Le 6 juillet 2010, les Roms du camp du Hanul étaient expulsés. Début octobre 2010, SFR annonçait sa décision de s'implanter à Saint-Denis.
Personne ne s'est étonné de la possibilité d'une corrélation entre ces deux évènements et pourtant... Il existe en effet deux points commun qui relient ces évènements distants de seulement 3 mois :
1. Tous deux concernent la ZAC du Landy-Pleyel.
SFR va s'implanter le long de l'A86, là où se situe actuellement la rue des fruitiers. Les Roms s'étaient installés dans la partie de la rue des fruitiers située sous l'A86 et le long des voies ferrés.
2. Ils sont la conséquence de la mondialisation et de ses désordres économiques et sociaux.
SFR s'implante à Saint-Denis pour faire des économies (réduction des dépenses immobilières et réorganisation des effectifs). Quelque soit la qualité des bâtiments construits, il y a toujours un hiatus entre l'employeur et ses salariés. Le premier voulant réduire ses coûts et les seconds voulant des conditions de travail de qualité. Parmi celles-ci figurent notamment le cadre de vie, les salariés désirant se retrouver dans des endroits animés, comme l'est le centre parisien, et non dans des banlieues monofonctionnelles.
A titre d'exemple, des collègues récemment rapatriés d'Issy-les-Moulineaux vers Paris faisaient ouvertement part de leur soulagement à quitter des quartiers de bureaux semblables à ceux pour lesquels nos chers élus locaux ont vendus aux promoteurs et investisseurs.
Petit détail : la spécificité de Plaine Commune et Saint-Denis réside dans le fait que nos élus locaux imposent leur vus architecturales et urbanistiques aux promoteurs et investisseurs. Il sont donc bien responsables de ce qui sort de terre.
Quant aux malheureux Roms, population marginalisée des pays d'Europe central et oriental, ils sont discriminés et chassés par des gouvernements xénophobes dans l'indifférence la plus complète de l'Union Européenne (les budgets consacrés à ces populations n'ont d'ailleurs jamais été consommés, si ce n'est peut-être pour payer des experts ou consultants grassement rémunérés pour se donner bonne conscience).
Revenons maintenant sur cette Zone d'Aménagement Concertée (ZAC) du Landy-Pleyel, dont l'aménagement a été décidé dans une instance très démocratique où règne les connivences, les arrangements, les cécités et les compromissions idéologiques, j'ai nommé Plaine Commune.
55 conseillers communautaires sont en effet désignés par les conseillers municipaux des 8 villes composant la Communauté d'agglomération. Le Président est Patrick BRAOUEZEC, député de la 2ème circonscription s'étendant sur le nord de Saint-Denis, sur Villetaneuse et sur Pierrefitte-sur-Seine. Il préside également Plaine Commune Développement, la société d'aménagement mixte, qui est maîtrise d'ouvrage sur l'aménagement de la ZAC. Bref, c'est gens là n'ignorent rien des choix qui ont été faits.
La ZAC du Landy-Pleyel est située entre l'A86 au Nord, l'A1 à l'Est, les immeubles de bureaux déjà construits autour de l'avenue François Mitterrand et qui accueillent Arcelor, Generali et d'autres au Sud, et les voies ferrés à l'Ouest.
Voici quelques photos pour situer les lieux :
Figure 1 (orientation Nord) : partie Ouest de la ZAC le long des voies ferrés (photo prise de la gare RER D Stade-de-France Saint-Denis, qui deviendra dans une dizaine d'année Saint-Denis Pleyel, futur terminus de la ligne 14 et du métro venant de l'Est de la Seine-Saint-Denis et arrêt du métro reliant La Défense à l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle), le camp du Hanul se situait droit devant, légèrement sur la droite, à la croisée de l'autoroute, matéralisée par le pont, et des voies ferrées
Figure 2 (orientation Est) : partie nord de la ZAC le long de l'A86 (à gauche le long des lampadaires), les immeubles s'élèveront à l'emplacement exact de ce chemin
Figure 3 (orientation Sud-Est) : partie Est de la ZAC avec la N1 au premier plan et l'A1 où vous voyez le bouchon
Figure 4 (orientation Sud) : partie Sud de la ZAC, les bureaux d'Arcelor en marquant la limite se distinguent aisément, ainsi que les nouveaux studios
Le projet initial de la ZAC Landy-Pleyel prévoyait d'accueillir 4 immeubles représentant plus de 80 000 m² de bureaux dans sa partie Est, le long de l'A1, des studios de télévision au Sud et à l'Ouest, le long des voies ferrées et un hôtel de 1 250 chambres et un centre de conférences dans sa partie Nord. Au centre, 1 hectare de parc où aucun habitant n'ira jamais spontanément, mais c'est pour le cadre de vie des salariés (avec les autoroutes, ce secteur est l'un des plus pollués d'Ile-de-France).
