mardi 31 mars 2015

Deuxième tour des élections départementales 2015, canton de Saint-Denis 1 : le "lion de Saint-Denis", Patrick BRAOUEZEC, est-il mort ?

Vous vous souvenez de la chanson du groupe Pow Wow : Le lion est mort ce soir.... Certaines personnes souhaitent l'appliquer à Patrick BRAOUEZEC, le Président de Plaine Commune. En effet, celui-ci s'est beaucoup impliqué dans la campagne des élections départementales qui vient de s'achever. Il était suppléant sur le canton de Saint-Denis 1, où deux de ses principaux lieutenants, Florence HAYE et Bally BAGAYOKO, conseillers sortants, étaient candidats titulaires pour le Front de Gauche. Rappelons que ces deux personnes lui doivent absolument leur carrière politique. C'est lui qui les a fait émerger sur la scène politique locale et départementale.

Leur défaite est donc celle de leur mentor, Patrick BRAOUEZEC, le "lion de Saint-Denis". Cependant, à bien y réfléchir, la situation pourrait être beaucoup plus complexe. Plusieurs hypothèses peuvent être avancées pour analyser le désistement qui s'est produit après le premier tour du dimanche 22 mars.

Avant de les exposer, je tiens à exprimer ma déception. Cela tient à mon coté romantique. J'imaginais un combat, et le suspense allant avec, qui durerait jusqu'au deuxième tour. Mais les accords entre partis politiques ont privé les Dionysiens de choisir leur candidat au second tour. Or, je n'ai pas imaginé un instant que Patrick BRAOUEZEC et ses lieutenants, fort de l'appui de leur base militante qui voulait en découdre, se désisteraient au deuxième tour. Bref, j'ai été fortement surpris par leur attitude qui ne colle pas du tout avec ce que je sais et observe du fonctionnement et de la personnalité du "lion de Saint-Denis" depuis plusieurs années. 

Justement, cette "surprise", dont j'ai été saisie, m'amène à la première explication possible de ce retrait : la reprise en main du territoire par les partis politiques (a). Exit le "lion de Saint-Denis" ! Lui et ses vassaux ne contrôlent plus leur fief, qui sera désormais une carte, une monnaie d'échange, une récompense des partis en fonction des rapports de force. Notez que beaucoup de politiques, de tendances très diverses d'ailleurs, souhaitent ardemment cette hypothèse et la défendent de manière publique ou officieuse !

Deuxième hypothèse, le "lion de Saint-Denis", qui a annoncé en 2014, après son élection à la Président de Plaine Commune avec les voix de la Droite (cf. Le Parisien du 11 avril 2014), qu'il n'irait pas au bout de son mandat, pourrait avoir "dealé" sa sortie (b). Amis lecteurs, vous l'avez souvent remarqué, les grands élus locaux ont un peu de mal à lâcher leurs mandats... Quand la fin approche, ils résistent, voire n'hésitent pas à négocier différents postes, comme un maroquin de sénateur, ou des appointements dans des structures parapubliques ou au niveau de l'état. A la base, Patrick BRAOUEZEC est fonctionnaire de l’Éducation Nationale, mais il ne manque pas ni de qualités ni de compétences. Il serait donc tout à fait possible de le nommer, par exemple, préfet hors classe ou conseiller maître à la Cour des Comptes, via les procédures de tour extérieur, pour être chargé par l'Etat d'une mission durant un an sur tel ou tel sujet. Il ne serait pas le premier homme politique, syndicaliste... à en bénéficier.

La dernière hypothèse serait que le "lion de Saint-Denis" a instrumentalisé ses adversaires externes et internes (c). Plusieurs points m'incitent à le penser.

