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dimanche 11 octobre 2020

Dernière ligne droite pour la ligne 14 et un début de réponse pour la 13

Le chantier de prolongement de la ligne 14 lancé il y a maintenant dix ans pour désaturer la ligne 14 arrive à sa conclusion.  

Valérie PECRESSE, présidente la région Ile-de-France et présidente de l'autorité organisatrice des transports Ile-de-France Mobilités, a annoncé aujourd'hui que la mise en service interviendrait le 17 décembre prochain. Notons tout de suite que sur les quatre nouvelles stations du tracé, trois seront immédiatement ouvertes : Pont-Cardinet dans le 17ème arrondissement de Paris (en correspondance avec les Transiliens se dirigeant ou partant de la gare Saint-lazare), Clichy-Saint-Ouen sur le territoire de la commune de Saint-Ouen (en correspondance avec le RER C) et Mairie de Saint-Ouen toujours à Saint-Ouen (en correspondance avec la branche séquano-dionysienne de la ligne de métro 13). La station Porte de Clichy sera ouverte un mois plus tard (en gros vers mi-janvier 2021), offrant une correspondance pour le usagers du RER C, mais surtout ceux de la branche alto-séquanienne de la ligne 13. 

Parallèlement à ce chantier, des travaux d'amélioration des stations déjà existantes de la ligne 14 ont été conduits au cours des années précédentes, notamment afin d'allonger leurs quais. En effet, la ligne 14 va accueillir des rames plus importantes pour absorber le flux plus important de trafic que ce prolongement nord va susciter. Par ailleurs, le prolongement de la ligne 14 n'est pas terminée, puisqu'au Nord, la station Saint-Denis Pleyel (à ne pas confondre avec la station Carrefour Pleyel de la ligne 13) doit être mise en service en 2024, et au Sud, la ligne 14 est en cours de prolongement jusqu'à l'aéroport d'Orly (également avec un horizon de mise en service en 2024). L'histoire dira si les échéances pourront être tenues... 

Ces nouvelles stations et ces correspondances avec la ligne 13 soulageront indéniablement les usagers de la 13, mais ne régleront certainement pas le problème de la ligne 13 qui n'est qu'une demi-ligne de métro au-delà de la station La Fourche. Depuis dix ans, les communes desservies par la 13 n'ont cessé de densifier leur territoire, augmentant la pression sur la ligne 13. En 2010, il était envisagé une réduction d'environ un quart du trafic sur la 13 grâce aux correspondances avec la 14. L'état du trafic et du transfert de charges de la 13 à la 14 devra impérativement être réévalué en 2021. L'installation de portes palières entre 2009 et 2012 a été limitée à une partie des stations. Cette excellente idée, qui n'a curieusement pas été poursuivie comme le préconisait votre serviteur et d'autres (je me souviens d'échanges à cet égard avec la député PS de Paris Annick LEPETIT), n'a pas permis de stopper définitivement les intrusions, de sécuriser les entrées des rames dans les stations et leur départ en dissuadant les mauvais comportements visant à empêcher la fermeture des portes. 

Le prolongement de la ligne 14 apporte donc un début de réponse aux problèmes de la 13, mais il en faudra toutefois davantage pour que les usagers cessent de souffrir de leur trajet de transport en commun. J'aurai l'occasion de vous reparler prochainement de l'automatisation de la 13 et des possibilités que ce projet pourrait apporter pour désaturer définitivement la 13.

samedi 16 février 2019

Tramway T8 : la concertation va enfin être lancée !

Ile-de-France Mobilités (anciennement le STIF), l'autorité organisatrice des transports en commun de la région Ile-de-France, vient de valider les études menées depuis 2017 sur le prolongement du Tramway T8 entre la station Saint-Denis Porte de Paris de la ligne 13 et la station Rosa Park du RER E à Paris.
Vous trouverez le communiqué de presse à l'adresse suivante :

