samedi 2 février 2013

Le double discours de Patrick BRAOUEZEC

Un grand merci à Leïla, pour m'avoir signaler la prestation de Patrick BRAOUEZEC à l'émission "Le Débat" de Public Sénat du week-end dernier. Je vous invite à regarder l'émission sur le lien suivant, ou alors directement sur votre poste de télé, puisqu'elle est rediffusée aujourd'hui à 16h05 (dans 20 minutes, désolé) et demain à 9h55 sur la chaîne Public Sénat.

Notre ex-député donne ici tout son sens au dicton "Faites ce que je dis, pas ce que je fais". 

Quelques exemples de son discours télévisuel démentit par la politique urbaine menée dans notre ville : 

26 minutes et 54 secondes, Patrick BROUAEZEC parle du Contrat de Développement Territorial qu'il a négocié avec l'Etat : "...on voit les conséquences quand on n'a pas pensé les transports avec le développement de la ville. Or, la ville aujourd'hui, elle se développe, on a besoin effectivement de transports, et de transports en commun, avec les réserves qu'évoquaient Marc tout à l'heure [NDA : l'un des invités, urbaniste, du débat], c'est-à-dire que, par exemple, nous, sur Plaine Commune, on travaille sur une Charte entreprise territoire pour faire en sorte que les entreprises s'impliquent dans le territoire et recrute localement, c'est-à-dire qu'on limite le pendulaire quotidien, le matin et le soir, entre lieu d'habitation et lieu de travail"

Amusant ce discours, il va falloir qu'il nous explique pourquoi les entreprises qui viennent s'installer dans le sud de notre ville, à la Petite Défense, n'embauchent pas les Dionysiens, hormis les entreprises du BTP qui ont construit les bureaux. Il faudra aussi qu'il nous explique pourquoi il a négocié avec l'Etat de construire des centaines de milliers de mètres carrés de bureaux et des milliers de logements autour de la ligne 13, ainsi que de créer une nouvelle station sur cette même ligne 13 entre Porte de Paris et Carrefour Pleyel pour desservir ces nouveaux quartiers. Il faudra aussi qu'il nous explique pourquoi il ne veut pas créer d'espaces verts dans le cadre de tous ces projets immobiliers.
A cet égard, une anecdote révélatrice des compromissions de Patrick BRAOUEZEC et de ses lieutenants. Lors des dernières réunions du Comité consultatif de la Porte de Paris, Michel RIBAY et Christophe GIRARD, maire-adjoints (ou créatures politiques si vous préférez !) ont tenté (mais ont échoué) de nous faire adopter un projet d'avis sur le Grand Paris qui prévoyait cette nouvelle station sur la ligne 13 et où il n'était pas fait mention d'espaces verts, mais d'espaces de respiration. Avec Thierry RUYER, qui défend le bassin de la Maltournée sur lequel nos chers élus veulent créer 20 000 m² de bureaux, nous avons été les seuls à souligner cette capitulation en faveur des bétonneurs que nos élus, prétendûment gauche de gauche, voulaient faire passer.

41 minutes et 30 secondes : "Le problème qu'on a aujourd'hui, c'est comment on répond aux besoins de nos populations ? Comment on peut inventer une gouvernance qui, non seulement fait rêver, parce que moi je suis...  L'histoire du Stade de France m'a amené que le rêve, c'est quelque chose d'important. Et y compris pour des gens qui vivent des situations personnelles difficiles. Donc, le rêve c'est important. Mais aussi, comment on change la vie des gens au quotidien." 

Répondre aux besoins des populations ? Chiche ! Cette pensée fulgurante du maître de Plaine Commune ne dépasse pas le cadre étroit de sa publicité personnelle, via en l'occurence le petit écran, car, en pratique, il pense et densifie le territoire dionysien en faveur de la mondialisation financière et non au profit des habitants, comme son grand copain l'architecte et l'urbaniste Antoine GRUMBACH. Celui-ci (16 minutes) se rend compte un moment (encore une fulgurance de ceux qui se vivent comme des maîtres) qu'à parler de la métropole, c'est-à-dire de la mondialisation financière, il ne parle pas des gueux qui vivent dans les territoires où il sévit. Il est donc contraint de rétropédaler pour dire que les problèmes de la vie quotidienne des gens c'est important. 10 secondes pour penser aux gens qui vivent sur un territoire défavorisé, quel courage de la part d'Antoine GRUMBACH, et 3 minutes à discourir sur la mondialisation.

Enfin, noter à 41 minutes 24 secondes, que Patrick BRAOUEZEC, en réponse à une question du journaliste Benoît DUQUESNE qui souligne les problèmes liés aux rivalités politiques, dans un superbe exercice d' "abnégation politique", déclare qu'il est prêt à s'effacer politiquement...

En résumé, pour les Dionysiens engagés à gauche qui connaissent la vraie nature du pouvoir politique exercé par Patrick BRAOUEZEC à Saint-Denis, il y a vraiment de quoi être consterné, bien que les propos et l'attitude du maître de Plaine Commune ne soient pas surprenantes.

PS : je me répète, car je l'ai déjà dit dans un précédent billet, mais Patrick BRAOUEZEC déteste Philippe DALLIER, le sénateur UMP qui lui fait face dans ce débat. Celui-ci ayant déposé un amendement pour empêcher la création de Communauté Urbaine disposant des pouvoirs régionaux et départementaux dans les départements du 92, du 93 et 94 de la région Ile-de-France.

Aucun commentaire: