Une lecture que je vous recommande : l'article du Parisien de samedi 20 mars sur la clinique de la roseraie.
En effet, cet article relate l'issue et les dessous du projet d'extension de cette clinique. Il est clair et synthétique, identifie les acteurs en présence et relate, à grands traits, les rivalités sous-tendant le drame survenu. Bref, sans le paraphraser et de façon encore plus synthétique : la clinique a été rachetée en 2005 par des investisseurs italiens qui voulaient la reconstruire près de Saint-Denis, au nord-ouest d'Aubervilliers (le site actuel étant au sud-est de la ville), plus grande, plus moderne, ce qui a déclenché le courroux des autres acteurs publics et privés hospitaliers locaux, tout en plongeant, très accessoirement, nos élus locaux dans l'embarras... Flûte !
Résultat des courses : la clinique va se reconstuire sur son site actuel vraisemblablement dans le cadre d'une opération tiroir (les bâtiments sont fermés successivement avec la mise en service des nouveaux, l'activité du site étant maintenue). Je ne les vois pas stopper toute activité ou la transférer.
Alors, pourquoi je vous en parle ? Tout simplement, parce que je défends le concept d'un tropisme géographique liant emplois et territoires, qui va à l'opposée de la stratégie de nos élus locaux avec "la Petite Défense".
Selon moi, il est nécessaire de créer un affect entre une entreprise (ou une institution médicale en l'occurrence) et le territoire sur lequel elle prospère. Je suis auvergnat : pensez-vous que ce soit un hasard que la direction de Michelin, numéro un mondial du pneumatique continue à maintenir son centre de commandement et de recherche dans la capitale auvergnate, son berceau ? Bien sûr que non ! Si Clermont-Ferrand est la seule grande ville de province à accueillir le siège social d'une des entreprises du CAC 40, c'est uniquement par les liens affectifs qui unissent les dirigeants de l'entreprise avec l'Auvergne ! L'exemple est le même avec les patrons nordistes qui résistent à l'influence parisienne et continuent à rester à Lille. Martine AUBRY entretient d'ailleurs de très bonnes relations avec le patronat local et les travaux des élus et des patrons ont permis de maintenir le dynamisme du Nord.
Chez nous, le problème est que la "Petite Défense" n'est qu'un parc de m² à commercialiser. Attirer des services aux entreprises, comme le fait Patrick BRAOUEZEC, ne changera rien à cette situation. Il faut redéfinir une vraie stratégie d'aménagement du territoire, de production de nos villes et, plus particulièrement, de notre ville.
Le mot de la fin, c'est Jacques SALVADOR, le maire d'Aubervilliers, qui conclut l'article en disant qu'au fond, le maintien de la Clinique sur son site central lui convient mieux. Jacques, tu as mille fois raisons ! La place de la clinique est d'être au coeur de la cité ! Cessons de commercialiser du m² et produisons, enfin, de la cité.
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2 commentaires:
@ julien: vachement intéressant certaines analyses de ton blog! (thierryb de sans crier gare)
Julien,
Comme Pitch le disait il y a long temps, je pense que nous avons une vision commune de la ville. Tes analyses sont fort construites et approfondies sur certains secteurs: voudrais-tu te joindre à nous?
Lola de Sans crier gare (de plus nous sommes voisins, j'habite le Sq de Geyter).
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