Par rapport au tracé prévu depuis plusieurs années, il convient de souligner un changement. La station baptisée Cokerie, située rue Francis de Pressensée, ne sera pas construite, même si l'emplacement sera "réservé" en vu du développement futur de la zone. Il est vrai que la dépollution du terrain Total Solvants laissée à la charge du contribuable français n'aura pas lieu et que les investisseurs/profiteurs ont retiré leurs billes. 
Petit éclairage à ce sujet : Patrick BRAOUEZEC, Président de Plaine Commune, avait bien servi les intérêts du premier pollueur de notre pays et des promoteurs qui souhaitaient lotir ledit terrain, en leur permettant de s'affranchir de leurs obligations et réaliser de gros bénéfices sur le dos de l'Etat. En effet, la dépollution (plusieurs dizaines de millions d'euros) devait être payé par celui-ci. Au départ, cela était justifié par le fait que le site devait accueillir la piscine olympique proposée dans le projet des Jeux olympiques de 2012. Paris ayant échoué à obtenir ces Jeux, des projets d'immeubles de bureaux virent le jour, mais Patrick BRAOUEZEC obtint que le financement de la dépollution de ce qui était devenu des opérations financières privées reste à la charge du contribuable... Cette entourloupe a pris fin en mars 2018 avec le rapport sur le financement des infrastructures olympiques et la dérive des coûts et des délais.
La relance du prolongement du tramway T8 doit aboutir à une inauguration en 2024, en prévision des Jeux olympiques de Paris. Le tramway T8, tel qu'il avait été initialement envisagé au milieu des années 2000 pour 2012, sera alors enfin complété. Le communiqué de presse n'évoquant pas de date pour la réalisation, autant que nous autres citoyens en parlions.
Comme indiqué dans un précédent billet en avril 2017, je vous invite à participer à la concertation qui est annoncée au printemps de cette année.

mercredi 10 octobre 2018

Métro ligne 13 : l'incident d'aujourd'hui (personne sur les voies) justifie l'automatisation de la 13

Encore une fois, la ligne 13 du métro parisien a été "perturbée", selon les termes de la novlangue en vigueur.

En réalité, pendant plus d'une heure et demie, le trafic a carrément été interrompu en raison d'un co... descendu sur les voies à la station La Fourche ! Lorsque l'intervention de la police a été annoncée aux voyageurs qui étaient bloqués à la station Saint-Lazare, il s'est écoulé plus d'une demi-heure avant que le métro s'ébranle très lentement pour finir par s'échouer misérablement à Carrefour Pleyel. Cette fois-ci en raison de divers incidents. Le trafic est revenu à la normale en fin d'après-midi.

Encore une fois les usagers de la ligne 13 ont été pris en otage par la Droite et la Gauche (ou la Gauche et la Droite si vous préférez, de toute façon cela revient au même) qui n'ont pas l'intention de même un centime dans l'amélioration des conditions de voyage sur la ligne 13.

Pour pallier la présence de voyageurs sur les voies, la solution est simple : la mise en place de portes palières. Dans le cadre du projet d'automatisation, l'installation de portes palières serait immédiatement engagée. Cependant, comme Valérie PECRESSE et ses amis de l'opposition prétendûment de Gauche y travaillent, il n'y aura pas d'automatisation de ligne 13. Comme je l'ai déjà évoqué dans un billet précédent, tous les prétextes sont bons pour habiller cette trahison d'une promesse de campagne portée par la Présidente actuelle de la région Ile-de-France et son concurrent Claude BARTOLONE. 

Aujourd'hui, la ligne 13 est équipée de portes palières sur la partie centrale du tronçon, entre Place de Clichy et Montparnasse, ainsi qu'à son terminus sud (station Châtillon), et dans deux stations de la branche Saint-Denis (Basilique de Saint-Denis et Porte de Paris). C'est évidemment insuffisant, alors que la mise en place de portes palières contribue :
- à la régularité du passage des métros,
- à la sécurité des passagers,
- à éviter que de sinistres crétins descendent sur les voies et bloquent le trafic,
- et à empêcher que d'autres crétins bloquent les portes et empêchent les rames de partir (ce qui génèrent des retards en cascade et provoquent des pannes matériel qui vont jusqu'à l'évacuation d'une rame dont une porte ne ferme plus, comme je l'ai vécu un jour à Carrefour Pleyel).

Bref, tout le monde connaît les avantages de ces portes palières, mais jusqu'à présent, à chaque fois qu'on a demandé leur installation, on s'est fait renvoyé dans nos cordes. Précision, jusqu'en décembre 2015, c'était la Gauche qui n'en voulait pas. Maintenant c'est la Droite, je ne peux qu'inviter les usagers à s'en souvenir au moment des prochaines élections...

jeudi 20 septembre 2018

Métro parisien - Ligne 13 : quand les élus de la région de Droite et de Gauche renoncent à leur promesse et se moquent des habitants les plus modestes (MaJ : un article du Parisien du vendredi 21 septembre confirme que Valérie PECRESSE veut enterrer l'automatisation de la ligne en prétextant le coût financier et... social)

