vendredi 25 mars 2011

Canton de Saint-Denis Nord-Ouest : l'ombre tutélaire de Patrick BRAOUEZEC plane sur le duel Florence HAYE/Fatima LARONDE

Je commenterai dans un prochain billet les résultats précis du premier tour des cantonales. Qu'il me suffise de rappeler pour ce billet le seul résultat (qui était prévisible) du 1er tour de dimanche dernier : Florence HAYE devance avec un écart modeste Fatima LARONDE et qu'au final cette dernière ne s'est pas désistée (mais là, on est dans les manoeuvres politiciennes).

Là dessus, notre député, Patrick BRAOUEZEC, fait son come-back : "Je suis candidat pour les législatives". Drôle de timing ? Assurément non, car en réalité sa décision est étroitement liée au résultat du 20 mars et non au fait que la candidate EELV/PS se maintienne ou pas.

Qu'est-ce que notre député a pu lire dans ses résultats qui l'ont poussé à renier sa parole ? Tout simplement la fin du système géopolitique, c'est-à-dire d'un système de contrôle du territoire, qu'il a mis en place pour tenir notre commune, mais aussi Villetaneuse et Pierrefitte où, pour cette dernière, le système est déjà tombé. Rappelons-le, pour une élection locale, il y a deux façons de perdre le pouvoir : des populations nouvelles votent pour un adversaire (d'où le fait de dissuader l'arrivée des classes moyennes et supérieures) ou alors vos électeurs ne se mobilisent plus.

Beaucoup de commentateurs s'inquiètent à juste titre de l'abstention. Mais en réalité, il faut bien comprendre que l'abstention est également le refet d'une émancipation des populations victimes des systèmes clientélistes. Nous avons l'habitude de penser qu'en démocratie les gens possèdent leur libre arbitre en matière de vote. En réalité, je peux vous dire qu'ici (mais ce commentaire est valable pour d'autres lieux sur le territoire national), de nombreuses populations fragilisées sont privées de ce libre arbitre.

La faute à qui ? A ceux qui enferment les populations en élevant des murs physiques et psychologiques : "c'est partout pareil", "çà ne change rien", "nous sommes un bouclier face à l'Etat", "il faut densifier".

Patrick BRAOUEZEC et ses lieutenants ne sont pas communistes. Ces gens-là, à l'instar des jeunes apparatchiks soviétiques qui sont devenus les oligarques russes, se sont organisés dans les années 1990 pour demeurer la caste possédante des territoires qu'ils contrôlaient, en entretenant la fiction de valeurs qu'ils n'ont cessé de dévoyer. Le résultat de ces élus prétendument "gauche de gauche" : Saint-Denis est un parfait exemple de l’accommodement au libéralisme financier.

En réalité, le choix de Patrick BRAOUEZEC va le conduire, lui et ses lieutenants, à une impasse : perdre signifie engager une dynamique conduisant à la perte de la municipalité en 2014, gagner ne serait en réalité rien d'autre que l'expression d'une "victoire à la pyrrhus", vu la façon dont ils vont devoir "mobiliser" les classes populaires pour qu'elles aillent voter...

Monsieur Patrick BRAOUEZEC, pourquoi s'accrocher au pouvoir, alors que vous auriez pu faire le choix d'une retraite paisible ? Pourquoi perdre votre sérénité ? N'avez-vous pas fait de provisions pour la vieillesse ?

jeudi 17 mars 2011

Elections cantonales : J-4

Les Dyonisiens, de la partie nord-ouest de la ville, sont appelées à voter ce dimanche. Je ne reviendrais pas sur les modalités de ce scrutin, dont je vous ai largement informé au cours de deux billets, ni sur les deux principales protagonistes en lice.

Simplement, une considération nouvelle sur laquelle je réfléchis depuis quelques temps : la montée des extrèmes, fruit de l'échec de la gestion de notre ville par Patrick BRAOUEZEC.

Tout d'abord, la présence d'un candidat du Front National m'a surprise. La question est de savoir si celui-ci bénéficiera d'un effet national ou même d'un effet local comme ses prédécesseurs locaux ? A voir, mais son score pourrait s'établir autour de 10 à 15 %, si l'on projette les anciennes statistiques.

Ensuite, le poids du NPA, que Florence HAYE, malgré tous ses efforts, n'a pas réussi à rallier. Or, son candidat est susceptible d'un bon score dimanche, autour de 10 %, c'est-à-dire autant de voix qui manqueront à la candidate de notre député pour creuser l'écart avec Fatima LARONDE.