Souvenez-vous de cette belle image publiée dans le jsd n°696, à laquelle il ne manque que la présence de l'A86 :
Figure 5 (orientation nord) : vue d'artiste publiée dans le jsd du 14-20 mars 2007, les arbres représentent la vision idyllique de l'artiste, car dans les faits, c'est l'autoroute que l'on aurait vu
Pour mieux se rendre compte, voici une représentation aérienne de l'aménagement prévu :
Figure 6 (orientation Nord-Est) : vue d'artiste, le camp du Hanul se trouve sous l'A86, le long des voies ferrées en bas à gauche de l'image
Mais voilà, avec la crise financière survenue à l'été 2007, les investisseurs financiers qui prêtaient aux promoteurs immobiliers les sommes colossales pour construire tous ces beaux immeubles se sont évaporés. Le centre de conférences et l'hôtel avec ses trois tours le long de l'A86 se sont envolés.
Personnellement, je suis opposé à la construction de tours, d'immeubles de grande hauteur ou de gratte-ciels (appelez-les comme vous voulez) à Saint-Denis, donc je m'en suis réjouis. Je vous renvoie à mes interventions dans les discussions sur le blog Saint-Denis ma ville où je prédisais l'échec de ces projets, qu'il s'agisse de cet hôtel ou de la tour devant accueillir le siège de Veolia près de l'arrêt du RER B de La Plaine.
Néanmoins, 3 ans après cet échec, l'action énergique de Patrick BRAOUEZEC et de ses lieutenants aura permis de trouver d'autres nervis de la mondialisation financière pour financer un nouveau projet à la place des trois tours : les bureaux de SFR.
Voici quelques images de la nouvelle configuration de la ZAC :
Figure 7 (orientation Nord-Est) : vue d'artiste
Figure 8 (orientation Nord-Ouest ) : vue d'artiste
Figure 9 (orientation Nord-Est) : vue d'artiste
Figure 10 (orientation Sud) : la "muraille de Chine" constituée par l'A86 et les immeubles de bureaux s'offrent au regard et avalent voyageurs, habitants et salariés. Les immeubles de SFR poursuivront vers l'Ouest cette œuvre démesurée et aberrante d'élus locaux prétendant œuvrer à une alternative sociale et écologique.
Si l'on suit les communiqué de presse publiés il y a quelques jours, le campus SFR sera articulé autour de la construction de 4 bâtiments entre 2011 et 2015 : les deux premiers totalisant 74 000 m² et les deux suivants 59 000 m². Ils accueilleront 8 500 postes de travail, 5 restaurants, 1 600 m² de commerces, des salles de sport et un pôle de conférence de 750 personnes avec un auditorium de 300 places. J'oubliais, le plus important : 1 650 places de stationnement.
Maintenant que je vous ai "planté le décor", venons-en aux conséquences pour les Roms et pour d'autres populations.
D'ici à 2015, ce sont entre 15 000 et 20 000 salariés supplémentaires qui viendront travailler sur la ZAC Landy-Pleyel.
Aux yeux des investisseurs (qui ne vivent pas de l'air du temps, mais de gains financiers élevés), des promoteurs (pareils) et des élus locaux gauche de gauche (qui proposent une alternative sociale et écologique), les Roms sont apparus comme d' "horribles empêcheurs de faire de l'argent en rond". Rassurez-vous, il n'y a pas de mariage de la carpe et du lapin, car ces gens-là se connaissent et s'entendent très bien (M. BRAOUEZEC est un homme qui comprend si bien leurs besoins).
Pourquoi ? Car les Roms ont, très intelligemment, trouvé refuge sur un site stratégiquement situé, qui sera connu sous le nom de camp du Hanul. En effet, ce site, situé sous l'A86, est bien placé, proche des stations de métro (Porte de Paris ou Carrefour Pleyel), le RER (arrêt D Stade-de-France Saint-Denis) ou des bretelles autoroutières de l'A1 et de l'A86, grâce à son débouché sur le boulevard Anatole France.
Or, ce site, parce qu'il permettrait d'améliorer la desserte de la ZAC Landy-Pleyel, suscite les convoitises de la troïka que je citais précédemment. Pour accueillir les milliers de salariés prévus, la ZAC Landy-Pleyel doit être bien desservie par les autoroutes et les transports en commun.
