Depuis presque dix ans, je me bats pour que l'ancien siège de l'Humanité devienne un musée ou une institution culturelle.
Pour mémoire, l'ancien siège du quotidien l'Humanité a été construit entre 1987 et 1989. Je vous invite à revoir ce reportage télévisée diffusée à l'achèvement des travaux où l'on peut observer le bâtiment dans un face-à-face solitaire magnifique avec la Basilique de Saint-Denis, puisqu'il a été le premier immeuble construit avec la destruction de la partie nord du centre-ville de Saint-Denis dans les années 1980. Construit par Oscar NIEMEYER, l'architecte qui a bâti Brasilia, la capitale du Brésil, cet immeuble est en partie inscrit aux Monuments historiques depuis 2007.
Les journalistes de l'Humanité ont occupé le site de 1989 à 2008, date à laquelle le bâtiment a été vendu pour essayer de faire face aux difficultés financières du quotidien. Depuis, les équipes de l'Humanité errent d'immeubles en immeubles, victimes de la baisse du nombre de lecteurs et de la spéculation immobilière, comme je l'écrivais en 2012, en attendant leur prochain déménagement ou leur prochain licenciement...
Constatant l'inadaptation des locaux actuels de la sous-préfecture, la municipalité de Saint-Denis a plaidé tout au long des années 2010 pour la ré-installation des services de la sous-préfecture dans le bâtiment. La nécessaire réimplantation des services de l'Etat dans des locaux spacieux et dignes vient enfin de trouver son dénouement, mais pas dans l'immeuble construit par le célèbre architecte brésilien. Dans le cadre du plan pour un "Etat plus fort" en Seine-Saint-Denis, le gouvernement vient d'annoncer que la sous-préfecture de Saint-Denis serait relogée d'ici à 2021 dans l'ancienne succursale de la Banque de France, située rue Catulienne. Afin qu'il puisse recevoir le public et les fonctionnaires y travaillant, ce superbe bâtiment du 19ème siècle sera réaménagé pour un coût évalué à 12 millions d'euros. Il s'agit d'une des 23 mesures d'un plan, malheureusement insuffisant au regard de besoins qui sont immenses.
Ayant plaidé pour que les 7 000 mètres carrés du batiment Niemeyer soit affecté à un autre usage qu'administratif, je me félicite de ce choix de l'Etat, qui emploie utilement le bâtiment de la Banque de France, dont on peut se demander ce qu'il serait devenu en l'absence d'un occupant. Comme je le rappelais à Stéphane PEU en 2016 (à l'époque il était l'indétrônable maire-adjoint à l'urbanisme de Saint-Denis, avant d'être élu député en 2017), les entreprises ou les administrations sont récalcitrantes à l'occupation de bureaux au nord de l'A86. Les échecs dans la construction de bureaux à la Porte de Paris ou à la gare de Saint-Denis, et la relocalisation du siège de Plaine Commune Habitat (l'office HLM du territoire) du boulevard Jules Guesdes (à un jet de pierre de la rue catulienne) à la Porte de Paris, sont là pour le rappeler...
Cette décision de l'Etat laisse donc disponible l'ancien siège de l'Humanité pour un projet ambitieux ! Rappelons que l'Etat est propriétaire du bâtiment depuis 2010, l'immeuble ayant d'abord été cédé à des investisseurs privés.
Conformément à la position que j'ai publiquement prise il y a dix ans, je propose que l'ancien siège de l'Humanité devienne un musée baptisé le "Louvre Saint-Denis". Rappelons qu'il existe deux franchises du Louvre, l'une en France, baptisée "Le Louvre-Lens", porté par des acteurs publics locaux, et une deuxième, connue sous le nom de "Louvre Abu Dhabi", qui a fait l'objet d'un contrat avec les Emirats Arabes Unis, dont les Français suivent la chronique dans les pages du Canard Enchainé. De manière à ce que le projet soit rapidement mis en oeuvre et bénéficie d'une caution scientifique inconstestable, il serait sage que l'Etat pilote directement le projet "Le Louvre-Saint-Denis" via le Ministère de la Culture et de la Communication et l'Etablissement public qu'est le musée du Louvre et non pas l'abandonner aux mains d'autres acteurs.
