Tous les spécialistes (criminologues, sociologues...) vous le confirmeront : la possession d'une arme ou d'un objet pouvant servir d'arme est un facteur favorisant le passage à l'acte. En clair et pour parler le plus simplement du monde, un individu sera d'autant plus tenté de frapper et de voler qu'il possèdera une arme.
Pour information, voici la classification des armes telle que prévue par la loi (décret modifié du 6 mai 1995 n°95-589). Elles sont regroupées en 8 catégories :
- 1ère catégorie : Armes à feu et leurs munitions conçues pour ou destinées à la guerre terrestre, navale ou aérienne ;
- 2e catégorie : Matériels destinés à porter ou à utiliser au combat les armes à feu ;
- 3e catégorie : Matériels de protection contre les gaz de combat et produits destinés à la guerre chimique ou incendiaire : matériels complets, isolants ou filtrants, ainsi que leurs éléments constitutifs suivants : masques, dispositifs filtrants, vêtements spéciaux ;
- 4e catégorie : Armes à feu dites de défense et leurs munitions dont l'acquisition et la détention sont soumises à autorisation ;
- 5e catégorie : Armes de chasse et leurs munitions ;
- 6e catégorie : Armes blanches ;
- 7e catégorie : Armes de tir, de foire ou de salon et leurs munitions ;
- 8e catégorie : Armes et munitions historiques et de collection.
Inutile de préciser que l'acquisition et la détention des armes relevant des 4 premières catégories sont interdites, sauf exception. Pour les 4 dernières catégories, sachez qu'aucun mineur de moins de 16 ans n'est pas autorisé en a détenir et ceux de 16 à 18 ans doivent disposer de l'autorisation du représentant légal et d'un permis de chasse ou d'une licence de tir. Ces exigences sont également valables pour les adultes, sauf dans le cas des armes de 7e et 8e catégorie.
Bref, nos enfants devraient a priori être protégés de ce fléau, mais force est de constater qu'il n'en est rien et que nombreux sont nos jeunes qui possèdent une arme blanche (couteau, poings américains...), voire des pistolets, qui se révèlent souvent être des répliques.
En effet, dans les années 90, des répliques d'armes de guerre (pistolets, mais aussi fusils d'assaut, mitrailleuses !?!) ont fait leur apparition, suscitant à juste titre la réaction du législateur. Ces armes tirent de petites billes de plastique avec une portée de plusieurs dizaines de mètres (pour les plus puissantes jusqu'à une cinquantaine de mètres). Ce qu'il faut comprendre, c'est que ces armes représentent un vrai danger à courte portée, et ce d'autant que certaines peuvent tirer en rafales et causer de graves blessures sur le corps, notamment les parties les plus sensibles (visages...). Classés en 7e catégorie, des personnes majeurs peuvent donc les acquérir très facilement.
Alors disons-le, quand je vois une boîte d'un de ces pistolets par terre en faisant mon jogging (rue Jesse Owens fin 2010) ou un camelot du marché en vendre sur le marché de Saint-Denis (dimanche dernier, le 24 juillet sur un stand place Victor Hugo), je suis consterné.
Aussi, je voudrai tirer un coup de chapeau aux forces de l'ordre qui agissent avec efficacité pour lutter contre ce fléau. Le 12 juillet dernier, la police a saisi une partie des armes d'une des deux armureries situées sur le marché des Puces à Saint-Ouen. Le jugement du tribunal administratif retirant l'autorisation de vendre des armes soulignait que "les conditions mêmes de l'exploitation du commerce sont à l'origine de troubles répétés à l'ordre et à la sécurité publics". Sincèrement, je pense que les conditions les plus rigoureuses devraient entourer ce type de commerce et je suis même favorable à leur interdiction. Quel parent sain d'esprit pourrait justifier que son enfant veuille s'acheter ou possède un cran d'arrêt ?
Cependant, je pense qu'au-delà même de la détention d'armes à feux, il faut également s'attaquer à tout ce qui conduit à inciter à leur emploi.
Alors, je ne vous ferai pas la critique des jeux vidéos, maintes fois entendues et en réalité sur lesquels les données ne permettent pas de conclure de façon définitive et certaine à un impact. A titre personnel, j'ai la conviction que les jeux qui nécessitent, non des manettes, mais des armes reliées à la console n'aident pas à rendre pacifique les enfants.
Non, c'est l'ardeur guerrière qui touche une partie de notre jeunesse qui m'inquiète et, à cet égard, j'avais été très étonné de découvrir la sympathie pour la chose militaire de nos élus locaux. Le Journal de Saint-Denis avait en effet pondu un article sur le bureau de recrutement de Saint-Denis, cinquième plus important recruteur (lejsd n°818 du 10 au 16 février 2010). A mon grand étonnement, alors que je m'attendais à un article différemment rédigé par un journal complètement financé par des élus locaux qui se disent plus à gauche que tous les autres, il n'y avait pas une interrogation, pas une critique ou une nuance de la chose militaire dans cet article.
En même temps, comme ces élus flirtent avec les responsables de la mondialisation financière pour dresser leurs tours de bureaux et se servent des Roms pour faire de la communication avant de les laisser dans la misère, ce n'est donc pas étonnant qu'ils bafouent les idées qu'ils prétendent défendre et se moquent des électeurs de gauche.
Dans la formation au maniement des armes de nombreux jeunes hommes et dans leur retour chez eux après emploi dans des pays exotiques, la grande victime est la paix. Quel avenir pour des hommes qui savent manier un fusil d'assaut AK-47 ? Combien ont-ils une réelle formation leur permettant de se réinsérer (trouver un emploi, s'installer dans son propre logement, fonder une famille) ? Et finalement, est-il étonnant de voir certains "soldats perdus" recrutés par les trafiquants qui veulent faire régner leur loi...
Je suis très favorable à une action civique orientée, dès le plus jeune âge, sur des valeurs défendant la tolérance, la paix, la compréhension de l'autre. Dans la conception de l'action municipale qui est la mienne, celle-ci doit jouer un rôle moteur, exemplaire même, vis-à-vis de ses jeunes administrés. Je compte bien, à partir de 2014, mener une politique plus en phase avec les vraies valeurs de la gauche en ce domaine.
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