Pour celles et ceux qui prennent quotidiennement la ligne 13, les déclarations des politiques de Gauche et de Droite qui se sont écharpés la semaine dernière sont profondément insultantes. En relisant ce week-end l'ensemble des articles, communiqués et autres déclarations de Mme PECRESSE, de Mme HIDALGO, ou de M. TROUSSEL, je me suis demandé s'ils avaient de la décence. Si la classe politique française veut dégoûter et humilier les citoyens en les transformant en spectateur de leurs petites luttes, elle ne s'y prendrait pas autrement. Aux yeux de beaucoup d'hommes politiques, les promesses ne sont pas faites pour être tenues et les difficultés de leurs concitoyens ne comptent pas. Comment peuvent-ils ensuite s'étonner qu'un grand nombre de personnes ne votent plus, ou plus pour eux, et qu'une méfiance généralisée ressortent des sondages ?

Revenons sur les faits. Mardi dernier, le 12 septembre 2018, Valérie PECRESSE, Présidente de la région Ile-de-France depuis décembre 2015 et également Présidente de l'autorité organisatrice des transports régionaux Ile-de-France Mobilités -IDM- (anciennement le STIF -Syndicat des Transports d'Ile-de-France-), visite le Poste de Commandement Centralisé de la ligne de métro numéro 13 situé au terminus sud de la ligne à Malakoff, où elle fait des annonces pour améliorer le fonctionnement de la ligne. 

La plupart reprennent des idées et mesures déjà employées par le passé : améliorer l'information diffusée au voyageur, assurer la propreté, mettre davantage d'agents sur les quais, renforcer les alternatives à la ligne 13, en particulier le réseau de bus, etc... Cependant, deux points ont fait l'objet d'échanges dans la presse et un dernier a plus particulièrement attiré l'attention du Président d'association d'usagers de transport en commun que je suis.

La première annonce qui a donné lieu à une passe d'armes entre ces élus de Gauche et de Droite est le retrait des strapontins. 

L'opposition de Gauche à Valérie PECRESSE s'est immédiatement emparée du ridicule de cette proposition pour la dénoncer. Ainsi, Anne HIDALGO, Maire de Paris, et Stéphane TROUSSEL, Président du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis, ont, à juste titre, attaqué le peu de sérieux d'une telle mesure. Un communiqué de presse conjoint a d'ailleurs été publié. Le Parisien du 12 septembre dernier nous apprend que le retrait de ces strapontins permettrait de gagner 14 % d'espaces en plus ! Les crânes d'oeufs qui ont fait ce calcul doivent jubiler et s'imaginer qu'ils pourront augmenter le nombre de personnes par m² dans les rames. Par contre, ils ne semblent pas pouvoir s'imaginer que les passagers n'ont aucunement envie de laisser se dégrader leurs conditions de voyage. Ceci dit une telle initiative n'est pas nouvelle, puisque la modernisation des rames avait été l'occasion de renforcer le chassis des rames de métro et de pouvoir accueillir 5 % de passagers supplémentaires (déclaration d'un ingénieur de la RATP au cours d'un comité de ligne il y a quelques années).

Concernant la mesure elle-même, s'il est vrai que chacun de nous a pu constater un c... assis dans une rame bondée ignorant les remarques qui lui sont faites, nous savons également que ce type de comportement reste exceptionnel. Sauf à ce que Valérie PECRESSE vise à travers le retrait des strapontins les personnes âgées ou handicapées qui ont besoin de s'asseoir et pour lesquelles les voyageurs, même entassés et fatigués, sont bienveillants, il n'est pas justifié d'enlever les strapontins. Pour gagner de la place, Valérie PECRESSE pourrait tout aussi bien proposer d'enlever toutes les places assises. S'en prendre aux strapontins est donc parfaitement grotesque.

Mes parents m'ont appris à aider une personne âgée. Certains politiques n'ont pas la même conception de la solidarité...

La deuxième annonce qui a entraîné de nombreuses réactions entre politiques est la mise en service de nouvelles rames de métro.

La ligne 13 est équipée de rames de type MF77 modernisés à la fin des années 2000. La faillite de la société Ansaldo-Breda, qui avait le contrat initial, a entraîné d'importants retards dans le programme de modernisation. Plus de quatre années seront nécessaires pour moderniser toutes les rames (66 au total) au lieu de deux. Aujourd'hui, les voyageurs de la ligne 13 empruntent chaque jour des rames qui roulent depuis 40 ans pour les plus anciennes... La première MF77 a été mise en service sur la ligne 13 en septembre 1978.

