dimanche 29 octobre 2017

Ancienne piscine municipale : choix du projet porté par CULTPLACE - ISATIS 1

Le 18 octobre dernier, la Métropole du Grand Paris a rendu public les lauréats de son appel à projets "Inventons la Métropole du Grand Paris. Pour mémoire, deux projets concernaient Saint-Denis, celui de l'ancienne piscine municipale et des terrains près de la future station du métro du Grand Paris. Je vous parlerai aujourd'hui du premier projet, j'aurai l'occasion de revenir ultérieurement sur le second, qui est étroitement lié aux changements urbains attendus dans le quartier Pleyel et qui mérite un plus long développement.

Depuis novembre 2016, c'est la troisième fois que j'évoque l'ancienne piscine de Saint-Denis, son histoire, son état et le projet d'en faire un musée sur le modèle de La Piscine de Roubaix longtemps entretenu par la municipalité, puis les trois projets retenus pour le choix final en mars dernier.

La Métropole du Grand Paris a donc sélectionné le projet porté par CULTPLACE - ISATIS 1, qui s'appuie sur le promoteur Vinci et j'avoue que j'ai hâte d'aller y prendre un verre vers 2021- 2022.


Orientation Nord : vision d'artiste du projet. Notez que l'avenue Félix FAURE semble plus grande qu'elle n'est en réalité et le clin d’œil à Ile-de-France Mobilités (anciennement le SITF) pour le changement des rames de tramway... 

J'ai lourdement insisté dans mes billets précédents sur le choix d'un opérateur ne dépendant pas de subventions publiques, l'état des finances de nos collectivités ne supportant pas de prendre en charge la rénovation de ce bâtiment. Ce choix est donc une réponse à cette problématique, sachant que l'opérateur a obtenu un agrandissement de la surface du bâtiment pour trouver un modèle viable, comme je le suggérais.

Par ailleurs, l'objectif d'ouverture aux habitants de la ville semble atteint. En effet, des lettres d'intention commune avec Vinci et l'APIJ ou l'Université Paris 8, mais il ne faut pas être dupe. Vous qui me lisez monsieur le promoteur, il faudra que tout cela débouche sur du concret ! Bref, nous espérons que l'APIJ travaillera significativement sur votre projet, qui prévoit la réalisation d'une structure en bois qui coiffera le bâtiment de l'ancienne piscine municipale, et que le partenariat avec l'Université Paris 8 ne se limite à la location de quelques salles... Je serai très vigilant sur ces points.

Enfin, il convient tout de même d'apporter un bémol à ce projet. L'ancienne piscine municipale de Saint-Denis sera un lieu culturel local, mais sans le rayonnement national de La Piscine de Roubaix. En cela, l'ancienne piscine municipale de Saint-Denis participera à la requalification urbaine du centre-ville de Saint-Denis, mais n'aura sans doute aucun impact sur l'image de la ville (même si Le Parisien fera quelques bons articles, ce dont nous le remercions par avance)...

Je m'explique : l'arrivée du Stade de France a été annoncée comme un élément qui modifierait l'image de notre bonne ville. Hormis pour couler du béton à La Plaine Saint-Denis, l'image de la ville n'a pas été modifiée. Le projet Pleyel sert déjà une communication identique, mais aura les mêmes effets, ce dont je vous reparlerai.

Saint-Denis a un centre-ville ancien magnifiquement desservi par les transports en commun (un métro, un RER, un Transilien, deux tramways) et par plus de 2 000 places de parking, essentiellement en sous-sol, mais la Basilique de Saint-Denis peine à attirer 150 000 visiteurs par an. Alors que j'espérais que le projet de rénovation de l'ancienne piscine municipale et celui du remontage de la flèche de la Basilique de Saint-Denis catalysent une réflexion sur l'animation de l'ensemble du centre-ville pour y attirer les visiteurs susceptibles de financer ces projets culturels, il n'en est rien. Ceci pose d'ailleurs un problème de financement pour le remontage de la flèche, mais également pour un projet culturel comme celui de l'ancienne piscine municipale.

J'aime ma ville et j'ai beaucoup peine pour elle et ses habitants. Il suffirait de peu de choses pour éliminer la délinquance, notamment liée au trafic de drogue ou à la vente à la sauvette, qui pourrit la vie des habitants et des commerçants, et créer une ville avec une animation culturelle, associative et commerçante qui donnerait envie aux touristes du monde entier de la visiter, mais "ceux" qui nous dirigent en sont incapables...