu'il a fallu attendre plusieurs années pour que la décision soit prise de construire le nouveau groupe scolaire sur la Porte de Paris, dont la construction démarrera à l'automne 2012. 


Pour conclure, je crois qu'il faut rappeler que l'école voulue par Jules Ferry et tous les Républicains, ambitionnait de permettre aux élèves de distinguer ce qui relève des croyances et des connaissances. A travers le terme de "croyances", nous ne distinguons aujourd'hui pas seulement ce qui est religieux, mais aussi ce qui relève du consumérisme ou de la politique. Amis lecteurs, pour que les jeunes de notre ville puissent choisir leur avenir en s'ouvrant des horizons délibérément bouchés par nos élus gauche de gauche, faites le bon choix en 2014.

mardi 8 mars 2011

Pour leur réussite : donner aux jeunes dyonisiens un cadre de vie différent du béton ! L'exemple du Bassin de la Maltournée.

Je voudrais saluer une initiative qui, à mon sens, donne la parole à nos jeunes gens et leur permet de s'épanouir. Il s'agit du micro-lycée de La Courneuve qui travaille à la re-scolarisation de jeunes gens en décrochage scolaire. En l'occurrence, ceux-ci sont accueillis une semaine à La Source, résidence de l'artiste peintre Gérard GAROUSTE située dans l'Eure, et travaille à un projet artistique autour de l'idée "C'est quoi ma nature ?"

Extrait de l'émission "Périphéries" de France Inter du dimanche 6 mars 2011 :

Lycéen Courneuvien : "Les cinq premières minutes à l'entrée, tout le monde dans le car était : "Mouaaa... Où on va là ? Cà va pas !" 
Journaliste : "Qu'est-ce qui t'a choqué, toi, quand tu es arrivé ici ?"
Lycéen Courneuvien : " Tout ! Le décor, l'absence de bruit, l'absence de tout ! C'est différent ! C'est différent !"
Lycéenne courneuvienne : "On est complètement ailleurs, on n'a plus nos repères. Les deux premiers jours, c'est assez difficile ! Mais sinon, c'est super agréable ! Cà détend !"
Lycéen Courneuvien :  "On est dans un très beau cadre..." (...)
Lycéen Courneuvien : "C'est reposant, surtout le premier soir, j'ai mis ma tête à la fenêtre, j'entendais pas un bruit ! On peut même marcher. Des fois, on fait des petits groupes de deux-trois. On respire, On est mieux. On est mieux ! Franchement, on est mieux !"
Journaliste : "A quoi çà sert de réfléchir à sa nature ?"
Lycéen Courneuvien : "Déjà, çà sert à plein de choses ! Savoir qui on est ! Parce que même quand on m'a posé cette question la première fois, je pouvais pas répondre. Cà veut dire que, des fois, on peut pas se connaître soi-même..." 

Au-delà de la dimension éducative, nous autres citoyens de Saint-Denis et de toutes les communes de la région Ile-de-France, devons retenir l'importance du cadre de vie dans lequel grandisse nos enfants.

Je souhaite que les élus locaux cessent de couler toujours plus de béton et considèrent sérieusement la question environnementale.Celle-ci ne renvoie pas seulement à un enjeu d'écologie, mais de construction personnelle, d'identité de nos jeunes gens.

Comment ceux-ci peuvent se sentir bien et puiser en eux-mêmes les voies et ressources de se construire quand vous venez de milieux fragiles et que votre univers urbain est laid ? Laideur, dont les premiers citoyens de la commune où vous résidez s'emploient à accuser d'autres habitants de la région de la situation, alors qu'ils contrôlent étroitement le foncier et signent les permis de construire.

Comment voulez-vous vaincre les barrières mentales dont sont affligées ces jeunes, alors que des barrières de béton toujours plus grandes, plus hautes et plus infranchissables sont construites sur l'autel de la densification ? La densification est un dogme régressif sur le plan sociétal auquel nos élus locaux vouent un véritable culte.

Il en va de l'avenir des futures générations, il en va de l'avenir de nos villes.

Les élus locaux doivent cesser de construire toujours plus de logements, d'entasser toujours plus de gens dans des transports en commun surchargés, de mettre toujours plus d'enfants dans des écoles pleines à craquer et de détruire les rares espaces où les gens peuvent respirer dans le tumulte urbain qu'ils créent délibérément.

