Pour nos hommes politiques locaux, la rentrée politique, qui a pour objectif non l'obtention d'un diplôme, mais la conquête d'un poste d'élu, en l'occurrence la place de député de la deuxième circonscription de Seine-Saint-Denis, a déjà eu lieu il y a quelques temps. Cette circonscription regroupe les communes de Pierrefitte-sur-Seine, de Saint-Denis et de Villetaneuse. Elle a été conquise sur le Parti Communiste Français (PCF) par le Parti Socialiste (PS) au moment de la vague de 2012, le PCF perdant alors deux des quatre députés qu'il avait encore sur le département de Seine-Saint-Denis.
Investi par le PCF, au grand dam de Patrick BRAOUEZEC, Stéphane PEU, maire-adjoint à l'urbanisme de la commune de Saint-Denis et vice-Président de la Communauté Plaine Commune, a annoncé au début de l'été qu'il était candidat aux législatives de juin 2017. Mathieu HANOTIN, actuel député socialiste de la circonscription, s'est lancé indirectement dans la campagne législative à travers sa prise de position en faveur de Benoît HAMON et en s'engageant dans les combats internes au PS, où chaque apparatchik s'efforce de se positionner dans la recomposition qui ne manquera pas d'avoir lieu après la débandade attendue aux élections présidentielles puis législatives de 2017.
Dans ces conditions, une fois que chacun aura gravement annoncé que "la Droite et l'Extrême-Droite sont mes seuls ennemis", tout en sachant que les scores obtenus lors des précédentes élections démontrent que la Droite et l'Extrême-Droite ne sont pas en mesure de l'emporter dans notre circonscription, les électeurs devront in fine départager ces deux hommes politiques.
Pouvons-nous penser qu'ils constitueraient d'ailleurs un rempart contre la Droite au Gouvernement ou l'Extrême-Droite ? Si l'on en juge simplement par le travail de la majorité socialiste actuelle qui favorise le néolibéralisme économique, il y a de quoi en douter sérieusement... En réalité, pour tous les électeurs de la circonscription, la vraie ligne de démarcation entre ces deux candidats sera de savoir s'ils incarnent le renouveau de notre bonne ville de Saint-Denis et des communes alentours constituant le territoire de Plaine Commune, qui doivent relever les mêmes défis, affronter la même stigmatisation.
Comme je l'indique dans le titre de ce billet, l'enjeu pour les électeurs sera de cerner si Stéphane PEU gèrera la ville de Saint-Denis, après son élection (car à ce moment-là, il succèdera à Didier PAILLARD et s'imposera à Patrick BRAOUEZEC), sur le modèle d'autres maires PCF de Petite Couronne, en particulier Malakoff ou Bagneux.
Inversement, les électeurs devront arriver à saisir si Mathieu HANOTIN, une fois réélu député, travaillera à élaborer et présenter un projet de gestion municipale semblable à celui de Bertrand KERN à Pantin, ce qu'on a pas vu jusqu'à présent... Dans les deux cas, l'électeur devra se méfier de ce qui relève de la com.
Dans ce combat, des renversements d’alliance ne
sont pas à exclure.
Tout d’abord, parce qu’à l’échelle locale, Patrick BRAOUEZEC, qui a dû accepter à contre-cœur l'investiture par le PCF de Stéphane PEU, pourrait discrètement appuyer la candidature de Mathieu HANOTIN, dont il avait favorisé l’implantation lors des élections cantonales de 2008 au détriment d’un communiste orthodoxe. La réélection du député socialiste actuel écarterait la menace d'une perte de contrôle de Plaine Commune et de la ville de Saint-Denis, Stéphane PEU étant en effet un successeur non désiré. Pour Mathieu HANOTIN, la perte du siège de député serait un grave revers pour son implantation locale et de mauvaise augure pour la conquête de la ville lors des élections municipales de 2020. Il pourrait regretter de ne pas avoir fait invalider les résultats des élections municipales de 2014...
Ensuite, parce qu’au niveau national, il n’y a pas de risque que la circonscription bascule à Droite et que la débande prévue à Gauche aux législatives 2017 attire les convoitises sur les rares circonscriptions qui resteront à Gauche. Les stratèges des partis de Gauche ont d’ores et déjà repéré les circonscriptions qu'ils peuvent espérer conserver en juin 2017 et la nôtre est bien positionnée sur les cartes. Le Parti Socialiste souhaitera donc la garder à tout prix, tandis que le PCF cherchera à la reconquérir. Ajoutons que la "famine" attendue par les professionnels de la politique à Gauche étant d'une gravité exceptionnelle (nombreux élus, collaborateurs d'élus et autres affidés au chômage), les partis de Gauche ne se feront donc pas de cadeaux, ni au premier ni au deuxième tour.
Enfin, parce qu’une élection reste une histoire d’ambition, et qu’en se positionnant comme Directeur de campagne de Benoît HAMON, Mathieu HANOTIN nous rappelle l’importance de sa carrière au sein du parti. Jeune (moins de 40 ans), et réélu député, il peut espérer monter dans la hiérarchie d’un parti affaibli et obtenir un maroquin ministériel au retour de la Gauche au pouvoir (elle reviendra aux affaires dans 5, 10, 15 ou 20 ans, car c’est un balancier). Il en a d’ailleurs d’autant plus besoin que l’échec de Claude BARTOLONE aux élections régionales a affaibli la position de ce dernier au sein du Parti Socialiste. De la même manière, Stéphane PEU peut espérer, en cas de victoire, devenir une étoile montante d'un Parti dont il est resté à l'écart des postes centraux.
