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lundi 26 février 2018

La RATP veut automatiser la ligne 8. Et les engagements sur la 13 ?

Dans son numéro 2358 du lundi 26 février 2018, la Lettre de l'expansion, une lettre confidentielle paraissant le lundi et lue par les décideurs politiques et économiques français, indique que : "La RATP va annoncer prochainement sa volonté d'automatiser à partir de 2018 la ligne 8 du métro parisien."

Pour les utilisateurs de la ligne 8, qui doivent supporter un ligne dégradée dotée de matériels obsolètes (les vieilles MF77 n'ont pas été modernisées contrairement aux rames de la 13), c'est une bonne nouvelle ! Seulement, cette annonce pose un problème pour l'automatisation de la ligne 13.
Rappelez-vous, en 2015, lors de la campagne des élections régionales, Valérie PECRESSE, l'actuelle présidente de la région Ile-de-France, et son concurrent, Claude BARTOLONE, du Parti Socialiste, avaient promis l'automatisation de la ligne 13. Cet engagement figurait noir sur blanc dans leurs promesses de campagne, même si aucune date n'était prévue. 

En 2015, la RATP venait d'achever l'automatisation de la ligne 1 du métro parisien un peu plus d'an plus tôt et débutait l'automatisation de la ligne 4, avec une mise en service prévue en 2022. En conséquence, la ligne 13 devait être la suivante. Mais si la RATP veut automatiser la 8 et, vu les ressources financières actuelles de l'autorité organisatrice de la région, Ile-de-France Mobilités (ex-STIF), l'automatisation de la ligne 13 est de facto reportée sine die.  

Amis lecteurs, je ne peux que vous invitez à interpeller tous vos élus, de Droite comme de Gauche, et à leur demander quand la ligne 13 sera automatisée... Je rappelle à nos élus que la station Porte de Paris de la ligne 13 desservira un tiers des épreuves des Jeux Olympiques de 2024, ainsi que les cérémonies d'ouverture et de fermeture des JO, alors que la station Saint-Denis Pleyel sera très loin...

samedi 24 février 2018

Grand Paris Express (1) : retards entérinés et absence de pilotage

Le Premier Ministre a rendu jeudi ses arbitrages jeudi 22 février 2018. La catastrophe pressentie au cours des derniers mois aura bien lieu : très peu de lignes du Grand Paris Express (GPE) seront prêtes en 2024.

Certes, Saint-Denis accueillera la ligne 14 sur son territoire à la nouvelle station Saint-Denis Pleyel, que le combat que j'ai mené au cours des dernières années a permis de ne pas confondre avec la station Carrefour Pleyel qui abrite la ligne 13, malgré les efforts de nos élus locaux pour duper la population afin de lui faire croire que la 13 sera en correspondance avec les nouvelles ligne 15, 16 et 17. Cependant, le calendrier est complètement remanié pour les autres lignes.

Si l'on en croit les annonces gouvernementales, la colonne vertébrale nord-sud du Grand Paris Express, la ligne 14, sera bien achevée avant les Jeux Olympiques, ce qui est très positif. La ligne 15 sud, dont la construction est lancée depuis un peu plus d'un an, sera achevée en 2024, contre 2022 initialement. Les lignes 16 et 17, qui devaient être mises en service pour fin 2023, début 2024, c'est-à-dire pour les Jeux Olympiques de Paris qui se dérouleront pendant l'été 2024, seront partiellement achevées à cette date.

La ligne 17 devrait desservir en 2024 la station Aéroport du Bourget, avec toutefois une incertitude de quelques mois sur la date de mise en service effective de cette station desservant le centre des médias et plusieurs épreuves sportives, qui rend incertain son fonctionnement pendant l'été 2024. Si le ridicule tuait, un grand nombre de bureaucrates et d'élus y passeraient ! De son côté, la ligne 16 devrait être terminée en 2024 jusqu'à Clichy-Montfermeil. Mais là encore, personne ne sait si quelles stations seront réellement en service le 2 août 2024, lors de l'ouverture des Jeux Olympiques. Inutile de préciser que les maires qui prévoient de construire ou moderniser des infrastructures sportives, hotelières, etc sont ravis de la situation...