Pour les Dionysiens et les Séquano-Dionysiens, l'implantation d'un musée dans l'immeuble d'Oscar Niemeyer présente plusieurs intérêts :
. Améliorer les finances publiques.
Un bâtiment vide représente un gaspillage d'argent public. Même si l'extérieur est délabré, il coûte quand même de l'argent, qui serait mieux employé à d'autres besoins comme l'éducation... Par ailleurs, un musée fréquenté (et avec la marque Louvre, la Basilique et le métro, les touristes afflueront...) rapporte de l'argent. Les recettes ainsi générées pourraient participer au financement d'autres missions de service public, comme l'éducation...
. Aménager l'Ile-de-France pour abolir les barrières entre l'ancienne "banlieue rouge" et Paris.
L'aménagement du territoire, ce n'est pas simplement une question entre Paris et la province, comme il y a cinquante ans. C'est aujourd'hui un problème entre Paris et sa banlieue, en particulier l'ancienne "banlieue rouge" qui accueille les populations les plus défavorisées de l'Ile-de-France, contrairement à d'autres communes. La différence entre Paris et des communes comme Neuilly, Levallois n'est effectivement pas flagrante...
Les grands projets culturels de François MITTERAND concernaient Paris, y compris l'Est parisien, et la province. Jacques CHIRAC a fait le musée du quai Branly. Le Président de la République actuel, Emmanuel MACRON, pourrait marcher en partie dans les traces de ces prédécesseurs, mais en privilégiant la banlieue. L'oeuvre d'Oscar NIEMEYER serait un formidable écrin à une impulsion présidentielle. Et puis, il est anormal que la banlieue ne soit réduit qu'à un espace de stockage, au prétexte qu'il y a de la place, que le foncier est peu cher et disponible. Les équipements culturels arrivés au cours des décennies précédentes ne sont quasiment jamais ouverts au public (réserves du CNAM à la Plaine Saint-Denis, archives nationales à côté du terminus de la ligne 13). Seule une poignée de Séquano-Dionysiens ont mis les pieds dans ces bâtiments !
. Mixer les populations et changer le regard sur les habitants de banlieue.
Je déplore inlassablement et régulièrement la juxtaposition des populations riches et pauvres depuis des années. Je suis d'ailleurs content d'avoir retrouvé récemment mon analyse sous la plume de Jacques ATTALI. Cette politique mortifère, dont les hommes politiques de Droite et de Gauche sont conjointement responsables, est à l'origine des ghettos de riches et de pauvres que l'on connaît et du cercle vicieux qui assigne à résidence la majorité des jeunes gens d'Ile-de-France qui ne sont pas nés dans les territoires les plus riches et les prive de la culture nécessaire à leur ascension sociale.
J'aimerais savoir combien de parents de jeunes filles de la Légion d'Honneur ont pris le temps de s'attarder dans le centre-ville de Saint-Denis, de visiter la Basilique et le Musée Paul Eluard. Il ne faut pas être grand clerc pour savoir que ce nombre est restreint et que ce n'est pas comme ceci que ces bourgeois de Droite et de Gauche vont dépasser leurs préjugés à l'égard de ceux qui habitent la banlieue.
. Faire confiance aux habitants de banlieue.
Créer le musée du "Louvre Saint-Denis", c'est envoyer aux Dionysiens, et plus largement aux Séquano-Dionysiens, le message qu'ils sont Français à part entière. Leur confier la garde de trésors nationaux, c'est apporter une preuve tangible du respect que la Nation leur porte. C'est également lutter contre les extrêmes, contre tous ceux qui les stigmatisent. Cela revient à agir concrètement contre tous ceux aux idées rances qui s'efforcent de priver les habitants de banlieue de l'accès à la culture, qui ont mis en place les politiques de ghettoisation de ces dernières décennies, qui les stigmatisent de manière caricaturale et cantonnent leur insertion économique et social, aux métiers mal payés et précaires. N'oublions pas que l'ouverture à l'autre, c'est la paix. Il serait bien que certains mettent en pratique leurs idées. Les Séquano-Dionysiens ont été assez payés de mots et attendent maintenant des actes.