J'ai déjà écrit mon souhait pour Saint-Denis : devenir le premier pôle de qualité de vie de la région Ile-de-France. Je défendrais cette idée dans trois ans en proposant de construire la ville écologique, intergénérationnelle et numérique de demain, où nos enfants ne subiront pas un environnement agressif, mais vivront en harmonie avec lui.

Mais d'ici là, il va falloir être d'une grande vigilance. Par exemple, le Bassin de la Maltournée est menacé par les ambitions immobilières des "apporteurs d'affaires" qui dirigent Plaine Commune et qui, en ce moment même, draguent la fine fleur de la mondialisation financière au salon du MIPIM à Cannes.

Lors de la projection du documentaire de Marie TAVERNIER, "Délaissé", le 16 octobre 2010, j'étais intervenu pour souligner que la magie du lieu tenait également aux perspectives (un homme interviewé évoquait les couchés de soleil) et souligner les menaces de construction qui pesaient sur le terrain situé au sud du Bassin de la Maltournée. En effet, après l'annonce de l'arrivée de SFR en lieu et place du projet d'hôtel-Centre de conférence à La Plaine, Plaine Commune, par la voix de son Directeur Général des Services, Jacques MARSAUD, laissait entendre que le projet pouvait refaire surface près du bassin de la Maltournée : "Quand au Centre de conférences et à l'hôtel, le projet pourrait revenir à la surface : "La crise a rendu les investisseurs frileux, mais les choses évoluent", explique Jacques MARSAUD, directeur général des services. Un terrain dans le même périmètre, mais plus proche du bassin de la Maltournée, pourrait d'ailleurs les accueillir." (LeJsd, n°844 6-12 octobre 2010). A l'époque, j'ai immédiatement réalisé que le projet Chronos, projet de bureaux de 45 000 m² situé sur ledit terrain, à côté de la tour Akzo, que Plaine Commune cherchait désespérément à commercialiser, venait d'être définitivement enterré et remplacé par l'hôtel et le Centre de conférences.

Et bien, lors de la réunion du Comité consultatif de la ZAC Porte de Paris du 3 mars dernier, M. Patrick BRAOUEZEC, qui venait nous présenter sa vision du Grand Paris et dont je vous reparlerai prochainement, a confirmé ce projet. Par ailleurs, évoquant la partie sud de la ZAC, autour de la Maltournée (ils veulent construire 20 000 m² de bureaux pour mémoire), il a ajouté qu'il faudra que "la concertation débouche sur quelque chose" et "qu'on passe à l'acte". Tout ceci ne dit rien qui vaille : en substance, M. Patrick BRAOUEZEC affiche sa confiance quant à attirer les centaines de millions d'euros de la finance internationale dont il a besoin pour satisfaire ses rêves immobiliers.

Amis lecteurs, le moment venu, je vous inviterai à vous mobiliser pour le bassin de la Maltournée.

samedi 19 septembre 2009

ZAC Porte de Paris : ce qu'on nous prépare

La municipalité nous a préparé un projet urbain visant à bétonner la Porte de Paris et s'oppose férocement à tout ce qui pourrait entraver la sortie de terre de dizaines de milliers de mètres carrés de bureaux le long du canal de Saint-Denis.

Le 27 mai 2009, j'avais écrit au Président du Comité Consultatif de la ZAC Porte de Paris, Christophe GIRARD (maire-adjoint), afin de lui proposer d'inscrire un point à l'ordre du jour du Comité suivant (9 juin 2009) sur le devenir d'un des îlots de la Porte de Paris, celui du ferrailleur coincé entre la Clinique Porte de Paris et l'école Marcel Sembat. Bref, je proposais qu'on en parle car je savais que la clinique était intéressée par faire un jardin et que les propos du Président du Comité Consultatif ("Pense à l'école!") étaient mensongers, car aucun financement n'était prévu dans le Plan Pluriannuel d'Investissement (PPI) voté en mars 2009 par la municipalité.