Comme les Roms, investisseurs-promoteurs-élus locaux ont perçu l'enjeu d'une ouverture de la ZAC sur l'avenue Anatole France. Sans cette ouverture, la desserte du campus SFR et, de façon générale de l'ensemble de la ZAC, aurait été médiocre du fait de la congestion des axes actuels (rue du Landy, rue Jules Saulnier, rue Pleyel, rue Francis de Pressensé, Avenue du Stade de France), compromettant en réalité le projet ou, d'ailleurs, tout autre projet d'envergure en dissuadant les investisseurs de financer l'ensemble des immeubles de bureaux, studios et autres prévus (pour un coût total qui dépassera le milliard d'euros d'investissement).
Plaine Commune n'a jamais caché aux investisseurs-promoteurs, quand ceux-ci s'enquéraient de la situation, que le camp du Hanul était condamné.
Figure 11 (orientation Sud) : emplacement du camp du Hanul sous l'autoroute A86, à droite s'élève la Tour Pleyel proche et lointaine en raison des voies ferrées
Figure 12 (orientation Sud) : l'autoroute A86 est derrière moi, les voies ferrées sont à droite, cachées par la végétation
Figure 13 (orientation Nord-Est) : vue de l'emplacement du camp du Hanul sous l'A86 à partir d'un Transilien
Figure 14 (orientation Sud-Ouest) : le camp du Hanul sur le Boulevard Anatole France permettait d'accéder rapidement aux échangeurs autoroutiers de l'A86. Du temps de l'existence du camp, de nombreux utilitaires étaient garés là où je me tiens
Figure 15 (orientation Nord-Est) : le camp du Hanul débouchant sur le boulevard Anatole France permettait également d'accéder rapidement aux échangeurs autoroutiers de l'A1
Dans ces conditions, investisseurs-promoteurs-élus locaux s'attendaient à l'intervention de la Préfecture et à l'expulsion d'hommes, de femmes et d'enfants. L'expulsion du camp du Hanul est la conséquence directe des stratégies d'investissements immobilières soutenues par Plaine Commune. Dans ce cas précis, invoquez la politique de Sarkozy est commode pour nos élus locaux.
Je voudrais vous rappeler ce que Patrick BRAOUEZEC a avancé pour justifier sa candidature aux législatives de 2012 (interview donnée au jsd n°865 du 23-29 mars 2011) : "Un élément important de ma décision concerne la défense de causes que nous ne sommes pas nombreux à défendre à l’Assemblée. L’une des spécificités de mon rôle de député est d’intervenir en faveur de ceux qui vivent des formes de marginalisation : les sans-papiers, les sans logis, les sans travail, les sans État comme les Palestiniens… Mais aussi pour tous ceux qui ont du mal à vivre de leur travail et de tous les démocrates qui souhaitent transformer la société. J’espère pouvoir continuer de porter leurs voix, celles du rassemblement à gauche et du refus de la droitisation de la société."
Je ne saurai que conseiller aux associations et à tous ceux qui défendent ou ont en sympathie la cause des Roms de se méfier du double discours de M. Patrick BRAOUEZEC. D'un côté, il aligne des mots au Parlement ou ici pour défendre les Roms, mais, dans la discrétion feutrée des salons (comme le MIPIM) et réunions avec les acteurs de la mondialisation financière, il s'emploie à offrir à ceux-ci les retours sur investissements élevés qu'ils attendent, quitte à condamner à l'errance des malheureux.
Si j'osais la comparaison, je dirai que les élus de Plaine Commune agissent comme ces hommes politiques latino-américains, qui, d'un côté, créent des réserves pour les communautés amérindiennes pour se faire bien voir des ONG et des médias et, de l'autre, en concertation avec des multinationales prédatrices, donnent des permis d'exploitation de la forêt amazonienne, détruisant l'habitat de ces communautés sous le prétexte du développement économique.
Franchement, qui peut trouver normal que l'on "consente" à trouver 4 millions d'euros pour loger une partie des familles expulsées dans des logements non pérennes de 35 m², quand l'ensemble des investissements sur la ZAC dépasse le milliard d'euros. Ce qu'il y a de vraiment grave, c'est que les instigateurs de tout cela sont des élus prétendant changer la société...
Les Roms ne sont malheureusement pas les seules victimes de cette nécessité vitale pour nos investisseurs-promoteurs-élus locaux de desservir la ZAC Landy-Pleyel.