. Améliorer la sécurité dans le centre-ville.
Le sort des Dionysiens n'émeut pas les acteurs publics de la sécurité (commune et Etat), celui des touristes si. Surtout quand il y a des ambassades étrangères derrière. Autant profiter d'un flot de touristes pour éradiquer la petite délinquance, dont les mamans de notre ville cherchent à protéger leurs enfants.
Je me souviens de cette mère de famille de la cité Pablo Picasso lors de la campagne de 2014 qui m'interpellait sur le modèle que l'on donnait aux enfants lorsque les hommes politiques ne condamnent pas la délinquance et la violence qui l'accompagne. Comment protéger ses enfants quand les pouvoirs publics sont aux abonnés absents ? Comment leur expliquer qu'une vie juste et digne repose sur des efforts ? Elle luttait tous les jours contre un modèle social de violences et s'efforçait de changer la vie de ses enfants. Il serait bien que ceux qui prétendent à des fonctions électives se mettent à servir leurs concitoyens.
Pour conclure, je remercie Alexandre AÏDARA, candidat aux élections municipales pour La République en Marche (LREM), d'avoir relancé le débat sur le devenir de l'ancien siège de l'Humanité en proposant d'en faire "la Grande Ecole du Numérique et de l'Environnement".
Toutefois, je ne suis pas d'accord avec son idée et ceci pour deux raisons. La première est que je juge qu'un musée est plus adéquat, comme je viens de l'expliquer. La seconde est qu'il existe déjà sur notre territoire une école formant aux métiers du numérique et de l'environnement : l'école d'ingénieur Sup-Galilée de l'université Paris XIII à Villetaneuse, que les jeunes Dionysiens connaissent bien. Cette école, qui recrute aussi bien en post-bac, qu'au niveau prépa ou par admission universitaire (niveau DUT, licence ou maîtrise) est très bien classée dans ses spécialités informatique et télécom/réseau. Elle propose ses cursus en formation initiale et en apprentissage, ce qui est un réel atout pour de nombreux jeunes gens éprouvant des difficultés matérielles. Elle offre également une spécialité en énergétique consacré aux métiers de l'environnement. Alexandre AÏDARA a raison de se soucier de la réussite des jeunes gens, mais il doit préciser sa proposition et changer de site. Je lui conseille de lire mon blog pour injecter des idées réellement de Gauche dans son programme.
Je publierai en décembre un billet sur cette belle université Paris XIII qui fait réussir de nombreux jeunes Séquano-Dionysiens et Val d'Oisiens, et qui mériterait de l'aide. La région et le département ont déjà financé des équipements (bibliothèque et gymnase), mais les locaux méritent d'être rénovés (présence d'amiante). Si une collectivité aidait à agrandir les locaux pour accueillir plus de jeunes gens en formation (il n'y a que 60 places offertes aux bacheliers au concours geipi-polytech), ce serait une bonne chose... N'oublions pas qu'à l'occasion des élections municipales de mars 2020, nous élirons les élus du conseil municipal de Saint-Denis et de Plaine Commune, qui pourrait faire quelque chose... En province, de très nombreuses agglomérations financent le développement, l'agrandissement, la rénovation des universités, des IUT. Ici, rien ou presque...
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vendredi 29 novembre 2019
Le "Louvre Saint-Denis" : pourquoi ne pas transformer l'ancien siège de "l'Humanité" en un musée rattaché au Louvre ?
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samedi 17 septembre 2016
Que voulons-nous pour notre ville ? Le devenir de l'ancien immeuble du quotidien L'Humanité : un choix fonctionnel ou un choix valorisant l'image et l'attractivité de Saint-Denis ?
Lors de la réunion sur la rénovation du centre-ville, le 15 septembre dernier, beaucoup de choses ont été annoncées par Stéphane PEU, comme le projet d'étendre le cinéma L'écran ou encore le fait de raser l'immeuble abritant l'hôtel Campanile après l'avoir déplacé à la Porte de Paris, mais c'est du devenir de l'ancien siège du journal l'Humanité que je vais évoquer.
