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mardi 19 février 2019

Le saviez-vous ? La scène de la danse de Rabbi Jacob tournée à Saint-Denis

C'est l'un des secrets les mieux gardés de notre bonne ville de Saint-Denis.


En 1973, le film Les aventures de Rabbi Jacob est projeté sur les écrans français. Réalisé par Gérard Oury et porté par Louis de Funès, il sera un grand succès public. Peu de Dionysiens le savent, moi-même je l'avais appris par hasard en discutant avec un habitant  plus âgé, la fameuse scène de la danse de Louis de Funès, déguisé en Rabbi Jacob, a été tournée à Saint-Denis.






Lorsque vous regardez la scène, on aperçoit fugitivement la Basilique de Saint-Denis au bout de la rue derrière les arbres du jardin Pierre de Montreuil. La rue Jean Jaurès où a été tournée la scène n'existe plus sous cette forme. Pour mémoire, toute cette partie nord de la vieille ville de Saint-Denis a été rasée dans les années 1970 pour laisser place aux actuels immeubles en béton censés (avec leurs jardins, terrasses et escaliers qui sont désormais en mauvais état) représenter Montmartre. C'était l'ambition de l'architecte, mais passons...


Notez que de nombreux dionysiens ont été embauchés comme figurants lors du tournage. La personne qui m'avait parlé me disait qu'elle avait touché 150 francs (ou 200 francs je ne suis plus certain), ce qui représentait une belle somme à l'époque.


Plus qu'une simple comédie, le film Les aventures de Rabbi Jacob pronaît la tolérance et invitait les gens à dépasser leurs préjugés. Dans cette période troublée où le vivre ensemble est mis à mal, il est plus que temps de revoir ce film pour s'aérer. La lutte contre le racisme, l'antisémitisme et, plus prosaïquement, la connerie et l'imbécilité qui ont tendance à se répandre, passe aussi par ce type de souvenir.


L'office de tourisme devrait signaler les lieux et une plaque être posée pour rappeler qu'une scène culte d'un grand film français populaire et humaniste a été tourné à cet endroit. Tiens, je vais en faire la proposition dans le cadre du budget citoyen.

dimanche 3 avril 2016

Pierre PRIMEL, résistant communiste de Saint-Denis

Il y a trois ans, la plaque commémorant le sacrifice de Pierre PRIMEL, militant communiste et résistant, était brisée. Deux mois plus tard, constatant l'inertie de la municipalité, je saisissais le maire, qui répondait qu'il allait agir. Finalement, la plaque sera discrètement remplacée en décembre 2013 et d'autres plaques de commémoration seront nettoyées, même si des progrès peuvent être encore faits sur ce point.

Marie-Christine FRARE, petite fille de Pierre PRIMEL, m'a contacté l'année dernière, afin de rendre hommage à son grand-père. Grâce à son aide, et je l'en remercie vivement, voici qui était Pierre PRIMEL, ce Français mort en déportation parce qu'anti-fasciste. Amis Dionysiens et amies Dyonisiennes, je vous invite à entretenir et à garder précieusement la mémoire de ceux qui ont autrefois donné leur vie pour notre liberté. N'oublions pas les ravages de la lâcheté et de la cupidité ordinaires, quand ce n'est pas l'imbécilité et la médiocrité, fruits notamment d'une absence d'éducation, d'histoire et de l'endoctrinement, qui ont conduit à ces trahisons.

Pierre PRIMEL est né le 21 mars 1901 à PLOURAC'H en Bretagne (département des Côtes du Nord). Son père François PRIMEL est laboureur. Sa mère, Marie DENMAT, aura trois fils, dont l'un mourra de la tuberculose.

Il sert dans la Marine Nationale entre 1920 et 1923, atteignant le grade de quartier-maître chauffeur. Puis, le 19 décembre 1923, il este embauché comme gazier journalier par Gaz de Paris.

Pierre PRIMEL suit une filière d'émigration de travail mise en place par le Marquis Oswen de KEROUARTZ, homme politique (député, conseiller général, maire) du département des Côtes du Nord (devenu en 1990 les Côtes d'Armor), au profit d'une entreprise pour laquelle il travaillait. Gaz de Paris fournissait en électricité la région parisienne et ses gazomètres s'élevaient à La Plaine Saint-Denis. Notez qu'à l'époque, le gaz de ville était produit par extraction de la houille (communément appelée charbon). Le gaz naturel de Lacq ou d'Algérie ne sont pas encore exploités.

Il se marie le 30 juillet 1924 à Saint-Denis avec Marie-Philomène LE GUILLOUX, également originaire des Côtes-du Nord. Ils ont une fille, Yvette PRIMEL, née le 1er mai 1925 à Saint-Denis, et habitent au rez-de-chaussée du 5 de la rue Riant. L'immeuble existe toujours.