Premièrement, l'accord entre le PS et le PCF bénéficie surtout au premier, puisque, sauf exception comme à Pantin, le PS était peu assuré de l'emporter sur le PCF dans les autres cantons où cet accord a été appliqué. En conséquence, le PCF s'est privé de la possibilité d'avoir davantage d'élus au Conseil départemental que le PS et de reprendre la direction du département.
Deuxièmement, en appliquant le retrait républicain, il oblige son rival politique, notre député Mathieu HANOTIN, à la réciprocité pour les prochaines élections, que sont les législatives de 2017. Or, Mathieu sera désavantagé par la défaite programmée de la Gauche à l'élection présidentielle et aux élections législatives. Le fait que Patrick BRAOUEZEC en ait sous le pied (c'est mon analyse du résultat des votes par bureaux) me conforte dans cette idée.
Troisièmement, il sait que le temps politique travaille pour lui, puisque les divergences entre les partis de Gauche auront des répercussions à Saint-Denis. Pour ceux qui ne l'ont pas compris, la sensibilité écologiste est au coeur des élections à Saint-Denis. C'est notre centre à nous, entre le PS et le PCF. Le ralliement des partis écologistes et des personnalités écologistes est donc essentiel. Au cours de l'élection, chacun a pu mesurer que Nadège GROSBOIS n'était pas soutenue par les élus municipaux de son parti. Il n'y avait pas qu'à Saint-Denis d'ailleurs. Qui plus est, Fatima LARONDE a représenté une sérieuse menace pour la candidature de Mathieu HANOTIN, menace qui aurait pu être effective si d'autres personnalités locales avaient fait campagne à ses côtés...
Quatrièmement, Patrick BRAOUEZEC a compris que la victoire du PS à Saint-Denis, ne repose que sur l'image d'opposant du PS à la municipalité. Que celle-ci vienne à disparaître et les bons scores s'évanouiront. L'article du Journal de Saint-Denis sur les résultats du premier tour ne dit pas autre chose.

Amis lecteurs, pour conclure cette analyse, et quelle que soit l'hypothèse finale (a, b ou c) qui prévaudra, car des revirements sont toujours possibles en fonction des circonstances, sachez que rien n'est joué à Saint-Denis et que le match politique dont les spectateurs (et votre serviteur un modeste acteur) ne fait que continuer.

dimanche 22 mars 2015

1er tour des élections départementales de 2015 à Saint-Denis : le Parti Socialiste en tête

Un constat s'impose ce soir : la menace de la Droite et de l'Extrème-Droite n'existe pas dans notre partie de la Seine-Saint-Denis. En effet, ce sont l'Union de la Gauche, emmenée par le Parti Socialiste, et le Front de Gauche, piloté par le Parti Communiste, qui seront au deuxième tour dimanche 29 mars. Les élections se suivent et se ressemblent.

Sur le canton de Saint-Denis, Mathieu HANOTIN et Nadège GROSBOIS devancent Bally BAGAYOKO et Florence HAYE d'un point. Sur le canton de Saint-Denis 2, qui comprend le nord-est de Saint-Denis et la commune de Stains, le Parti Socialiste est devancé par le Parti Communiste, qui bénéficie de la personnalité et du poids du maire de Stains, Azzedine TAIBI. Au global, sur Saint-Denis, le Parti Socialiste est en tête.

Dimanche prochain, le 29 mars, les Dionysiens seront à nouveau confrontés à une question essentielle : celle du choix. Ils devront trancher entre deux visions de la politique, mais aussi de l'avenir que les candidats en présence souhaitent construire pour la Seine-Saint-Denis et notre ville de Saint-Denis. Pour ma part, je répondrai sans détour à ce choix par un vote en faveur de Mathieu HANOTIN et de Nadège GROSBOIS.

dimanche 15 mars 2015

Remboursement aux collégiens et lycéens de Seine-Saint-Denis de la Carte Imagine R : priorité aux boursiers et aux plus modestes

Amis Dionysiens et Dionysiennes, vous aurez sans doute remarqué que l'un des sujets de la campagne des élections départementales de 2015 tournent autour du remboursement de la carte Imagine R, qui est le pendant du Pass Navigo pour les élèves de l'école élémentaire jusqu'aux études supérieures. Sur le canton de Saint-Denis 1, mais le constat est valable sur les autres canton du département comme celui de Saint-Denis 2, entre le binôme de l'Union de la Gauche constitué par Mathieu HANOTIN et Nadège GROSBOIS et celui du Front de Gauche composé par Bally BAGAYOKO et Florence HAYE, les seconds critiquent les premiers pour avoir cessé de rembourser à hauteur de 50 % la carte Imagine R depuis leur prise de contrôle du Conseil général en 2008.

Histoire de savoir ce qu'il en est, je me suis procuré le Guide Imagine R 2014-2015 édité par le Syndicat des Transports d'Ile-de-France (STIF). Il explique ce qu'est la carte Imagine R et recense l'ensemble des aides selon le département de résidence du collégien ou du lycéen. Il permet donc de bien mesurer ce que va devoir payer un élève du secondaire demandant ce titre de transport.

