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jeudi 23 mai 2013

Incendie à l'ancien camp rom de la route de la courneuve du 22 mai

Voici une photo que j'ai prise hier peu avant 16 heures. On distingue très nettement le panache de fumée qui se dégage de la combustion des objets amoncelés par les Roms dans leur ancien camp et laissés sur place.

Orientation Est : vue de la fumée se dégageant de l'ancien camp Rom de la route de la Courneuve (mercredi 23 mai)

J'entends déjà les questions de certains, pourquoi évoquez un tel sujet ? En fait, c'est l'article du Parisien de ce jour (jeudi 23 mai) qui m'a gêné et que j'ai également eu envie de prolonger. Cet article est on ne peut plus succinct, mais une phrase m'a interpellé : "Plus personne ne vit sur cette parcelle qui a accueilli longtemps un bidonville." Le fait est parfaitement juste, mais ne tient pas compte de la réalité. A sa décharge, le journaliste (probablement un pigiste qui rédige à la chaîne les brèves) doit l'ignorer.

Plus personne ne vit sur ce site, mais, en pratique, il est très fréquenté. Je suis passé hier vers 11h30 en bordure de ce site pour prendre des photos du Fort de l'est et des bâtiments l'entourant. J'ai même parlé avec les deux plantons de la compagnie de gendarmes mobiles (des lyonnais) qui m'ont demandé de ne pas prendre de photos des casernements. Or, l'ancien camp Rom, sécurisé par une grille et un cadenas n'empêchant personne d'entrer, débordait d'activité. Deux camions étaient là et des Roms faisaient la navette pour emporter quantités de matériaux.

Démanteler un camp n'est pas une fin en soi, encore faut-il sécuriser et nettoyer le site, puis s'assurer que personne n'y retourne. Ceci soulève deux questions : l'accueil des Roms, et clairement la ville de Saint-Denis n'a pas la faculté d'apporter seule de l'aide à ces malheureux, et le financement de l'enlèvement des déchets, qui représenterait une facture atteignant facilement les 100 000 euros pour ce site.

Les Roms sont des gens besogneux et les quantités impressionnantes de matériaux qu'ils peuvent accumuler dans leurs camps deviennent, une fois chassés, autant de carrières ou de mines à exploiter. Il ne faut donc pas s'étonner de les voir récupérer ce qu'ils ont abandonné, ni d'assister à des incendies.

Pour ma part, je suis intimement convaincu qu'il ne faut pas s'enfermer dans un débat pour ou contre la présence des Roms. Ceux-ci, et nous-mêmes par conséquent, valent mieux que l'instrumentalisation délibérée de nombreux politiques, à commencer par la municipalité de Saint-Denis qui dénoncent la mise en danger des Roms par l'Etat, souvent propriétaire des terrains où s'installent les Roms, tout en expulsant systématiquement toute occupation de ses propres terrains qui seraient pourtant nettement plus sécurisés et moins dangereux pour les Roms. Je pense notamment au site jouxtant la tour Akzo, où Plaine Commune comptait (et compte toujours, mais sous le masque du Grand Paris) ériger des dizaines de milliers de mètres carrés de bureaux.

Orientation Ouest-Nord-Ouest : vue sur le terrain vide destiné au projet Chronos. Les entrepôts que l'on distingue au loin sont destinés à être rasés. Leur emprise, associée à celle de la parcelle existante étant destinée au projet d'Hôtel-centre de conférence, je vous renvoie à mon billet de février où je vous montrais la politique bulldozer et méprisante autour du bassin de la Maltournée que mène les grands de ce monde à l'égard des petits que nous sommes.

dimanche 25 septembre 2011

A Saint-Denis : la municipalité gauche de gauche dispose d'un lieu pouvant accueillir les Roms

La lecture de l'article intitulé "Nouvelle adresse pour les Roms du passage Dupont" et publié dans le JSD n°882 du 7-13 septembre 2011 est une nouvelle fois révélatrice du peu de cas que nos élus font des Roms, si ce n'est dans l'instrumentalisation de leur souffrance.