Pour conclure, à ce jour, deux personnes se sont déclarées candidates aux élections législatives de juin 2017 : Stéphane PEU et Didier LABAUNE, classé pour sa part à l'Extrême-Droite. Mathieu HANOTIN n'a pas officiellement fait acte de candidature, mais comme je l'ai indiqué précédemment, celle-ci est contenue dans les jeux de pouvoirs internes au PS. Enfin, j'étudie ma candidature à ces élections, fort de mon expérience aux élections municipales de 2014 et régionales de 2015 et de mon militantisme citoyen et associatif.
Tout d’abord, parce qu’à l’échelle locale, Patrick BRAOUEZEC, qui a dû accepter à contre-cœur l'investiture par le PCF de Stéphane PEU, pourrait discrètement appuyer la candidature de Mathieu HANOTIN, dont il avait favorisé l’implantation lors des élections cantonales de 2008 au détriment d’un communiste orthodoxe. La réélection du député socialiste actuel écarterait la menace d'une perte de contrôle de Plaine Commune et de la ville de Saint-Denis, Stéphane PEU étant en effet un successeur non désiré. Pour Mathieu HANOTIN, la perte du siège de député serait un grave revers pour son implantation locale et de mauvaise augure pour la conquête de la ville lors des élections municipales de 2020. Il pourrait regretter de ne pas avoir fait invalider les résultats des élections municipales de 2014...
Ensuite, parce qu’au niveau national, il n’y a pas de risque que la circonscription bascule à Droite et que la débande prévue à Gauche aux législatives 2017 attire les convoitises sur les rares circonscriptions qui resteront à Gauche. Les stratèges des partis de Gauche ont d’ores et déjà repéré les circonscriptions qu'ils peuvent espérer conserver en juin 2017 et la nôtre est bien positionnée sur les cartes. Le Parti Socialiste souhaitera donc la garder à tout prix, tandis que le PCF cherchera à la reconquérir. Ajoutons que la "famine" attendue par les professionnels de la politique à Gauche étant d'une gravité exceptionnelle (nombreux élus, collaborateurs d'élus et autres affidés au chômage), les partis de Gauche ne se feront donc pas de cadeaux, ni au premier ni au deuxième tour.
Enfin, parce qu’une élection reste une histoire d’ambition, et qu’en se positionnant comme Directeur de campagne de Benoît HAMON, Mathieu HANOTIN nous rappelle l’importance de sa carrière au sein du parti. Jeune (moins de 40 ans), et réélu député, il peut espérer monter dans la hiérarchie d’un parti affaibli et obtenir un maroquin ministériel au retour de la Gauche au pouvoir (elle reviendra aux affaires dans 5, 10, 15 ou 20 ans, car c’est un balancier). Il en a d’ailleurs d’autant plus besoin que l’échec de Claude BARTOLONE aux élections régionales a affaibli la position de ce dernier au sein du Parti Socialiste. De la même manière, Stéphane PEU peut espérer, en cas de victoire, devenir une étoile montante d'un Parti dont il est resté à l'écart des postes centraux.
Pour conclure, à ce jour, deux personnes se sont déclarées candidates aux élections législatives de juin 2017 : Stéphane PEU et Didier LABAUNE, classé pour sa part à l'Extrême-Droite. Mathieu HANOTIN n'a pas officiellement fait acte de candidature, mais comme je l'ai indiqué précédemment, celle-ci est contenue dans les jeux de pouvoirs internes au PS. Enfin, j'étudie ma candidature à ces élections, fort de mon expérience aux élections municipales de 2014 et régionales de 2015 et de mon militantisme citoyen et associatif.
1 commentaire:
Hanotin ne sera pas forcément investi par le PS. Il fait partie des frondeurs et le PS de Cambadélis qui n'aura aucune chance aux présidentielles pourra se payer le luxe de faire tomber les têtes des différents sortants qui ont pourri la vie du parti pendant 5 ans.
Je pense qu'il sera quoi qu'il en soit candidat, même sous le nom d'un parti de dissidence, en tant que sortant et riche de sa petite notoriété. Par ailleurs, tu as raison, la droite et l'extrême-droite n'ont aucune chance à Saint-Denis.
Je pense que S.Peu qui est un vrai communicant contrairement à ses "amis" du parti, pourrait tirer son épingle du jeu. Je le vois favori. Cependant il est certainement assez méconnu sur Villetaneuse et Pierrefitte.
Dans tous les cas, ce siège sera un siège d'opposition dans la future assemblée. L'enjeu local est donc très limité. Les députés ont localement un rôle restreint, il devient quasi nul lorsqu'ils sont dans l'opposition.
Quant à toi, je t'encourage dans cette élection. Veille cependant à la bannière; FLUO ça n'existe pas, ou si peu.
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