Pour la dernière fois avant les élections, à toutes et à tous, je vous dis : rendez-vous au bureau de vote et sensibilisez chacune et chacun de votre entourage, de votre voisinage à ce rendez-vous démocratique.

mardi 8 mars 2011

Pour leur réussite : donner aux jeunes dyonisiens un cadre de vie différent du béton ! L'exemple du Bassin de la Maltournée.

Je voudrais saluer une initiative qui, à mon sens, donne la parole à nos jeunes gens et leur permet de s'épanouir. Il s'agit du micro-lycée de La Courneuve qui travaille à la re-scolarisation de jeunes gens en décrochage scolaire. En l'occurrence, ceux-ci sont accueillis une semaine à La Source, résidence de l'artiste peintre Gérard GAROUSTE située dans l'Eure, et travaille à un projet artistique autour de l'idée "C'est quoi ma nature ?"

Extrait de l'émission "Périphéries" de France Inter du dimanche 6 mars 2011 :

Lycéen Courneuvien : "Les cinq premières minutes à l'entrée, tout le monde dans le car était : "Mouaaa... Où on va là ? Cà va pas !" 
Journaliste : "Qu'est-ce qui t'a choqué, toi, quand tu es arrivé ici ?"
Lycéen Courneuvien : " Tout ! Le décor, l'absence de bruit, l'absence de tout ! C'est différent ! C'est différent !"
Lycéenne courneuvienne : "On est complètement ailleurs, on n'a plus nos repères. Les deux premiers jours, c'est assez difficile ! Mais sinon, c'est super agréable ! Cà détend !"
Lycéen Courneuvien :  "On est dans un très beau cadre..." (...)
Lycéen Courneuvien : "C'est reposant, surtout le premier soir, j'ai mis ma tête à la fenêtre, j'entendais pas un bruit ! On peut même marcher. Des fois, on fait des petits groupes de deux-trois. On respire, On est mieux. On est mieux ! Franchement, on est mieux !"
Journaliste : "A quoi çà sert de réfléchir à sa nature ?"
Lycéen Courneuvien : "Déjà, çà sert à plein de choses ! Savoir qui on est ! Parce que même quand on m'a posé cette question la première fois, je pouvais pas répondre. Cà veut dire que, des fois, on peut pas se connaître soi-même..." 

Au-delà de la dimension éducative, nous autres citoyens de Saint-Denis et de toutes les communes de la région Ile-de-France, devons retenir l'importance du cadre de vie dans lequel grandisse nos enfants.

Je souhaite que les élus locaux cessent de couler toujours plus de béton et considèrent sérieusement la question environnementale.Celle-ci ne renvoie pas seulement à un enjeu d'écologie, mais de construction personnelle, d'identité de nos jeunes gens.

Comment ceux-ci peuvent se sentir bien et puiser en eux-mêmes les voies et ressources de se construire quand vous venez de milieux fragiles et que votre univers urbain est laid ? Laideur, dont les premiers citoyens de la commune où vous résidez s'emploient à accuser d'autres habitants de la région de la situation, alors qu'ils contrôlent étroitement le foncier et signent les permis de construire.

Comment voulez-vous vaincre les barrières mentales dont sont affligées ces jeunes, alors que des barrières de béton toujours plus grandes, plus hautes et plus infranchissables sont construites sur l'autel de la densification ? La densification est un dogme régressif sur le plan sociétal auquel nos élus locaux vouent un véritable culte.

Il en va de l'avenir des futures générations, il en va de l'avenir de nos villes.

Les élus locaux doivent cesser de construire toujours plus de logements, d'entasser toujours plus de gens dans des transports en commun surchargés, de mettre toujours plus d'enfants dans des écoles pleines à craquer et de détruire les rares espaces où les gens peuvent respirer dans le tumulte urbain qu'ils créent délibérément.

J'ai déjà écrit mon souhait pour Saint-Denis : devenir le premier pôle de qualité de vie de la région Ile-de-France. Je défendrais cette idée dans trois ans en proposant de construire la ville écologique, intergénérationnelle et numérique de demain, où nos enfants ne subiront pas un environnement agressif, mais vivront en harmonie avec lui.

Mais d'ici là, il va falloir être d'une grande vigilance. Par exemple, le Bassin de la Maltournée est menacé par les ambitions immobilières des "apporteurs d'affaires" qui dirigent Plaine Commune et qui, en ce moment même, draguent la fine fleur de la mondialisation financière au salon du MIPIM à Cannes.

