vendredi 26 juin 2009

Retour sur les incidents du 16 juin

Le 16 juin dernier, la municipalité organisait un débat sur le Grand Paris à la salle de la Légion d'honneur. Au final, ce débat fut l'occasion pour des militants associatifs soutenant des personnes expulsées d'un squat par la municipalité d'interpeller nos élus.

Quelques réflexions à ce sujet.
D'ailleurs, quel est-il ce sujet ? La crise du logement ? Les politiques publiques en matière de construction de logement ? La situation des personnes les plus démunies ?
En réalité, si toutes ces problèmatiques peuvent être avancées, c'est la politique menée par nos édiles qui doit être scrutée pour appréhender cette problématique sur Saint-Denis.

Je cite le JSD n°795 du 24 au 30 juin 2009 qui reprend des propos de Patrick BRAOUEZEC tenu lors de cette soirée : "Allons jusqu'au bout du débat, ajoute Patrick Braouezec. Ces personnes méritent des logements, comme toutes celles qui sont sur listes d'attente. Seules les villes de gauche, et particulièrement celles à direction communiste, assument leurs responsabilités." Cette réflexion est intéressante en ce qu'elles reflètent la démagogie qui affecte ces élus communistes. Au passage, on s'aperçoit que Patrick Braouezec assume de temps en temps le fait d'être au PCF ! En général, il le cache aux électeurs ! Reprenez ses tracts aux dernières législatives...

Aucun de nous ne viendra jamais dire qu'un individu ne mérite pas un toit, mais à Saint-Denis beaucoup de gens n'ont pas de toit ! C'est un fait, mais comment cela se fait-il ? S'agit-il de dionysiens expulsés de leurs logements par des bailleurs sans scrupules ? La réponse est négative, d'autant que 60 % du parc immobilier de la ville est du logement social. En réalité, toutes ces personnes ne sont pas originaires de Saint-Denis, mais viennent du reste de l'agglomération parisienne et d'au-delà de nos frontières. Dans le même article, Stéphane PEU, maire-adjoint résume la situation des expulsés : "Concernant cet immeuble, nous avons relogé l'ensemble de ses occupants une première fois, puis il a été squatté. Saint-Denis est une des villes, peu nombreuses, où l'on construit beaucoup de logements sociaux. On ne peut pas faire plus."

Saint-Denis est en effet attractive pour les personnes en quête d'un logement. Chacun d'entre nous connaît l'état du vieux centre historique dégradé, d'autres ont entendu parler des logements vides des immeubles HLM ouverts par des mafieux qui y installent des immigrants qu'ils raquettent... Bref, la misère s'installe dans cette ville et entretient une spirale pernicieuse de paupérisation des populations y résidant. Le corollaire est que bon nombre de ces personnes n'ont pas vraiment de toit à eux, mais survivent d'expédients en squattant de vieux bâtiments.

Et c'est là qu'intervient la responsabilité de nos élus. J'ai interpellé récemment Patrick BRAOUEZEC, lors d'un jeudi de l'architecture, sur le risque de décrochage de la partie nord de notre ville, c'est-à-dire le centre-ville et les quartiers environnants, de la partie sud, c'est-à-dire La Plaine (je renvoie à mes interventions précédentes). J'ai relevé avec beaucoup d'intérêts que ses réponses parlaient toujours de la souffrance des plus modestes, du risque de chasser les plus pauvres de Saint-Denis... Cette insistance sur ce thème est une véritable profession de foi pour nos élus.

En étant prosélytique pendant des années, en proclamant qu'à Saint-Denis tout le monde avait droit à un toit, ces mêmes élus ont suscité des espérances, nourri des attentes très fortes de la part de gens très modestes. Le résultat, c'est qu'aujourd'hui ils sont pris au piège de ce discours démagogique. En promettant qu'ici plus qu'ailleurs un toit était possible, notre ville est devenue un miracle pour certains, mais un mirage pour beaucoup. Les dégâts de cette démagogie sont les malheureux qui campent dans les rues, les terrains vagues de notre ville.

Personnellement, ce qui m'inquiète le plus est le fait que les élus ne semblent pas disposer à s'arrêter. Patrick BRAOUEZEC continue à alimenter la machine à espérances, attirant encore des malheureux. Saint-Denis continue à construire de plus belle des HLM (Heureusement que Neuilly n'en construit pas, nous sommes tellement vertueux à Saint-Denis!) au lieu de s'arrêter, et nos élus sont débordés par leurs alliées de l'extrème-gauche sans qui ils n'auraient pas gagnés les municipales.

En résumé, nous avons des hommes politiques lâches et démagogues qui sacrifient des êtres humains à leurs idées politiques. L'espoir fait vivre ! Cela pourrait être la devise de cette municipalité. En attendant, des incidents comme celui-ci sont appelés à se reproduire et la souffrance des gens ne diminuera pas pour autant. Je pense que Saint-Denis ne doit plus aspirer la misère, comme d'autres villes aspirent la richesse. Nous sommes là confrontés aux deux versants d'une politique de soutien à une mondialisation débridée. Nos élus ne sont pas les hommes généreux qu'ils prétendent être. Ils ne cessent de se proclamer de gauche, mais est-cela vraiment cela qu'être de gauche ?

vendredi 12 juin 2009

Le devenir de La Plaine ne passe pas par toujours plus d'immeubles de bureaux

Lors de la séance du 28 mai dernier, le Conseil municipal a adopté deux voeux : le premier apportant son soutien aux salariés de Vediorbis, l'un des leaders français du travail temporaire qui va licencier une partie de son personnel installé à La Plaine, et un deuxième contre le projet d'installation sur un nouveau site de La Plaine, proche des Francs-Moisins, de la clinique de la Roseraie, qui est installée depuis plusieurs décennies sur la partie de La Plaine à Aubervilliers, en raison de la concurrence que cela occasionnerait à l'Hôpital Delafontaine.

Cette situation illustre ce que j'exprime depuis longtemps : nos élus ont eu tord de remplacer les usines et les ouvriers par des bureaux et des cols blancs. Les entreprises ne s'installent pas à La Plaine parce qu'elles apprécient l'environnement et veulent un ancrage territorial fort, mais parce que la location de la surface y est moins chère : entre 300 et 350 euros/m²/an contre 500 euros/m²/an en banlieue Ouest.

S'installer à Saint-Denis est une opération financière rentable pour les entreprises qui ne saurait garantir la pérennité de leur présence sur la commune, et encore moins le niveau d'emploi. Dans ces conditions, je le redis : il faut favoriser des emplois de service dont notre société aura toujours besoin et qui resteront implantés à Saint-Denis (ou dans les communes avoisinantes). Le cas de la Clinique de la Roseraie est typique de ce principe de tropisme géographique qui est tout à fait évident pour les établissements de santé.

En résumé, et bien qu'il soit légitime que la Direction du Centre Hospitalier de Saint-Denis questionne le projet de la Clinique de la Roseraie en raison de son ampleur, cette municipalité travaille à condamner notre ville à long terme. Demandez-vous si les élus en poste aujourd'hui seront encore présents dans 20 ans pour assumer leurs déclarations actuelles ?