dimanche 22 février 2009

Christofle : le chant du cygne

Jusqu'à cet automne, Saint-Denis était l'une des rares villes d'Ile-de-France, hors Paris, à posséder deux musées : celui de la ville, le musée d'art et d'histoire, et celui du joailler Christofle.

Le musée Christofle a fermé, je le savais, mais j'ai ressenti une grande déception hier dans le RER D. Avant l'entrée en gare de Saint-Denis, mon regard s'allongeait en direction de la porte lorsque passant devant les bâtiments en brique, je constatais que le nom de Christofle avait été retiré. Ce nom, qui m'a accueilli plus d'une fois en 2006 lorsque je faisais la navette entre le Xème arrondissement où je vivais encore et Saint-Denis, n'est plus.

Pourquoi ?

L'explication est simple : environ 5 000 visiteurs par an, répartis pour moitié entre les journées du patrimoine et le reste de l'année... Difficile de maintenir un musée dans ces circonstances. Pourtant, le musée avait été agrandi ces dernières années et les mutations de la ville pouvaient sans doute laisser espérer une fréquentation plus importante et sa pérennisation. Mais ce ne fut pas le cas.

Deux constats s'imposent à nous.

Tout d'abord, le peu d'attractivité du site du musée, coincée entre les emprises ferroviaires à l'Ouest et deux départementales à fort traffic (véhicules légers et poids lours) où les véhicules vont très vite : boulevard Anatole France et rue Ambroise Croizat. Rien n'a jamais été vraiment fait pour favoriser l'arrivée des visiteurs jusqu'au musée. Il y a une belle passerelle qui enjambe le canal pas très loin du musée, mais il faut affronter les dealers et leurs dogs, puis, au pied de la passerelle, les véhicules lancés à grande vitesse.

Ensuite, la situation même du musée. Disons le tout de go : un musée de la joaillerie aurait eu plus de succès dans n'importe quelle autre ville de l'Ile-de-France qu'à Saint-Denis. La capacité d'indignation des édiles locaux n'a d'ailleurs pas trouvé à s'exprimer ("Mauvais coup" a été seulement aperçu dans le canard local), la perte du musée les a laissés aphones ! Mais, je reste surtout étonné de l'absence de réflexions pour développer la ville autour du canal. L'eau est un facteur d'attractivité que toutes les municipalités mettent en valeur, allant même jusqu'à redécouvrir les canaux recouverts par l'urbanisation (cas de Lille). Ici, la rive gauche du canal de Saint-Denis bordée par la rue Ambroise Croizat a été affectée, et cela se poursuit aujourd'hui avec de nouvelles constructions de qualité médiocre, à des activités industrielles... Le Plan d'Occupation des Sols (POS) de la commune a été prévu pour le maintien des activités industrielles partout où elles existaient, et le futur Plan Local d'Urbanisme (PLU, document réglementaire qui a pris la place du POS) ne change pas la donne.

Dommage pour le musée, le canal et les dionysiens.

samedi 21 février 2009

Quelques réflexions autour des transports

La situation globale des transports à Saint-Denis et plus particulièrement la journée du 6 février dernier organisée par la mairie m'amène à faire part de quelques réflexions.

Tout d'abord, les calendriers de modernisation du RER D, du RER B et du métro 13 ont été arrêtés par le STIF depuis longtemps. A l'horizon 2012-2013, nous aurons plus des RER plus fréquents, modernisés, ainsi que des rames de métro modernisés et un tout petit peu plus de passage... Signalons que l'efficacité u système Ouragan que va déployer la RATP est fortement contrainte par la fourche, la saturation des métros et le tracé dudit métro dans le nord de Paris.
Ensuite, parmi les mesures de court terme sur lesquels nos élus devraient se concentrer figurent à mon sens la limite entre les zones 2 et 3 qui coupe Saint-Denis en deux. Cette frontière conduit de nombreuses personnes à se rabattre sur la ligne 13 (Zone 2 de la tarification y compris à l'arrêt Université) plutôt qu'à prendre les autres moyens de transport : Mobilien, RER D, transilien H, T1 avec pour résultat l'alourdissement de la charge de transport sur le métro 13.

Toujours en ce qui concerne le court terme, je m'étonne beaucoup du silence des élus sur le tracé d'Arc Express qui est actuellement étudié par le STIF. Pour mémoire, Arc Express est le métro automatique qui doit entourer Paris et desservir la petite couronne ; deux tracés sont à l'étude le premier desservant le Val-de-Marne du RER B au RER A et le second, qui nous concerne, reliant La Défense à La Plaine Saint-Denis (RER B). En effet, j'ai insisté auprès de Cécile RANGUIN pour qu'elle évoque cela lors de la journée du 6 février à laquelle je n'ai pu me rendre. Je dois constater qu'il n'y a pas un mot dans le document mis en ligne sur le site de la mairie de Saint-Denis, ce qui semble étonnant puisqu'avec Arc Express, la ville bénéficiera de 3 métros à terme.