Pierre PRIMEL et son épouse Marie-Philomène LE GUILLOUX

Très vite, il milite au sein de la CGT et est élu Délégué du personnel. Homme de conviction et de bien, il organise de nombreuses réunions le soir et vient autant qu'il le peut en aide à ses camarades dans la détresse. Comme bon nombre d'ouvriers de Saint-Denis, il cultive un jardin dans les anciennes douves du Fort de l'Est. Photographe amateur, il aime prendre des clichés de sa famille, comme ici en vacances sur la côte d'opale.
Photo de Pierre PRIMEL et de sa fille à Etaples

Fiché par les Renseignements Généraux comme "communiste notoire, meneur actif et dangereux", il est arrêté le 24 juin 1941 à 6h du matin par la police nationale créée par l'Etat Français du Maréchal Pétain deux mois plus tôt, sur les décombres des anciennes polices municipales. Pour mémoire, l'attaque de l'URSS par l'Allemagne nazie débute le 22 juin 1941et entraîne les arrestations de militants communistes partout en France. Le procès du Régisseur de Gaz de Paris aura lieu après la libération, en raison des soupçons qui pesaient sur lui pour avoir dénoncé pendant l'occupation des résistants communistes, dont Pierre PRIMEL. Cependant, en raison de la disparition du dossier d'instruction, le procès s'achèvera par un non-lieu.

Transféré au camp de Royallieu, près de Compiègne, il est déporté le 6 juillet 1942. Ce camp de triste mémoire est également connu sous le nom de Fronstalag 122, un des rouages de la machine de mort nazie, envoyant dans les camps d'extermination des dizaines de milliers de résistants et de juifs. Arrivé à Auschwitz le 8 juillet, Pierre PRIMEL meurt le 20 septembre 1942 à l'âge de 41 ans. Son numéro de déporté est le 46017.

Dessin réalisé par Pierre PRIMEL à Compiègne, en médaillon des photos ajoutés par son épouse d'elle-même et de leur fille 

Après la guerre, une cérémonie commémorative sera célébrée dans l'enceinte de l'usine en la mémoire des salariés de Gaz de Paris déportés pendant la guerre. Le maire de Saint-Denis de l'époque, Auguste GILLOT, ainsi que les familles et le personnel de l'usine y assistaient.


Cependant, les tourments de la guerre devaient continuer à poursuivre sa famille, puisque sa fille ne put intégrer Gaz de Paris. Après plusieurs démarches auprès de la Direction, elle rejoignit les Ateliers Travaux Mécaniques, où elle travailla jusqu'à sa retraite.

Pierre PRIMEL a été reconnu déporté politique en mars 1946 par le Ministère des Anciens Combattants et Victimes de la Guerre. A la demande de sa famille, le Secrétariat d'Etat aux Anciens Combattants a honoré en juillet 1975 Pierre PRIMEL de la mention "Mort pour la France".


Saint-Denis est riche de son passé, les monuments mais surtout les hommes. Ne le laissons pas tomber en miettes par négligence !

 

dimanche 23 juin 2013

Soutiens politiques à ma Lettre ouverte au Maire de Saint-Denis concernant l'entretien de la mémoire des combattants du fascisme

Ma Lettre ouverte à Didier Paillard a rencontré un écho favorable auprès de nombreux édiles politiques, y compris dans la majorité municipale, dont certains m'ont manifesté leur soutien dans la préservation des symboles rappelant notre devoir de lutter pour les Droits de l'Homme et contre le racisme.

Vous trouverez ci-dessous le courrier de Mathieu HANOTIN, député de Saint-Denis, à l'attention de Didier PAILLARD, maire de Saint-Denis, demandant également la restauration ou le changement de la plaque et l'entretien de toutes les plaques commémoratives. Qu'il en soit remercié !



dimanche 9 juin 2013

Lettre ouverte au Maire de Saint-Denis : entretenir la mémoire des combattants du fascisme


Pierre PRIMEL a été arrêté en 1940. Déporté en 1942, il est mort quelques mois plus tard à Auschwitz.
Militant communiste et délégué syndical CGT, une plaque a été posée en 1997 pour lui rendre hommage.

Depuis plus de deux mois, voici son état.


Plaque localisée au 5 rue riant

Je ne sais si quelque chose est fait, mais franchement, si c'est le cas, çà prend trop de temps et c'est pas normal. Peu importe de savoir qui est propriétaire de cette plaque et devrait l'entretenir. Il faut le faire ! Comment le comprendre sinon ? Que des gens ergotent pour trois francs six sous ? Absurde ?

J'ai donc écris une lettre ouverte au Maire. Je vais l'envoyer aux élus, aux associations, aux journaux, dont le Journal de Saint-Denis. Chacun peut reprendre cette information pour que cette plaque soit restaurée ou changée maintenant, et pas dans 6 mois. 

Courrier adressé le 10 juin, en lettre suivi, n° 1H 014 007 7631 1, distribué le 11 juin.

Au-delà de cette plaque, et c'est l'objet du dernier paragraphe de ma lettre ouverte, je pense qu'il faut entretenir régulièrement toutes les plaques de notre ville et honorer la mémoire de ceux qui sont tombés sous les coups des nazis.

Je vous tiendrai au courant de la réponse du Maire, ainsi que de l'état de cette plaque et des autres plaques.