La réalisation de la ligne 18, l'achèvement des lignes 15 (dont le tronçon nord devant desservir le Stade de France), 16 et 17 sont repoussés au-delà de 2024.... Les calendriers annoncés jeudi n'ont qu'une valeur relative (2025, 2027, après 2030...). Un flou artistique règne. A l'instar du chantier de tous les chantiers de métro, qui prennent systématiquement du retour par rapport au calendrier annoncé, on doit froidement envisager que la plupart ne seront pas mis en service aux dates prévues, avoir avant 2030, voire au-delà. Certains tronçons pourraient à la fin carrément disparaître des agendas. Une fois que les Jeux Olympiques seront passés, le roi sera nu.

Pour conclure, je voudrais rappeler le poids de la folie des grandeurs des hommes politique franciliens, qu'ils siègent au niveau national (députés, ministres) ou local (maires, conseillers territoriaux, départementaux et régionaux) dans ces retards. En 2007, la région Ile-de-France de gauche et le gouvernement de droite vont s'opposer, la première proposant Arc Express, le second Métro du Grand Paris. Pendant dix ans, les études et les annonces succéderont aux études et aux annonces, enrichissant les communicants et les rois du béton, les politiques joueront leurs pions dans cette partie de Go pour affirmer leur pouvoir, mais retardant encore plus le premier coup de pioche. Qu'est-il resté de tout cela ? Pas grand chose, le rapport de la Cour des Comptes paru mi-janvier a jeté à bas les masques, expliquant en creux que les centaines de millions d'euros dépensés au cours de la décennie écoulée ont produit des études, des calendriers volontairement optimistes, pour ne pas dire mensongers. Pourquoi y-a-t-il davantage de bureaucrates à la Société du Grand Paris que d'ingénieurs ? Lorsque mon fils est né en 2007, on promettait l'achèvement d'Arc Express en 2019-2020 pour 6,5 milliards d'euros....  Amis lecteurs, ceux d'en haut, qui dirigent dans cette ville, cette région et ce pays n'ont strictement rien à faire de nous, mais ont tous tiré profit de la décennie écoulée. Et aucun d'entre eux ne sera sanctionné.

samedi 22 décembre 2012

Quand la Droite et les Gauches de gauche défendent une mixité sociale de juxtaposition entraînant une ségrégation urbaine, sociale et ethnique

Le 18 novembre dernier, dans l'émission Périphéries d'Edouard ZAMBEAUX sur France Inter, le journaliste était allé à la rencontre de Catherine ARENOU, maire UMP de Chanteloup-les-Vignes, commune de 10 000 habitants des Yvelines. L'objectif était de comprendre les difficultés d'un "maire d'une ville pauvre", un coup de projecteur étant mis sur la situation de ces communes par la grève de la faim de Stéphane GATIGNON, maire de Sevran, commune de Seine-Saint-Denis confrontée à des difficultés budgétaires. Voici le lien pour écouter cette émission.

Tout au long de cette émission, on pouvait, au fond, partager les combats de cette maire. Malgré des ressources financières contraintes (plus de 70 % de ses administrés ne sont pas imposables et la masse salariale représente plus de 60 % de son budget), elle se débat pour offrir à des coûts très faibles des services publics, comme la cantine scolaire ou des activités de centres de loisirs pour les enfants. Son constat, sur le fait de devoir mettre des hommes devant des populations fragiles, et non de l'informatique, est très juste, de même que celui sur la précarisation croissante des populations (constante hausse des demandes auprès des associations caritatives pour pouvoir se nourrir, hausse des impayés de loyers).

Pour autant, la conclusion que la maire nous livre dans les dernières secondes de cette courte émission (8 minutes) est sidérante, mais révélatrice d'une volonté partagée par les élus de Droite et de la Gauche de la Gauche : séparer les populations pauvres des populations riches. Remercions donc de sa franchise Mme ARENOU, quand d'autres élus, comme ces hypocrites gauche de gauche qui nous dirigent à Saint-Denis, font la même politique, sous le fallacieux prétexte "de ne pas chasser les pauvres".

