vendredi 29 novembre 2019

Le "Louvre Saint-Denis" : pourquoi ne pas transformer l'ancien siège de "l'Humanité" en un musée rattaché au Louvre ?

Depuis presque dix ans, je me bats pour que l'ancien siège de l'Humanité devienne un musée ou une institution culturelle. 

Pour mémoire, l'ancien siège du quotidien l'Humanité a été construit entre 1987 et 1989. Je vous invite à revoir ce reportage télévisée diffusée à l'achèvement des travaux où l'on peut observer le bâtiment dans un face-à-face solitaire magnifique avec la Basilique de Saint-Denis, puisqu'il a été le premier immeuble construit avec la destruction de la partie nord du centre-ville de Saint-Denis dans les années 1980. Construit par Oscar NIEMEYER, l'architecte qui a bâti Brasilia, la capitale du Brésil, cet immeuble est en partie inscrit aux Monuments historiques depuis 2007.

Les journalistes de l'Humanité ont occupé le site de 1989 à 2008, date à laquelle le bâtiment a été vendu pour essayer de faire face aux difficultés financières du quotidien. Depuis, les équipes de l'Humanité errent d'immeubles en immeubles, victimes de la baisse du nombre de lecteurs et de la spéculation immobilière, comme je l'écrivais en 2012, en attendant leur prochain déménagement ou leur prochain licenciement... 

Constatant l'inadaptation des locaux actuels de la sous-préfecture, la municipalité de Saint-Denis a plaidé tout au long des années 2010 pour la ré-installation des services de la sous-préfecture dans le bâtiment. La nécessaire réimplantation des services de l'Etat dans des locaux spacieux et dignes vient enfin de trouver son dénouement, mais pas dans l'immeuble construit par le célèbre architecte brésilien. Dans le cadre du plan pour un "Etat plus fort" en Seine-Saint-Denis, le gouvernement vient d'annoncer que la sous-préfecture de Saint-Denis serait relogée d'ici à 2021 dans l'ancienne succursale de la Banque de France, située rue Catulienne. Afin qu'il puisse recevoir le public et les fonctionnaires y travaillant, ce superbe bâtiment du 19ème siècle sera réaménagé pour un coût évalué à 12 millions d'euros. Il s'agit d'une des 23 mesures d'un plan, malheureusement insuffisant au regard de besoins qui sont immenses.

Ayant plaidé pour que les 7 000 mètres carrés du batiment Niemeyer soit affecté à un autre usage qu'administratif, je me félicite de ce choix de l'Etat, qui emploie utilement le bâtiment de la Banque de France, dont on peut se demander ce qu'il serait devenu en l'absence d'un occupant. Comme je le rappelais à Stéphane PEU en 2016 (à l'époque il était l'indétrônable maire-adjoint à l'urbanisme de Saint-Denis, avant d'être élu député en 2017), les entreprises ou les administrations sont récalcitrantes à l'occupation de bureaux au nord de l'A86. Les échecs dans la construction de bureaux à la Porte de Paris ou à la gare de Saint-Denis, et la relocalisation du siège de Plaine Commune Habitat (l'office HLM du territoire) du boulevard Jules Guesdes (à un jet de pierre de la rue catulienne) à la Porte de Paris, sont là pour le rappeler...

Cette décision de l'Etat laisse donc disponible l'ancien siège de l'Humanité pour un projet ambitieux ! Rappelons que l'Etat est propriétaire du bâtiment depuis 2010, l'immeuble ayant d'abord été cédé à des investisseurs privés.

Conformément à la position que j'ai publiquement prise il y a dix ans, je propose que l'ancien siège de l'Humanité devienne un musée baptisé le "Louvre Saint-Denis". Rappelons qu'il existe deux franchises du Louvre, l'une en France, baptisée "Le Louvre-Lens", porté par des acteurs publics locaux, et une deuxième, connue sous le nom de "Louvre Abu Dhabi", qui a fait l'objet d'un contrat avec les Emirats Arabes Unis, dont les Français suivent la chronique dans les pages du Canard Enchainé. De manière à ce que le projet soit rapidement mis en oeuvre et bénéficie d'une caution scientifique inconstestable, il serait sage que l'Etat pilote directement le projet "Le Louvre-Saint-Denis" via le Ministère de la Culture et de la Communication et l'Etablissement public qu'est le musée du Louvre et non pas l'abandonner aux mains d'autres acteurs.

Pour les Dionysiens et les Séquano-Dionysiens, l'implantation d'un musée dans l'immeuble d'Oscar Niemeyer présente plusieurs intérêts :

Améliorer les finances publiques.
Un bâtiment vide représente un gaspillage d'argent public. Même si l'extérieur est délabré, il coûte quand même de l'argent, qui serait mieux employé à d'autres besoins comme l'éducation... Par ailleurs, un musée fréquenté (et avec la marque Louvre, la Basilique et le métro, les touristes afflueront...) rapporte de l'argent. Les recettes ainsi générées pourraient participer au financement d'autres missions de service public, comme l'éducation...

. Aménager l'Ile-de-France pour abolir les barrières entre l'ancienne "banlieue rouge" et Paris.
L'aménagement du territoire, ce n'est pas simplement une question entre Paris et la province, comme il y a cinquante ans. C'est aujourd'hui un problème entre Paris et sa banlieue, en particulier l'ancienne "banlieue rouge" qui accueille les populations les plus défavorisées de l'Ile-de-France, contrairement à d'autres communes. La différence entre Paris et des communes comme Neuilly, Levallois n'est effectivement pas flagrante...
Les grands projets culturels de François MITTERAND concernaient Paris, y compris l'Est parisien, et la province. Jacques CHIRAC a fait le musée du quai Branly. Le Président de la République actuel, Emmanuel MACRON, pourrait marcher en partie dans les traces de ces prédécesseurs, mais en privilégiant la banlieue. L'oeuvre d'Oscar NIEMEYER serait un formidable écrin à une impulsion présidentielle. Et puis, il est anormal que la banlieue ne soit réduit qu'à un espace de stockage, au prétexte qu'il y a de la place, que le foncier est peu cher et disponible. Les équipements culturels arrivés au cours des décennies précédentes ne sont quasiment jamais ouverts au public (réserves du CNAM à la Plaine Saint-Denis, archives nationales à côté du terminus de la ligne 13). Seule une poignée de Séquano-Dionysiens ont mis les pieds dans ces bâtiments !

. Mixer les populations et changer le regard sur les habitants de banlieue.
Je déplore inlassablement et régulièrement la juxtaposition des populations riches et pauvres depuis des années. Je suis d'ailleurs content d'avoir retrouvé récemment mon analyse sous la plume de Jacques ATTALI. Cette politique mortifère, dont les hommes politiques de Droite et de Gauche sont conjointement responsables, est à l'origine des ghettos de riches et de pauvres que l'on connaît et du cercle vicieux qui assigne à résidence la majorité des jeunes gens d'Ile-de-France qui ne sont pas nés dans les territoires les plus riches et les prive de la culture nécessaire à leur ascension sociale.
J'aimerais savoir combien de parents de jeunes filles de la Légion d'Honneur ont pris le temps de s'attarder dans le centre-ville de Saint-Denis, de visiter la Basilique et le Musée Paul Eluard. Il ne faut pas être grand clerc pour savoir que ce nombre est restreint et que ce n'est pas comme ceci que ces bourgeois de Droite et de Gauche vont dépasser leurs préjugés à l'égard de ceux qui habitent la banlieue.

