Le Premier Ministre a rendu jeudi ses arbitrages jeudi 22 février 2018. La catastrophe pressentie au cours des derniers mois aura bien lieu :
très peu de lignes du Grand Paris Express (GPE) seront prêtes en 2024.
Certes, Saint-Denis accueillera la ligne 14 sur son territoire à la nouvelle station Saint-Denis Pleyel, que le combat que j'ai mené au cours des dernières années a permis de ne pas confondre avec la station Carrefour Pleyel qui abrite la ligne 13, malgré les efforts de nos élus locaux pour duper la population afin de lui faire croire que la 13 sera en correspondance avec les nouvelles ligne 15, 16 et 17.
Cependant, le calendrier est complètement remanié pour les autres lignes.
Si l'on en croit les annonces gouvernementales,
la colonne vertébrale nord-sud du Grand Paris Express, la ligne 14, sera bien achevée avant les Jeux Olympiques, ce qui est très positif.
La ligne 15 sud, dont la construction est lancée depuis un peu plus d'un an, sera achevée
en 2024, contre 2022 initialement. Les
lignes 16 et 17, qui devaient être mises en service pour fin 2023, début 2024, c'est-à-dire pour les Jeux Olympiques de Paris qui se dérouleront pendant l'été 2024,
seront partiellement achevées à cette date.
La
ligne 17 devrait desservir en 2024 la station Aéroport du Bourget, avec toutefois
une incertitude de quelques mois sur la date de mise en service effective de cette station desservant le centre des médias et plusieurs épreuves sportives, qui rend incertain son fonctionnement pendant l'été 2024. Si le ridicule tuait, un grand nombre de bureaucrates et d'élus y passeraient ! De son côté,
la ligne 16 devrait être terminée en 2024 jusqu'à Clichy-Montfermeil. Mais là encore,
personne ne sait si quelles stations seront réellement en service le 2 août 2024, lors de l'ouverture des Jeux Olympiques. Inutile de préciser que les maires qui prévoient de construire ou moderniser des infrastructures sportives, hotelières, etc sont ravis de la situation...
La réalisation de la ligne 18, l'achèvement des lignes 15 (dont le tronçon nord devant desservir le Stade de France), 16 et 17 sont repoussés au-delà de 2024.... Les calendriers annoncés jeudi n'ont qu'une valeur relative (2025, 2027, après 2030...). Un flou artistique règne. A l'instar du chantier de tous les chantiers de métro, qui prennent systématiquement du retour par rapport au calendrier annoncé, on doit froidement envisager que la plupart ne seront pas mis en service aux dates prévues, avoir avant 2030, voire au-delà. Certains tronçons pourraient à la fin carrément disparaître des agendas. Une fois que les Jeux Olympiques seront passés, le roi sera nu.
Pour conclure, je voudrais
rappeler le poids de la folie des grandeurs des hommes politique franciliens, qu'ils siègent au niveau national (députés, ministres) ou local (maires, conseillers territoriaux, départementaux et régionaux) dans ces retards. En 2007, la région Ile-de-France de gauche et le gouvernement de droite vont s'opposer, la première proposant Arc Express, le second Métro du Grand Paris. Pendant dix ans, les études et les annonces succéderont aux études et aux annonces, enrichissant les communicants et les rois du béton, les politiques joueront leurs pions dans cette partie de Go pour affirmer leur pouvoir, mais retardant encore plus le premier coup de pioche. Qu'est-il resté de tout cela ? Pas grand chose, le rapport de la Cour des Comptes paru mi-janvier a jeté à bas les masques, expliquant en creux que les centaines de millions d'euros dépensés au cours de la décennie écoulée ont produit des études, des calendriers volontairement optimistes, pour ne pas dire mensongers. Pourquoi y-a-t-il davantage de bureaucrates à la Société du Grand Paris que d'ingénieurs ? Lorsque mon fils est né en 2007, on promettait l'achèvement d'Arc Express en 2019-2020 pour 6,5 milliards d'euros.... Amis lecteurs, ceux d'en haut, qui dirigent dans cette ville, cette région et ce pays n'ont strictement rien à faire de nous, mais ont tous tiré profit de la décennie écoulée. Et aucun d'entre eux ne sera sanctionné.