Le 12 septembre, Valérie PECRESSE a annoncé que les rames qui succéderont à ces MF 77 arriveraient à partir de 2026. Cette annonce a provoqué un tollé chez le duo précédemment nommé, qui a appelé à accélérer ce calendrier. Si la Présidente de la région Ile-de-France semble peu se soucier de nos conditions de voyage au point de vouloir supprimer des strapontins, la réaction d'Anne HIDALGO et de Stéphane TROUSSEL témoigne de sentiments identiques.

En effet, le calendrier de renouvellement des rames avance leur mise en service par rapport à la date prévue dans le calendrier précédemment établi par la majorité de Gauche, qui a dirigé la région Ile-de-France jusqu'en décembre 2015. Pour ces élus de Gauche à la mémoire courte, le STIF prévoyait, dans le schéma directeur du matériel métro arrêté le 13 décembre 2013 par son conseil d'administration (décision n°2013-534), de renouveler les rames de la ligne 13 en 2029, voire en 2034 (plusieurs scénarios figurent dans le document) ! Réclamer le changement immédiat des rames de la ligne 13 relève de la pure démagogie, puisqu'eux-mêmes le prévoyaient à une date plus tardive. Que ne ferait-on pas pour exister dans les médias et se faire passer pour ce que l'on n'est pas !

A titre personnel, je considère néanmoins que le nouveau calendrier manque d'ambition. A la décharge de Valérie PECRESSE, comme des élus de la Gauche caviars précédemment cités, la souffrance des habitants de la région, notamment des plus modestes vivant en Seine-Saint-Denis et dans la boucle nord des Hauts-de-Seine, leur échappe, de même que l'image de marque de Paris et de sa région, qui sera scrutée pendant l'été 2024 par les touristes et médias du monde entier venus pour les Jeux Olympiques.

Pour ceux qui l'oublient, la Seine-Saint-Denis, et plus particulièrement sa partie Ouest, ainsi que le Nord des Hauts-de-Seine, concentrent les populations les plus modestes de la région, qui sont les plus touchés par le chômage. Cette ségrégation territoriale, qui a un fondement politique, puisqu'elle renvoie au partage du département de la Seine par les Gaullistes et les Communistes dans les années 1960 et aux stratégies politiques de ghettoïsation/clientélisme qui ont fait l'objet d'un accord entre les élus de Droite et de Gauche (aux uns les résidences avec les cadres, aux autres les logements sociaux avec les populations immigrés), se double d'une punition en matière de qualité des transports en commun. Pour les politiques de Gauche et de Droite, peu importe que les gens qui gagnent le SMIC souffrent dans leur vie personnelle et professionnelle d'un service dégradé (difficulté à trouver un emploi, menaces sur son emploi en cas de retards, temps réduit consacré aux enfants, vie de famille en berne...), puisqu'ils n'ont pas à donner leur avis.

Les Jeux Olympiques de 2024 seront autant ceux de Paris que de la Seine-Saint-Denis, qui accueille plus du tiers des épreuves. Ce n'est pas la ligne 14 qui transportera touristes et médias au Centre Aquatique et au Stade de France (le futur terminus nord de la première ligne de métro automatique, Saint-Denis-Pleyel, est très loin des installations sportives, à l'ouest du réseau ferroviaire de Paris Nord), mais la ligne 13. Ils descendront à la station Porte-de-Paris, celle que je prends tous les matins et tous les soirs contrairement aux hommes politiques de Droite et de Gauche qui circulent en voiture.

Enfin, un dernier sujet a été à peine évoqué dans les médias, alors qu'il est essentiel. Il s'agit de l'automatisation de la ligne 13.

En lisant dans l'édition du 12 septembre des Echos, grand quotidien économique, que la question de l'automatisation était en suspens, je suis tombé de ma chaise.

Amis lecteurs, souvenons-nous que pendant la campagne des élections régionales de 2015, Valérie PECRESSE, candidate de la Droite, avait fait cette proposition de campagne, immédiatement reprise et ajoutée à son programme par son concurrent de Gauche, Claude BARTOLONE. Tous les partis traditionnels de Droite (Les Républicains, l'UDI) et de Gauche (PS, PRG, PCF, Front de Gauche et EELV) ont promis l'automatisation de la ligne 13. 

