Il est un dicton populaire disant "qui se ressemble s'assemble". Que signifie-t-il ? Que certains hommes se retrouvent, s'associent et s'entendent sur la base d'affinités partagées.
Antoine GRUMBACH, urbaniste et architecte, et Patrick BRAOUEZEC, ancien député et Président de Plaine Commune, sont ce type d'hommes, c'est-à-dire des gens qui s'entendent sur des idées, des principes et... des projets qu'ils vont engendrer ensemble.
Antoine GRUMBACH est l'architecte de la ZAC Porte de Paris. Ce sont ces équipes qui travaillent pour le compte de la société d'économie mixte Plaine Commune Développement, désireuse de densifier cette partie de Saint-Denis, et recherchent les promoteurs immobiliers qui vont construire et les investisseurs qui vont financer les projets immobiliers.
Il est aussi connu comme l'un des architectes qui a concouru aux projets du Grand Paris. Souvenez-vous, il avait mis en avant le lien avec la Seine, proposant de tirer Paris jusqu'au Havre. A ce sujet, une anecdote. Invité par Patrick BRAOUEZEC, comme tous les architectes qui avaient participé au projet du Grand Paris, à venir s'exprimer dans le cadre d'un cycle de conférence qui se déroulait dans l'amphithéâtre du Stade de France il y a 3 ans, l'intéressé, une fois les questions et réactions des gens de la salle passées, était intervenu et, à mon égard (j'étais intervenu sur les canaux construits au XIXe siècle et irriguant le territoire national), avait répondu en ironisant sur le fait qu'on pourrait peut-être un jour aller jusqu'au Danube en empruntant des canaux...
Ce genre de moment, où un puissant chute victime de son arrogance à l'égard de ceux qu'il méprise ou ignore, est plutôt rare, mais toujours jubilatoire. Grâce à ce genre de commentaires, on mesure à quel point Antoine GRUMBACH ignore tout des canaux et des voies navigables en général. Il n'a sans doute jamais vu la carte des canaux européens construits par les différents pays au XIXe et XXe siècle, et ne connaît probablement rien aux questions relatives à la batellerie.
Mais comment expliquer une telle ignorance ? En fait, les grands architectes sont d'ardents promoteurs d'une mondialisation financière qui ignorent les territoires et leurs habitants. L'essentiel est de relier entre elles des métropoles, où les plus aisés trouveront les mêmes services, le même confort et, surtout, ne rencontrerons pas les habitants des lieux, à l'exception des riches qui leur ressemblent. Or, Patrick BRAOUEZEC partage avec ANTOINE GRUMBACH cette volonté de ségréguer socialement les populations. Je vous renvoie à plusieurs de mes billets sur la politique menée par le maître de Plaine Commune, dont celui de décembre 2012.
C'est dans ces conditions qu'il faut comprendre que Patrick BRAOUEZEC ait imposé le projet d'architecture d'Antoine GRUMBACH , pour ses projets de densification à la Porte de Paris, et ce, au détriment des habitants et de leurs souhaits d'espaces verts, en particulier à l'endroit du bassin de la Maltournée (le vote initial des citoyens, qui désignait
le projet concurrent comme vainqueur, fut tout simplement cassé par Patrick BRAOUEZEC qui exigea un nouveau vote conforme à ses attentes... Mais je vous ai déjà dit que Patrick BRAOUEZEC n'avait que faire des gens qui votent !).
Le documentaire "Délaissé" de Marie TAVERNIER confirme cette analyse. Vous pouvez consulter le trailer, constitué des deux premières minutes sur Dailymotion, le Conseil d'Architecture, d'Urbanisme et d'Environnement (CAUE) de l'Essonne l'a mis en ligne. Dans ce documentaire, la réalisatrice interview Antoine GRUMBACH.
