mardi 25 mars 2014

Elections municipales 2014 à Saint-Denis : notre maire sera Mathieu HANOTIN

Le 15 décembre dernier, je publiais un billet intitulé "Elections municipales 2014 à Saint-Denis : pourquoi le tandem Patrick BRAOUEZEC/Didier PAILLARD va perdre et Mathieu HANOTIN va gagner".

Il y a donc plus de 3 mois, mes analyses prévoyaient l'absence de la Droite au 2ème tour des élections des élections, le ralliement de Georges SALI à Didier PAILLARD, le duel entre le 2ème tour des listes conduites par Didier PAILLARD et Mathieu HANOTIN et enfin la victoire de Mathieu HANOTIN le 30 mars 2014.

Toutes ces analyses se sont révélées justes et, à l'aune des résultats du 1er tour des élections municipales à Saint-Denis, je vous reconfirme que Mathieu HANOTIN sera bien victorieux dimanche soir.

Pourquoi ?

# Comme je l'avais également analysé la dynamique électorale est très favorable à Mathieu HANOTIN. En effet, entre les élections municipales de 2008 et 2014, le corps électoral est passé de 38 227 inscrits à 43 200, soit une hausse de 13 %. Or, malgré un corps électoral plus important, la liste conduite par Didier PAILLARD échoue à susciter plus d'adhésion en 2014 qu'en 2008. Qu'on en juge : 6 757 votants en 2008 et 6 868 en 2014 (+ 1,6 %). A l'inverse, le nombre d'électeurs ayant adhéré au projet de la liste conduite par Mathieu HANOTIN est colossale : + 61,4 % (5 858 électeurs en 2014 contre 3 630 en 2008).

Si l'on exclut la situation particulière de Bagnolet, où Marc EVERBECQ est en concurrence avec le Front de Gauche, Didier PAILLARD réalise après Catherine ROUILLON (maire de Saint-Ouen) le deuxième moins bon score d'un maire communiste de Seine-Saint-Denis. Un échec patent !

Le contrôle de Saint-Denis s'affaiblit, ainsi que la représentation par Didier PAILLARD des classes populaires. Le maire PCF de Saint-Denis suscite l'enthousiasme des bobos artistes résident ou pas de Saint-Denis, comme en témoigne le papier glacé de 12 pages glissés dans les boîtes aux lettres qui présentaient 100 artistes le soutenant, mais pas celui des ouvriers et employés habitant sa ville. Avec 6 868 votants, pour une population de 108 907 en 2012, la reconnaissance que lui accorde les classes populaires qu'il prétend représenter est très faible.

# L'échec de la triangulaire et la modestie de l'écart avec Mathieu HANOTIN consacrent la fin du scénario espéré par Didier PAILLARD et Patrick BRAOUEZEC pour obliger la liste socialiste à fusionner. 

Didier PAILLARD et ses amis avaient un cauchemard : un duel avec Mathieu HANOTIN tranché par les électeurs de gauche le 30 mars 2014. Malgré tous leurs efforts pour que ce scénario catastrophe n'arrive pas, ils ne seront pas parvenus à l'empêcher.

La triangulaire avait un objectif : brandir la menace de la Droite et s'autoproclamer comme la vraie gauche pour disqualifier le maintien de Mathieu HANOTIN. Nous savons comment Didier PAILLARD et ses partisans adorent se qualifier eux-mêmes de "vraie gauche". Aussi, c'est la raison pour laquelle ils voulaient que Houari GUERMAT passe au 2ème tour et obtiennent 10 %. Le "sondage" de Pollingvox, qui oubliait opportunément la présence de la liste FRANCINA/NICOL, s'inscrivait dans ce discours brandissant la menace de la Droite, qui, ne l'oublions pas, est ravalée au rang de fascistes pour la municipalité sortante. A défaut de Didier LABAUNE et du FN, il y avait Houari GUERMAT et l'UMP.

Ce "sondage" dévoilait d'ailleurs la deuxième intention stratégique : obtenir un écart important entre les listes de Didier PAILLARD et de Mathieu HANOTIN. Le score respectif de ces deux listes devait être aux antipodes : modeste pour celle de Mathieu HANOTIN et importante pour celle de Didier PAILLARD. Mais voilà, il n'est que de 5,9 points. L'objectif était de convaincre les instances nationales du Parti Socialiste que Mathieu HANOTIN devait fusionner avec la liste de Didier PAILLARD, considérant la situation locale et celle au plan national que les stratèges des états-majors voyaient arriver très défavorablement pour le Parti Socialiste.

Pour ces deux raisons, dans la dernière ligne droite, le discours de Didier PAILLARD et de ses amis a évolué. Pour obtenir un maximum de votants, ils n'ont pas hésité à qualifier de Droite la liste de Georges SALI (contrairement à la représentation donnée pendant de longs mois dans le JSD), comme en témoigne le billet de Christophe GIRARD du 20 mars, afin de "creuser l'écart" à "J-1" des élections pour reprendre l'intitulé d'un billet du blog de Michel RIBAY et Virginie LE TORREC, autres maires-adjoints de Didier PAILLARD.

Didier PAILLARD et ses colistiers voulaient que l'élection s'arrête le 23 mars au soir et dénier aux électeurs la possibilité de faire librement un choix. En s'étant préparé à un deuxième tour avec Houari GUERMAT, ils ont négligé la mobilisation de leur propre électorat pour le 30 mars et remobilisé les Dionysiens qui ne souhaitent pas les voir continuer à diriger Saint-Denis. J'en ai eu la preuve avec plusieurs de leurs électeurs convaincus que Didier PAILLARD avait été réélu et en proie au doute. Si l'on rajoute les frictions internes avec l'éviction de plusieurs personnes de leur liste pour accueillir les colistiers de Georges SALI, une erreur de débutant a été commise en misant tout sur le premier tour. Dider PAILLARD est échec et mat.

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