dimanche 26 avril 2015

Magazine de France 2 "Complément d'enquête" du 16 avril 2015, les écoles de Saint-Denis prises en exemple dans le cadre de la réflexion sur l'existence d'un apartheid territorial à la Française suite aux déclarations du Premier Ministre

Vous l'avez peut-être vu le jeudi 16 avril, le magazine Complément d'enquête, diffusé sur France 2 après l'émission Envoyé Spécial, a interrogé des directeurs d'écoles dionysiennes, ainsi que des parents d'élèves et un maire-adjoint (M. PROULT). Pour ma part, j'ai pu la visualiser peu après sur Pluzz (le service de télévision différé de France Télévisions). L'émission mettait en évidence les ratés du service public dans un certain nombre de nos régions et à différents niveaux : l'école à Saint-Denis, le service public de la téléphonie en Lozère et dans le Gard, la désertification des territoires situés aux marges des grandes métropoles avec l'exemple de Joigny dans l'Yonne.

Vous pouvez consulter l'émission sur YouTube : https://www.youtube.com/watch?v=trGgYgni1UA. La partie consacrée aux écoles de Saint-Denis est visible entre 24'34'' et 46'35''. J'invite chacun à visionner cette émission.

Pour ma part, je souhaite vous livrer quelques éléments de réflexion sur la situation de nos écoles.

Un constat s'impose. La jeunesse de notre ville oblige la municipalité actuelle, mais également celle qui suivra en 2020 et après, à entretenir et à construire toujours plus d'établissements scolaires (écoles maternelles et élémentaires). Avec plus de 200 000 habitants, le 18e arrondissement de Paris compte 67 écoles primaires, maternelles et mixtes (décompte fait sur le site du Rectorat de Paris). Avec 100 000 habitants de moins, Saint-Denis dispose pour sa part de 62 écoles (décompte sur le site de la ville).

Cette différence, qui témoigne que les évolutions démographiques en Île-de-France sont très différentes d'une ville à l'autre, d'un département à l'autre, rappelle également que l'enjeu de la réussite scolaire est une question plus aiguë ici à Saint-Denis pour nos populations et que l'impact financier des obligations dévolues à la municipalité est nettement supérieur à celui d'autres communes, ce qui impose des arbitrages dans les investissements, sources de retard dans la construction des écoles. C'est pour cela que les préfabriqués ont la déplorable tendance à durer.

Autre constat, les enseignantes et les enseignants réalisent un travail extraordinaire dans nos communes. On ne soulignera jamais assez la qualité du travail des professeurs des écoles en primaire et maternel et des professeurs certifiés et agrégés dans le secondaire. On ne rend pas suffisamment hommage à ces fonctionnaires, payés 1 500 euros lorsqu'ils démarrent leur carrière. Pour ma part, je connais les difficultés qu'ils rencontrent et le travail qu'ils doivent fournir dans la salle de classe et en dehors (ma femme a enseigné plus de 10 ans en établissements classés ZEP ou Ambition Réussite), quand nombre d'imbéciles de Gauche et de Droite (même combat en matière d'éducation, avez-vous remarqués ?) les dénigrent.

En Seine-Saint-Denis, les enseignants nommés sortent juste de formation et doivent faire face à des situations difficiles auxquelles l'Education Nationale prépare très mal. A titre d'exemple, lorsque mon fils était à l'école maternelle les Gueldres en Grande Section, l'institutrice nommée en début d'année, une jeune femme très bien de Gennevilliers, n'est pas revenue en janvier, littéralement épuisée. Certains élèves ne savent pas rester assis et ne s'expriment qu'en donnant des coups. C'est une triste réalité qui renvoie aux difficultés d'un grand nombre de nos concitoyens. Pendant un mois, il n'y a pas eu de cours, à l'exception d'une journée où le Rectorat envoya un titulaire en arrêt maladie, qui disparut dès le lendemain. Finalement, un enseignant contractuel prit la suite et réussit à faire face bon gré mal gré jusqu'à la fin de l'année.

Pour leur dévouement et leur travail, ils sont donc assurés de mon soutien, à la fois comme citoyen et, peut-être à l'avenir, comme magistrat des Dionysiens.

Enfin, chacun doit se rappeler que la réussite des enfants Dionysiens passe par la maîtrise de la langue française. Les défaillances dans l'apprentissage du Français forment la matrice des échecs scolaires ultérieurs. Lorsque j'étais candidat aux municipales, j'avais proposé, sans être entendu, de mettre une ATSEM (Agent Territorial Spécialisé d'École Maternelle) par classe de maternelle. Avec l'enseignant titulaire, nos bambins auraient bénéficié de deux adultes à leurs côtés.

Une telle mesure présente deux avantages. Plus d'adultes aux côtés d'enfants, dont certains sont en grande difficulté, revient à leur donner une meilleure chance de démarrer dans la vie. Pour les jeunes enseignants, être épaulés concrètement pendant la classe est la meilleure aide que l'on puisse leur apporter pour les inciter à s'investir ici.