En juin dernier, je vous révélais les véritables raisons qui avaient présidé à la destruction du camp du Hanul : les appétits des spéculateurs immobiliers alimentés par nos élus. En août, je vous dévoilais l'instrumentalisation politique de la détresse des Roms orchestrée par une municipalité gauche de gauche contre... la gauche.

Aujourd'hui, je voudrais vous faire part d'un site qui pourrait les accueillir afin de mettre fin à cette errance.

Les Roms ont été installés le long de l'avenue de la République, près du Fort de la Briche, où sont stationnés les pompiers de Paris qui interviennent dans notre ville.

Après avoir laissé ces malheureux démunis de tout se débrouiller seuls, y compris à travers des actes répréhensibles qui ont provoqué l'exaspération des riverains, y compris de gauche (mais c'était le but de nos élus qui, seuls, décernent les brevets de gauche), nous apprenons que "la Ville de Saint-Denis n'est pas prête à renier ses engagements". On se demande bien lesquels ?

Nos élus considèrent donc qu'ils honorent leurs engagements en chassant les Roms de La Plaine et en les installant sur un terrain potentiellement dangereux.

En effet, une station d'alimentation électrique du réseau ferroviaire avec une ligne à haute tension jouxte le terrain. Il faut donc comprendre que des enfants jouent à quelques mètres de champs électromagnétiques très puissants, alors même que la corrélation entre les rayonnements et l'augmentation des cas de leucémies chez des enfants a été mise en évidence dans une étude publiée en 2005 au Royaume-Uni par le Groupe de recherche sur le cancer infantile de l'Université d'Oxford. L'article du JSD nous apprend que "48 enfants d'âge scolaire, dont 33 en primaire" sont présents ; j'ai envie de rajouter : combien de femmes enceintes ?

Un peu partout en France, des citoyens et des associations s'engagent contre les projets de ligne à haute tension ou contre les lignes existantes en raison de leurs effets sur les hommes (maux de tête, fatigue, cancer...) et les animaux (nombre d'éleveurs constatent empiriquement des taux de mortalité anormalement élevés et des problèmes divers : baisse de la traite pour des laitières, stress...).

Ici, à Saint-Denis, où la municipalité est pourtant composée d'élus qui se disent gauche de gauche, les Roms n'ont pas droit à tant de sollicitudes. J'entends déjà ces élus nous lancer avec cynisme qu'il n'y a pas de règles interdisant de vivre sous des lignes à haute tension : comprenez c'est la faute du Gouvernement. C'est commode, car s'ils étaient réellement porteurs d'une quelconque alternative sociale et écologique en tant qu'élus plus à gauche que tous les autres, ils auraient appliqué le principe de précaution...

Mais s'ils ne l'ont pas fait, c'est qu'une fois encore ils ont instrumentalisé les Roms afin de prendre en otage les électeurs de gauche.

Jusqu'à présent, la municipalité nous envoyait le message suivant : si vous n'êtes pas d'accord avec notre gestion des Roms, c'est que vous n'êtes pas de gauche. C'est une méthode simple pour chasser de la commune les électeurs de gauche qui ne se reconnaissent pas, ou ne comprennent tout simplement pas, la gestion municipale une fois passés les premiers enthousiasmes de l'implantation à Saint-Denis. Cette fois-ci, elle se pose en rassembleur de la Gauche contre la Droite. Haro contre l'ennemi commun ! Après avoir jeté l'anathème contre tous ceux de gauche qui ne leur étaient pas favorables, voilà que nos élus nous enrôlent de force contre la Droite, avec l'objectif inavoué de nous disqualifier de notre appartenance à la gauche si nous n'épousons pas une fois encore leur choix politique.

C'est donc au nom de cette stratégie politique que la municipalité a délibérément installé les Roms sur ce terrain qui a la particularité d'être à cheval sur les communes de Saint-Denis et d'Epinay-sur-Seine. L'objectif des élus était de susciter l'opposition du maire centre-droit d'Epinay-sur-Seine, Hervé CHEVREAU, et du Préfet, Christian LAMBERT, nommé par le Président de la République, qui ont inévitablement demandé l'expulsion des Roms.