Pour vous permettre de mieux appréhender l'analyse que je vais faire, vous trouverez ci-dessous la copie scannée de la page récapitulant les aides pour la Seine-Saint-Denis :


Le prix public correspond au Tarif 1, soit par exemple 461,9 euros pour une carte permettant de circuler entre les zones 1 à 3.

A Saint-Denis, où près de 90 % des élèves sont boursiers, un collégien boursier bénéficiera d'une réduction comprise entre plus de 65 % du prix de la Carte Imagine (tarif 7 de 159,3 euros pour la carte Imagine R zone 1 à 3) et plus de 81 % (tarif 9 de 83,65 euros pour la carte Imagine R zone 1 à 3) selon le niveau de sa bourse. Pour la même zone 1 à 3, le lycéen boursier bénéficiera d'une réduction comprise entre plus de 32 % (tarif 5 de 310,6 euros) et plus de 65 % (tarif 7).

Les non-boursiers doivent pour leur part se contenter du tarif public, à l'exception des élèves de 3ème, qui peuvent prétendre à un tarif minoré. Par exemple, pour la zone 1 à 3, un collégien de 3e bénéficiera du tarif 4, qui réduit de plus de 24 % le prix public.

Pour autant, le Conseil général de Seine-Saint-Denis a pris en compte la situation difficile des ménages les plus modestes du département, qui ne bénéficient pas des aides sociales et peuvent éprouver des difficultés pour financer les études de leurs enfants en collège. Le collège correspond, rappelons-le, à la partie de l'enseignement secondaire gérée par les départements (la région gère les lycées et les communes les écoles maternelles et élémentaires). Sur le site du Conseil général de Seine-Saint-Denis, il est donc indiqué que les ménages ayant un coefficient familial CAF inférieur ou égal à 1 600 euros sont remboursés directement par les services du département de 25 % supplémentaires pour les collégiens en 3e et de 50 % du montant public régional de la carte Imagine R, pour les collégiens en classe de 6e, de 5e ou de 4e. Ces remboursements concernent uniquement les élèves scolarisés dans les collèges publics du département.

Comme on peut le constater, les collégiens issus de milieux défavorisés ou très modestes sont bien aidés. La Seine-Saint-Denis et le Val d'Oise offrent le même niveau d'aide, seulement dépassés par l'Essonne (tarif 10 de 33 euros pour tous les collégiens boursiers), bien meilleur que celui du Val-de-Marne ou de départements riches (Paris, Hauts-de-Seine). Pour ma part, je pense que si débat il y a, celui-ci doit porter sur les aides versés aux lycéens. Le Conseil général de Seine-Saint-Denis, en liaison avec le Conseil régional d'Ile-de-France, devrait, par exemple, proposer de passer à un tarif unique, celui du niveau 7. La polémique actuelle me semble donc parfaitement absurde, sauf à envisager que certains cherchent à financer les trajets des collégiens des bobos qui ont obtenu des dérogations pour aller dans les collèges et lycées publics de Paris... 


samedi 14 mars 2015

Evolution du blog jhabitesaintdenis : cap sur les réseaux sociaux !

J'ai longtemps résisté aux réseaux sociaux  en général et à Facebook en particulier, mais j'ai pris conscience, durant la campagne municipale de 2014, que beaucoup de gens n'utilisaient que les réseaux sociaux ou les applications de tels ou tels sites pour se documenter ou se tenir informer. Le résultat, c'est que mes billets touchaient moins de personnes que je ne l'aurai souhaité. En conséquence, après avoir longuement réfléchi et pesé le pour et le contre, j'ai pris la décision d'ouvrir une page Facebook. La prochaine étape sera Twitter... mais je vous demanderai d'être encore un peu patient.

Voici la page Facebook : https://www.facebook.com/jhabitesaintdenis/

Panne d'éclairage public à Saint-Denis

Voici une photo du boulevard Marcel Sembat prise hier soir, dans la nuit de vendredi (13 mars) à samedi (14 mars). Comme on peut le remarquer, le boulevard est complètement plongé dans le noir. Les défaillances d'éclairage public sont courantes à Saint-Denis. Malgré tous les billets que j'avais mis sur mon blog avant les élections municipales de 2014, la situation ne s'est pas améliorée. Lamentable !

