dimanche 17 juillet 2016

UEFA 2016 à Saint-Denis : pour quelles retombés ?

Dimanche 10 juillet, le rideau est tombé sur l'Euro 2016, c'est-à-dire le championnat européen de football masculin organisé par la puissante Union des associations européennes de football (UEFA de son acronyme anglo-saxon). Malgré la défaite en finale de l'équipe de France, la fête a été belle : aucun incident n'a été à déplorer, l'alcool et l'argent auront coulé à flot respectivement pour les consommateurs/contribuables et les organisateurs.

 Orientation Est : souvenir tagué de l'Euro 2016 à proximité du Stade de France, le samedi 16 juillet 2016.

Le football est un sport populaire, qui transporte les foules depuis le début du XXe siècle. Cependant, depuis une trentaine d'années, ce sport est aussi devenu une industrie financière très profitable pour de nombreux acteurs (hommes politiques, hommes d'affaires, mafieux et escrocs, "bénévoles" sportifs...). Pour ma part, j'ai toujours été frappé par la lune de miel qu'entretiennent nos hommes politiques avec ce sport, sachant que cela n'a pas toujours été le cas, du moins jusqu'à ce que des masses colossales d'argent commencent à affluer à partir des années 1980. Une longue liste de scandales émaillent depuis le monde du football. Sans remonter très loin, citons pêle-mêle les affaires de corruption au plus haut niveau des instances du football international et européen qui ont fait les délices de la presse pendant des semaines (mieux qu'une série télévisée : argent, pouvoir, sexe), la "mauvaise gestion" des "achats" de joueurs par l'Olympique de Marseille (le Canard Enchaîné s'est bien amusé ces dernières semaines), qui a largement profité au milieu..., les dettes de la ville du Mans contractées pour satisfaire les besoins d'un club sportif, mais liquidé depuis..., comportements amoraux de joueurs, à qui tout est pardonné d'ailleurs, puisque dans des pays occidentaux convertis au culte de l'argent roi, les sportifs et les artistes millionnaires et starisés ont rang de demi-Dieu.

Voilà pour le contexte, revenons à Saint-Denis, où s'est tenu 7 matchs au Stade de France, plus grande enceinte sportive du pays, dont les deux plus importants : celui d'ouverture et la finale. Contrairement à d'autres villes qui ont décidé de concourir ou pas pour accueillir des matchs de l'Euro 2016 dans le stade dont elles sont le plus souvent propriétaires (Strasbourg et Nantes n'ont finalement pas déposé de dossier devant les coûts trop importants), notre ville ne pouvait pas faire ce choix, puisque le Stade de France est propriété de l'Etat, qui en a confié la gestion au Consortium du Stade de France. Par contre, plutôt que de se contenter de toucher les dividendes liés à la présence des supporters (consommation, hôtel), nos élus municipaux et communautaires ont décidé d'avoir leur Fan-Zone.

Ce choix doit nous interpeller, car il a un coût financier. Le coût de la fan zone de Paris, située sur le Champs de Mars au pied de la Tour Eiffel, s'élève entre 13 et 16 millions d'euros, d'après les éléments parus dans la presse. La moitié de cette somme devrait d'ailleurs être pris en charge par des partenaires et autres sponsors. Il faut savoir qu'en France, les élus locaux minimisent systématiquement ce genre de coûts pour pouvoir les voter. On peut donc largement rajouter quelques millions supplémentaires, comme finira très certainement par le révéler dans quelques années un rapport de la Cour des Comptes... En outre, il s'agit du coût matériel d'installation, qui ne comprend pas les cachets des artistes, le coût de la sécurité (essentiellement assuré par l'Etat), celui de la communication et du nettoyage, etc.