. Faire confiance aux habitants de banlieue.
Créer le musée du "Louvre Saint-Denis", c'est envoyer aux Dionysiens, et plus largement aux Séquano-Dionysiens, le message qu'ils sont Français à part entière. Leur confier la garde de trésors nationaux, c'est apporter une preuve tangible du respect que la Nation leur porte. C'est également lutter contre les extrêmes, contre tous ceux qui les stigmatisent. Cela revient à agir concrètement contre tous ceux aux idées rances qui s'efforcent de priver les habitants de banlieue de l'accès à la culture, qui ont mis en place les politiques de ghettoisation de ces dernières décennies, qui les stigmatisent de manière caricaturale et cantonnent leur insertion économique et social, aux métiers mal payés et précaires. N'oublions pas que l'ouverture à l'autre, c'est la paix. Il serait bien que certains mettent en pratique leurs idées. Les Séquano-Dionysiens ont été assez payés de mots et attendent maintenant des actes.

. Améliorer la sécurité dans le centre-ville.
Le sort des Dionysiens n'émeut pas les acteurs publics de la sécurité (commune et Etat), celui des touristes si. Surtout quand il y a des ambassades étrangères derrière. Autant profiter d'un flot de touristes pour éradiquer la petite délinquance, dont les mamans de notre ville cherchent à protéger leurs enfants.

Je me souviens de cette mère de famille de la cité Pablo Picasso lors de la campagne de 2014 qui m'interpellait sur le modèle que l'on donnait aux enfants lorsque les hommes politiques ne condamnent pas la délinquance et la violence qui l'accompagne. Comment protéger ses enfants quand les pouvoirs publics sont aux abonnés absents ? Comment leur expliquer qu'une vie juste et digne repose sur des efforts ? Elle luttait tous les jours contre un modèle social de violences et s'efforçait de changer la vie de ses enfants. Il serait bien que ceux qui prétendent à des fonctions électives se mettent à servir leurs concitoyens.

Pour conclure, je remercie Alexandre AÏDARA, candidat aux élections municipales pour La République en Marche (LREM), d'avoir relancé le débat sur le devenir de l'ancien siège de l'Humanité en proposant d'en faire "la Grande Ecole du Numérique et de l'Environnement".

Toutefois, je ne suis pas d'accord avec son idée et ceci pour deux raisons. La première est que je juge qu'un musée est plus adéquat, comme je viens de l'expliquer. La seconde est qu'il existe déjà sur notre territoire une école formant aux métiers du numérique et de l'environnement : l'école d'ingénieur Sup-Galilée de l'université Paris XIII à Villetaneuse, que les jeunes Dionysiens connaissent bien. Cette école, qui recrute aussi bien en post-bac, qu'au niveau prépa ou par admission universitaire (niveau DUT, licence ou maîtrise) est très bien classée dans ses spécialités informatique et télécom/réseau. Elle propose ses cursus en formation initiale et en apprentissage, ce qui est un réel atout pour de nombreux jeunes gens éprouvant des difficultés matérielles. Elle offre également une spécialité en énergétique consacré aux métiers de l'environnement. Alexandre AÏDARA a raison de se soucier de la réussite des jeunes gens, mais il doit préciser sa proposition et changer de site. Je lui conseille de lire mon blog pour injecter des idées réellement de Gauche dans son programme.

Je publierai en décembre un billet sur cette belle université Paris XIII qui fait réussir de nombreux jeunes Séquano-Dionysiens et Val d'Oisiens, et qui mériterait de l'aide. La région et le département ont déjà financé des équipements (bibliothèque et gymnase), mais les locaux méritent d'être rénovés (présence d'amiante). Si une collectivité aidait à agrandir les locaux pour accueillir plus de jeunes gens en formation (il n'y a que 60 places offertes aux bacheliers au concours geipi-polytech), ce serait une bonne chose... N'oublions pas qu'à l'occasion des élections municipales de mars 2020, nous élirons les élus du conseil municipal de Saint-Denis et de Plaine Commune, qui pourrait faire quelque chose... En province, de très nombreuses agglomérations financent le développement, l'agrandissement, la rénovation des universités, des IUT. Ici, rien ou presque...

samedi 2 novembre 2019

IUT de Saint-Denis : investir dans la jeunesse

Comme vous le savez probablement, l'Institut Universitaire de Technologie (IUT) de Saint-Denis, situé Place du 8 mai 1945, où cet établissement d'enseignement supérieur est installé depuis 1978, a  inauguré au cours des deux derniers mois deux de ses amphithéâtres rénovés, baptisés respectivement Docteur Denis MUKWEGE, du nom du prix nobel de la pais, et Simone VEIL, grande figure de la politique française de la fin du XXème siècle. En début d'année, un autre amphithéâtre rénové avait été inauguré sous le nom de Rosa Parks, figure américaine de la lutte pour les droits civiques.

La rénovation de ces amphithéâtres n'est que le début du chantier de rénovation du site principal de l'IUT de Saint-Denis. En effet, c'est l'ensemble de l'IUT, qui relève de l'université Paris 13, qui doit être rénové, sous la condition de trouver des financements...

Insuffisamment doté par les gouvernements successifs, comme toutes les autres universités d'ailleurs, l'université Paris 13 ne peut payer la rénovation que mériterait ce bâtiment sur ses seuls moyens. En effet, les besoins ne se limitent pas à la rénovation de quelques salles, mais de tout le bâtiment : façades, parking, salles de cours, communs, lieux d'aisance, cafétéria... Vous trouverez une description très complète des travaux nécessaires sur le site de l'IUT.

Pour trouver des financements, la direction de l'Institut Universitaire de Technologie (IUT) de Saint-Denis a lancé un appel aux entreprises pour rénover son site principal. Je ne peux que conseiller tous ceux en relation avec des entreprises de relayer cet appel, notamment les élus de Plaine Commune. Notre territoire accueille les sièges sociaux de très nombreuses entreprises et, comme le souligne nombre d'habitants de notre bonne ville de Saint-Denis et des communes des alentours, il serait temps que cette richesse profite à ceux qui la cotoient. Investir dans la rénovation d'un IUT, c'est investir dans l'avenir d'un pays, c'est-à-dire sa jeunesse. C'est croire en leur avenir et leur en apporter la preuve, car à la fin du jour il n'y a que des preuves de la considération des riches pour ceux qui n'ont pas leur chance. Et elles manquent encore aujourd'hui...

Lors de l'inauguration de l'amphithéâtre Rosa Parks, Monsieur Laurent RUSSIER, Maire de Saint-Denis et candidat aux prochaines municipales, s'est déclaré "attaché à l'IUT", rappelant "le soutien que la municipalité et Plaine Commune apporte à l'action" de la direction de l'IUT. Nous n'avons donc aucune raison de douter que lui-même et ses lieutenants, siégeant comme lui au conseil municipal et au conseil communautaire, apporteront des preuves de leur soutien à cette institution attractive pour les jeunes séquano-dionysiens. Il peuvent ainsi user de leurs bonnes relations avec des promoteurs immobiliers et des grands groupes capitalistes pour les persuader de jouer les généreux mécènes, ou participer au financement des travaux de rénovation de l'IUT. Après tout, la municipalité de Saint-Denis a passé avec l'IUT une convention d'occupation de son parking le dimanche.

dimanche 27 octobre 2019

Prolongement du tramway T8 : la concertation publique vient de s'achever... et le prolongement aura lieu à la fin de la décennie 2020

La concertation publique relative au prolongement du tramway T8 s'est achevée hier. Elle avait commencé le 9 septembre dernier. Le financement (3,5 millions d'euros) de cette concertation avait été approuvé le 22 mars 2017 par l'autorité organisatrice des transports en commun de la région Ile-de-France, le STIF, depuis rebaptisée Ile-de-France Mobilités. Initialement attendue un an après l'approbation de cette convention, la concertation aura finalement eu lieu deux ans et demi après. 