Orientation sud-est : photo prise dans la nuit du vendredi 13 mars au samedi 14 mars 2015

dimanche 8 mars 2015

Développer le sport collectif féminin de haut-niveau à Saint-Denis :

Je crois qu'il est temps de vous parler d'un projet que j'aurais mené à bien avec le soutien de Mathieu HANOTIN, si j'avais été élu en mars 2014 lors des élections municipales. Pourquoi ? Dans les prochaines semaines, les élus actuels de la municipalité de Saint-Denis, et ceux du futur Conseil départemental, devront se positionner dans leur soutien à une équipe de football dionysienne.

Le projet que je portais, et continue à défendre, consiste à développer le sport collectif féminin de haut niveau à Saint-Denis.

Or, la victoire de l'équipe féminine de football du Racing Club de Saint-Denis le 31 janvier dernier lui a ouvert la voie aux matches de barrage en mai. Si l'équipe finit première de sa poule de 4 équipes, elle évoluera en D2 en 2015 ! Je dis "si", mais je suis convaincu qu'elles ont le potentiel physique et mental pour y arriver. Alors, allez les filles ! 

L'équipe de football féminine du Racing Club de Saint-Denis n'est pas la seule équipe sportive féminine de haut-niveau de Saint-Denis. Les équipes féminines des sections tennis de table et water-polo du Saint-Denis Union Sports (SDUS) jouent en pro B pour la première, et en National 1 pour la deuxième.  La section tennis de table peut encore progresser en Pro A et celle de water-polo en Elite. Enfin, signalons qu'il y a plusieurs années, l'équipe trampoline féminine de l'Avant-Garde de Saint-Denis a été championne de France, mais la section n'existe plus.

Nous le voyons, une énergie locale ne demande qu'à s'épanouir pour atteindre le haut-niveau et porter haut les couleurs de Saint-Denis. Il faut donc conforter ces jeunes filles dans leur engagement.

1. Ambassadrice de notre ville :

Je tiens à préciser tout de suite que le but n'est pas d'opposer les sports collectifs aux sports individuels, dont les sportifs sont également très méritants, mais dont les clubs et les villes sont peu connus. Souvent, quand l'un de ces sportifs gagnent, le club et la ville ne sont carrément pas mentionnés par les médias, ce qui fait d'ailleurs enrager les élus des collectivités concernés.

Le sport collectif permet inversement une meilleure notoriété de la commune où se trouve le club. Et sur ce plan, notre ville, et même notre département, en aurait bien besoin. Pour changer son image, Saint-Denis, deuxième plus grande ville d'Ile-de-France, ne peut s'appuyer sur aucune grande équipe sportive. Globalement, la Seine-Saint-Denis a peu de club de renom en sport collectif : le Red Star (football) est en National, Tremblay-en-France (handball) est en D1, les Flash (football américain) de La Courneuve... Dois-je rappeler que le sentiment d'appartenance à sa ville, la fierté d'en être, passent également (en particulier chez les jeunes gens) par la victoire collective qu'apporte son équipe de foot, de rugby, de basket, de hand, de volley...

Pour ma part, je souhaite que l'équipe féminine du Racing Club de Saint-Denis joue, dans quelques années, la finale de la D1 au Stade de France. Je viens d'avoir 37 ans et j'ai largement le temps de me battre sur le plan politique pour soutenir la construction d'un grand club féminin de football à Saint-Denis et être certain de voir ce rêve se concrétiser.

2. Rendre hommage aux femmes :

On ne dira jamais assez de bien sur l'action des femmes dans les quartiers. D'autant que leur patience, leur action, leur engagement, dans des conditions économiques, sociales et culturelles difficiles, sont rarement mis en valeur, voire même minorés. Je rappelle aux bonshommes durs de l'oreille que les femmes représentent plus de la moitié de l'humanité et, sur le registre sportif, près de 51 % des sportifs en France. Les femmes portent en elles un potentiel de transformation de la société que des équipes sportives féminines incarneraient véritablement.

3. Un financement à la portée de la ville de Saint-Denis :

Aux Jeux Olympiques de Londres de 2012, les femmes ont obtenu 40 % des médailles françaises, alors qu'elles n'attirent que 2 à 4 % des financements des sponsors... Le sport féminin est délaissé par les financements privés. Il suffit de comparer les sommes investies par le PSG pour ses équipes masculines et féminines (400 millions d'euros versus 4 millions -je suis pas entré dans les décimales-).