Voici ce que dit l'intéressé (l'ensemble des scènes dure près de 4 minutes, au cours desquelles Antoine GRUMBACH parle à Marie TAVERNIER, d'abord immobile, puis en se dirigeant vers le bassin de la Maltournée, et enfin en s'y tenant) :
(0h31'07'')
Antoine GRUMBACH : "Il faut quand même comprendre que, ce petit endroit merveilleux qu'on va aller découvrir tout à l'heure et que vous avez filmé, il est dans un dispositif urbain à l'échelle de la métropole. On est là à l'échelle de la métropole, c'est-à-dire qu'on n'est même pas dans un projet pour Saint-Denis. On est dans un projet à l'échelle de la métropole parisienne. donc, c'est pour çà... Moi, je comprends très bien la nostalgie des gens, qui sont les associations qui défendent la Maltournée. Je comprends quand on a un espace à soi et tout. Mais on est dans une autre échelle. On est à l'échelle... sur l'autoroute, le monde entier qui vient de Roissy, et qui va à Paris, passe par là.
Quand les gens parlent de la Maltournée, on se dit : c'est un endroit merveilleux. Mais, je suis absolument d'accord. Mais c'est merveilleux pour qui ? Pour les quelques habitants qui ont l'habitude d'y aller. (Là, croyez-moi amis lecteurs, il faut entendre le ton méprisant employé à l'égard des habitants) Mais je veux dire... Mais on n'est pas à l'échelle... Quand vous avez 100 000 personnes les jours de match, il faut venir filmer les jours de match. Il y a du monde partout, partout, partout, partout, partout... et donc les gens viendront. Mais en semaine, c'est les gens qui habiteront là qui en profiteront, les gens de la ville, le week-end, même s'il n'y a pas de match, les gens qui se promènent sur le canal.
(Antoine GRUMBACH et Marie TAVERNIER arrivent sur le bassin de la Maltournée).
Là, il y a un énorme gratte-ciel qui va se construire, là. Un gigantesque complexe hôtelier, de conférence, pour des conférences de 5 000 personnes.
Marie TAVERNIER : Ou cà ?
Antoine GRUMBACH : Là, juste là. En face. Pas là au bord de l'eau, mais juste après les entrepôts.
Marie TAVERNIER : Quelque chose de très haut aussi ?
Antoine GRUMBACH : La ville ne peut pas... Les usines... Il n'y a plus d'emplois industriels, c'est du foncier, il y a le métro, il y a le tramway, il y a l'eau, on ne peut pas garder les petites maisons. Le terrain vaut trop cher. (Là encore, amis lecteurs, il faut entendre le ton gourmand qu'il emploie, on devine à quel point le foncier n'a d'intérêt que par l'argent qu'il peut rapporter)
Bon alors. Donc, là, après ce chemin un peu difficile, on arrive dans cet endroit un peu particulier. Il faut imaginer que cet espace là, vous voyez qu'il est totalement sauvage. (Amis lecteurs, un beau pipo commence) Tout cela sera aménagé comme des jardins, comme un grand parc public avec des équipements. Il n'y aura pas de terrain de basket de cette importance, parce que cela coupe tout le temps, mais il y aura des aménagements, de jeux d'enfants, des activités pour les personnes âgées, des bancs, des choses couvertes, plantés de très beaux arbres. Il n'y a pas beaucoup d'arbres. Cà, c'est des buissons, si vous voulez. Pour nous, c'est pas des arbres... Cà n'a pas été planté. Donc, c'est des arbres qui vont sauter, qu'on va replanter. (Dommage pour lui, mais c'est bien des arbres qu'il y a à la Maltournée, les Roms qui y sont installés en conviendraient volontiers, à moins qu'ils méprisent les Roms comme les maires-adjoints du Comité Consultatif qui parlaient avec un habitant du Collectif Lamaze, je cite, "des populations qui...") Je ne dis pas que ce sera aussi attractif que les Halles à Paris. Mais enfin, quand même, venir en tramway, en métro, etc, et d'arriver à un endroit où il y a des parcs au bord de l'eau et où il y a l'histoire merveilleuse de Saint-Denis, ce sera un lieu très fort dans l'ensemble de l'agglomération parisienne." (0h34'53'')
Quelques explications pour comprendre les propos d'Antoine GRUMBACH :
1. Le complexe hôtelier évoqué est situé à côté de la tour Akzo (là où se trouvait l'Humanité), au sud de la Maltournée, le long de la rue Ambroize Croizat. J'en ai déjà parlé auparavant, je vous renvoie à mon billet de 2010.