Voici une photo du petit square situé devant l'entrée de l'ancien siège de l'Humanité prise en février dernier.
Orientation Nord-Est-Nord : petit square bordant l'entrée de l'immeuble construit par l'architecte brésilien Oscar NIEMEYER pour abitrer le siège du journal communiste l'Humaniste
Stéphane PEU a raison de dénoncer l'état de l'immeuble et de ses alentours. De la même manière, il a raison de dénoncer la gabegie que représente l'abandon de cet immeuble, racheté en 2010 par l'Etat aux investisseurs qui l'avaient eux-mêmes achetés à l'Humanité deux ans plus tôt. Cependant, je ne suis pas d'accord avec lui quand il dit que cet immeuble doit devenir le siège de la nouvelle sous-préfecture. Mon propos n'est pas ici de contester la nécessité d'avoir enfin une sous-préfecture de pleine exercice, ce que n'est pas notre sous-préfecture actuelle qui oblige les Dionysiens et les habitants des villes alentours à aller à la préfecture de Bobigny, mais de questionner le lieu de sa localisation.
En sa qualité de maire-adjoint à l'urbanisme de la ville de Saint-Denis et candidat aux prochaines législatives, Stéphane PEU est bien placé pour connaître deux problèmes :
1. La difficulté de trouver des entreprises ou administrations pour louer les immeubles de bureaux dont la construction est prévue à la Porte de Paris ou près de la Gare de Saint-Denis.
Comme je l'ai déjà mentionné dans le passé, aucun investisseur et aucune société ne se bousculent pour mettre de l'argent ou des salariés au Nord de l'A86. L'autoroute est une frontière coupant en deux la ville de Saint-Denis : la ville réservoir de travailleur est au nord et la ville utile à la métropolisation est au sud.
2. La nécessité de changer l'image de Saint-Denis.
Aucun de nous n'ignore la piètre image de notre ville à l'échelle nationale. Pour changer cela, il nous faut bien évidemment combattre le crime, envoyer les primo-arrivants dans d'autres villes de la région qui ne font aucun effort pour les accueillir, obliger d'autres villes à construire des logements sociaux pour accueillir les plus modestes de nos concitoyens et éviter que Saint-Denis ne porte seul cet effort, mais également rendre attractif notre ville par l'implantation d'équipements attirant les touristes et l'ensemble des habitants de la Seine-Saint-Denis.
Pour cette raison, et comme je le défends depuis six ans, je milite pour l'implantation d'un équipement culturel, comme un musée ou un centre d'interprétation pour reprendre les terminologies en vogue, dans le bâtiment d'Oscar NIEMEYER classé aux Monuments Historiques. Il existe bon nombre de collections publiques qui ne sont pas exposées ou insuffisamment, comme le Centre National des Arts Plastiques (CNAP) que j'évoquais en 2010, sans compter les musées qui ne savent pas ou ne sauront bientôt plus où se loger. Ainsi, l'Etat vient de vendre par un cavalier législatif cet été aux quataris le domaine de Grignon qui accueillait l'Ecole d'Ingénieur AgroParitech, mais aussi le musée du vivant...
Voici une photo du petit square situé devant l'entrée de l'ancien siège de l'Humanité prise en février dernier.
Orientation Nord-Est-Nord : petit square bordant l'entrée de l'immeuble construit par l'architecte brésilien Oscar NIEMEYER pour abitrer le siège du journal communiste l'Humaniste
Stéphane PEU a raison de dénoncer l'état de l'immeuble et de ses alentours. De la même manière, il a raison de dénoncer la gabegie que représente l'abandon de cet immeuble, racheté en 2010 par l'Etat aux investisseurs qui l'avaient eux-mêmes achetés à l'Humanité deux ans plus tôt. Cependant, je ne suis pas d'accord avec lui quand il dit que cet immeuble doit devenir le siège de la nouvelle sous-préfecture. Mon propos n'est pas ici de contester la nécessité d'avoir enfin une sous-préfecture de pleine exercice, ce que n'est pas notre sous-préfecture actuelle qui oblige les Dionysiens et les habitants des villes alentours à aller à la préfecture de Bobigny, mais de questionner le lieu de sa localisation.