Pour que le Racing Club de Saint-Denis monte en D1, le budget devrait être d'un million d'euros. Assurer la montée des équipes féminines de tennis de table et de water-polo du SDUS ne coûtera que quelques centaines de milliers d'euros. La loi permet aux collectivités territoriales de financer une association sportive à hauteur de 2,3 millions d'euros par saison sportive (article R. 113-1 du Code du Sport : Le montant maximum des subventions que les associations sportives ou les sociétés qu'elles constituent en application de l'article L. 122-1 peuvent recevoir, en application de l'article L. 113-2 (c'est-à-dire des missions d'intérêts général, comme la formation, la participation à des actions d'éducation...), des collectivités territoriales, de leurs groupements ou des établissements publics de coopération intercommunale, ne peut excéder 2, 3 millions d'euros pour chaque saison sportive de la discipline concernée.). Qui plus est dans la limite de 30 % de leur compte de résultat et d'un plafond maximum de 1,6 millions d'euros, les associations sportives peuvent passer des contrats avec les collectivités territoriales destinés à acheter des places, des espaces publicitaires, apposer le logo et le nom de la collectivité sur des maillots...

Conclusion, si on veut, on peut. Saint-Denis, et Plaine Commune à la rigueur, a parfaitement les moyens financiers d'assurer la montée au plus niveau de ces équipes sportives. Pour information, les subventions touchées par le Racing Club de Saint-Denis s'élevaient à 17 000 euros en 2012 et 20 000 euros en 2013. Le SDUS, notre grand club omnisport qui doit faire beaucoup, a touché respectivement 652 000 et 737 000 euros. Avec 1 033 250 euros de subventions versées aux associations sportives de la ville en 2012 et 1 174 950 euros en 2013, la ville de Saint-Denis fait peu sur ce plan là.

Pour conclure, j'ajouterai que le développement du sport féminin de haut-niveau ne peut se passer d'une politique volontariste des collectivités territoriales. J'espère qu'après ce billet, certains se bougeront... et si ce n'est pas le cas, sachez qu'en 2020 je me bougerai. Un dernier détail, Plaine Commune peut tout à fait mobiliser les entreprises qui investissent à La Plaine Saint-Denis pour financer des clubs locaux. Je rappelle l'importance pour les flashs de La Courneuve du partenariat noué avec le groupe Paprec. Bref, si les élus ne veulent pas financer, ils peuvent toujours actionner ce levier.

vendredi 6 mars 2015

IUT de Saint-Denis : l'atout éducatif de notre ville

Une chose m'a beaucoup marqué lors de la campagne des élections municipales de 2014 : la croyance de nombreux jeunes gens de Saint-Denis dans le fait que les "bonnes études" se font à l'extérieur de notre ville, comprenez à Paris. Un élément a tout particulièrement retenu mon attention : la méconnaissance à l'égard de l'Institut Universitaire de Technologie (IUT) de notre ville. De jeunes Dionysiens, issus de filières technologiques ou générales, ignorent pour quelques-uns l'existence de l'IUT et pour la plupart méconnaissent les diplômes qui y sont préparés, ne percevant pas leur intérêt.

Créé en 1968, l'IUT de Saint-Denis, rattaché à l'université Paris XIII de Villetaneuse, est implanté place du 8 mai 1945 depuis 1978, ce qui lui offre une excellente desserte en matière de transport en commun (Tramways T1 et T5, ligne 13 du métro), et accueille près de 2 000 étudiants. Il est l'un des 18 IUT existants en région parisienne. En son sein, 7 formations de Diplôme Universitaire Technologique (DUT) sont proposées : 5 scientifiques (DUT Mesures Physiques, DUT Sciences et Génie des Matériaux, DUT Hygiène, Sécurité et Environnement, DUT Génie Mécanique et Productique, DUT Génie Industriel et Maintenance) et 2 tertiaires (DUT Gestion des Entreprises et des Administrations et DUT Techniques de commercialisation). A cela, il convient d'ajouter un grand nombre de licences professionnelles. Notez que l'IUT a ouvert un site à La Plaine-Saint-Denis, rue de la croix Faron, pour accueillir notamment un deuxième DUT Techniques de commercialisation et le DUT Sciences et Génie des Matériaux.