Comme vous le savez amis lecteurs, je suis un ardent défenseur de la réalisation de cette infrastructure. Je n'ai jamais douté de sa réalisation, mais j'ai toujours été prudent sur sa date de réalisation, dénonçant dès 2010 le renoncement de Plaine Commune à tout exigence de date d'achèvement et plaidant depuis que Paris a obtenu les Jeux Olympiques en 2017 pour que cette infrastructure soit réalisée pour les Jeux de 2024, après avoir constaté que nos élus locaux ne cessaient de laisser filer la date de réalisation (fixée à 2020 en 2011, puis à 2022 en 2013). Ce grand évènement sportif, dont nos élus locaux ne cesse de se rengorger pour les héritages qu'il nous promet, aurait pu servir à sanctuariser les financements et à fixer rapidement le calendrier des travaux et des procédures préalables, mais il n'en a rien été. 

En effet, les documents de la concertation publique nous indiquent que la date de mise en service du tramway interviendra entre 8 et 10 ans après la concertation, c'est-à-dire entre fin 2027 et fin 2029. Je vous renvoie à la page 118 du Dossier d'Objectifs et de Caractéristiques Principales (DOCP) et à la page 37 de la présentation du dossier de concertation préalable.

Le communiqué de presse du 17 septembre de la municipalité est intéressant pour ce qu'il révèle de l'attitude des élus locaux à l'égard de cette infrastructure. Je rappelle que les élus locaux sont au nombre de 55 au Conseil municipal (majorité et opposition) et de 17 au Conseil du Territoire (majorité et opposition que nous élirons aussi en mars prochain et sachant que ce sont eux qui ont la compétence en matière de transports en commun). Ceux qui dirigent la ville de Saint-Denis et Plaine Commune et auraient dû se battre au cours des dernières années pour accélérer le calendrier de réalisation du prolongement du tramway T8 appellent comme si de rien n'était les habitants à se mobiliser pour obtenir les financements des travaux avant les JO de 2024...  

Voici un extrait : "la municipalité souhaite que les travaux démarrent avant 2024 par crainte d’une baisse des investissements dans les infrastructures de transports publics à l’issue des JOP 2024. Ainsi, afin de s’assurer que le projet de prolongation du Tramway T8 voit le jour dans les meilleurs délais et qu’il soit véritablement au service du plus grand nombre avec l’intégration de la station Pressensé, il est nécessaire que les habitants puissent se mobiliser fortement lors de la concertation préalable à l’enquête publique avec différents temps de rencontres...". En clair, si les travaux ne démarrent pas avant les JO, ce sera la faute des habitants, mais surtout pas des élus qui avaient la responsabilité de défendre les intérêts des habitants. En clair également, les élus locaux ne portent aucune exigence en matière de calendrier et rejetteront la responsabilité d'une mise en service fin 2029 sur l'Etat, Ile-de-France Mobilités, voire les extraterrestres ou Dieu si besoin est... 

Pour rafraîchir la mémoire de nos élites politiques locales sur l'enjeu du prolongement du tramway T8, voici le texte d'une pétition mise en ligne par eux-mêmes (précisément par Plaine Commune) il y a six ans :
"Le T8 (Tram’Y) sera mis en service en 2014 d’Epinay-sur-Seine et Villetaneuse jusqu’à Saint-Denis, Porte de Paris.
Disons, ensemble, notre volonté que s’engage maintenant son prolongement jusqu’à Paris (future gare RER E Rosa Parks) via Saint-Denis et Aubervilliers.
Le T8 prolongé, véritable colonne vertébrale de notre territoire, permettra de desservir de nombreux équipements (hôpital Danielle Casanova, lycée Suger et futur lycée de La Plaine à Saint-Denis, futur centre aquatique et campus Condorcet à Aubervilliers) et de nombreuses entreprises.
Il facilitera la vie quotidienne des milliers d’habitants de quartiers populaires (Bel-Air, Francs-Moisins, Landy, Cristino Garcia…).
Le T8 prolongé soulagera la ligne 13 du métro et assurera la correspondance avec des transports rapides (ligne 12, RER B et RER E), reliés à tous les services de la métropole.
Le T8 prolongé, c’est du temps et du pouvoir d’achat gagnés pour des dizaines de milliers d’habitants et de salariés. C’est aussi un air moins pollué.
Habitants, salariés, étudiants et usagers du territoire de Plaine Commune, soutenez le projet de prolongement du T8 jusqu’à Paris pour obtenir définitivement les financements nécessaires."
J'avais parlé de cette pétition sur mon blog en octobre 2013. Les white saviors qui dirigent les vieux partis politiques gérant nos territoires témoignent une nouvelle fois de leur hypocrisie à l'égard des populations qu'ils prétendent défendre. 

Cette hypocrisie s'exprime également à travers la station Pressensé, qui figure de façon optionnelle dans le projet actuel de prolongement du tramway T8. Les élus locaux n'ayant rien fait pour accélérer le calendrier des travaux, ils ne peuvent ignorer depuis 2017 que le prolongement du tramway T8 n'interviendra pas avant la fin de la décennie 2020. Dans ces conditions, pourquoi ne pas avoir transmis les éléments nécessaires pour justifier la création de cette station ? D'ici à fin 2027 et fin 2019, on peut raisonnablement penser que les travaux de développement de ce territoire de Saint-Denis et d'Aubervilliers seront achevés ou en voie de l'être. Les ingénieurs et chargés d'études d'Ile-de-France Mobilités ne peuvent travailler qu'à partir des informations données par les collectivités territoriales. Aussi, on en droit de penser que tous les éléments n'ont pas été fournis pour cranter définitivement cette station localisée dans une zone mal desservie par les transports en commun. Nos élus servent décidément mal les habitants et cherchent manifestement à les manipuler.

Enfin, le projet indique qu'Ile-de-France Mobilités a renoncé à positionner le terminus du tramway T8 sur le parvis de la gare Rosa Parks du RER E à Paris et propose deux variantes. Les éléments d'explication fournis dans le dossier sont insuffisants pour comprendre ce revirement. De plus, les deux terminus proposés ne permettent pas des échanges intermodaux (avec le RER E et le tramway T3) efficaces et rapides par rapport à la solution initiale

Ile-de-France Mobilités doit donc revoir sa copie en ce qui concerne le terminus à Paris et retenir un emplacement qui ne contrarie pas la possibilité de prolonger dans Paris le tramway T8. Celui-ci ne doit pas devenir un nouveau marqueur de la barrière entre Paris et la banlieue, une illustration des frontières entre pauvres et riches, un symbole de la fracture existante entre ceux qui ont accès directement à la centralité parisienne et ceux qui doivent multiplier les correspondances pour y parvenir.

Pour conclure ce billet, un constat s'impose : les citoyens et les représentants d'association se sont mobilisés, les journalistes ont fait leur travail d'information, mais les politiques ont baladé les habitants...

dimanche 28 juillet 2019

Elections municipales de 2020 à Saint-Denis : un enfant d'Afrique pour maire !