En juillet dernier, le Directeur général d'Ile-de-France Mobilités, Laurent PROBST, annonçait que l'automatisation de la ligne 13 était "prioritaire" (cf. l'hebdomadaire l'Usine Nouvelle). La lecture de divers articles m'avait rassuré, car j'étais ressorti très inquiet du Comité de ligne du printemps dernier. Le vice-président en charge des transports en commun, Brice NKONDA, avait annoncé, sans conviction aucune, le lancement d'une étude sur l'automatisation de la 13. Presque trois ans après leur conquête de la région, la Droite se préoccupait enfin de cette promesse. Il faut dire que la Gauche ne l'avait pas incité à agir plus rapidement. Personne n'était manifestement pressé d'honorer cette promesse, qui aurait dû être consensuelle. Seuls les représentants des associations d'usagers, dont votre serviteur, ont évoqué le sujet. Les politiques présents avaient d'autres préoccupations. 

Aujourd'hui, je croise les doigts pour éviter un enterrement en première classe de ce projet. Disons-le tout net, le problème n'est pas la réalisation technique. Elle peut être complexe, mais elle est faisable. Le problème est financier. Les élus ont envie de mettre l'argent dans des projets plus rentables électoralement. A Droite, le raisonnement est simple : les habitants de ces territoires ne votent pas pour nous. A Gauche, le raisonnement est simpliste : ils votent déjà pour nous et les problèmes de transport crédibilisent nos discours consistant à accuser l'Etat et la Droite de tous les maux. En outre, régler les problèmes de la ligne 13 conduirait inévitablement à s'interroger sur les raisons de la croissance du trafic, c'est-à-dire le bétonnage intensif de nombreuses villes de banlieue par des élus prétendument de Gauche et écologistes... Le Territoire (anciennement la Communauté d'agglomération) Plaine Commune, qui a eu pendant des années un discours offensif à l'égard du STIF et de la RATP sur la ligne 13, a maintenant mis en veille ses revendications. Plus de demande de dédoublement, plus de dénonciations de la saturation... Tout va bien. D'ailleurs, la 14 prolongée va desservir la future zone d'activités de Pleyel (élus de Gauche et promoteurs sont ravis).

Automatiser la ligne 13, c'est obtenir de nouvelles rames plus fiables et confortables. C'est également, garantir l'installation de portes palières dans toutes les stations, ce qui accroît la sécurité et la régularité des métros.

C'est enfin s'assurer de la régularité du passage de ce qui n'est qu'un demi-métro au-delà de la Fourche. De cette constance dépend le nombre d'incidents de circulation. Hier matin, j'arrive sur le quai de la station Porte de Paris au moment où part un métro. La rame suivante est arrivée presque cinq minutes après, alors qu'elle aurait dû mettre un peu plus de trois minutes. Le résultat ne s'est pas fait attendre, les gens devaient jouer des coudes pour monter dans une rame bondée et les difficultés ont empiré aux stations suivantes. Le temps de stationnement du métro à chaque station augmentait pour permettre la montée et la sortie des passagers, entraînant une tension de plus en plus forte entre passagers qui ne s'est apaisée qu'à Saint-Lazare

Pour conclure, j'ajouterai que l'automatisation pourrait être la première étape vers une résolution de la saturation de la ligne 13 posée par la Fourche, qui divise en deux le trafic sur la partie nord de la ligne. En automatisant la ligne, la Fourche pourrait devenir une solution et non plus un problème. L'association Saint-Denis Transports attendra de connaître le résultat des études demandées par Ile-de-France Mobilités pour présenter ses réflexions et propositions.

Mise à jour du samedi 22 septembre : comme je le soupçonnais, Valérie PECRESSE veut se servir du coût financier et... social (venant de la Droite qui ne sait plus ce que sont les classes populaires, c'est l'hôpital qui se fout de la charité...) pour justifier l'abandon de l'automatisation de la ligne 13. Lisez l'article en ligne du Parisien du 21 septembre. Comme je l'écrivais ci-dessus, elle n'a que faire des habitants les plus pauvres de la région. Un métro automatisé ? C'est bon pour une ville de Droite, en l'occurrence Saint-Ouen, avec la ligne 14.

samedi 24 février 2018

Grand Paris Express (2) : faisons payer les touristes plutôt que les habitants d'Ile-de-France !

Je n'ai rien contre les touristes, bien au contraire. Leur affluence permet de mesurer l'attractivité d'une ville, de la qualité de la mise en valeur de son patrimoine culturel et, surtout, de faire vivre nos commerçants et de créer de l'emploi.

