dimanche 26 février 2017
Ce que nous voulons pour notre ville : l'Unité d'archéologie de la ville de Saint-Denis
Saint-Denis est une des rares communes françaises à disposer de son propre service d'archéologie (Lyon, Besançon, Chartres...). Dans la plupart des cas, les collectivités territoriales font appel à l'Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (INRAP) ou à des sociétés habilitées.
Rien n'oblige une ville à créer un service d'archéologie et à recruter des personnels très spécialisés. Dans le cas de notre bonne ville de Saint-Denis, je soutiens pleinement le choix fait en 1982. Remettre en cause ce service serait un mauvais coup pour notre ville. Reconnue par la profession, l’Unité d’archéologie de la ville de Saint-Denis s’est vue décerner le prix européen du patrimoine archéologique 2016 par l’European Association of Archaeologists.
Si le passé de notre cité est un atout pour les Dionysiennes et les Dionysiens d'aujourd'hui, encore faut-il le déterrer et le mettre en valeur, ce qui implique de faire des fouilles. Or, nous sommes quelques-uns à nous étonner de l'absence de fouilles, voire au minimum de sondages de reconnaissance, sur le site de construction d'une résidence de luxe située face à l'ancien monastère des Carmélites, devenu en 1981 le musée d'art et d'histoire de Saint-Denis.
Le site, délimité par les rues de la Légion d'Honneur, des Carmélites et Gabriel Péri, est compris dans l'enceinte médiéval de Saint-Denis et a été occupé auparavant par une entreprise de livraison de boissons aux hôtels, cafés et restaurants. Je vous invite à consulter la carte disponible sur le site de l'unité archéologique.
Sauf erreur de notre part, car nous travaillons et ne pouvons observer continuellement le chantier en journée, rien n'a été fait pour fouiller le site ou effectuer des diagnostics. Si cette crainte était confirmée, la municipalité irait à l'encontre de sa propre politique et de l'affichage qu'elle en fait. Par ailleurs, j'ai du mal à croire que les archéologues aient pu passer à côté de la fouille d'un terrain distant d'une cinquantaine de mètres de leur propre local, situé rue Franciade. Ils savent en effet mieux que quiconque que l'on peut trouver des vestiges là où on s'y attend le moins. Souvenons-nous de la découverte inattendue d'une présence Gallo-romaine dans la cité Meissonnier, près de l'A86 et de la Seine.
Bref, une réponse de la municipalité serait la bienvenue, car les travaux vont bon train. La grue de construction est en place, le drainage également, ce qui semble bien exclure la possibilité que les archéologues attendaient que les anciens bâtiments soient rasés et les déblais évacués. Hypothèse à laquelle nous nous raccrochions.
Orientation Ouest-Sud-Ouest : vue du chantier, où tout est prêt pour couler les fondations du futur immeuble
Amies lectrices, amis lecteurs, les hommes politiques de la majorité et de l'opposition oseront-ils contrarier un promoteur ?
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