dimanche 5 juin 2016

La mairie de Saint-Denis veut-elle vraiment lutter contre la délinquance routière ?

Pour ma part, la lecture d'un article récent du quotidien Le Parisien me fait penser le contraire. Dans un article du 1er juin intitulé "Saint-Denis : la vidéosurveillance entre juste avant l'euro", voici la pensée du chef de la police municipale en matière de délinquance routière rapportée par le journaliste : « Nous ne sommes pas là pour faire que de la sanction », approuve Bruno Charles-Alfred, qui assure que la police municipale ne pourra pas servir des images pour verbaliser des véhicules, par exemple.

Après avoir fait la une de plusieurs médias grâce à la mise en place des voitures "flasheuses", qui "rapportent gros" selon Europe 1 ou qui sont très "rentables" selon Le Parisien, les propos du chef de la police municipale tendent à montrer que la municipalité a peur de sa propre audace sur le sujet et fait machine arrière en se refusant à utiliser les images issues des caméras de vidéosurveillance pour poursuivre la lutte contre la délinquance routière.

Outre que de tels propos font particulièrement mal à tous ceux qui sont consternés par cette délinquance qui sévit dans notre ville, et je ne parle pas simplement des problèmes de parking mais des fous dangereux qui s'amusent à circuler sur leurs deux-roues et leurs quads sans casque et à toute vitesse dans nos rues, ce refus, qui ne peut être que cautionné par le Maire de Saint-Denis et les élus municipaux, condamne le peu d'efficacité que ces caméras auraient pu avoir. 

En effet, les caméras installées sur la voie publique ont une faible efficacité sur la délinquance qui pourrit nos rues (agressions, vols...), contrairement aux caméras implantées en milieu fermé (halls d'immeuble, parkings...), ce que rappelle d'ailleurs en creux le maire-adjoint en charge de la sécurité Slimane RABAHALLAH dans un article du Parisien du 4 janvier dernier en citant les interpellations réalisées grâce aux caméras du centre commercial, mais une efficacité certaine pour identifier les délinquants qui paradent tête nue sur des deux-roues ou les plaques d'immatriculation des amateurs de grosses cylindrés aimant rouler de manière immodérée à vitesse élevée en milieu urbain. 

Je ne suis pas fan de la vidéosurveillance, mais je ne suis pas fan non plus des élus qui jettent l'argent du contribuable par les fenêtres. Ou bien le Maire de Saint-Denis s'oppose à la vidéosurveillance, ce qui est en réalité le fond de sa pensée, ou alors il la déploie, comme il en a prie l'engagement, mais en l'employant efficacement. Saboter l'usage de cet outil, qui n'est pas une panacée pour lutter contre la délinquance, mais qui peut néanmoins rendre de réels services, en particulier contre les délinquants routiers, est une honte. Nos enfants n'ont pas fini de craindre les voyous motorisés et les chauffards de se dire qu'à Saint-Denis, on fait ce que l'on veut !