C'est une bonne nouvelle pour notre ville et tous les Dionysiens : après la candidature de Bally BAGAYOKO pour La France Insoumise (LFI), voici celle d'Alexandre AÏDARA pour La République En Marche (LREM). Deux des principaux partis portant une ambition nouvelle pour les habitants de Saint-Denis ont choisi comme leader pour les élections municipales de 2020 une personne née en Afrique.

Ce choix, très respectueux des habitants de Saint-Denis, qui dans leur très grande majorité ont des origines africaines, permettra d'élire, pour la première fois, un maire d'origine africaine dans une ville française de plus de 100 000 habitants.

Bien évidemment, une telle perspective n'est guère appréciée par les responsables locaux des grands partis de gauche et écologistes, qui considèrent, en bon "white saviors" qu'ils sont, qu'eux seuls doivent diriger la municipalité. Missionnaires du post-colonialisme occidental, qui promeut l'argent-roi et méprise les cultures africaines et les croyances des africains (animisme, islam et christianisme sous toutes leurs formes), les "bolos" à la tête de ces partis vont tout faire pour empêcher l'une de ces deux personnes de gagner, y compris en s'alliant au deuxième tour, au nom de la nécessaire union de la Gauche.

Mise à jour  mardi 30 juillet au matin : 
Après le déferlement d'idées nauséabondes venues tout droit de la pensée frontiste  sur Facebook (la "lepénisation des esprits" touche la Gauche et la Droite à Saint-Denis, triste constat) et m'accusant de racisme (pour avoir soutenu des candidats issus de la diversité !!!), comprenez de racisme "anti-blanc", une mise au point sur les deux motifs sous-jacent à ces attaques. 

1. Des attaques pour des raisons de basse politique locale : 
Les attaques subies de la Gauche dionysienne sont venues pour une grande part de soutiens d'un candidat de Gauche, Mathieu HANOTIN, furieux que je ne les rejoigne pas aux prochaines élections municipales de 2020. Ma punition : m'accuser de racisme ! Tout est bon pour discréditer quelqu'un qui est désormais considéré comme un ennemi.
J'ai été content de rencontrer et de travailler avec celui qui fut candidat aux élections municipales en 2014 et député pendant cinq ans, mais, depuis, il a développé, comme beaucoup d'autres avant lui, l'obsession du pouvoir parisien. Or, je pense que nous avons besoin d'un maire qui n'aura qu'une ambition : sa ville. Il poursuivra donc sa voie sans mon aide
L'attaque venue cette fois-ci de la Droite vers 18h a été violente et brève : Houari GUERMAT m'a accusé de "racisme anti-blanc", prétendant que mes propos étaient racistes puisque je ne le mentionnais pas comme candidat déclaré à la mairie de St-Denis. Cette affirmation m'a étonné, car j'en étais resté à la lecture de l'article du Journal de Saint-Denis du 24 juin dernier où il lançait son mouvement mais sa candidature n'était pas "inéluctable", comme le notait justement le journaliste. Toutefois, il a repris ses esprits et a supprimé son commentaire digne de Marine LE PEN moins d'une heure après sa publication d'après ce que j'ai pu recomposer avec un ami. M. GUERMAT, vous valez mieux que cet égarement. Si vous me confirmez (par mail SVP) que vous serez candidat aux prochaines élections, je modifierai mon billet pour vous citer aux côtés des deux têtes de listes mentionnées.
Enfin, n'oublions pas que les listes de La France Insoumise (LFI) et de La République En Marche (LREM), dont les bons scores aux élections européennes ont été scrutés à la loupe dans les états-majors, rebattent les cartes. Les scénarios possibles sont multiples et pourraient d'ailleurs s'accroître à Gauche si le parti Europe-Ecologie-Les Verts (EELV) conduisait une liste. La tension est palpable et les fusions de liste entre les deux tours feront des déçus, ce qui poussent des militants à faire du zèle.
Au-delà de l'environnement local, notez une information peu connue des Français qui rend particulièrement fébrile dans les états-majors politiques : la mise en oeuvre du répertoire électoral unique (REU). Il aurait dû être opérationnel pour les élections municipales de 2020, mais le gouvernement a hâté son lancement pour les élections européennes. Avec l'inscription automatisé des citoyens à 18 ans ou la radiation automatique des listes des personnes non résidentes, des effets sur les dynamiques électorales ont déjà été constatés, y compris dans notre bonne ville de Saint-Denis.

2. L'existence de pratiques discriminantes dans les partis politiques :
Depuis une dizaine d'années que je m'investis dans la vie civile de ma ville, et dans le cadre d'activités personnelles, professionnelles ou autres, j'ai eu l'opportunité de rencontrer des élus ou des candidats issus de la diversité de tous les bords politiques. Toutes ces personnes m'ont confirmé l'existence d'un plafond de verre dans les partis politiques français, de Droite ou de Gauche peu importe. Les barons politiques français renâclent à laisser jouer les premiers rôles aux candidats issus de la diversité et aux femmes. Cela fait parti d'un des nombreux problèmes de notre pays que sa vieille classe politique ne semble pas vouloir régler... 

Aussi, quand je constate que deux partis importants du paysage politique français ont décidé de faire le choix d'une tête de liste issue de la diversité  pour les élections dans notre ville, JE M'EN FELICITE ET JE LE DIS ! C'est un choix intelligent qui va à rebours des pratiques en vigueur dans les vieux partis, où vous constaterez dans les prochains mois que les têtes de liste dans les grandes villes françaises (plus de 100 000 habitants pour prendre une caractéristique commune à toutes les grandes préfectures) sont très rarement attribuées à des personnes issues de l'immigration ou aux femmes. 

Ce problème, qui ne sera pas réglé par les vieux partis que, pour ma part, je pense incapable de remettre en cause leurs pratiques discriminantes -rappelons les récents scandales de harcèlement sexuel dans leurs organisations de jeunesse-, a également existé aux Etats-Unis lorsque progressivement, à partir des années 1960, le parti Démocrate a commencé à soutenir des candidats afro-américains aux élections municipales de grandes villes. Des candidats blancs démocrates refusaient cette version politique de l'affirmative action. Ils utilisaient des arguments identiques à ceux utilisés aujourd'hui par des gens se disant de Gauche : accusation de parachutage, de manque de connaissance du terrain, dénigrements sur les compétences, hurlement à la discrimination (déjà le racisme anti-blanc)... Ce type de discours, ces arguments sont toujours ceux des conservateurs américains, mais également de l'Extrême-Droite en France et, plus discrètement, des barons de grands partis de Gauche et de Droite pour conserver leurs postes et ceux de leurs féaux. Mais dans ce dernier cas, les choses se font discrètement...

Je conseille à tous de voir le très beau film américain Greenbook (sorti en 2018) qui parle du racisme dans les états de l'ancienne confédération sudiste qui étaient pro-démocrates.Une scène à la fin du film permet de saisir l'hypocrisie de cette bourgeoisie blanche et démocrate des années 1960, mais également l'hypocrisie de ceux qui nous gouvernent aujourd'hui. 

Bref, il faut garder à l'esprit que l'ouverture à la diversité doit très peu à la bonne volonté des élus locaux, dont la seule préoccupation est de garder leurs postes. Les discours de lutte contre le racisme, en faveur de la diversité, de l'égalité hommes-femmes sont légions, mais pour leur application au sein des formations politiques, on avance à très petits pas. Dans une France multiculturelle, où la population est métissée, les partis politiques ne doivent pas être un dernier bastion d'hypocrisie. Comme les entreprises, les associations, les équipes sportives, elles doivent avoir des obligations en matière de diversité.

samedi 20 juillet 2019

Ce que nous voulons pour notre ville : plus de verdure et moins de béton !

