dimanche 25 septembre 2011

A Saint-Denis : la municipalité gauche de gauche dispose d'un lieu pouvant accueillir les Roms

La lecture de l'article intitulé "Nouvelle adresse pour les Roms du passage Dupont" et publié dans le JSD n°882 du 7-13 septembre 2011 est une nouvelle fois révélatrice du peu de cas que nos élus font des Roms, si ce n'est dans l'instrumentalisation de leur souffrance.

En juin dernier, je vous révélais les véritables raisons qui avaient présidé à la destruction du camp du Hanul : les appétits des spéculateurs immobiliers alimentés par nos élus. En août, je vous dévoilais l'instrumentalisation politique de la détresse des Roms orchestrée par une municipalité gauche de gauche contre... la gauche.

Aujourd'hui, je voudrais vous faire part d'un site qui pourrait les accueillir afin de mettre fin à cette errance.

Les Roms ont été installés le long de l'avenue de la République, près du Fort de la Briche, où sont stationnés les pompiers de Paris qui interviennent dans notre ville.

Après avoir laissé ces malheureux démunis de tout se débrouiller seuls, y compris à travers des actes répréhensibles qui ont provoqué l'exaspération des riverains, y compris de gauche (mais c'était le but de nos élus qui, seuls, décernent les brevets de gauche), nous apprenons que "la Ville de Saint-Denis n'est pas prête à renier ses engagements". On se demande bien lesquels ?

Nos élus considèrent donc qu'ils honorent leurs engagements en chassant les Roms de La Plaine et en les installant sur un terrain potentiellement dangereux.

En effet, une station d'alimentation électrique du réseau ferroviaire avec une ligne à haute tension jouxte le terrain. Il faut donc comprendre que des enfants jouent à quelques mètres de champs électromagnétiques très puissants, alors même que la corrélation entre les rayonnements et l'augmentation des cas de leucémies chez des enfants a été mise en évidence dans une étude publiée en 2005 au Royaume-Uni par le Groupe de recherche sur le cancer infantile de l'Université d'Oxford. L'article du JSD nous apprend que "48 enfants d'âge scolaire, dont 33 en primaire" sont présents ; j'ai envie de rajouter : combien de femmes enceintes ?

Un peu partout en France, des citoyens et des associations s'engagent contre les projets de ligne à haute tension ou contre les lignes existantes en raison de leurs effets sur les hommes (maux de tête, fatigue, cancer...) et les animaux (nombre d'éleveurs constatent empiriquement des taux de mortalité anormalement élevés et des problèmes divers : baisse de la traite pour des laitières, stress...).

Ici, à Saint-Denis, où la municipalité est pourtant composée d'élus qui se disent gauche de gauche, les Roms n'ont pas droit à tant de sollicitudes. J'entends déjà ces élus nous lancer avec cynisme qu'il n'y a pas de règles interdisant de vivre sous des lignes à haute tension : comprenez c'est la faute du Gouvernement. C'est commode, car s'ils étaient réellement porteurs d'une quelconque alternative sociale et écologique en tant qu'élus plus à gauche que tous les autres, ils auraient appliqué le principe de précaution...

Mais s'ils ne l'ont pas fait, c'est qu'une fois encore ils ont instrumentalisé les Roms afin de prendre en otage les électeurs de gauche.

Jusqu'à présent, la municipalité nous envoyait le message suivant : si vous n'êtes pas d'accord avec notre gestion des Roms, c'est que vous n'êtes pas de gauche. C'est une méthode simple pour chasser de la commune les électeurs de gauche qui ne se reconnaissent pas, ou ne comprennent tout simplement pas, la gestion municipale une fois passés les premiers enthousiasmes de l'implantation à Saint-Denis. Cette fois-ci, elle se pose en rassembleur de la Gauche contre la Droite. Haro contre l'ennemi commun ! Après avoir jeté l'anathème contre tous ceux de gauche qui ne leur étaient pas favorables, voilà que nos élus nous enrôlent de force contre la Droite, avec l'objectif inavoué de nous disqualifier de notre appartenance à la gauche si nous n'épousons pas une fois encore leur choix politique.

C'est donc au nom de cette stratégie politique que la municipalité a délibérément installé les Roms sur ce terrain qui a la particularité d'être à cheval sur les communes de Saint-Denis et d'Epinay-sur-Seine. L'objectif des élus était de susciter l'opposition du maire centre-droit d'Epinay-sur-Seine, Hervé CHEVREAU, et du Préfet, Christian LAMBERT, nommé par le Président de la République, qui ont inévitablement demandé l'expulsion des Roms.


Que le Gouvernement actuel mène une politique à base d'expulsions qui ne règle en rien la situation des Roms est une évidence. Dénoncer cette politique est une nécessité si l'on veut un jour véritablement trouver des solutions. Néanmoins, je donne quitus au Préfet pour vouloir évacuer ce terrain. Au-delà de l'appartenance politique ou de toute idéologie, un élu local responsable n'aurait jamais du envisager un instant de mettre en situation de danger les Roms et leurs enfants en les installant sur ce terrain.

Qui plus est, un élu dionysien responsable n'aurait pas dû exploiter la situation pour de basses manoeuvres politiques indignes d'élus de gauche, mais formuler une véritable proposition en employant un terrain qui est tout désigné : l'Auberge de Saint-Denis.

Je vous disais en préambule qu'il existait un terrain vraiment adapté pour accueillir ces malheureux. Plus précisément, il s'agit de l'Auberge de Saint-Denis, qui est une structure de la Ville située dans le nord de la commune, Place du Général Leclerc, à l'angle de l'avenue du Colonel Fabien et de l'avenue Roger Sémat. L'auberge de Saint-Denis dispose d'un manoir du XIXe siècle aménagé pour recevoir jusqu'à une cinquantaine de personnes et d'un parc très joli. La Ville loue le lieu notamment à des scolaires venant visiter Paris.

Vue de l'Auberge de Saint-Denis depuis l'avenue Roger Sémat.

Une vue du jardin depuis l'avenue Roger Sémat.

La grille d'entrée située sur l'avenue du Colonel Fabien.

Disons-le franchement, l'occupation est plutôt faible. Par ailleurs, qu'on ne nous dise pas qu'il n'existe que cette auberge sur toute la région parisienne et que, sans elle, de nombreux enfants n'auront plus de vacances... Les trémolos dans la voix, çà ne prend pas ! Surtout quand ils viennent de gens qui exposent à des risques de cancer des enfants. De telles structures sont nombreuses en région parisienne, une de plus ou de moins ne changera rien.

Pour conclure, rappelons que plusieurs rencontres ont déjà eu lieu entre la Ville, la Préfecture, Réseau Ferré de France et la SNCF. Si nos élus locaux ne sont pas capables de faire eux-mêmes cette proposition, je suggère au Préfet de mettre la municipalité face à ses responsabilités. Il en tant d'en finir avec l'instrumentalisation de la misère.

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