En sa qualité de maire-adjoint à l'urbanisme de la ville de Saint-Denis et candidat aux prochaines législatives, Stéphane PEU est bien placé pour connaître deux problèmes :
1. La difficulté de trouver des entreprises ou administrations pour louer les immeubles de bureaux dont la construction est prévue à la Porte de Paris ou près de la Gare de Saint-Denis.
Comme je l'ai déjà mentionné dans le passé, aucun investisseur et aucune société ne se bousculent pour mettre de l'argent ou des salariés au Nord de l'A86. L'autoroute est une frontière coupant en deux la ville de Saint-Denis : la ville réservoir de travailleur est au nord et la ville utile à la métropolisation est au sud.
2. La nécessité de changer l'image de Saint-Denis.
Aucun de nous n'ignore la piètre image de notre ville à l'échelle nationale. Pour changer cela, il nous faut bien évidemment combattre le crime, envoyer les primo-arrivants dans d'autres villes de la région qui ne font aucun effort pour les accueillir, obliger d'autres villes à construire des logements sociaux pour accueillir les plus modestes de nos concitoyens et éviter que Saint-Denis ne porte seul cet effort, mais également rendre attractif notre ville par l'implantation d'équipements attirant les touristes et l'ensemble des habitants de la Seine-Saint-Denis.
Pour cette raison, et comme je le défends depuis six ans, je milite pour l'implantation d'un équipement culturel, comme un musée ou un centre d'interprétation pour reprendre les terminologies en vogue, dans le bâtiment d'Oscar NIEMEYER classé aux Monuments Historiques. Il existe bon nombre de collections publiques qui ne sont pas exposées ou insuffisamment, comme le Centre National des Arts Plastiques (CNAP) que j'évoquais en 2010, sans compter les musées qui ne savent pas ou ne sauront bientôt plus où se loger. Ainsi, l'Etat vient de vendre par un cavalier législatif cet été aux quataris le domaine de Grignon qui accueillait l'Ecole d'Ingénieur AgroParitech, mais aussi le musée du vivant...
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vendredi 15 juin 2012
L'Humanité victime de la spéculation financière sur la terre : un camouflet pour la politique urbaine de Patrick BRAOUEZEC
Dans ces moments où les intérêts personnels se révèlent, les gens de gauche ne doivent pas perdre de vue l'essentiel : la lutte contre la mondialisation financière et ses acteurs.
Les investisseurs qui répandent ce système au détriment des travailleurs viennent de faire une nouvelle victime : le quotidien L'Humanité. Dans une tribune publiée hier sur le site Internet du quotidien communiste, son directeur dénonce les "consortiums bancaires et financiers" qui possèdent les immeubles de bureaux, dont celui de l'Humanité, immeubles que Patrick LE HYARIC qualifié avec raison d'"usine à rendement financier" .
Le Directeur de L'Humanité explique donc que lui-même et ses collaborateurs vont se faire expulser de la Tour Akzo qu'il loue depuis 2008 face au stade de France, en raison des problèmes financiers des investisseurs propriétaires de cette horrible tour de bureaux. Il a bien raison de dénoncer ces agissements.
Autrefois, les entreprises, les administrations possédaient leurs propres locaux. Désormais, en vertu des canons de la gestion financière de leurs bilans, elles se contentent de louer des locaux, y compris même leurs locaux industriels. Le corollaire de cette pratique est la création de tout un secteur d'activité qui porte le nom de promotion immobilière et qui est étroitement lié à l'industrie financière. Ce sont les agents, les mandataires et autres représentants de ce secteur qui louent les immeubles de bureaux ou les locaux industriels.
Ces biens immobiliers deviennent, comme les obligations d'état, les actions, ou encore les cargaisons de céréales ou les stocks de pétrole, ce que les spéculateurs financiers appellent des actifs, que l'on peut acheter et vendre en permanence. Ainsi, un immeuble est, en tout ou partie, régulièrement revendu au plus offrant. Passant de mains en mains, il est le plus souvent à la merci de prédateurs qui se moquent bien de son entretien et se focalisent sur le rendement financier.