Il y a dix ans, le supermarché Leader Price de la Porte de Paris a réduit sa superficie. La partie du magasin cédée est devenue un espace à louer, sous l'appellation "L'orée du Stade".

Ce que j'apprécie, et dont je me réjouis à chaque fois que je passe devant cet enseigne, c'est le dessin illustrant le site.


Orientation Nord-Ouest : photo du dessin ornant l'entrée de "L'Orée du Stade", situé à l'angle de la rue Génin et du boulevard Anatole France

J'ignore qui en est l'auteur, mais l'artiste a représenté notre bonne ville de Saint-Denis sans la pollution autoroutière ni la laideur du bétonnage excessif. Sa représentation d'un espace naturel entre la Basilique et le Stade de France, en l'occurrence des prairies, correspond à ce que chacun de nous attend : une ville qui respecte les hommes et la nature. Je ne connais pas d'habitant de Saint-Denis qui ne rêve pas à des horizons moins bétonnés. Les Dionysiens, quand ils le peuvent, se réfugient dans les parcs départementaux de la Seine-Saint-Denis, voire plus loin dans les grandes forêts domaniales de notre région. Ils ont raison ! La pollution avec ses particules fines et ses gaz aux noms barbares tue silencieusement, mais le bruit et la lumière de ces villes artificielles stressent nos organismes et rongent littéralement les âmes et les corps de tous ceux qui n'ont pas la chance de posséder des maisons secondaires où se réfugier tous les week-ends. Je ne connais pas de médecins qui vous dira que vivre à quelques dizaines de mètres d'une autoroute est bénéfique pour la santé.

Plaine Commune, le Territoire qui rassemble notre commune et huit autres alentours, a des projets immobiliers auxquels il convient de s'opposer. Toutefois, s'opposer à ces projets ne suffira pas, car il faut surtout changer la mentalité qui en est le sous-jacent. Le moteur de certains élus, qui se prétendent de gauche et écologistes, est l'artificialisation de la nature et le recyclage du succédané produit au service de l'économie ultralibérale dont ils sont les fourriers.

J'en ai assez du green-washing politique (ou écoblanchiment, le terme anglo-saxon désignant la récupération du combat environnemental par des entrepreneurs cherchant à faire passer leurs produits ou leurs services pour écologiques alors qu'ils ne le sont pas) des "bolos". Saint-Denis doit être à l'avant-garde dans le domaine environnemental. Patrick BRAOUEZEC, Président de Plaine Commune, a remplacé les vieux entrepôts par des immeubles de bureaux à La Plaine Saint-Denis. Plutôt que de construire cette "Petite Défense", il aurait été beaucoup plus révolutionnaire et innovant sur le plan social et environnemental, de réaliser un immense parc à vocation régionale lorsque la déprise industrielle a libéré d'immenses espaces dans la partie sud de notre ville. A Saint-Denis, être à la pointe du combat écologique à Saint-Denis consiste notamment à aller à l'encontre des pratiques de la promotion immobilière qui ont cours sur notre territoire.

Il faut que la masse des citoyens accèdent à des espaces verts, plutôt que de créer des petits jardins privatifs sur les toits des nouvelles résidences ultra-connectées (et accessoirement ultra-énergivores) des privilégiés. Il ne faut pas attendre que les géants du BTP disent qu'ils peuvent construire un immeuble en bois, mais travailler avec de petites entreprises innovantes qui importeront des techniques du nord de l'Europe pour le faire. Cela aurait pu être fait depuis trois-quatre ans au moins. Le Syndicat mixte des réseaux d'énergie calorifique n'aurait jamais dû attendre le feu vert du groupe Engie pour utiliser le bois pour le chauffage urbain, mais aller à la rencontre des professionnels du bois vingt ans auparavant pour monter une filière d'approvisionnement. De façon générale, pour avancer en matière environnementale, il ne faut surtout pas attendre après la lèpre ultralibérale de ces dévots de l'argent-roi (derrière les discours, les "bolos" ont pour religion l'argent et leur foi dans leur "Moloch" les rend d'une intolérance extrême qu'ils s'efforcent de masquer).

Saint-Denis peut encore créer de grands parcs dans la ville. Le rêve de l'artiste n'est pas encore perdu. Si l'on se mobilise pour remettre en cause dans les urnes les choix urbanistiques qui se profilent, les Dionysiens peuvent reprendre leur destin en main. En septembre, je publierai une carte identifiant les surfaces qui peuvent encore être transformées en de vastes espaces verts. 

dimanche 14 juillet 2019

La Légion d'Honneur pour Pascal DELANNOY, évêque de Saint-Denis

Le Journal Officiel de la République Française de ce jour contient les décrets de nomination à l'ordre national de la Légion d'Honneur, plus haute récompense de la République Française, créée par Napoléon Ier pour récompenser ses grognards.

Aujourd'hui, Saint-Denis est à l'honneur à travers un Dionysien tout à fait méritant. Il s'agit de Monseigneur Pascal DELANNOY, évêque du diocèse de Saint-Denis-en-France. Sur le contingent du Ministre de l'Intérieur, qui a en charge les cultes, Pascal DELANNOY est fait chevalier de la Légion d'Honneur, premier grade de cette distinction très convoitée. Cette médaille récompense son engagement sans faille auprès des plus démunis de notre société (les pauvres, les sans-abris, les migrants...).  

Ajoutons que Saint-Denis a un rapport particulier avec la Légion d'honneur, puisque notre bonne ville abrite l'une des Maisons d'Education de la Légion d'Honneur. Il s'agit plus précisément du lycée et de l'enseignement supérieur (classe préparatoires et BTS), qui accueillent les filles et de petites-filles de "légionnaires" (les récipiendaires de la Légion d'Honneur), qui est situé dans l'ancienne abbaye royale de Saint-Denis à proximité immédiate de la Basilique de Saint-Denis.









samedi 8 juin 2019

Soutenez Diony's voice, Association de choristes Dionysiens

Je reviens du concert "Gospel Feast" donné ce soir par une jeune association dionysienne Diony's voice dans le bel écrin qu'est l'église Saint-Denys de l'Estrée. Ce fut magnifique !!!!

 Samedi 8 juin 2019 : concert de Diony's voice à l'église dionysienne Saint-Denys de l'Estrée

Diony's voice est un association de choristes amateurs Dionysiens (et des communes alentours), spécialisée dans les chants gospel. L'aventure a débuté en 2016 avec une dizaine de personnes. Aujourd'hui, ils sont une cinquantaine à se rassembler le jeudi soir à l'église Saint-Denys de l'Estrée de 20 h à 22h pour répéter et donnent régulièrement des concerts. Vous pouvez trouver sur YouTube de petits enregistrements de leurs concerts, comme ci-dessous (concert de 2017) :


Cette jeune association s'est lancée le défi d'enregistrer son premier album baptisé "Gospel Story". Pour cela, elle a besoin de notre soutien ! Manifestez-le sur leur page Facebook et en participant à la production du CD via la plateforme de financement participatif où un appel au public est ouvert pour encore 8 jours : https://urlz.fr/9hI9

Les personnes généreuses, dont le don dépassera 50 euros, recevront le CD à sa sortie cet automne.

lundi 27 mai 2019

Elections européennes : loin de s'écrouler, l'extrême-Droite se renforce à Saint-Denis !