Que le Gouvernement actuel mène une politique à base d'expulsions qui ne règle en rien la situation des Roms est une évidence. Dénoncer cette politique est une nécessité si l'on veut un jour véritablement trouver des solutions. Néanmoins, je donne quitus au Préfet pour vouloir évacuer ce terrain. Au-delà de l'appartenance politique ou de toute idéologie, un élu local responsable n'aurait jamais du envisager un instant de mettre en situation de danger les Roms et leurs enfants en les installant sur ce terrain.

Qui plus est, un élu dionysien responsable n'aurait pas dû exploiter la situation pour de basses manoeuvres politiques indignes d'élus de gauche, mais formuler une véritable proposition en employant un terrain qui est tout désigné : l'Auberge de Saint-Denis.

Je vous disais en préambule qu'il existait un terrain vraiment adapté pour accueillir ces malheureux. Plus précisément, il s'agit de l'Auberge de Saint-Denis, qui est une structure de la Ville située dans le nord de la commune, Place du Général Leclerc, à l'angle de l'avenue du Colonel Fabien et de l'avenue Roger Sémat. L'auberge de Saint-Denis dispose d'un manoir du XIXe siècle aménagé pour recevoir jusqu'à une cinquantaine de personnes et d'un parc très joli. La Ville loue le lieu notamment à des scolaires venant visiter Paris.

Vue de l'Auberge de Saint-Denis depuis l'avenue Roger Sémat.

Une vue du jardin depuis l'avenue Roger Sémat.

La grille d'entrée située sur l'avenue du Colonel Fabien.

Disons-le franchement, l'occupation est plutôt faible. Par ailleurs, qu'on ne nous dise pas qu'il n'existe que cette auberge sur toute la région parisienne et que, sans elle, de nombreux enfants n'auront plus de vacances... Les trémolos dans la voix, çà ne prend pas ! Surtout quand ils viennent de gens qui exposent à des risques de cancer des enfants. De telles structures sont nombreuses en région parisienne, une de plus ou de moins ne changera rien.

Pour conclure, rappelons que plusieurs rencontres ont déjà eu lieu entre la Ville, la Préfecture, Réseau Ferré de France et la SNCF. Si nos élus locaux ne sont pas capables de faire eux-mêmes cette proposition, je suggère au Préfet de mettre la municipalité face à ses responsabilités. Il en tant d'en finir avec l'instrumentalisation de la misère.

vendredi 19 août 2011

Les Roms : comment les élus gauche de gauche de Saint-Denis exploitent politiquement la détresse d'une population persécutée

Le quotidien L'Humanité a publié le 17 août une interview de Florence HAYE, adjointe au maire de Saint-Denis, sur la situation des Roms qui habitent notre territoire.

La phrase prononcée par Florence HAYE qui sert de titre à cet article est une véritable négation des valeurs de gauche : "La mairie de Saint-Denis ne peut pas à elle seule résoudre le problème".

En accueillant les premières populations Roms il y a plusieurs années, ces élus locaux, qui revendiquent le fait d'être plus à gauche que les autres, ont implicitement accepté une responsabilité : celle d'accueillir et d'être solidaire de ces populations.

Pour tous ceux qui sont durs d'oreille, je rappelle que le racisme contre les Roms fait rage en Europe de l'Est et qu'ils sont chassés par la violence, sinon par l'exclusion sociale. La renaissance des mouvements néo-nazis n'est pas étrangère à cette situation.

Malheureusement, plutôt que soulager la détresse des Roms, ces prétendus hommes de gauche ont renié les valeurs dans lesquelles ils se drapent. L'action de la mairie a été réduite au minimum : eau, scolarisation (qui est de toute manière obligatoire)... A l'inverse, l'exploitation médiatique et politique a été maximale : Patrick BRAOUEZEC et ses lieutenants n'ont cessé d'être présents dans les médias (ou à l'Assemblée pour notre député) pour afficher un soutien aux Roms, ce qui leur a permis de dérouler les grandes lignes de l'idéologie qu'ils nous assènent en permanence pour tous les problèmes de Saint-Denis : la commune fait face seule, elle est abandonnée de l'Etat qui mène une politique raciste d'expulsion.

