Je commenterai dans un prochain billet les résultats précis du premier tour des cantonales. Qu'il me suffise de rappeler pour ce billet le seul résultat (qui était prévisible) du 1er tour de dimanche dernier : Florence HAYE devance avec un écart modeste Fatima LARONDE et qu'au final cette dernière ne s'est pas désistée (mais là, on est dans les manoeuvres politiciennes).
Là dessus, notre député, Patrick BRAOUEZEC, fait son come-back : "Je suis candidat pour les législatives". Drôle de timing ? Assurément non, car en réalité sa décision est étroitement liée au résultat du 20 mars et non au fait que la candidate EELV/PS se maintienne ou pas.
Qu'est-ce que notre député a pu lire dans ses résultats qui l'ont poussé à renier sa parole ? Tout simplement la fin du système géopolitique, c'est-à-dire d'un système de contrôle du territoire, qu'il a mis en place pour tenir notre commune, mais aussi Villetaneuse et Pierrefitte où, pour cette dernière, le système est déjà tombé. Rappelons-le, pour une élection locale, il y a deux façons de perdre le pouvoir : des populations nouvelles votent pour un adversaire (d'où le fait de dissuader l'arrivée des classes moyennes et supérieures) ou alors vos électeurs ne se mobilisent plus.
Beaucoup de commentateurs s'inquiètent à juste titre de l'abstention. Mais en réalité, il faut bien comprendre que l'abstention est également le refet d'une émancipation des populations victimes des systèmes clientélistes. Nous avons l'habitude de penser qu'en démocratie les gens possèdent leur libre arbitre en matière de vote. En réalité, je peux vous dire qu'ici (mais ce commentaire est valable pour d'autres lieux sur le territoire national), de nombreuses populations fragilisées sont privées de ce libre arbitre.
La faute à qui ? A ceux qui enferment les populations en élevant des murs physiques et psychologiques : "c'est partout pareil", "çà ne change rien", "nous sommes un bouclier face à l'Etat", "il faut densifier".
Patrick BRAOUEZEC et ses lieutenants ne sont pas communistes. Ces gens-là, à l'instar des jeunes apparatchiks soviétiques qui sont devenus les oligarques russes, se sont organisés dans les années 1990 pour demeurer la caste possédante des territoires qu'ils contrôlaient, en entretenant la fiction de valeurs qu'ils n'ont cessé de dévoyer. Le résultat de ces élus prétendument "gauche de gauche" : Saint-Denis est un parfait exemple de l’accommodement au libéralisme financier.
En réalité, le choix de Patrick BRAOUEZEC va le conduire, lui et ses lieutenants, à une impasse : perdre signifie engager une dynamique conduisant à la perte de la municipalité en 2014, gagner ne serait en réalité rien d'autre que l'expression d'une "victoire à la pyrrhus", vu la façon dont ils vont devoir "mobiliser" les classes populaires pour qu'elles aillent voter...
Monsieur Patrick BRAOUEZEC, pourquoi s'accrocher au pouvoir, alors que vous auriez pu faire le choix d'une retraite paisible ? Pourquoi perdre votre sérénité ? N'avez-vous pas fait de provisions pour la vieillesse ?
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1 commentaire:
Votre analyse me semble très juste.
Le rapprochement entre le comportement du clan Braouezec et celui de la caste dirigeante ex-soviétique est particulièrement éclairante sur ce mélange entre affairisme immobilier et leçons de morale "altermondialiste" qui caractérise la présidence de Plaine-Commune.
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