Cependant, la réalisation des métros automatiques du Grand Paris Express rencontre des problèmes de financement, comme l'a révélé la Cour des Comptes dans son rapport publié le 17 janvier dernier. Le dérapage des coûts est colossal. En 2010, l'ensemble du projet est annoncé à 19 milliards d'euros. Trois ans plus tard, nouvelle réévaluation, les métros coûteront 22,6 milliards d'euros. Début 2017, une nouvelle évaluation est publiée : 25,14 milliards. Un an plus tard, le couperet tombe, la Cour des Comptes chiffre aujourd'hui l'ensemble des métros automatiques du Grand Paris Express à 38,48 milliards d'euros, en incluant les participations financières, à partir des éléments transmis par la Société du Grand Paris (SGP).

Face à un dérapage de plus de 10 milliards d'euros, la SGP n'a pas les ressources adéquates pour tenir sa trajectoire prévisionnelle de financement des travaux et de remboursement des emprunts. Bref, des revenus supplémentaires doivent lui être affectés pour espérer tenir le calendrier présenté le 22 février par le Premier Ministre, qui, nous l'avons vu dans mon billet précédent, a revu sérieusement à la baisse la réalisation des métros à l'échéance des Jeux Olympiques de 2024.

Le financement de la SGP repose sur des ressources affectées (taxe sur les bureaux, qui est censée croître avec les nouveaux immeubles construits à proximité des futures stations, imposition sur les entreprises de réseaux (SNCF et RATP- et taxe spéciale d'équipement prélevée sur les entreprises et les particuliers -via la taxe d'habitation-) et l'emprunt. S'il n'est pas envisageable d'augmenter les emprunts, de nouvelles taxes ou impôts sur les contribuables (particuliers ou personnes morales) doivent être levées. 

Au début du mois de février, la Présidente de la région Ile-de-France, Valérie PECRESSE, qui préside également Ile-de-France Mobilité (ex STIF), l'autorité organisatrice des transports en Ile-de-France, qui est financée par le Versement transport recouvré auprès des entreprises, a proposé de créer un taxe additionnelle à la taxe de séjour, payée par les clients des hôtels, pour financer la SGP. 

Je suis favorable à une telle proposition. Il paraît en effet légitime que tous les acteurs économiques de la région, qui bénéficieront des retombées de la construction de ces lignes de métros en supportent une partie du coût. Or la profession, qui a certes subi l'impact des attentats et celui de la concurrence déloyale de airbnb, fait de la résistance en alléguant de la perte d'attractivité de Paris en cas de hausse. Argument repris par une partie de la Droite.

Mais de quel montant parle-t-on ? A Paris, où cette taxe rapporte environ 90 millions d'euros par an, elle représente un coût de 4 euros par nuit à un riche touriste étranger descendant dans un palace où il paiera son hébergement d'une nuit quelques centaines, voire quelques milliers d'euros. Pour un touriste se dirigeant dans un modeste 5 étoiles, il en coûtera 3 euros, alors que le prix d'une chambre atteindra facilement 200 à 300 euros la nuit. Dans un 4 étoiles, on parle de 2,25 euros par nuit pour une chambre d'hôtel coûtant une centaine d'euros. Plus proche de nous, à Saint-Denis, le coût de la taxe de séjour pour une nuitée au Novotel de la Porte de Paris, situé au pied du métro est de 1,4 euros pour une chambre de classe supérieure facturée à 79 euros la nuit (j'ai le détail d'une facture d'un parent qui y a séjourné au printemps dernier). La différence entre Paris et Saint-Denis réside dans le fait que la taxe de séjour est fixée par la commune ou l'intercommunalité.

Bref, vous l'aurez compris. Malgré les affirmations volontairement alarmistes du syndicat des hôteliers, doubler ces taxes, pour affecter une partie du produit à la SGP, ne détournera pas les touristes français et étrangers de prendre des nuits d'hôtels à Paris ou en banlieue. Faire croire le contraire nécessite une bonne dose de mauvaise foi. Qui peut croire qu'un millionnaire américain, russe, saoudien, chinois ou autres, va renoncer à visiter la ville lumière parce que la taxe de séjour par nuitée passera de 5 à 10, voire éventuellement 15 euros ?

Bref, nos amis touristes sont les bienvenus et contribueront, à travers leur modeste écot à la construction de nouvelles lignes de métros dont les usagers ont besoin.

dimanche 10 avril 2016

Manifestations contre le plan "anti-ghetto" de Valérie PECRESSE le jeudi 7 avril 2016 : pourquoi les citoyens de Gauche doivent encourager l'action de Valérie PECRESSE !


