Patrick BRAOUEZEC et moi avons désormais un point commun : nous avons tous les deux été agressés un soir, peut-être parce que nous portions tous les deux un costume, symbole d'argent et de gadgets technologiques pour les voyous. Lui, jeudi dernier, le 12 avril, en se rendant au Conseil municipal, moi, il y a plus de deux ans, en novembre 2009, sortant le soir du Conseil communautaire de Plaine Commune qu'il préside. Je vous renvoie au billet que j'avais écris à l'époque.
Les similitudes s'arrêtent pourtant là.
Tout d'abord, et contrairement à notre député, le soutien que j'ai reçu a été des plus chiches. Notre député a du estimer que la réponse du Maire de Saint-Denis suffisait. Pas un mot de soutien, alors que je me suis fait aggresser, si vous me permettez l'expression, "sur le pas de sa porte".
Ensuite, si un vigile avait arrêté un des auteurs de l'agression, je n'aurai pas demandé à le relâcher, mais l'aurait remis à la police.
Enfin, le fait de ne pas porter plainte ne m'a pas effleuré, contrairement à notre député, qui "jeudi soir, n'envisageait pas de porter plainte" (Le Parisien, samedi 14 avril). Apparemment, il s'y est résolu seulement qu'après que les faits aient transpirés dans la presse.
Amis lecteurs, je ne vous apprendrai rien en vous disant que notre pays vit une grave crise de confiance à l'égard des élus. Les discours politiques s'avèrent souvent très éloignés de la réalité de l'action et, à cet égard, notre député, qui se prétend gauche de gauche mais mène une politique libérale, contribue largement à ce désaveu.
Je crois donc nécessaire de rappeler à l'homme politique, avec tout le respect du à sa fonction de député, qu'il n'y a pas de démocratie sans respect des valeurs qui la fonde. Or, son attitude singulière face à cette agression contribue à approfondir cet abysse. A ses yeux, le vol d'un smartphone qui lui est fourni par la collectivité (c'est-à-dire financé par l'argent public...) ne semble pas avoir d'importance. Alors que dire du respect de la personne et du Vivre ensemble qui prend un coup chaque fois que des voyous sévissent.
De façon plus pragmatique, pour lutter contre les prédateurs nocturnes qui vident les rues de notre cité le soir venu, je défenderai aux prochaines élections municipales la mise en place d'un service nocturne au sein de la police municipale et des travaux d'amélioration de l'éclairage public dans les lieux criminogènes.
Les médiateurs de la mairie sont peu nombreux et peu efficaces ; quant à la police nationale, elle n'a rien d'autres à nous offrir que quelques patrouilles de la BAC, ce qui n'est pas adéquat pour retisser des liens de confiance avec les populations et agir contre les incivilités ordinaires qui polluent la nuit de tous nos concitoyens (individus pris de boisson, rodéos, rixes, bruit). Cela coûtera sans doute un peu d'argent, mais la tranquillité de nos concitoyens et l'image de notre ville (puisque l'image est l'un des deux paramètres de votre grille de lecture de l'insécurité -avec le droit de vote des étrangers- dans votre livre d'entretien, Monsieur le député) sont à ce prix, et un véritable démocrate et humaniste doit être capable de l'assumer, sauf à tomber dans l'une des deux plaies de la démocratie : le clientélisme (j'ai également lu les notes du CEVIPOF Monsieur le Député).
vendredi 20 avril 2012
Insécurité à Saint-Denis : l'agression du député Patrick BRAOUEZEC
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