Enfin, j'avoue avoir un peu de mal à comprendre les protestations de la mairie concernant le plan Région/Département adopté le 16 février dernier. Ce plan prévoit d'investir notamment sur la gare de Saint-Denis dont chacun s'accord à reconnaître qu'elle n'est pas dimensionnée pour accueillir le traffic actuel dans de bonnes conditions (accessibilité, taille des passages souterrains...). Les enjeux autour de la gare sont importants compte tenu du fait qu'elle dessert 80 % de la population dyonisienne. Or les élus se lamentent de l'absence d'investissements dans la partie sud de Saint-Denis, là où se construisent les immenses immeubles de bureaux sur les friches industrielles du XIXème siècle !

Alors pourquoi cette céssité, pourquoi voir le verre à moitié vide, quand il est à moitié plein ?
Il ne s'agit que d'une réflexion personnelle, mais pour ma part, je pense que nos élus sont très soucieux du développement de la zone d'activité tertiaire située autour du Stade de France, ce qui est en soi parfaitement légitime, mais revêt une dimension tout à fait étonnante de la part d'élus qui ne cessent de combattre le capitalisme sous toutes ses formes et à travers toutes les causes... Dans ces conditions, les protestations à l'encontre du plan Région/Département, le silence autour du Métrophérique et de son tracé* qui n'a pour autre fonction que de relier deux grandes zones d'emplois tertiaires (La Défense et La Plaine Saint-Denis), le curieux intérêt des élus pour un arrêt à La Plaine du CDG Express alors que la modernisation du RER B va amener 1 RER toutes les trois minutes en 2012 tombent sous le sens.

En réalité, le combat que la municipalité a engagé autour des transports n'est pas fait au profit des habitants, mais au profit du développement économique de La Plaine. Là encore, il ne s'agit pas en soi d'adresser un reproche, mais d'exiger la clarification des enjeux auxquels on prétend associer la population. Pour la population, des programmes à long terme de modernisation des lignes de transport (voir ci-dessus) sont en cours et les calendriers respectifs ne seront pas modifiés. Nos élus seraient donc bien inspirés de ne pas se livrer à des exercices de communication politique vis-à-vis de la population. A cet égard, il faut signaler que le contrat Région/Département va financer des études pour prolonger le métro 13 à Stains... Curieusement, aucun élu n'a cru bon de signaler que ceci ne contribuera pas à désengorger une ligne déjà saturée, et demander à ce qu'elles soient conditionnées à un débranchement d'une des fourches nord du métro 13.

Julien MENEAU, le 21 février 2009

* Un mot complémentaire sur le tracé d'Arc Express. Toutes les cartes du projet que j'ai réussi à me procurer : dans le rapport annuel de la RATP, celles publiées dans la presse m'amène à constater l'orientation suivante pour la ville de Saint-denis : l'arrêt final est celle de la station du RER B de La Plaine, le tracé s'orientant ensuite en direction de la gare du RER D de La Plaine, puis du métro 13 avec selon les cartes un arrêt à Carrefour Pleyel ou à Mairie de Saint-Ouen, à ce niveau là, cela semble ne pas encore être bien défini. Si un tel tracé devait adopté, ceci aurait des conséquences catastrophiques pour Saint-Denis en accélérant le décrochage du sud de la ville, communément désigné sous l'appellation La Plaine Saint-Denis. Considérant le fait que des rumeurs courrent sur la séparation de cette partie sud de Saint-Denis pour créer une nouvelle commune, je crois qu'il est urgent de se battre en faveur d'une solidarité territoriale en reliant le nord de la ville au sud de la commune. Pour cette raison, je suis favorable à un tracé d'Arc Express qui desservirait la station du RER B de La Plaine Saint-Denis, le métro 13 à La Porte de Paris et la gare de Saint-Denis avec le RER D, le Transilien H, le T1 et le T8 (anciennement Tram'Y), le réseau Mobilien.

Sauvons les arbres du boulevard Marcel Sembat !

Heureusement que les services de Plaine Commune s'intéressent maintenant aux arbres du boulevard Marcel Sembat !!!

Un représentant de Plaine Commune qualifiait l'alignement d'arbres, côté vieille ville et dans la partie basse du boulevard vers la Porte de Paris (excusez du peu!) de "spécimens intéressants" ... (sic), d'autant qu'il admettait ne pas le penser il y a quelques années.

On imagine que la prise de conscience est très récente, sinon il n'aurait pas laisser abattre il y a quelques mois l'arbre situé devant la nouvelle résidence en construction...

