Vous l'avez peut-être vu le jeudi 16 avril, le magazine Complément d'enquête, diffusé sur France 2 après l'émission Envoyé Spécial, a interrogé des directeurs d'écoles dionysiennes, ainsi que des parents d'élèves et un maire-adjoint (M. PROULT). Pour ma part, j'ai pu la visualiser peu après sur Pluzz (le service de télévision différé de France Télévisions). L'émission mettait en évidence les ratés du service public dans un certain nombre de nos régions et à différents niveaux : l'école à Saint-Denis, le service public de la téléphonie en Lozère et dans le Gard, la désertification des territoires situés aux marges des grandes métropoles avec l'exemple de Joigny dans l'Yonne.
Vous pouvez consulter l'émission sur YouTube : https://www.youtube.com/watch?v=trGgYgni1UA. La partie consacrée aux écoles de Saint-Denis est visible entre 24'34'' et 46'35''. J'invite chacun à visionner cette émission.
Pour ma part, je souhaite vous livrer quelques éléments de réflexion sur la situation de nos écoles.
Un constat s'impose. La jeunesse de notre ville oblige la municipalité actuelle, mais également celle qui suivra en 2020 et après, à entretenir et à construire toujours plus d'établissements scolaires (écoles maternelles et élémentaires). Avec plus de 200 000 habitants, le 18e arrondissement de Paris compte 67 écoles primaires, maternelles et mixtes (décompte fait sur le site du Rectorat de Paris). Avec 100 000 habitants de moins, Saint-Denis dispose pour sa part de 62 écoles (décompte sur le site de la ville).
Cette différence, qui témoigne que les évolutions démographiques en Île-de-France sont très différentes d'une ville à l'autre, d'un département à l'autre, rappelle également que l'enjeu de la réussite scolaire est une question plus aiguë ici à Saint-Denis pour nos populations et que l'impact financier des obligations dévolues à la municipalité est nettement supérieur à celui d'autres communes, ce qui impose des arbitrages dans les investissements, sources de retard dans la construction des écoles. C'est pour cela que les préfabriqués ont la déplorable tendance à durer.
Autre constat, les enseignantes et les enseignants réalisent un travail extraordinaire dans nos communes. On ne soulignera jamais assez la qualité du travail des professeurs des écoles en primaire et maternel et des professeurs certifiés et agrégés dans le secondaire. On ne rend pas suffisamment hommage à ces fonctionnaires, payés 1 500 euros lorsqu'ils démarrent leur carrière. Pour ma part, je connais les difficultés qu'ils rencontrent et le travail qu'ils doivent fournir dans la salle de classe et en dehors (ma femme a enseigné plus de 10 ans en établissements classés ZEP ou Ambition Réussite), quand nombre d'imbéciles de Gauche et de Droite (même combat en matière d'éducation, avez-vous remarqués ?) les dénigrent.
En Seine-Saint-Denis, les enseignants nommés sortent juste de formation et doivent faire face à des situations difficiles auxquelles l'Education Nationale prépare très mal. A titre d'exemple, lorsque mon fils était à l'école maternelle les Gueldres en Grande Section, l'institutrice nommée en début d'année, une jeune femme très bien de Gennevilliers, n'est pas revenue en janvier, littéralement épuisée. Certains élèves ne savent pas rester assis et ne s'expriment qu'en donnant des coups. C'est une triste réalité qui renvoie aux difficultés d'un grand nombre de nos concitoyens. Pendant un mois, il n'y a pas eu de cours, à l'exception d'une journée où le Rectorat envoya un titulaire en arrêt maladie, qui disparut dès le lendemain. Finalement, un enseignant contractuel prit la suite et réussit à faire face bon gré mal gré jusqu'à la fin de l'année.
Pour leur dévouement et leur travail, ils sont donc assurés de mon soutien, à la fois comme citoyen et, peut-être à l'avenir, comme magistrat des Dionysiens.
Enfin, chacun doit se rappeler que la réussite des enfants Dionysiens passe par la maîtrise de la langue française. Les défaillances dans l'apprentissage du Français forment la matrice des échecs scolaires ultérieurs. Lorsque j'étais candidat aux municipales, j'avais proposé, sans être entendu, de mettre une ATSEM (Agent Territorial Spécialisé d'École Maternelle) par classe de maternelle. Avec l'enseignant titulaire, nos bambins auraient bénéficié de deux adultes à leurs côtés.
Une telle mesure présente deux avantages. Plus d'adultes aux côtés d'enfants, dont certains sont en grande difficulté, revient à leur donner une meilleure chance de démarrer dans la vie. Pour les jeunes enseignants, être épaulés concrètement pendant la classe est la meilleure aide que l'on puisse leur apporter pour les inciter à s'investir ici.
PS : toujours se relire, afin de corriger quelques fautes grossières...
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