On touche là aux deux objectifs politiques poursuivis par ces élus gauche de gauche :

1. S'autoproclamer comme la vraie gauche,

2. Stigmatiser les Dionysiens de gauche qui parleraient négativement de ce sujet.

Nos élus locaux ont réussi le tour de force de discréditer tous ceux qui se plaindraient des Roms ou de l'action (plutôt l'inaction) de nos élus à leur égard. Leur objectif est de mettre mal à l'aise les Dionysiens, en particulier ceux de gauche (qui forment 80 % des votants d'ailleurs) qui se retournent contre leur inaction, en qualifiant toute critique de droite, voire d'extrême-droite.

Vous souvenez-vous de ces affiches attaquant la liste PS aux élections municipales de 2008, en figurant une rose courbée : "la gauche qui penche à droite" ? L'explication avancée par notre député dans une interview au JSD (n°865 du 23-29 mars 2011) pour justifier son maintien en politique conforte également cette analyse :

"Patrick Braouezec : Un élément important de ma décision concerne la défense de causes que nous ne sommes pas nombreux à défendre à l’Assemblée. L’une des spécificités de mon rôle de député est d’intervenir en faveur de ceux qui vivent des formes de marginalisation: les sans-papiers, les sans logis, les sans travail, les sans État comme les Palestiniens… Mais aussi pour tous ceux qui ont du mal à vivre de leur travail et de tous les démocrates qui souhaitent transformer la société. J’espère pouvoir continuer de porter leurs voix, celles du rassemblement à gauche et du refus de la droitisation de la société."
Quand votre victoire dans les urnes est le reflet d'un corps social en souffrance qui n'attend rien de vos actions qu'il sait inefficaces, votre légitimité se construit sur une violence idéologique qui consiste à discriminer les gens de gauche. Le malaise produit se répercute dans le discours de beaucoup de ceux qui se lassent de la présence des Roms et le disent (il est en effet naïf de croire que des gens complètement démunis n'en sont pas réduits à commettre des vols de métaux par exemple), nous sommes de gauche se défendent-ils. Et ils le sont effectivement, mais pas pour nos élus qui décernent les brevets.

Les victimes de cette stratégie de nos chers élus sont :
- la gauche, qui voit de nombreuses personnes de gauche quitter Saint-Denis, écœurées des pratiques de ces élus locaux. Patrick BRAOUEZEC construit le rassemblement de la gauche par la soustraction.
- les Roms, dont la misère s'accroît et qui se voit refuser un véritable plan d'actions pour les aider. En 2014,  quand nous aurons remplacé cette municipalité, nous mettrons en place un dispositif d'accueil efficace et humain au profit des Roms. Nos élus, qui estiment faire tellement pour cette population, se satisfont de mettre seulement à disposition un point d'eau à des populations survivant dans des bidonvilles boueux...

Pour conclure, je voudrais faire deux commentaires.

En ce qui concerne les 4 millions d'euros pour bâtir des habitations au profit des Roms. Rassurez-vous, ils ont toujours été virtuels. Depuis le départ, la municipalité a compté sur l'impécuniosité de l'Etat pour faire avorter le projet. Mais si les élus le souhaitent vraiment, ils peuvent toujours financer seuls l'opération. Ils en ont les moyens, mais pourquoi dépenser autant d'argent dans une question qui n'est qu'un instrument de manœuvres politiques ? 

Enfin pour mémoire, n'oubliez pas que nos élus locaux, qui s'émeuvent du fait que les plus modestes soient chassés toujours plus loin, n'ont pas dépassé le stade du discours sur la chasse aux Roms dans les pays de l'Est. En 2014, je m'engage à ce que la ville de Saint-Denis se tourne vers la Cour de Justice des Communautés Européennes pour lutter contre les pays d'Europe de l'Est qui pratiquent une forme de racisme institutionnelle à l'égard des Roms. Par ailleurs, vous noterez que Mme Florence HAYE envisage à son tour de chasser les Roms plus au nord, c'est-à-dire loin des futurs immeubles de bureaux de La Plaine d'où ils ont été délogés par les ambitions immobilières des élus gauche de gauche associés aux puissances de la mondialisation financière. Je vous renvoie à mon précédent billet sur le camp du Hanul.