Sans être un extrémiste écologique, je milite pour que l'on conserve un maximum de ces arbres, qui donne son charme au boulevard. Les visuels projetés, s'appuyant sur les études en cours, indiquaient qu'il y aurait 19 arbres de moins sur le boulevard que leur nombre actuel après l'arrivée du tram'y ! J'ai interpellé les élus présents pour que les arbres restants soient au maximum ceux présents sur le boulevard, l'habitude des aménageurs étant de planter sur des lieux minéralisés (comme des sites propres de tramway ! ) de jeunes arbres... Nos retraités apprécieront pour profiter de leur ombre...

Je note qu'à ce stade, aucun engagement n'a été pris. La vigilance reste de mise, le lobbying auprès de nos élus également.

Saint-Denis : encore un effort pour atteindre les 100 000 habitants

Saint-Denis avec 98 937 habitants est la cinquième commune la plus peuplée d'Ile-deFrance !

N'oublions pas que Paris avec 2 millions d'habitants écrase de sa masse les autres communes de l'Ile-de-France. Ensuite, on trouve Boulogne-Billancourt, Argenteuil et Montreuil qui toutes trois dépassent les 100 000 habitants. En réalité, l'Ile-de-France est une collection de communes de petite et moyenne taille.

A propos de Saint-Denis, je précise d'emblée que j'aurai l'occasion d'y revenir dès que j'aurai rassemblé davantage d'informations pour comprendre les évolutions de la ville.

En effet, quelques phénomènes méritent toute l'attention des dionysiens :
- répartition de la population dionysienne : quels quartiers sont attractifs, quels autres sont répulsifs ?
- la part de ménages dotée de voitures est n baisse, inférieure à 50 %, où cela en est-il ?
- baisse du nombre de propriétaires résidents : de 22 % au RGP de 1999 et 19 % en 2005 (source INSEE), où cela en est-il également aujourd'hui ?
- renouvellement du parc de logement...

Au demeurant, il reste qu'il nous faudra attendre encore un peu pour dépasser le seuil des 100 000 habitants, disons deux ans pour être prudent. Rappelons que de manière générale, la question de la population et de son importance numérique est cruciale pour les édiles : par exemple pour des questions de composition du conseil municipal, de dotations de l'Etat... Pas loin de 350 textes s'intéressent à la population et portent différentes dispositions selon tel ou tel seuil de population.

Pour aller regarder les résultats du dernier recensement, le site de l'insee : http://www.insee.fr/fr/ppp/bases-de-donnees/recensement/populations-legales/, sinon vous trouverez en pièce jointe quelques documents glanés sur le site de l'insee.

Bienvenue sur mon blog !

Bonjour à toutes et à tous,

Je me présente brièvement : je m'appelle Julien, j'aurai bientôt 31 ans et j'habite Saint-Denis depuis le 31 octobre 2006 avec ma femme et notre petit garçon, né ici à l'hôpital Delafontaine.

Pourquoi ce blog ? Citoyen engagé, je désire simplement faire partager ce que je sais de cette ville, de son actualité, de ses évolutions en cours ou en projet...

Tout d'abord, une première information concernant les attraits de Saint-denis, ville attachante :
1. La présence d'un vrai centre historique : pour des provinciaux cela compte, notamment la présence de la basilique et de la petite place Victor Hugo piétonnière ;
2. La possibilité nettement plus élevée qu'à Paris ou dans d'autres communes de banlieue d'obtenir une place en crèche ;
3. Le coût de l'immobilier, qui permet à des jeunes couples d'acheter de grandes surfaces à prix abordable par rapport au niveau des prix en région parisienne (et cela même avec la crise);
4. La proximité avec Paris et la fréquence élevée des transports en commun : à 10 minutes de la Gare du Nord (avec 16 transiliens et RER toutes les heures) à la gare de saint-denis, à 15 minutes de la Gare de Lyon (RER D : 8 trains par heure), 18 minutes de Saint-Lazare et 30 minutes de Montparnasse (Métro Ligne 13 avec ses avantages et ses inconvénients);
5. La présence de tous les services commerciaux (boulangerie, pressing, pharmacie, supermarché...) ou publics (crèche, mairie, sous-préfecture...) accessibles sans voiture.

Ensuite, quelques éléments de progrès qui devraient être l'une des priorités des pouvoirs publics :
1. La propreté (marre de voir des jeunes, vieux, homme, femme cracher par terre : même les chinois donnaient des cours d'éducation aux habitants de Pékin pour leur apprendre à ne pas cracher avant les Jeux Olympiques!!!)
2. La sécurité (sans encombrer le web de mes propres expériences, je me contenterai de vous dire que se faire menacer n'a rien d'agréable et que non ! Ce n'est pas partout pareil ! J'ai vécu en Province pendant deux décennies sans me faire insulter et sans regarder par dessus mon épaule le soir à la nuit tombée !)

Enfin, en guise de conclusion, Saint-Denis est sans doute une belle endormie, alors venez, découvrez la ville, et pourquoi pas vous y installer !