2. Je vous rassure, ce n'est pas un terrain de basket, mais bien un
terrain de football qui est sur le bassin de la Maltournée. Antoine
GRUMBACH n'a sans doute jamais connu un terrain de foot autrement qu'à
travers le confort d'une loge. Nos élus en savent quelque chose pour le
Stade de France...
3. L'aménagement d'un parc, de bancs, de jeux pour les enfants, etc sur le site de la Maltournée relève de la manipulation. En fait, 20 000 m² de bureaux sont prévus sur la Maltournée. Les parcs dont il parle seront, tenez-vous bien, sous le viaduc de l'autoroute A1. Hé oui, tout le monde y passera les jours de match... Les pelouses deviendront même de sacrés dépotoirs. J'ajoute que, si l'on observe comment le parc de 1 hectare qui était prévu sur la ZAC du Landy-Pleyel a été raboté de moitié pour laisser de la place au campus SFR, nous pouvons avoir de vives inquiétudes sur le bassin de la Maltournée, qui pourrait être complètement privatisé dans le cadre d'un projet immobilier visant à créer un "campus" (en ce moment, les concepts de "campus" se vendent mieux que les immeubles seuls, promoteurs immobiliers et entreprises en sont friands !).
Concernant les pseudo espaces verts à la Maltournée, un constat. En octobre 2010, le documentaire de Marie TAVERNIER a été projeté au cinéma "l'Ecran". Ce jour-là, la manipulation était opérée par le maire-adjoint Christophe GIRARD. J'ai donc du intervenir pour informer les habitants présents que la municipalité et Plaine Commune entendaient construire des bureaux sur le bassin de la Maltournée. Immédiatement, notre maire-adjoint s'est plongé dans ses notes pour dire que plusieurs milliers de mètres carrés d'espaces verts allaient être construits. La même scène s'est reproduite le 15 janvier dernier, lors de la Démarche quartier Porte de Paris. Des habitants se sont émus du caractère minéral de la ZAC Porte de Paris. Même personne, même comportement, notre maire-adjoint récite son texte : 4 hectares d'espaces verts. Et les habitants de repartir avec leurs inquiétudes et leurs espaces dont ils se demandent bien où ils seront...
En conséquence, voici un photomontage où j'illustre les futurs bâtiments qui empiéteront sur le bassin de la Maltournée, j'ai également figuré en vert les espaces de verts que M. GRUMBACH et de M. GIRARD daigneront nous accorder sous et autour de l'Autoroute A1 (les personnes âgées iront s'y promener et nos enfants y jouer...), sachant que je n'ai pas représenté les autres immeubles de bureaux qui les encadreront, ainsi qu'en noir l'emplacement du projet d'hôtel-centre de conférence qui bouchera définitivement la vue de la Maltournée (hé oui, il y a un fort risque de tour, comme cela était prévu à l'origine sur la ZAC Landy-Pleyel !) :
Moralité de l'histoire, nous autres, Dionysiens, ne valons pas tripette aux yeux d'Antoine GRUMBACH et de son commanditaire, Patrick BRAOUEZEC, le maître de Plaine Commune, et des créatures de celui-ci. Les habitants de Saint-Denis demandent à être respectés pour ce qu'ils sont et non à ce que des portions de leur territoire servent à des activités auxquelles ils ne sont pas associés. La mondialisation et le développement des métropoles, chers au coeur de Patrick BRAOUEZEC et d'Antoine GRUMBACH, se font au détriment des Dionysiens. Leurs besoins, basiques, leurs demandes, modestes, ne sont pas pris en compte. Nul doute que si nous étions des habitants de Neuilly-sur-Seine ou du 5e arrondissement de Paris, Antoine GRUMBACH ne se serait pas montré aussi méprisant dans ses commentaires, mais aurait, au contraire, loué les petites maisons et leurs jardins situées, elles, au coeur de cette métropole qu'il affecte tant.