En effet, si la desserte autoroutière est importante, la desserte par les transports en commun l'est également.
Or, à cet égard, seule la gare RER D sera vraiment accessible, la gare RER B étant déjà plus éloignée (j'ai chronométré 8 minutes à partir des locaux d'Arcelor). Le métro 13 est plus difficilement accessible (trottoir étroit et sale, effet tunnel glauque sur la rue du Landy pour rejoindre la station Carrefour Pleyel et sous l'A86 le long de la N1 pour rejoindre la station Porte de Paris), et la dangerosité des lieux augmente à mesure que l'heure avance (dommage pour les cadres travaillant tard...). En outre, l'arrivée des métros du Grand Paris ne se fera pas avant 2020, voire 2025.
En conséquence, cela ne m'a pas étonné d'entendre à plusieurs reprises nos élus locaux faire le forcing pour obtenir l'arrivée de la ligne 14 à Saint-Denis Pleyel, c'est-à-dire à la gare RER D de La Plaine, en 2017 (date de son arrivée à Mairie de Saint-Ouen). Mais en l'état actuel le calendrier de financement laisse peu d'espoir.
Mais j'ai été surtout effaré d'entendre Patrick BRAOUEZEC défendre l'idée de créer une nouvelle station sur la ligne 13 entre les stations Carrefour Pleyel et Porte de Paris.
C'était lors de la séance du 3 mars 2011 du Comité consultatif de la ZAC Porte de Paris. Au motif que l'interstation entre Carrefour Pleyel et Porte de Paris est la plus importante de tout le réseau, une nouvelle station s'impose. A son accoutumée, il a noyé le poisson, disant que cette nouvelle station serait à proximité du nouvel emplacement du centre de conférence - hôtel près du bassin de la Maltournée (je vous renvoie à mon billet d'octobre 2010) et il s'est bien garder de dire l'objectif de cette station : desservir la ZAC Landy-Pleyel II (Pas de chance pour vous M. BRAOUEZEC, cela fait longtemps que j'ai étudié les recoins de toutes les zones d'activité séparant le centre historique de Saint-Denis de la Seine, de La Plaine et de Pleyel).
Ces hommes politiques n'ont décidément aucune moral et ne défendent que des intérêts privés. La station Carrefour Pleyel ne sera pas desservie par les métros automatiques du Grand Paris, justement parce qu'elle est trop proche de Saint-Denis Pleyel et qu'on va recouvrir les voies ferrées (ce qui n'enlève pas la distance à parcourir à pied entre Carrefour Pleyel et Saint-Denis Pleyel et reste, de toute façon, à l'état de projet en l'absence de financement, voir mon billet précédent). Là, c'est le contraire, deux stations sont trop éloignées, donc çà justifie une nouvelle station... Deux poids, deux mesures selon les intérêts qu'ils défendent.
Que la ligne 13 soit déjà saturée n'a même pas dû effleurer son esprit. Il est vrai qu'il ne la prend pas lui ! Faut-il vraiment s'étonner que 75 % des gens n'aillent plus voter à Saint-Denis ? Il n'y a pas besoin de convoquer des experts amis pour chercher des explications, il suffit de se donner la peine d'écouter les habitants, chez qui nos élus, à force de leur répéter qu'ils ne "pouvaient rien faire", que "ce n'est pas nous", "c'est la faute de l'Etat", ont réussi à élever un mur de désespoir que traduit cette phrase trop souvent entendue : "çà ne changera jamais".
Quoiqu'il en soit, nous pouvons nous rassurer sur le fait qu'il n'y a pas d'argent pour cela. Néanmoins, le Président de Plaine Commune est un homme intelligent, bénéficiant du soutien des lobbys de la mondialisation financière. Donc, méfiance quant à ce projet de nouvelle station.
Enfin, je voudrais faire un commentaire sur un point tout à fait choquant du "show braouzecien" auquel nous avons été confronté. Nous savons, nous autres habitants, combien nous comptons peu pour nos élus locaux, mais j'ai découvert à cette occasion, combien les salariés installés à La Plaine comptent également peu à leurs yeux.
Evoquant sa rencontre avec les salariés de SFR, l'intéressé s'est laissé aller à un commentaire peu amène. Ceux-ci ont osé s'inquiéter de la pollution des lieux. Notre député nous a lâché qu'ils leur avait rétorqué que leurs petites rues parisiennes étaient sans doute plus polluées que leur futur siège au pied de l'A86 et de l'A1...