Pour autant, Patrick LE HYARIC oublie l'essentiel, ce qui est en même temps compréhensible dans la mesure où la situation de L'humanité occupe toute entière son esprit. En effet, la spéculation sur les biens immobiliers ne peut exister que grâce à la complicité des élus locaux, et en l'occurrence à Saint-Denis de Patrick BRAOUEZEC, Président de Plaine Commune.
En France, les élus locaux ont tous les pouvoirs sur leurs territoires. Les agents des spéculateurs de la finance internationale connaissent très bien, pour notre ville, les bureaux de Patrick BRAOUEZEC et de ses lieutenants, Jacques MARSAUD, son Directeur Général des Services, Didier PAILLARD, le maire, etc.
Leurs partisans nous diront que c'est normal. Mais l'insulte que ces personnes, qui se prétendent Gauche de Gauche, infligent à la Gauche et aux travailleurs ne vient pas de leur passivité, mais, au contraire, de leur activisme dans la promotion de ce capitalisme financier déshumanisant. Ils ne se contentent pas simplement de signer des permis de construire pour des projets qu'on leur présenterait, mais, en réalité, organisent la spéculation immobilière.
Comme font-ils ? Essentiellement grâce à l'outil d'urbanisme qu'est la ZAC (Zone d'Aménagement Concertée) ! Cet outil, qui est voté par la Communauté d'Agglomération Plaine Commune, permet de définir pour un périmètre donné un certain nombre d'objectifs de construction : tant de mètres carrés de logements, de bureaux, de locaux industriels ou d'espaces verts.
Aujourd'hui, il faut savoir que la moitié du sud de Saint-Denis est sous périmètre ZAC. A partir de là, nos hommes politiques prétendument de gauche sollicitent des architectes urbanistes, comme Antoine GRUMBACH à la ZAC Porte de Paris, et d'autres acteurs de la promotion immobilière pour définir les immeubles qui seront construits. Ensuite, tout ce petit monde débarque dans les salons internationaux pour vendre les mètres carrés. Les investisseurs internationaux n'ont plus qu'à donner leur accord pour financer tel immeuble, dont on leur garantie qu'il va leur apporter 6 ou 8 % (peu importe, mais c'est toujours élevé) de rendement chaque année.
Si nos élus vous disent qu'ils ne sont pas au courant, c'est complètement faux. Dans son documentaire "Délaissé" sur le bassin de la Maltournée, Marie TAVERNIER réalise une interview de M. Antoine GRUMBACH qui finit par lâcher "tout çà, çà vaut cher", à moins que l'intéressé ne me l'ait lancé quand je le pressais en Comité Consultatif de la ZAC, mais il est tard et je n'ai pas mes notes sous la main. Il n'y a pas de jeux de dupes dans ces projets immobiliers, car l'argent est bien la seule obsession de ceux qui spéculent sur la terre et de tous ceux qui les aident, dont nos élus locaux.
Patrick LE HYARIC indique que L'Humanité va désormais s'installer dans d'autres locaux, toujours à Saint-Denis : "Nous négocions la possibilité de louer des locaux dans un nouvel immeuble à Saint-Denis-Pleyel. Il s'agit d'un bâtiment de qualité, proche du métro, qui pourrait nous permettre de réduire un certain nombre de nos dépenses de loyer et de charges." Selon l'édition du 14 juin du Parisien, qui cite un conseil en immobilier : "L'Huma rêvait de s'installer dans les bureaux de la Cité du cinéma de Luc Besson, mais c'était trop cher, poursuit le spécialiste. L'offre de Carré-Pleyel 2 était plus adaptée à leur taille et meilleur marché." Le bâtiment en question, nommé Carré-Pleyel 2, est rue Pleyel, juste au sud de la tour Pleyel.