Lors de la projection du documentaire de Marie TAVERNIER, "Délaissé", le 16 octobre 2010, j'étais intervenu pour souligner que la magie du lieu tenait également aux perspectives (un homme interviewé évoquait les couchés de soleil) et souligner les menaces de construction qui pesaient sur le terrain situé au sud du Bassin de la Maltournée. En effet, après l'annonce de l'arrivée de SFR en lieu et place du projet d'hôtel-Centre de conférence à La Plaine, Plaine Commune, par la voix de son Directeur Général des Services, Jacques MARSAUD, laissait entendre que le projet pouvait refaire surface près du bassin de la Maltournée : "Quand au Centre de conférences et à l'hôtel, le projet pourrait revenir à la surface : "La crise a rendu les investisseurs frileux, mais les choses évoluent", explique Jacques MARSAUD, directeur général des services. Un terrain dans le même périmètre, mais plus proche du bassin de la Maltournée, pourrait d'ailleurs les accueillir." (LeJsd, n°844 6-12 octobre 2010). A l'époque, j'ai immédiatement réalisé que le projet Chronos, projet de bureaux de 45 000 m² situé sur ledit terrain, à côté de la tour Akzo, que Plaine Commune cherchait désespérément à commercialiser, venait d'être définitivement enterré et remplacé par l'hôtel et le Centre de conférences.

Et bien, lors de la réunion du Comité consultatif de la ZAC Porte de Paris du 3 mars dernier, M. Patrick BRAOUEZEC, qui venait nous présenter sa vision du Grand Paris et dont je vous reparlerai prochainement, a confirmé ce projet. Par ailleurs, évoquant la partie sud de la ZAC, autour de la Maltournée (ils veulent construire 20 000 m² de bureaux pour mémoire), il a ajouté qu'il faudra que "la concertation débouche sur quelque chose" et "qu'on passe à l'acte". Tout ceci ne dit rien qui vaille : en substance, M. Patrick BRAOUEZEC affiche sa confiance quant à attirer les centaines de millions d'euros de la finance internationale dont il a besoin pour satisfaire ses rêves immobiliers.

Amis lecteurs, le moment venu, je vous inviterai à vous mobiliser pour le bassin de la Maltournée.

jeudi 3 mars 2011

Aéroport du Bourget : survol des avions

Lorsque je longe le canal de Saint-Denis avec mon petit garçon le samedi matin en direction de la Gare de Saint-Denis, son attention est attirée par :

 A. Les oiseaux ! Il existe une faune très riche à Saint-Denis.

 B. Le tramway ... et la promesse de voir les trains à la gare toute proche, notamment les TGV dont le passage raisonne jusqu'aux abords de l'école des Gueldres.

 C. Le balai des avions dans le ciel.

 D. Les péniches, quand il y en a...

Saint-Denis est en effet survolée par les avions décollant ou atterrissant de l'aéroport du Bourget. Les couloirs aériens sont situés sur la partie nord de la commune. Par ailleurs, la commune du Bourget étant proche de la nôtre (seulement séparée par la commune de Stains), les avions (des modèles d'affaires de type Falcon par exemple et non des avions de ligne) volent à une altitude basse et il est possible d'observer la sortie ou la rentrée du train d'atterrissage, des volets, etc.

Pour tous ceux et toutes celles qui sont habités par le rêve d'Icare, ce balai aérien est une véritable source d'inspiration : visite de contrées lointaines pour les uns, ambition de piloter un jet pour les autres... J'explique à mon fils que certains de ces appareils vont très loin, franchissent des océans immenses, volent au-dessus de montagnes gigantesques... Bref, l'adulte comme l'enfant y trouve son compte.

Cependant, ce balai aérien peut également être source de nuisances sonores, ce qui impose une réglementation. Un nouvel arrêté portant restriction d'exploitation de l'aérodrome de Paris-Le Bourget a été publié au Journal Officiel le 24 février dernier. Il règlemente les horaires auxquels peuvent se poser et décoller les aéronefs.

En résumé, les avions à hélices et les avions à réaction ne peuvent atterrir entre 23h30 et 6h15. En outre, les premiers ne peuvent décoller entre 23h15 et 6 heures (en réalité, quitter le point de stationnement, c'est-à-dire qu'il faut ajouter quelques minutes de plus) et les seconds entre 22h15 et 6 heures.

En conclusion, je vous inviter à rêver en visitant le Musée de l'Air et de l'Espace situé sur l'aéroport du Bourget. L'accès à ses collections est gratuit et l'ancienne aérogare (datant de 1937), qui abrite dorénavant le Musée, est classée par les Monuments Historiques.