A Saint-Denis, aucun chiffre n'a filtré. Mais je dirai que notre Fan Zone n'a pas pu coûter moins de 3 millions d'euros, montant qui sera probablement davantage pris en charge par les collectivités territoriales que par des sponsors. Le parc de la Légion d'Honneur est notre atout vert où j'aime me promener, mais aux yeux des sponsors il n'a pas le même attrait que la Tour Eiffel. Si notre Fan zone pouvait contenir 10 000 personnes, contre 92 000 à celle de Paris, il ne faut pas diviser les coûts par neuf, car il est des coûts incompressibles et forfaitaires pour ce genre d'installation.

Par ailleurs, pour évaluer l'ensemble des dépenses engagées par nos élus, il faudra rajouter ces autres dépenses que j'évoquais pour Paris. En guise d'amuse-gueule, voilà le genre d'installation que nos impôts ont payé pour l'Euro 2016. Avec l'électricité et le démontage, il y en aura pour 100 000 euros, dont 60 000 pour Plaine Commune. J'étais sidéré de tomber hier sur cette installation.

Orientation Sud-Est : panneau de Plaine Commune relatif aux lettres lumineuses destinées à améliorer l'accessibilité des abords du Stade de France

Orientation Nord-Est : vue de l'installation, partiellement fonctionnelle le samedi 16 juillet 2016.

Face à des dépenses qui totalisent certainement plusieurs millions, l'UEFA versera 2 millions d'euros à chaque ville organisatrice afin d'améliorer les infrastructures sportives (de football en sous-entendu). Dans un article du Parisien du 13 avril 2016, nous apprenons que ce financement a permis de rénover la pelouse du Stade Auguste Delaune pour un montant d'un million d'euros. Moralité, il reste encore un million d'euros à dépenser dans les stades de foot de notre ville. Ce serait bien que les Dionysiens et Dionysiennes soient tenus au courant de l'affectation effective de ces financements... 

Si l'équation financière n'est pas favorable aux citoyens/contribuables de Saint-Denis, qu'en est-il de la participation des Dionysiens et Dionysiennes ?

Dominique SANCHEZ, le Directeur de la rédaction du Journal de Saint-Denis, hebdomadaire communal financé par nos impôts locaux, explique dans un article tout en nuance daté du 12 juillet que les habitants de notre ville ont plutôt profité de l'évènement. Rappelons que la Fan zone de Saint-Denis a été bâtie sur un slogan : "Personne sur le banc de touche", comme l'illustre le logo et la documentation

Pour ma part, je n'ai pu que constater que mes voisins et les habitants du quartier Porte de Paris que j'ai interrogé ont suivi les matchs à leur télé et légèrement profité de la Fan zone, plus particulièrement pour ceux qui avaient des enfants. Par ailleurs, les quelques Dionysiens que je connais et qui sont allés aux matchs sont ceux ayant bénéficié de billets gratuits remis par les collectivités territoriales...

Enfin, la participation active de nos collectivités territoriales à l'Euro 2016, via la Fan zone, aura eu le mérite de témoigner de leur capacité à participer à l'organisation de grands évènements. Il s'agit d'ailleurs du premier point mis en avant dans la documentation dont je donne le lien précédemment. A travers un évènement sportif rayonnant au-delà du continent européen, nos élus ont vu  l'opportunité de montrer (ou développer) un savoir-faire, qui pourra être mis à profit pour l'organisation d'autres évènements. Les Jeux Olympiques en 2024 par exemple. De ce point de vue là, et uniquement là-dessus, on peut dire que la Fan zone aura prouvé son intérêt.

Pour conclure ce billet, je vous livre deux questions :
1. Cela valait-il de dépenser autant d'argent, qui aurait pu être investi dans des projets répondant davantage aux besoins des habitants ?
2. Nos grands élus de Gauche, que sont Patrick BRAOUEZEC, Président de Plaine Commune, et Mathieu HAONTIN, député et Vice-Président du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis, qui s'intéressent beaucoup au football (le premier comme Président de la Fondaction du football et le second comme membre actif du Parti Socialiste qui déploie des efforts considérables pour créer un club professionnel de niveau Ligue 1 en Seine-Saint-Denis via le Red Star) ne risquent-ils pas de perdre leur âme d'hommes de gauche dans le marigot du foot business ?


dimanche 10 juillet 2016

La devinette dionysienne de juillet 2016 - le "Karambolage Dionysien"

Soirée de finale de l'Euro 2016 au Stade de France et devinette dionysienne, quel rapport ?