Pour ceux d'entre vous qui serait intéressé par le documentaire, je vous invite à contacter la production :
G.R.E.C, 14 rue alexandre parodi, 75010 PARIS, www.grec-info.com, diffusion@grec-info.com. Le prix est d'une quinzaine d'euros.
Deux interrogations : Pourquoi ne pas refaire une projection de ce documentaire à l'Ecran ? Quel candidat aux élections municipales de 2014 serait prêt à s'engager à ne pas construire sur le bassin de la Maltournée et à y créer un parc ?
jeudi 14 février 2013
Antoine GRUMBACH, architecte et urbaniste de la ZAC Porte de Paris, si proche de la mondialisation et de Patrick BRAOUEZEC, si loin des Dionysiens. L'exemple du bassin de la Maltournée à la Porte de Paris.
Libellés :
Antoine GRUMBACH,
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ZAC Porte de Paris
samedi 2 février 2013
Le double discours de Patrick BRAOUEZEC
Un grand merci à Leïla, pour m'avoir signaler la prestation de Patrick BRAOUEZEC à l'émission "Le Débat" de Public Sénat du week-end dernier. Je vous invite à regarder l'émission sur le lien suivant, ou alors directement sur votre poste de télé, puisqu'elle est rediffusée aujourd'hui à 16h05 (dans 20 minutes, désolé) et demain à 9h55 sur la chaîne Public Sénat.
Notre ex-député donne ici tout son sens au dicton "Faites ce que je dis, pas ce que je fais".
Quelques exemples de son discours télévisuel démentit par la politique urbaine menée dans notre ville :
26 minutes et 54 secondes, Patrick BROUAEZEC parle du Contrat de Développement Territorial qu'il a négocié avec l'Etat : "...on voit les conséquences quand on n'a pas pensé les transports avec le développement de la ville. Or, la ville aujourd'hui, elle se développe, on a besoin effectivement de transports, et de transports en commun, avec les réserves qu'évoquaient Marc tout à l'heure [NDA : l'un des invités, urbaniste, du débat], c'est-à-dire que, par exemple, nous, sur Plaine Commune, on travaille sur une Charte entreprise territoire pour faire en sorte que les entreprises s'impliquent dans le territoire et recrute localement, c'est-à-dire qu'on limite le pendulaire quotidien, le matin et le soir, entre lieu d'habitation et lieu de travail"
Amusant ce discours, il va falloir qu'il nous explique pourquoi les entreprises qui viennent s'installer dans le sud de notre ville, à la Petite Défense, n'embauchent pas les Dionysiens, hormis les entreprises du BTP qui ont construit les bureaux. Il faudra aussi qu'il nous explique pourquoi il a négocié avec l'Etat de construire des centaines de milliers de mètres carrés de bureaux et des milliers de logements autour de la ligne 13, ainsi que de créer une nouvelle station sur cette même ligne 13 entre Porte de Paris et Carrefour Pleyel pour desservir ces nouveaux quartiers. Il faudra aussi qu'il nous explique pourquoi il ne veut pas créer d'espaces verts dans le cadre de tous ces projets immobiliers.