M. Jordan BARDELLA peut être satisfait. Il est désormais eurodéputé et a réussi à améliorer le score de son parti à Saint-Denis, alors que notre ville devient chaque année un peu plus diverse. Aux élections européennes de 2014, le Front National rassemblait 1 649 voix à Saint-Denis. Hier, aux élections européennes de 2019, il a réuni 1 918 voix dans notre ville.


La seule bonne nouvelle réside dans le fait que le parti d'extrême-Droite n'arrive qu'en quatrième position, derrrière la République en Marche (2 330 voix), la France Insoumise (2 288 voix) et Europe-Ecologie-Les Verts (2 143 voix). En effet, deux de ces trois formations sont de jeunes partis dont les succès rendent compte de l'échec et du discrédit des partis traditionnels, qui se sont trop longtemps autoproclamés hérauts de la lutte contre le fascisme, sans pour autant agir.


La question est désormais de savoir si une liste d'extrême-Droite se présentera aux élections municipales de 2020. Contrairement aux élections municipales de mars 2014, ce parti dispose désormais d'une personnalité connue, qui pourrait attirer à elle la cinquantaine de noms nécessaires pour constituer une liste, qui serait assurée de placer entre trois et quatre élus d'opposition.









samedi 25 mai 2019

Jordan BARDELLA, successeur de Jacques DORIOT : le renouveau de l'extrême-Droite à Saint-Denis

Demain, dimanche 26 mai 2019, Jacques DORIOT, ancien maire d'extrême-Droite de Saint-Denis, aura un successeur en la personne de Jordan BARDELLA. 

J'habite Saint-Denis depuis 13 ans. Depuis 13 ans, j'entends des hommes politiques qui se disent de Gauche, voire Gauche de Gauche et maintenant écolos (depuis quelques années, les deux mots ont été accolés) parler de lutter contre l'extrême-Droite.

Cependant, ces propos sont devenus année après année de plus en plus creux, à mesure qu'au niveau national une famille d'entrepreneur en politique, largement aidée par la stratégie politique d'un ancien Président de la République, Monsieur François MITTERRAND (un homme qui se disait de Gauche aussi...), a prospéré dans une République devenue un navire sans boussole, hormis la prospérité éhontée de ceux qui sont aux affaires, et qu'à l'échelle locale notre bonne ville de Saint-Denis est devenue l'exemple parfait de la ségrégation urbaine, sociale et ethnique d'une mondialisation à laquelle se sont ralliés ces soit-disant champions de la lutte contre l'extrême-Droite.

Nous souffrons dans ce pays, et Saint-Denis n'y échappe pas, de la culture de la "parole magique" de notre classe politique, qu'elle soit de Gauche ou de Droite d'ailleurs. De quoi s'agit-il ? Tout simplement du fait que ceux-ci considèrent que les problèmes sont résolus après avoir discouru. Ils sont donc très forts pour parler, mais le bilan de l'action de la classe politique à l'échelle du pays ou à l'échelon de notre ville est catastrophique et l'extrême-Droite en profite pour capter une partie du mécontentement. Pauvre France ! Pauvre Saint-Denis !

Lundi matin, Saint-Denis et ses habitants auront la gueule de bois. Je ne crois pas que ceux qui nous dirigent l'auront, puisqu'ils devraient avoir résolu les problèmes qu'ils ont créé et qui ont fait le lit de l'extrême-Droite et qu'à chaque élection ils ont affecté d'avoir la gueule de bois, ils ont prétendu avoir écouté la voix des électeurs, ils se sont inquiétés de l'abstention... Bref, ils ont causé, mais n'ont pas agi.

Jacques DORIOT, communiste devenu fasciste à partir de 1934 qui fut maire de Saint-Denis de 1931 à 1937 (un de ses sbires sera également maire de Saint-Denis pendant la guerre), est le fondateur du Parti Populaire Français (PPF), l'un des principaux partis fascistes et collaborationnistes de l'entre-deux-guerres et de la deuxième guerre mondiale. Curieusement, son héritage n'est jamais évoqué dans la ville qu'il a dirigée et où il a théorisé son ralliement au fascisme. Il y a là un impensé dangereux dont les responsables sont ceux-là mêmes qui prétendent lutter contre l'extrême-Droite et qui dirigent la cité des Rois.

L'apparition de Monsieur Jordan BARDELLA dans le paysage politique national et local n'est pas le fruit du hasard. Ce jeune homme (il est né en 1995), qui a grandi dans notre ville (il est allé au lycée Jean-Baptiste de la Salle) ne peut pas rallier l'extrême-Droite et, aller jusqu'à l'incarner dans une élection majeure, sans que l'on ne réfléchisse à la gestion de notre territoire. S'il est aujourd'hui au Rassemblement National, c'est parce qu'on ne lui a pas appris à aimer sa ville et ses habitants. Moi, j'aime la ville où je me suis établi, où j'ai fait une partie de mes études (bien avant mon installation) et où mon fils est né. Pour autant, les nombreux problèmes qui perdurent ne me feront pas rallier l'extrême-Droite, d'autant qu'un grand nombre d'entre eux n'existeraient pas si la ville était gérée différemment. A Saint-Denis, pour des tas de familles qui y vivent depuis longtemps ou même depuis peu (et c'est ce qui m'a le plus stupéfié, parce que les commentaires catastrophés sur l'état de la ville et ce qui s'y passe ne viennent pas que de bobos parisiens mais aussi de familles arrivées récemment en France), le présent ne vaut pas mieux que le passé.

Lutter contre l'extrême-Droite ne se résume pas à des discours et à la distribution de quelques tracts. Ceux qui n'ont pas su liquider le passé fasciste de notre ville ne peuvent pas être les garants de notre avenir. Demain, je voterai pour Manon AUBRY. 


vendredi 24 mai 2019

Rencontres chorales avec l'université d'Irkoutsk le 13 juin au Musée d'art et d'histoire Paul Eluard


Le service d'Action Culturelle et Artistique (ACA) de l'Université Paris 8 organise des rencontres chorales avec le choeur de l'université d'Irkoutsk au mois de juin.


7 représentations sont prévues du 8 au 16 juin en Seine-Saint-Denis et à Paris, dont l'une sur la pelouse du Musée d'Art et d'Histoire Paul Eluard le jeudi 13 juin à 20 heures.







Notez que cette représentation se fera avec l'aide notamment du Petit choeur de Saint-Denis et de Soli Tutti, ensemble vocal basé à l'Université Paris 8, que vous pouvez suivre sur leur page Facebook.

jeudi 23 mai 2019

Rabbi Jacob danse à Saint-Denis : je sollicite le maire, monsieur Laurent RUSSIER

Il y a un peu plus de trois mois, je faisais un billet sur la célèbre scène de la danse de Rabbi Jacob, qui, et trop peu de gens le savent, a été tournée à Saint-Denis il y a bientôt presque cinquante ans.

A la fin de mon propos, j'indiquais que j'allais déposer un projet dans le cadre du budget citoyen pour marquer le lieu. J'ai donc participé à l'appel à projet de la municipalité, mais mon idée n'a pas été retenue, puisque, m'indique-t-on, elle n'implique pas assez nos concitoyens.


 Réponse apportée à mon projet citoyen : Célébrer la diversité à Saint-Denis : sur les traces du film Les aventures de Rabbi Jacob

Comme je ne me décourage pas facilement, je viens d'écrire à monsieur Laurent RUSSIER, Maire de Saint-Denis. Naturellement, fidèles internautes, je vous tiendrai informé de la réponse du premier des Dionysiens.

 Courrier adressé au Maire de Saint-Denis en date du 23 mai 2019

lundi 22 avril 2019

La Basilique de Saint-Denis : "là où la ruine se poursuit !"