Peut-être avez-vous entendu parler de la décision de la Présidente de la Région Ile-de-France, Madame Valérie PECRESSE, de cesser de subventionner les logements très sociaux dans les communes ayant déjà plus de 30 % de logements sociaux ? Si ce n’est pas le cas, vous avez certainement entendu parler de la réaction d’hommes politiques de gauche qui appelaient à manifester jeudi 7 avril 2016 devant le siège du Conseil régional d’Ile-de-France contre cette décision relevant du plan "anti-ghetto" de la nouvelle majorité de Droite au Conseil régional ?

Je souhaite vous faire part de mon analyse et de ma position sur ce sujet, car je crois que nous, citoyens français, devons nous dégager des discours contradictoires des hommes politiques qui, trop souvent, loin d’éclairer un projet/un débat le rendent plus confus et surtout le réduisent à des discours démagogiques.

Tout d’abord, de quoi parle-t-on ?

En Ile-de-France, le logement social représente plus de 20 % des logements franciliens, soit environ un peu moins de 1,2 million de logements pour un total d’environ 5 millions. Les attributaires de logements sociaux sont les collectivités territoriales, qui financent la construction via des organismes HLM, mais aussi l’Etat via les préfectures et Action Logement (l’ancien 1 % Logement), qui recueille la contribution obligatoire des entreprises de plus de 20 salariés à l’effort de construction de logements sociaux (0,45 % de la masse salariale est ainsi versé).

La classification du parc social repose sur les ressources des publics bénéficiaires de logements sociaux. La loi (circulaire CUS –Convention d’Utilité Sociale- du 12 avril 2010) définit 4 plafonds :

-      PLAI (Prêt Locatif Aidé d’Intégration), destiné aux plus modestes des ménages.

Le loyer est compris entre 5,61 euros par mètre carré par Surface Habitable si vous habitez Paris ou autour et 4,56 euros/m²/SH si vous résidez dans les départements d’outre-mer ou dans des communes rurales de métropole.

-      PLUS (Prêt Locatif à Usage Social), destiné aux ménages modestes.

Le loyer est compris entre 6,3 euros par mètre carré par Surface Habitable si vous habitez Paris ou autour et 5,14 euros/m²/SH si vous résidez dans les départements d’outre-mer ou dans des communes rurales de métropole.

-      PLS (Prêt Locatif Social), destiné aux ménages de la classe moyenne.

Le loyer est compris entre 13,07 euros par mètre carré par Surface Habitable si vous habitez Paris ou autour et 7,71 euros/m²/SH si vous résidez dans les départements d’outre-mer ou dans des communes rurales de métropole.

-      PLI (Prêt Locatif Intermédiaire), destiné aux classes moyennes supérieures.

Le loyer est compris entre 16,82 euros par mètre carré par Surface Habitable si vous habitez Paris ou autour et 8,74 euros/m²/SH si vous résidez dans les départements d’outre-mer ou dans des communes rurales de métropole.

 
Au 1er janvier 2012, les 32 340 logements relevant du plafond de ressources PLAI représentent 2,8 % du parc social d’Ile-de-France (1 166 036 logements), ce qui est particulièrement faible. Les logements relevant des plafonds PLUS représentent 83,9 % des logements, ceux des plafonds PLS 6,1 % et ceux des plafonds PLI 7,2 %.

Cependant, à partir des données recueillies par la DRIEA (Direction Régionale et Interdépartementale de l’Equipement et de l’Aménagement) d’Ile-de-France, l’IAURIF (Institut d’Aménagement et d’Urbanisme d’Ile-de-France) a calculé en 2015 que 48,6 % des logements sociaux franciliens (535 237) relevaient de plafonds de loyers PLAI. Seuls 30,6 % des logements sociaux relèvent des plafonds de loyers PLUS, 15,6 % des PLS et 5,2 % des PLI.

En Ile-de-France, la moitié des logements sociaux ont donc une vocation très sociale.

 
Il y a quelques jours, le quotidien de Droite Le Figaro a publié la liste des communes de la région Ile-de-France ayant plus de 30 %. Alors qu’à Saint-Denis, j’entends fréquemment tout et n’importe quoi sur le nombre de logements sociaux dans la ville (cela va de l’affirmation péremptoire sur le fait que presque tous les logements relèveraient du parc social à celle, opposée et tout aussi péremptoire, qu’ils ne représenteraient qu’une faible part du parc), voici une information INSEE qui n’a pas été contestée par les élus.
 