Belle mentalité pour un député qui se prétend gauche de gauche et qui est membre de la Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique (FASE). Personnellement, j'ai eu l'impression que notre député se comportait comme un de ces DRH méprisant le personnel et les représentants syndicaux.
Nos élus locaux disent souvent qu'ils forment un rempart contre les attaques de la Droite, du patronat (d'ailleurs ils ne parlent que rarement de la mondialisation, source réelle des problèmes économiques et sociaux, et de son corollaire, la marchandisation de nos vies). Il serait plus exact de dire que les murs physiques et mentaux qu'ils élèvent autour des populations fragiles n'ont pas pour but de les aider, mais plutôt d'enfermer celles-ci.
Un jour, une partisane de nos élus locaux m'a lancé, à propos de la propreté : "vous ne pensez pas que si c'était si facile (comprendre de garder la ville propre), ce serait fait depuis longtemps". Malheureusement pour cette dame et les supporters de nos élus locaux, d'autres villes avec des centres anciens ou des quartiers (près des gares par exemple) dégradés et ghettoisés sont beaucoup plus propres. Je pense à Sète, Beziers, Nanterre, Perpignan, etc.
Donc, oui, c'est possible si on le souhaite vraiment et que l'on met en place une véritable politique de propreté.
Un dernier commentaire : vous savez tous que le grand argument pour justifier la ZAC Porte de Paris est de contribuer à relier le centre historique de Saint-Denis à la Plaine. Vous les entendez répéter chaque année lors de la fête de la Tulipe cette antienne "réparer les fractures urbaines de la ville" (comprendre que nous sommes encore victimes de l'Etat, mais je vous invite à relire ce que j'avais déjà pu en dire dans un précédent billet sur des propos similaires de Patrick BRAOUEZEC).
Grâce à nos élus locaux, la Porte de Paris sera bétonnée, mais la fracture urbaine ne sera pas réparée. Pourquoi ? Tout simplement, parce que le bassin de la Maltournée et le canal de Saint-Denis n'ont jamais formé une coupure, les hommes les ont toujours traversé. Celle-ci est plus au Sud. Je vous invite à regarder à nouveau les figures 3, 8 et 10.
L'A86 est la véritable coupure urbaine. Et grâce à notre troïka d'investisseurs, de promoteurs et d'élus locaux, cette muraille urbaine sera complétée et renforcée par les immeubles du siège de SFR et tous ceux qui les ont précédés. Concrètement, un automobiliste arrivant sur l'A86 par Aubervilliers ne verra plus Paris lors de son passage sur la portion dionysienne de l'autoroute, mais uniquement les façades en verre des immeubles de bureaux.
Grâce à Plaine Commune et aux gauche de gauche, deux mondes se regarderont sans se côtoyer.
Julien MENEAU, le 27 juin 2011
2 commentaires:
Je voulais juste préciser que la station "Pont de la Révolte" a été prévue sur la ligne 13 dès l'origine, les espaces ont été réservés lors de la construction du métro, il était donc prévu depuis les années 70 qu'une station verrait le jour à cet endroit là
Merci de ce commentaire Eric. Pour que chacun comprenne ce à quoi vous faites référence, un peu d'histoire.
La station "Pont de la révolte" est un projet de station du métro 13 à la croisée du faisceau ferroviaire et du boulevard Anatole France. Je rappelle que la ligne 13 a été prolongée de la station Carrefour pleyel à la station basilique au milieu des années 1970 et en 1998 jusqu'à Université.
Il faut savoir qu'en liaison avec le développement du RER D (rappelons que le RER D reliant le nord de la région au sud-est date de la fin des années 1980-début des années 1990 -je suis volontairement large vu l'enchaînement des évènements les spécialistes me pardonneront), il était envisagé d'interconnecter le RER D et la ligne 13 (si, si, vous m'avez entendu, interconnecter la ligne 13) à cette station Pont de la Révolte).
Mais il se trouve que des choix d'aménagement liés à l'arrivée du Stade de France ont conduit au déplacement de cet arrêt du RER D à son emplacement actuel, quelques centaines de mètres plus au sud. Résultat, la ligne 13 dans sa desserte de St-Ouen et St-Denis reste un long ruban complètement isolé et surchargé.
La station "Pont de révolte" a été abandonnée pour permettre la desserte par le RER D du Stade de France et des immeubles de bureaux l'entourant. Elle pourrait renaître pour permettre la desserte d'immeubles de bureaux, de studios de télé, d'hôtels...
Quelle est la place des habitants, des usagers de la ligne 13 que nous sommes dans cette histoire ? Aucune...
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