A cet égard, une anecdote révélatrice des compromissions de Patrick BRAOUEZEC et de ses lieutenants. Lors des dernières réunions du Comité consultatif de la Porte de Paris, Michel RIBAY et Christophe GIRARD, maire-adjoints (ou créatures politiques si vous préférez !) ont tenté (mais ont échoué) de nous faire adopter un projet d'avis sur le Grand Paris qui prévoyait cette nouvelle station sur la ligne 13 et où il n'était pas fait mention d'espaces verts, mais d'espaces de respiration. Avec Thierry RUYER, qui défend le bassin de la Maltournée sur lequel nos chers élus veulent créer 20 000 m² de bureaux, nous avons été les seuls à souligner cette capitulation en faveur des bétonneurs que nos élus, prétendûment gauche de gauche, voulaient faire passer.
41 minutes et 30 secondes : "Le problème qu'on a aujourd'hui, c'est comment on répond aux besoins de nos populations ? Comment on peut inventer une gouvernance qui, non seulement fait rêver, parce que moi je suis... L'histoire du Stade de France m'a amené que le rêve, c'est quelque chose d'important. Et y compris pour des gens qui vivent des situations personnelles difficiles. Donc, le rêve c'est important. Mais aussi, comment on change la vie des gens au quotidien."
Répondre aux besoins des populations ? Chiche ! Cette pensée fulgurante du maître de Plaine Commune ne dépasse pas le cadre étroit de sa publicité personnelle, via en l'occurence le petit écran, car, en pratique, il pense et densifie le territoire dionysien en faveur de la mondialisation financière et non au profit des habitants, comme son grand copain l'architecte et l'urbaniste Antoine GRUMBACH. Celui-ci (16 minutes) se rend compte un moment (encore une fulgurance de ceux qui se vivent comme des maîtres) qu'à parler de la métropole, c'est-à-dire de la mondialisation financière, il ne parle pas des gueux qui vivent dans les territoires où il sévit. Il est donc contraint de rétropédaler pour dire que les problèmes de la vie quotidienne des gens c'est important. 10 secondes pour penser aux gens qui vivent sur un territoire défavorisé, quel courage de la part d'Antoine GRUMBACH, et 3 minutes à discourir sur la mondialisation.
Enfin, noter à 41 minutes 24 secondes, que Patrick BRAOUEZEC, en réponse à une question du journaliste Benoît DUQUESNE qui souligne les problèmes liés aux rivalités politiques, dans un superbe exercice d' "abnégation politique", déclare qu'il est prêt à s'effacer politiquement...
En résumé, pour les Dionysiens engagés à gauche qui connaissent la vraie nature du pouvoir politique exercé par Patrick BRAOUEZEC à Saint-Denis, il y a vraiment de quoi être consterné, bien que les propos et l'attitude du maître de Plaine Commune ne soient pas surprenantes.
PS : je me répète, car je l'ai déjà dit dans un précédent billet, mais Patrick BRAOUEZEC déteste Philippe DALLIER, le sénateur UMP qui lui fait face dans ce débat. Celui-ci ayant déposé un amendement pour empêcher la création de Communauté Urbaine disposant des pouvoirs régionaux et départementaux dans les départements du 92, du 93 et 94 de la région Ile-de-France.
Notre ex-député donne ici tout son sens au dicton "Faites ce que je dis, pas ce que je fais".
Quelques exemples de son discours télévisuel démentit par la politique urbaine menée dans notre ville :
26 minutes et 54 secondes, Patrick BROUAEZEC parle du Contrat de Développement Territorial qu'il a négocié avec l'Etat : "...on voit les conséquences quand on n'a pas pensé les transports avec le développement de la ville. Or, la ville aujourd'hui, elle se développe, on a besoin effectivement de transports, et de transports en commun, avec les réserves qu'évoquaient Marc tout à l'heure [NDA : l'un des invités, urbaniste, du débat], c'est-à-dire que, par exemple, nous, sur Plaine Commune, on travaille sur une Charte entreprise territoire pour faire en sorte que les entreprises s'impliquent dans le territoire et recrute localement, c'est-à-dire qu'on limite le pendulaire quotidien, le matin et le soir, entre lieu d'habitation et lieu de travail"
Amusant ce discours, il va falloir qu'il nous explique pourquoi les entreprises qui viennent s'installer dans le sud de notre ville, à la Petite Défense, n'embauchent pas les Dionysiens, hormis les entreprises du BTP qui ont construit les bureaux. Il faudra aussi qu'il nous explique pourquoi il a négocié avec l'Etat de construire des centaines de milliers de mètres carrés de bureaux et des milliers de logements autour de la ligne 13, ainsi que de créer une nouvelle station sur cette même ligne 13 entre Porte de Paris et Carrefour Pleyel pour desservir ces nouveaux quartiers. Il faudra aussi qu'il nous explique pourquoi il ne veut pas créer d'espaces verts dans le cadre de tous ces projets immobiliers.