La présence de ces formations est une véritable chance pour nos jeunes bacheliers et ce, pour plusieurs raisons :

1. L'excellente reconnaissance professionnelle des diplômes préparés

Un DUT se prépare en deux ans, soit la durée d'un BTS ou d'une Classe Préparatoire aux Grandes Ecoles (CPEG). La licence professionnelle est préparée en un an, après le DUT ou le BTS. DUT et licence professionnelle bénéficient d'une reconnaissance forte de la part des entreprises. Dans une période aussi tendue en matière d'emploi que celle que nous connaissons, la rapidité de l'insertion des jeunes diplômés des IUT est véritablement rassurante. Parents et bacheliers ne doivent pas hésiter à choisir les formations d'IUT au moment des vœux dans APB.

Il faut également savoir que certaines formations de DUT ou licence professionnelle peuvent se préparer par la voie de l'alternance, offrant l'opportunité d'acquérir une expérience professionnelle particulièrement riche tout en étant remunéré. A l'IUT de Saint-Denis, c'est le cas des deux DUT tertiaires et de trois DUT scientifiques (DUT Sciences et Génie des Matériaux, DUT Hygiène, Sécurité et Environnement, DUT Génie Mécanique et Productique). Ajoutons que les titulaires de BTS et de deux années universitaires générales peuvent demander à faire un DUT en année spéciale, c'est-à-dire en une année au lieu de deux. L'IUT de Saint-Denis propose cette formule pour le DUT Gestion des Entreprises et des Administrations et Techniques de commercialisation. 

2. La possibilité d'une expérience internationale

A la différence d'un BTS ou d'une classe préparatoire aux grandes écoles, l'étudiant en IUT peut passer un semestre, voire -mais plus rarement- une année en échange universitaire à l'étranger. Nombreux sont les étudiants de deuxième année, essentiellement lors du semestre 4, c'est-à-dire la deuxième partie de leur deuxième année, à étudier 5-6 mois dans une université étrangère, puis à y faire leur stage de fin d'études. Ainsi, à 20 ans, de jeunes Français peuvent rester 8 mois à l'étranger et y obtenir leur première expérience professionnelle. Dans certains cas, l'échange universitaire peut intervenir au semestre 3, c'est-à-dire dans la première moitié de la deuxième année.

Rattachés aux universités, les IUT bénéficient des accords d'échanges ERASMUS et des accords bilatéraux que les universités concluent entre elles.

3. La poursuite d'études

Faire un DUT ne condamne pas un bachelier à se limiter à deux années d'études supérieures. Dans leur immense majorité, les titulaires de DUT poursuivent leurs études.

Tout d'abord, ils auront accès aux licences professionnelles de leur établissement les amenant à un BAC+3, qui leur permettront de prétendre à un emploi de cadre ! Pour obtenir un emploi de cadre, il faut en effet justifier d'un diplôme sanctionnant trois années d'études supérieures. Ensuite, les titulaires de DUT sont très nombreux à rejoindre la voie universitaire générale, pour obtenir des masters, et un grand nombre d'étudiants accèdent même aux grandes écoles.

Selon les DUT scientifiques, plus de la moitié d'une promotion rejoint une école d'ingénieur. Les écoles accessibles ne sont d'ailleurs pas uniquement des écoles qualifiées de deuxième ordre, mais peuvent être des écoles très prestigieuses. Je pense notamment à l'ENSAM -les fameux gadzarts-, par le biais du concours ENSEA pour les DUT\BTS. La proportion est moindre, mais jusqu'à un quart des diplômés de DUT tertiaires rejoignent des écoles de commerce.

Intégrer un IUT est donc une bonne solution pour un étudiant voulant se ménager la possibilité de faire des études supérieures longues, tout en acquérant rapidement une expérience professionnelle, une mise en situation concrète et, pour les plus motivés, une expérience internationale.

Au-delà de l'IUT de Saint-Denis, signalons deux autres IUT dépendant également de l'université Paris XIII. L'IUT de Bobigny, facilement accessible par le tramway T1, dispense des DUT Carrières sociales, Génie Biologique et Métiers du multimédia et de l'Internet. Sur le site même de l'université Paris XIII (desservie par le tramway T8) se trouve l'IUT de Villetaneuse, qui propose plusieurs DUT non disponibles à Saint-Denis ou à Bobigny : DUT Informatique, DUT Réseaux et Télécommunications, DUT Carrières Juridiques, DUT Génie électrique et informatique industrielle. Les Dionysiens ont une offre de formation très complète !

Enfin, je voudrais apporter mon soutien au directeur de l'IUT. Il n'est pas admissible qu'un fonctionnaire et sa famille soient menacés. La justice doit faire son travail et rendre son jugement.