Vous le trouverez en visionnant la devinette de l'émission Karambolage d'ARTE du 12 juin 2016 : http://sites.arte.tv/karambolage/fr/la-devinette-396-karambolage

Un grand merci à leur équipe.  

samedi 2 juillet 2016

Activités pour les enfants à Saint-Denis : apprentissage de la musique

Il y a quelques années en arrière, je partageais avec vous le résultat de mes recherches sur le sport à Saint-Denis pour les enfants de moins de 6 ans.

Aujourd'hui, c'est de musique dont je vais vous parler. Apprendre à jouer d'un instrument constitue un véritable bénéfice pour un enfant : apprentissage de la rigueur et amélioration de la concentration, épanouissement culturel... Il n'est donc pas étonnant que nous soyons nombreux à vouloir inscrire nos enfants au Conservatoire de notre commune, établissement vers lequel nous nous tournons immédiatement pour ce type d'apprentissage. Cependant, les places au Conservatoire municipal de Saint-Denis sont très limitées, ce qui ne permet pas à un grand nombre de jeunes Dionysiennes et Dionysiens de recevoir une éducation musicale et instrumentale.

Pour pallier à cette déficience, il est possible de faire appel à des professeurs particuliers ou à des associations. Notre ville a la chance d'abriter l'une de ces structures : l'association Croq'Musique, situé au 7 boulevard Félix Faure. Celle-ci propose l'apprentissage de plusieurs instruments parmi les plus demandés : piano, guitare, basse, contrebasse, batterie et saxophone. N'espérez cependant pas pouvoir y apprendre à jouer d'instruments plus "rares", comme le basson ou le cor... Par ailleurs, un éveil musical aux enfants de 3 à 6 ans est également proposé, de même que de la comédie musicale pour des enfants scolarisés au primaire.

En conséquence, si vous n'avez pas de place au Conservatoire, l'association Croq'Musique peut, peut-être, répondre à votre souhait et à celui de votre enfant. Vous trouverez sur leur blog tous les renseignements pour prendre contact.

vendredi 1 juillet 2016

Arrivée du siège du Conseil régional d'Ile-de-France en Seine-Saint-Denis : le choix de Saint-Ouen

Il y a quelques semaines, la Présidente du Conseil régional d'Ile-de-France, Valérie PECRESSE, annonçait la short-list, c'est-à-dire la liste restreinte, des sites encore en lice pour accueillir le siège de la région Ile-de-France. Le déménagement de Paris vers la banlieue du siège de la région était un engagement pris par Valérie PECRESSE durant sa campagne électorale, sachant qu'elle avait déclaré son intérêt son pour la Seine-Saint-Denis.

L'annonce du choix du site a eu lieu ce matin : le site de Saint-Ouen l'emporte. Comme je vous l'avais indiqué dans mon billet précédent, ce choix est parfaitement logique, même si cela signifie que le siège du pouvoir régional ne sera pas localisé dans la cité des rois de France. La desserte du futur siège, situé dans le périmètre des Docks de Saint-Ouen, ce grand projet urbain en cours de réalisation le long de la Seine et articulé autour d'un parc de 12 hectares, a été un argument décisif pour le retenir sur les autres. En effet, il sera desservi par la ligne 13 et la ligne 14 à partir de 2019.

Pour les Séquano-Dionysiens en général et les Dionysiens en particulier, cette implantation est une bonne nouvelle, dans la mesure où elle représente une opportunité pour améliorer la ligne 13.