Voici l'extrait du billet d'humeur (6h57' tous les matins) de Guillaume ERNER, animateur de la matinale de France Culture de ce matin.

"La couverture du magazine l'Express, daté d'aujourd'hui, un magazine qui arrive un peu après la bataille où plus exactement après l'incendie et qui, du coup, dit qu'il est obligé d'en faire plus, d'en faire plus que les autres : l'Âme de la France, voilà ce qu'arbore cette couverture, l'Âme de la France indique la couverture, en montrant Notre-Dame. Un titre qu'on aurait vraiment adoré au cours du XIXème siècle, avec différents auteurs, du psychosociologue Gustave LEBON jusqu'au milieu du XXème siècle jusqu'au géographe André SIEGFRIED. Je dis cela, car cela fait longtemps que les théories fumeuses d'âmes des peuples ont toutes été abandonnées. L'Âme du peuple français n'est pas plus dans le clocher de Notre-Dame qu'à Alésia ou au sommet de la colonne de la Bastille. L'Âme des peuples est une théorie qui a été abandonnée depuis des décennies au profit d'une vision probablement plus vivante de la société, probablement moins essentialiste, celle défendue par Ernest RENAN, qui présentait la Nation comme un plébiscite de tous les jours.  Il y a quelque chose d'étrange dans cette surenchère de superlatif, dans cet exercice hyperbolique relatif à Notre-Dame, comme si on voulait se rassurer, en se disant qu'il existe au moins un bâtiment où la France entière se retrouve sans même se rendre compte ce qu'il y a de problématique dans le fait que ce soit une cathédrale. Inutile même de dire que cette focalisation contredit le principe de laïcité. Il suffit par exemple de constater que ce soudain intérêt pour Notre-Dame jure avec les autres édifices religieux en France qui tombe en ruine dans l'indifférence générale. Notre-Dame n'est pas l'âme de la France, c'est tout simplement le stigmate de la manière dont nous traitons les vieilles pierres. Le New York Times en parle de manière très convaincante : Notre-Dame a brûlé car le patrimoine en France n'est pas suffisamment surveillé. Maintenant que la cathédrale croule sous les dons, il suffit de voir qu'à côté de cette même cathédrale, à une heure en vélo, une Basilique n'a pas assez d'argent pour se refaire une beauté. La Basilique de Saint-Denis, dont la flèche n'est toujours pas remontée. Si l'on veux placer l'Âme de la France dans les vieilles pierres, situons-là à Saint-Denis là où la ruine se poursuit sans que personne ne s'en émeuve !"

Je vous renvoie au site de France Culture pour réécouter l'excellent Guillaume ERNER.

N'oublions pas que dans notre pays, désormais hostile à toute forme de religion comme chaque croyant (chrétien, musulman, juif, boudhiste...) en fait l'expérience quotidienne, le patrimoine n'a plus qu'une valeur marchande. La "Disneylandisation" est totale chez les dirigeants politiques, économiques et autres convertis au culte du veau d'or (argent, pornographie, violence, avilissement du corps et de l'âme, etc), comme en témoigne cette volonté absurde de reconstruire dans l'optique des Jeux Olympiques, devenue une grande messe marchande de la religion ultra-libérale qui gangrène la France. La culture générale et la notion de beauté ne sont plus enseignées à l'Education Nationale, les jeunes gens de notre bonne ville étant d'ailleurs les premiers à subir l'effondrement délibéré du niveau intellectuel et le mépris à l'égard de toute forme de perfectionnement intellectuel et moral. Comme je le disais dans mon précédent billet, la Basilique de Saint-Denis n'est pas aidée, car il n'y a pas de touristes. Ceci dit, la Mairie de Paris, qui est riche, n'entretient pas les églises parisiennes, y compris celles qui attirent des touristes, au point que des mécènes étrangers sont appelés à la rescousse pour suppléer à l'incurie et à la vacuité morale des bourgeois parisiens (par exemple, les américains à Notre-Dame de Lorette dans le 9ème arrondissement). La prochaine étape de cette logique est connue, ce sera la cession des lieux les plus rentables à des entreprises financières comme l'Union européenne entend l'imposer aux Grecs pour des sites archéologiques majeurs.

mercredi 17 avril 2019

Ligne 13 : encore des personnes sur les voies en pleine heure de pointe...

18h50 aujourd'hui. La rame était bondée et approchait à pleine vitesse de la station Saint-Lazare. Et puis patatrac... le métro stoppa net, les veilleuses s'allumèrent et après quelques secondes la voix du conducteur annonça une coupure du courant en raison de... personnes sur les voies.

Inutile de vous dire l'exaspération des passagers dont votre serviteur. Après un peu plus de deux minutes d'attente, la rame repartit à petite vitesse et se traîna jusqu'à Saint-Lazare où les quais étaient bondés. Le calvaire continua à Place de Clichy et à La Fourche, où le quai était noir de monde ! Lorsque je quittai le métro à la station Saint-Denis-Porte de Paris, l'annonce de perturbations liées à la présence de voyageurs sur les voies résonnaient dans les couloirs de la station desservant le Stade de France.

J'espère que ce simple incident, qui a la fâcheuse tendance à survenir régulièrement, convaincra certains sceptiques (en fait les jaloux qui n'ont pas eu l'idée de l'automatisation...) que l'automatisation de la ligne 13, qui implique l'installation de portes palières dans toutes les stations, est une bonne nouvelle pour ses usagers.

Je vous reparlerai longuement de l'automatisation dans les prochains jours. Le Conseil d'administration d'Ile-de-France Mobilités, l'autorité organisatrice des transports de la région Ile-de-France.

mardi 16 avril 2019

La Basilique de Saint-Denis : un lieu Saint comparable à Notre-Dame de Paris à rénover et des chantiers à sécuriser


L'incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris cette nuit nous rappelle tragiquement le sort de nos grands monuments lorsque ceux-ci sont insuffisamment protégés.

Jamais les Français n'auraient pu croire une telle chose possible. Et pourtant, les chaînes d'information retransmettaient en temps réel hier soir ce symbole de la France et de la Foi accablé par les flammes. Après les larmes, nous devons entrer dans un temps d'introspection, puis d'action. 

Tout d'abord, nous rendrons hommage au courage et au dévouement des pompiers, dont plusieurs ont été blessés, qui ont tout fait pour sauver le bâtiment. On ne louera jamais assez l'abnégation des "soldats du feu" pour sauver autrui, alors que la classe politique cherche à faire des économies sur leur dos et qu'ils sont en butte à l'ultra-violence de voyous décérébrés.

Ensuite, il faudra tirer les conséquences de ce drame. Nul besoin d'être grand clerc pour deviner que la main humaine est à l'origine de cet incendie. Les pompiers vous diront qu'ils ne voient pas la main de Dieu dans les incendies qu'ils combattent, mais bien la négligence de l'Homme. Aussi, la surveillance et le contrôle des travaux doivent être renforcés sur tous les chantiers de travaux publics de manière générale, et plus particulièrement sur ceux des bâtiments nationaux qui présentent un caractère exceptionnel.

Dans ces conditions, une alerte particulière est à faire sur la situation de la Basilique de Saint-Denis. Le tombeau des rois de France a été vandalisé début mars 2019. Cet épisode, à la portée symbolique très forte, doit nous servir d'avertissement. 