Le 9 juin, après 4 heures d'attente, vers 23H30, j'interviens au moment où le Président du Comité va lever la séance et je m'étonne qu'aucune réponse n'ait été apportée par écrit ou par oral au cours de cette séance à mon courrier... Devinez la première réponse qu'on me fait : "on a reçu ton courrier il y a 4 jours !" Conclusion : pas de réponse. J'explose ! Le mépris contenu dans cette réponse et 4 heures d'attente m'ont chauffé à blanc. "Vous n'ouvrez pas vos mails ! J'ai envoyé la copie électronique le 27 mai sur vos adresses mails de la mairie", et expose mes arguments. Lorsque j'indique le risque, en matière de circulation, que fait peser la construction d'un immeuble de 5000 m² sur cette parcelle pour le quartier Parmentier/De Geyter (les parkings donneront sur la rue Bobby Sands, donc les voitures tourneront autour de Parmentier), le mépris revient : "Politique fiction" me lance narquois le Président du Comité.

Sortant de cette soirée détestable du fait du comportement d'un individu dont le manque de sens politique le dispute à l'ineptie, je réfléchissais sur la meilleure méthode pour arriver à un débat sur cette parcelle. J'ai donc rencontré et incité le Directeur général du Centre Cardialogique du Nord à faire une demande pour récupérer cette parcelle. Ce fut chose faite par courrier au maire et un autre au Président de Plaine Commune le 7 septembre.

Le Comité Consultatif de la ZAC Porte de Paris s'est à nouveau réuni le 17 septembre. J'ai été à nouveau amené à parler du projet, puis j'ai introduit le Directeur de la clinique pour qu'il présente son projet de faire un jardin partagé (crèche, école) sur cette parcelle. Imaginez la réaction du Président du Comité : il s'en prend au Directeur ! Réactions de plusieurs personnes : M. LEGROS, Mme BAILLY, Mme CHABRAN et M. RUYER pour déplorer ces attaques et s'étonner que M. GIRARD ait laissé s'exprimer d'autres personnes sur d'autres sujets dans des séances précédentes, mais invoque la courtoisie pour faire taire ces interventions qui commençaient à sentir le roussi.

A l'aune des échanges qui ont quand même suivi, et de l'actualité récente, je voudrais vous livrer plusieurs éléments d'interprétation et de compréhension des enjeux sur cette ZAC :

1. La mairie conditionne la réalisation de la ZAC au lotissement de l'ensemble des parcelles, y compris celui dont je viens de parler : tout doit être vendu à des promoteurs ! Pour une mairie de gauche combative vis-à-vis de la politique ultra-libérale du Gouvernement, cela prête à confusion : elle vend l'espace public, dont des espaces verts, aux fonds spéculatifs français ou étrangers qui investissent dans l'immobilier d'entreprise pour des questions de rentabilité financière. En somme, notre mairie joue à la mondialisation de la finance. Curieux !

2. Patrick BRAOUEZEC, Président de Plaine Commune, a multiplié les rencontres avec Christian BLANC, secrétaire d'Etat en charge du Grand Paris. Ces rencontres sont tout à fait normales dans la mesure où il dirige l'une des plus importantes intercommunalités d'Ile-de-France. Rien ne s'oppose à ce qu'il se soit présenté, ait fait passé des idées ou recueilli les axes de travail du secrétaire d'Etat. Cependant, depuis quelques mois l'attitude de l'élu "communiste" (je mets des guillements, car pour moi il n'est plus communiste depuis longtemps !) est étrangement favorable au Gouvernement. Je ne crois pas au hasard : à la veille de son interview au Monde (12 septembre) pour annoncer sa candidature aux régionales (liste du Front de Gauche ouverte à des gens de sensibilité socialistes ou vertes ne se retrouvant pas dans leurs partis respectifs. Tiens, tiens, comme sa majorité municipale !), son Directeur Général des Services de l'intercommunalité (le grand patron des fonctionnaires territoriaux de Plaine Commune, c'est-à-dire son homme de confiance...) annonçait son soutien au Grand Paris ! (Cf.interview dans La Gazette des Communes) Je rajoute que dans les réunions du Comité Consultatif, on n'a cessé de nous abreuver de l'idée de densité, voire d'intensification urbaine (comme d'autres intensifient les relations commerciales !). Bref, avec la société du Grand Paris, prévue dans le projet de loi, qui pourra préempter dans un rayon de 1,5 km, je crains que l'on ne nous oppose bientôt le discours suivant : ce n'est pas la mairie qui porte le dossier, mais l'Etat !

Dans cette affaire, les habitants qui espéraient pouvoir jouer avec leurs enfants dans l'herbe devant le canal de Saint-Denis risquent d'en être pour leurs frais.