A cet égard, une anecdote révélatrice des compromissions de Patrick BRAOUEZEC et de ses lieutenants. Lors des dernières réunions du Comité consultatif de la Porte de Paris, Michel RIBAY et Christophe GIRARD, maire-adjoints (ou créatures politiques si vous préférez !) ont tenté (mais ont échoué) de nous faire adopter un projet d'avis sur le Grand Paris qui prévoyait cette nouvelle station sur la ligne 13 et où il n'était pas fait mention d'espaces verts, mais d'espaces de respiration. Avec Thierry RUYER, qui défend le bassin de la Maltournée sur lequel nos chers élus veulent créer 20 000 m² de bureaux, nous avons été les seuls à souligner cette capitulation en faveur des bétonneurs que nos élus, prétendûment gauche de gauche, voulaient faire passer.
41 minutes et 30 secondes : "Le problème qu'on a aujourd'hui, c'est comment on répond aux besoins de nos populations ? Comment on peut inventer une gouvernance qui, non seulement fait rêver, parce que moi je suis... L'histoire du Stade de France m'a amené que le rêve, c'est quelque chose d'important. Et y compris pour des gens qui vivent des situations personnelles difficiles. Donc, le rêve c'est important. Mais aussi, comment on change la vie des gens au quotidien."
Répondre aux besoins des populations ? Chiche ! Cette pensée fulgurante du maître de Plaine Commune ne dépasse pas le cadre étroit de sa publicité personnelle, via en l'occurence le petit écran, car, en pratique, il pense et densifie le territoire dionysien en faveur de la mondialisation financière et non au profit des habitants, comme son grand copain l'architecte et l'urbaniste Antoine GRUMBACH. Celui-ci (16 minutes) se rend compte un moment (encore une fulgurance de ceux qui se vivent comme des maîtres) qu'à parler de la métropole, c'est-à-dire de la mondialisation financière, il ne parle pas des gueux qui vivent dans les territoires où il sévit. Il est donc contraint de rétropédaler pour dire que les problèmes de la vie quotidienne des gens c'est important. 10 secondes pour penser aux gens qui vivent sur un territoire défavorisé, quel courage de la part d'Antoine GRUMBACH, et 3 minutes à discourir sur la mondialisation.
Enfin, noter à 41 minutes 24 secondes, que Patrick BRAOUEZEC, en réponse à une question du journaliste Benoît DUQUESNE qui souligne les problèmes liés aux rivalités politiques, dans un superbe exercice d' "abnégation politique", déclare qu'il est prêt à s'effacer politiquement...
En résumé, pour les Dionysiens engagés à gauche qui connaissent la vraie nature du pouvoir politique exercé par Patrick BRAOUEZEC à Saint-Denis, il y a vraiment de quoi être consterné, bien que les propos et l'attitude du maître de Plaine Commune ne soient pas surprenantes.
PS : je me répète, car je l'ai déjà dit dans un précédent billet, mais Patrick BRAOUEZEC déteste Philippe DALLIER, le sénateur UMP qui lui fait face dans ce débat. Celui-ci ayant déposé un amendement pour empêcher la création de Communauté Urbaine disposant des pouvoirs régionaux et départementaux dans les départements du 92, du 93 et 94 de la région Ile-de-France.
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