En effet, le vague système de sécurité n'a pas fonctionné... Il serait bon que les autorités le renforcent et mettent en place un gardiennage humain permanent. Si le coupable avait décidé de faire un feu, la Basilique de Saint-Denis aurait subi un sort identique à Notre-Dame de Paris. En France, les lieux de culte sont régulièrement pris pour cible par des satanistes et autres fanatiques et ce en toute impunité. Or, la République garantit la liberté de culte.
Le symbole de notre bonne ville est également l'objet de travaux de rénovation réguliers. Il est indispensable d'effectuer un contrôle serré des entreprises intervenants sur les chantiers de rénovation de la Basilique (matériaux utilisés, outils employés, respect des procédures, qualification des personnels). A titre d'exemple et dans un registre proche, les responsables des offices HLM découvrent régulièrement des problèmes sur leurs chantiers de rénovation ou de construction (sous-traitance en cascade source de malfaçons, personnels qui ne sont pas en règle et, pour certains, pas qualifiés mais peu onéreux pour des entrepreneurs sans scrupules, matériaux inadaptés...). Il ne faut pas se voiler la face, la situation n'est pas meilleure sur les chantiers supervisés par les Architectes des Bâtiments de France. Le futur chantier de remontage de la flèche, auquel j'apporte mon soutien, devra également être parfaitement surveillé.
Ajoutons que la destruction de Notre-Dame risque d'entraîner un report de visiteurs sur la Basilique de Saint-Denis.

Comparable à la cathédrale Notre-Dame de Paris par sa construction à partir du XIIème siècle, son ampleur et son importance dans l'histoire de France, mais peu intéressante pour les pouvoirs publics et les mécènes en raison du faible nombre de visiteurs, la destruction de la Basilique de Saint-Denis serait un nouveau coup dur pour le pays et l'Ile-de-France. J'appelle donc les pouvoirs publics à agir sans délais pour sécuriser le bâtiment et les alentours, les chantiers en cours et à venir, et financer sa rénovation et sa mise en valeur dans les plus brefs délais.

dimanche 17 mars 2019

Réformer la police : considérations autour de l'intervention de la police municipale de Saint-Denis au centre technique le 7 mars 2019

Le week-end dernier, je lisais avec stupeur dans le Journal de Saint-Denis l'intervention de policiers municipaux au Centre Technique Municipal de Saint-Denis contre des personnels municipaux en grève le jeudi 7 mars 2019.

L'homme de gauche que je suis a été profondément choqué par ces méthodes fascisantes. Qu'un dialogue social puisse être viril ne devrait étonner que ceux qui ne connaissent pas l'histoire des luttes sociales de notre pays ... et de Saint-Denis. Une grève, par essence, est un moyen de pression. Pour être efficace, la pression doit "emmerder l'employeur", qui, au cas présent, se trouve être la Mairie de Saint-Denis.

Comment se fait-il que celle-ci, dont les élus se qualifient volontiers Gauche de Gauche, ait pu envoyer des policiers pour lever un piquet de grève ? 

La réponse est malheureusement simple et tient dans le fait que l'institution policière en France, qu'elle soit nationale ou municipale, est aux ordres du pouvoir exécutif. Dans notre pays, le Président de la République ou le Maire d'une commune exercent sans partage leur autorité sur la force publique, c'est-à-dire la Police Nationale, créée, rappelons-le, en 1941 par Vichy, et la Police Municipale.

De fait et de de droit, les forces de l'ordre ne sont pas réellement démocratiques en France. Elles restent la police du prince, que celui-ci soit le "monarche républicain" du moment ou le hobereau dirigeant une ville. Institution "régalienne", la police nationale ou municipale n'est pas au service de la population et ne rend jamais de compte aux citoyens. Un policier sert et protège le dirigeant auquel il obéit. La leçon de la Révolution a été tirée, en ce sens que le passage des troupes des Gardes Françaises à la foule parisienne fut un moment de bascule décisif.

En envoyant "ses" policiers, notre Maire Laurent RUSSIER, bien qu'élu de Gauche, a donc cédé aux sirènes du pouvoir et s'est rangé dans une longue tradition de répression par le recours à la force publique des travailleurs. A sa décharge, rien n'empêche cette dérive.

Depuis les années 1990, aucune critique de la police n'est permise en France. Si la réforme de l'institution policière figurait dans les programmes de campagne, par exemple de François HOLLANDE ou d'Emmanuel MACRON pour les derniers présidents élus, ils ne l'ont jamais mis en oeuvre. Au contraire, les agissements de la police sont rarement sanctionnés et, certains policiers nationaux rapportent depuis quelques mois que leur hiérarchie leur donne des consignes illégales par exemple...

A Saint-Denis, le problème de l'insécurité, qui est réel mais qui a été longtemps mis de côté, a débouché sur le piège classique dans lequel tombe les élus de Gauche, à savoir un débat centré uniquement sur plus de flics, plus d'armes, plus de moyens, etc... Les échanges entre la mairie et son opposition, elle-même de Gauche, étaient assez caricaturaux. A écouter certains, on pouvait même arriver à la conclusion qu'il faudrait mettre un flic derrière chaque citoyen. Grotesque mais surtout inquiétant, car cela ressemble étrangement aux discours militaristes appelant à aligner des bataillons toujours plus nombreux ! Aucune réflexion de fond n'a lieu !

Empêtré dans un conflit social qui perdurent et qui peut avoir des répercussions négatives alors que les élections municipales approchent, notre Maire a fini par "envoyer ses flics". Notre ville, avec son histoire bien particulière, devrait pourtant être immunisée contre ce type de dérive, car il s'agit bien d'une dérive, mais aucun garde-fou ne semble avoir pu le retenir au moment de donner l'ordre.

En 2017, j'ai été à deux doigts d'être candidat aux élections législatives. Je dis à deux doigts, car j'ai tout annulé au dernier moment, malgré un long travail d'élaboration d'un programme, où j'avais plus particulièrement travaillé sur une réforme de la police, afin de mettre celle-ci au service des citoyens et sous leur contrôle. Mais des amis bien informés m'ont expliqué que quelque chose allait se passer dans ma circonscription et que les médias et les électeurs n'entendraient jamais mes propositions. J'ai donc abandonné et bien m'en a pris. La révélation que la candidate d'En Marche avait acheté et loué un studio dans un immeuble insalubre du centre-ville plomba complètement la campagne électorale. Ses opposants connaissaient son "investissement financier" et entendaient bien l'utiliser pour la faire chuter. Avec ce type d'affaire, tout débat d'idées autre est automatiquement tué dans l'oeuf, puisque l'élection se transforme en plébiscite pour ou contre. Un peu comme à Levallois...

Parler de l'insécurité et de la nécessaire réforme de la police pour que celle-ci retrouve la confiance des citoyens et cesse d'être de plus en plus perçue comme une force de répression au service du pouvoir aurait donc été inaudible. Pour autant, dans notre société fragilisée par une mondialisation prédatrice, cette réforme devient plus que jamais indispensable pour éviter l'avènement d'un régime autoritaire.

A l'occasion des prochaines élections municipales de 2020, j'aurai donc l'occasion de défendre une approche du fonctionnement de la police par le bas, c'est-à-dire par et pour les citoyens de Saint-Denis. La restauration de la confiance des Dionysiens, et particulièrement de nos jeunes gens trop souvent visés par des contrôles au faciès, envers la police (et notre municipalité peut commencer par sa police municipale et en faire un exemple), est la condition nécessaire pour diminuer la délinquance. Beaucoup trop d'hommes politiques se disant de Gauche semble penser le contraire ; le temps est venu de les rejeter.