Compte tenu de ses déboires, j'invite le Directeur de l'Humanité a la plus grande vigilance sur les transformations liées au Grand Paris pour lesquelles il sera aux premières loges. De son bureau, il va pouvoir voir de visu l'impact de la mondialisation financière avec la construction de centaines de milliers de mètres carrés de bureaux pour le plus grand profit des spéculateurs, appuyé par l'argent public de la Société du Grand Paris. Patrick BRAOUEZEC a appelé cela, afin de mieux duper les habitants, Saint-Denis Pleyel.
M. LE HYARIC, lorsque vous localisez vos futurs bureaux à Saint-Denis-Pleyel, et non à la station Carrefour Pleyel, vous participez sans le savoir à un gigantesque projet de spéculation foncière que l'on dissimule aux Dionysiens depuis 2 ans. Carrefour Pleyel n'est pas Saint-Denis Pleyel. La ligne 13 ne sera pas reliée aux métros automatiques. Je vous renvoie à mes cartes de janvier et février derniers et à mes autres billets. Oui, M. LE HYARIC, vous n'en avez pas encore conscience, mais ce projet de spéculation renchérira inévitablement le coût de votre loyer, vous contraignant encore une fois à quitter les lieux.
Pour tout cela, M. LE HYARIC, vous pouvez remercier la Droite et... Patrick BRAOUEZEC, qui s'est bien gardé de vous dire à quel point vous faisiez une erreur en vendant les bijoux de famille, c'est-à-dire le siège de L'Humanité.
Les investisseurs qui répandent ce système au détriment des travailleurs viennent de faire une nouvelle victime : le quotidien L'Humanité. Dans une tribune publiée hier sur le site Internet du quotidien communiste, son directeur dénonce les "consortiums bancaires et financiers" qui possèdent les immeubles de bureaux, dont celui de l'Humanité, immeubles que Patrick LE HYARIC qualifié avec raison d'"usine à rendement financier" .
Le Directeur de L'Humanité explique donc que lui-même et ses collaborateurs vont se faire expulser de la Tour Akzo qu'il loue depuis 2008 face au stade de France, en raison des problèmes financiers des investisseurs propriétaires de cette horrible tour de bureaux. Il a bien raison de dénoncer ces agissements.
Autrefois, les entreprises, les administrations possédaient leurs propres locaux. Désormais, en vertu des canons de la gestion financière de leurs bilans, elles se contentent de louer des locaux, y compris même leurs locaux industriels. Le corollaire de cette pratique est la création de tout un secteur d'activité qui porte le nom de promotion immobilière et qui est étroitement lié à l'industrie financière. Ce sont les agents, les mandataires et autres représentants de ce secteur qui louent les immeubles de bureaux ou les locaux industriels.
Ces biens immobiliers deviennent, comme les obligations d'état, les actions, ou encore les cargaisons de céréales ou les stocks de pétrole, ce que les spéculateurs financiers appellent des actifs, que l'on peut acheter et vendre en permanence. Ainsi, un immeuble est, en tout ou partie, régulièrement revendu au plus offrant. Passant de mains en mains, il est le plus souvent à la merci de prédateurs qui se moquent bien de son entretien et se focalisent sur le rendement financier.
Pour autant, Patrick LE HYARIC oublie l'essentiel, ce qui est en même temps compréhensible dans la mesure où la situation de L'humanité occupe toute entière son esprit. En effet, la spéculation sur les biens immobiliers ne peut exister que grâce à la complicité des élus locaux, et en l'occurrence à Saint-Denis de Patrick BRAOUEZEC, Président de Plaine Commune.
En France, les élus locaux ont tous les pouvoirs sur leurs territoires. Les agents des spéculateurs de la finance internationale connaissent très bien, pour notre ville, les bureaux de Patrick BRAOUEZEC et de ses lieutenants, Jacques MARSAUD, son Directeur Général des Services, Didier PAILLARD, le maire, etc.
Leurs partisans nous diront que c'est normal. Mais l'insulte que ces personnes, qui se prétendent Gauche de Gauche, infligent à la Gauche et aux travailleurs ne vient pas de leur passivité, mais, au contraire, de leur activisme dans la promotion de ce capitalisme financier déshumanisant. Ils ne se contentent pas simplement de signer des permis de construire pour des projets qu'on leur présenterait, mais, en réalité, organisent la spéculation immobilière.