Voici le lien vers le site du Figaro.

 
41,2 % des logements dionysiens relèvent du parc social. Au-delà des discours, Saint-Denis n’est donc pas la commune la plus exemplaire en Seine-Saint-Denis, qui reste le département de Petite Couronne ayant fait le plus d’efforts en matière de construction de logements sociaux sur les 50 dernières années. 23 communes sur les 40 ont plus de 30 % de logements sociaux. L’effort du Val-de-Marne est nettement en deçà (15 communes sur 47). Quant aux Hauts-de-Seine, avec 9 communes (encore gérées par le Parti Communiste Français pour 4 d’entre elles et anciennement gérées par la Gauche pour les autres) sur 36, il est clairement en retrait… peut-être par phobie du logement social ?


Une fois planté ce décor, revenons sur les motivations de cette décision et les arguments des deux camps.

D’un côté, Madame Valérie PECRESSE justifie ce choix par le fait de pousser à la construction de logements très sociaux dans des communes où il en manque, luttant ainsi contre la concentration de logements sociaux dans des quartiers qu’elle juge ghettoïsés. Il faut donc comprendre que ces financements ne sont pas supprimés, mais réaffectés géographiquement.
 
De l’autre, ses opposants de Gauche dénoncent une décision purement politicienne et idéologique, qui stigmatise le logement social et des quartiers entiers de nos villes, qui ralentira ou bloquera la construction de logements très sociaux au moment où nos concitoyens en ont le plus besoin, qui chassera les plus modestes d’entre nous en périphérie de l’agglomération parisienne…

 
En décembre 2012, dans un billet intitulé Quand la Droite et les Gauche de Gauche défendent une mixité sociale de juxtaposition entraînant une ségrégation urbaine, sociale et ethnique, je défendais le principe d’une mixité sociale de mélange, qui verrait chaque commune avoir 30 % de logements sociaux, et m’opposais à une mixité sociale de juxtaposition, reléguant les plus modestes d’entre nous –qui sont souvent en Ile-de-France des populations d’origine étrangère- dans des communes spécialisées dans leur accueil (la Seine-Saint-Denis est spécialisée dans l’accueil des populations primo-arrivantes).

Je pense que les différences de réalités sociales et ethniques existantes entre les communes dites « bourgeoises » et les communes dites « populaires » n'ont échappé à personne. Je pense aussi qu’il n’a échappé à aucun d’entre vous l’importance prise par le logement social en France et Ile-de-France. Les opposants à Madame Valérie PECRESSE rappellent à juste titre que 70 % des Franciliens sont éligibles au logement social. C’est également le cas en France où nombre de nos concitoyens souffrent, y compris dans des territoires, dont certains sont complètement désertés par l’action des pouvoirs publics.

 
Je partage avec ces manifestants de Gauche le souci exprimé sur l’enjeu que représente le logement social, ayant moi-même vécu enfant dans une HLM, mais approuve la volonté de Madame Valérie PECRESSE de répartir différemment la production de logements sociaux en région parisienne.

Les statistiques citées précédemment le prouvent : les financements des logements sociaux destinés aux classes moyennes servent à loger les plus modestes, qui ne seront donc pas pénalisées par cette mesure. Les attributions des logements sociaux sont en effet pratiquées de manière très pragmatiques par les attributaires (communes, préfecture, Action 1 %).

Quant à ceux qui me diront que les maires de Droite refuseront de construire du logement très social dans leurs communes, je leur réponds qu’il faut aller au bout de la proposition de Madame Valérie PECRESSE, en organisant un suivi réel et contraignant ! Mais sur ce point, amies lectrices et amis lecteurs, il faut dire que les maires (peu importe l’étiquette) n’ont aucune envie de se voir dessaisis de leur droit d’attribution, ni de leur droit de construction, alors qu’il faudrait, selon moi, qu’une entité régionale concentre ces droits pour résoudre la crise du logement social.

 
En conséquence, bien que de Gauche et écologiste, je ne peux qu’approuver et soutenir une décision pertinente de Madame Valérie PECRESSE au regard des enjeux urbains, économiques et sociaux qui sont les nôtres. J’invite tous ceux qui se complaisent dans les polémiques politiciennes et des luttes idéologiques qui n’ont d’autres buts que d’occuper l’espace médiatique, à affronter la réalité des difficultés de nos concitoyens et du ras-le-bol qu’ils expriment élection après élection. A bon entendeur…