PS : toujours se relire, afin de corriger quelques fautes grossières...

samedi 11 avril 2015

Saint-Denis : un reportage sur France 3 cet après-midi


Je ne regarde pas beaucoup la télé ; je n'ai donc appris l'information que hier soir. France 3 Île-de-France diffusera cet après-midi, samedi 11 avril à 16h15, un reportage sur Saint-Denis. Il s'agit de l'émission Histoire de se balader, diffusée sur le décrochage régionale de France 3 le samedi après-midi et le dimanche matin pour la Normandie.

La bande-annonce vue hier soir passe en revue quelques-uns des atouts de notre bonne ville : son marché, sa Basilique, la Maison d'Education de la Légion d'Honneur (MELH)... Cela changera. En effet, sur le plan médiatique, Saint-Denis est malheureusement abonnée aux faits divers et aux investissements immobiliers. Un rééquilibrage est donc important, à condition de ne pas passer d'un extrême à l'autre, ce que la bande-annonce me laisse craindre, mais j'espère me tromper.

Pour changer l'image de notre ville, il faut revenir à ce qui fonde une représentation dans la mentalité collective. La bonne image d'un territoire dépend du vécu quotidien des habitants et de leur dynamisme. Trop peu de nos concitoyens sont entrés dans la Basilique, quant à ceux qui sont titulaires de la Légion d'Honneur ou de l'Ordre National du Mérite pour envoyer leurs enfants à la MELH... Parmi nos concitoyens Dionysiens, il y a suffisamment de personnalités et de réalisations associatives à mettre en avant pour modifier le regard que bien des Français portent sur notre ville. J'espère qu'ils seront allés filmer les familles pique-niquant au Parc de la Légion d'Honneur ou au parc Georges Valbon. Bref, j'attends encore le reportage de fond sur ma commune, qui montrera qui y vit, avec quels espoirs et comment les difficultés qui existent y sont combattues.

lundi 6 avril 2015

Vous avez besoin de meubles et vous souhaitez faire travailler des artisans locaux ? Contactez le lycée Bartholdi !

Jouxtant l'Université Paris 8, le lycée professionnel Bartholdi est implanté rue de la liberté, dans le nord-ouest de notre bonne ville de Saint-Denis. On y accède facilement par la station de métro Saint-Denis Université.

Le lycée Bartholdi propose des CAP (formation en deux ans) et des baccalauréats professionnels (formation en trois ans) dans plusieurs domaines : mode-vêtement, menuiserie-ébénisterie, administration-commerce, maroquinerie. Les élèves sont recrutés après le collège et viennent de Saint-Denis et des communes environnantes.

Il y a plusieurs années, en étudiant l'impact de la présence d'une entreprise sur son milieu local, j'avais pris contact avec des lycées professionnels pour m'entretenir des recrutements, de la création des formations, etc... Au-delà des réponses à mes questions, j'étais sorti des entretiens avec cette idée : les chefs des travaux des établissements d'enseignements professionnels sont tout à fait désireux de répondre aux demandes des particuliers. Quand j'ai passé au crible les établissements d'enseignement de notre territoire il y a plusieurs années, j'ai tout de suite remarqué la formation à la menuiserie proposée à Bartholdi. Et il y a un an, après avoir cherché en vain une table d'une dimension introuvable dans le commerce, j'ai repensé au lycée Bartholdi.

Bref, voici la belle table en hêtre brut que j'ai réceptionnée il y a quelques jours.



Les jeunes gens qui sont en formation en CAP et bac pro à Bartholdi apprennent à réaliser des objets en bois comme cette table, mais aussi des chaises, des bancs, des guéridons... Si vous êtes intéressés, il vous faut prendre attache avec le chef des travaux, M. MARCOS.

Outre le fait de faire produire localement le bien souhaité, l'intérêt de recourir aux services du lycée Bartholdi est économique. En effet, un menuisier professionnel vous coûtera très cher, notamment ici à Paris, alors qu'insérer dans un cadre pédagogique, la réalisation d'un tel bien vous coûtera le prix de la matière première.

Par contre, j'attire votre attention sur le fait que vous ne devez pas vous attendre à être livré au bout de quelques jours. Un lycée n'est pas une entreprise commerciale. La réalisation sera partie intégrale de la formation des élèves. En conséquence, je vous suggère de vous rapprocher du lycée avant les grandes vacances, de manière à ce que les enseignants puissent programmer le travail sur l'année scolaire suivante, et de patienter quelques mois.

Enfin, ce travail n'inclura pas la finition. Que vous soyez ou non bricoleur, vous devrez apprendre à vernir votre bois. Personnellement, je viens de le faire, alors que je n'y connaissez rien. Les enseignants du lycée sont de très bons conseils, il ne faut donc pas hésiter à les solliciter.

Pour conclure, merci aux deux jeunes Dionysiens et aux deux jeunes Spinassiens, qui ont travaillé à la réalisation de notre table, ainsi qu'à leur professeur M. RIGOULT.