Comme font-ils ? Essentiellement grâce à l'outil d'urbanisme qu'est la ZAC (Zone d'Aménagement Concertée) ! Cet outil, qui est voté par la Communauté d'Agglomération Plaine Commune, permet de définir pour un périmètre donné un certain nombre d'objectifs de construction : tant de mètres carrés de logements, de bureaux, de locaux industriels ou d'espaces verts.
Aujourd'hui, il faut savoir que la moitié du sud de Saint-Denis est sous périmètre ZAC. A partir de là, nos hommes politiques prétendument de gauche sollicitent des architectes urbanistes, comme Antoine GRUMBACH à la ZAC Porte de Paris, et d'autres acteurs de la promotion immobilière pour définir les immeubles qui seront construits. Ensuite, tout ce petit monde débarque dans les salons internationaux pour vendre les mètres carrés. Les investisseurs internationaux n'ont plus qu'à donner leur accord pour financer tel immeuble, dont on leur garantie qu'il va leur apporter 6 ou 8 % (peu importe, mais c'est toujours élevé) de rendement chaque année.
Si nos élus vous disent qu'ils ne sont pas au courant, c'est complètement faux. Dans son documentaire "Délaissé" sur le bassin de la Maltournée, Marie TAVERNIER réalise une interview de M. Antoine GRUMBACH qui finit par lâcher "tout çà, çà vaut cher", à moins que l'intéressé ne me l'ait lancé quand je le pressais en Comité Consultatif de la ZAC, mais il est tard et je n'ai pas mes notes sous la main. Il n'y a pas de jeux de dupes dans ces projets immobiliers, car l'argent est bien la seule obsession de ceux qui spéculent sur la terre et de tous ceux qui les aident, dont nos élus locaux.
Patrick LE HYARIC indique que L'Humanité va désormais s'installer dans d'autres locaux, toujours à Saint-Denis : "Nous négocions la possibilité de louer des locaux dans un nouvel immeuble à Saint-Denis-Pleyel. Il s'agit d'un bâtiment de qualité, proche du métro, qui pourrait nous permettre de réduire un certain nombre de nos dépenses de loyer et de charges." Selon l'édition du 14 juin du Parisien, qui cite un conseil en immobilier : "L'Huma rêvait de s'installer dans les bureaux de la Cité du cinéma de Luc Besson, mais c'était trop cher, poursuit le spécialiste. L'offre de Carré-Pleyel 2 était plus adaptée à leur taille et meilleur marché." Le bâtiment en question, nommé Carré-Pleyel 2, est rue Pleyel, juste au sud de la tour Pleyel.
Compte tenu de ses déboires, j'invite le Directeur de l'Humanité a la plus grande vigilance sur les transformations liées au Grand Paris pour lesquelles il sera aux premières loges. De son bureau, il va pouvoir voir de visu l'impact de la mondialisation financière avec la construction de centaines de milliers de mètres carrés de bureaux pour le plus grand profit des spéculateurs, appuyé par l'argent public de la Société du Grand Paris. Patrick BRAOUEZEC a appelé cela, afin de mieux duper les habitants, Saint-Denis Pleyel.
M. LE HYARIC, lorsque vous localisez vos futurs bureaux à Saint-Denis-Pleyel, et non à la station Carrefour Pleyel, vous participez sans le savoir à un gigantesque projet de spéculation foncière que l'on dissimule aux Dionysiens depuis 2 ans. Carrefour Pleyel n'est pas Saint-Denis Pleyel. La ligne 13 ne sera pas reliée aux métros automatiques. Je vous renvoie à mes cartes de janvier et février derniers et à mes autres billets. Oui, M. LE HYARIC, vous n'en avez pas encore conscience, mais ce projet de spéculation renchérira inévitablement le coût de votre loyer, vous contraignant encore une fois à quitter les lieux.
Pour tout cela, M. LE HYARIC, vous pouvez remercier la Droite et... Patrick BRAOUEZEC, qui s'est bien gardé de vous dire à quel point vous faisiez une erreur en vendant les bijoux de famille, c'est-à-dire le siège de L'Humanité.
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