Avant d'aller plus avant, je vous retranscris la conclusion :
" Si la ville de Chanteloup a des besoins, c'est parce que, de son côté, elle porte une partie de la solidarité nationale. Si elle a 75 % de personnes qui habitent dans le logement social actuellement, c'est pas un choix, c'est un fait ! Ce fait, moi, je l'assume complètement, je suis tout à fait en capacité d'accompagner ces populations. Mais, ce que je veux, c'est qu'on me donne des moyens de le porter. Si moi, 75 % des habitants sont dans le logement social, et qu'à côté, il y en a 5 % dans le logement social dans la ville d'à côté. Fatalement, je porte sa solidarité. Donc, qu'elle me donne les moyens de porter sa solidarité."

Contrairement à ces élus à la faible, pour ne pas dire inexistante, conscience républicaine, je suis opposé à une mixité sociale de juxtaposition, dont la conséquence est la relégation des populations les modestes et souvent d'origine étrangères, en périphérie des centres urbains dans des cités repliées sur elle-même. Aucune ville ne devrait avoir plus de 50 % de son parc de logement composé de logements sociaux, comme c'est le cas à Chanteloup-les Vignes ou chez nous, à Saint-Denis. 

Je suis favorable à une mixité sociale de mélange, qui obligerait chaque commune à avoir une proportion de logements sociaux équivalente à 30 % de son parc de logements. C'est à Neuilly-sur-Seine ou à Levallois que des logements sociaux doivent être construits, et non à Saint-Denis. Il faut au contraire proposer aux Dionysiens, qui vivent dans les cités où ils étouffent, de pouvoir habiter à Neuilly !

Il faut que les populations se mélangent, se rencontrent pour que chacun se rappelle, ou apprenne, que l'Humanité est une ! Il ne faut surtout pas renvoyer les femmes et les hommes à leurs déterminants sociaux. Mon pays, notre pays, ne doit pas prendre le chemin de l'Amérique et de sa ségrégation institutionnalisée ! 

Le drame de la politique immobilière actuelle est que l'on ne construit pas assez de logements sociaux. Le paradoxe, mais qui n'est qu'apparent, c'est que si ce constat est partagé par tous les hommes politiques, chercheurs, spécialistes et autres observateurs de l'évolution de notre pays, peu nombreux sont ceux qui osent pousser le raisonnement jusqu'au bout et en tirer toutes les conséquences, à savoir que les logements sociaux construits le sont toujours dans les mêmes communes. La ségrégation socio-spatiale, qui s'est progressivement mise en place à partir de la fin des années 1970, est constamment renforcée, avec la bénédiction des élus Gauche de Gauche et de la Droite.

Le projet du Grand Paris et le Schéma Directeur de la Région Ile-de-France (SDRIF) en sont les derniers exemples lamentables. La part du logement social, qui représente 35 % du parc de logement en Seine-Saint-Denis en 2005, devrait ainsi s'élever à 44 % à l'horizon 2030.

Plusieurs maires socialistes de Seine-Saint-Denis se sont donc élevés contre cette perspective, exigeant un rééquilibrage avec les Hauts-de-Seine, et dénonçant cette stratégie des élus gauche de gauche du département, comme Patrick BRAOUEZEC, motivés par des considérations électorales. Rappelez-vous que je vous ai dit à plusieurs reprises que ces élus dévoyés qui se disent gauche de gauche portent les stigmates des fossoyeurs de la démocratie : clientélisme et démagogie.

Alors, amis lecteurs, comment, me direz-vous, pouvons-nous parvenir à cette mixité sociale de mélange ?

1) Tout simplement, en en finissant avec Patrick BRAOUEZEC et ses lieutenants, hommes politiques hypocrites

Amis lecteurs, notre ex-député et ses lieutenants se disent gauche de gauche. D'ailleurs, Patrick BRAOUEZEC a rejoint un groupuscule appelé la Fédérération pour une Alternative Sociale et Ecologique (FASE), qui relève de ce que l'on appelle la gauche radicale. A priori, ces gens là devraient défendre une mixité sociale de mélange et non une mixité sociale de juxtaposition. 

Et bien non ! Mesurez d'ailleurs le décalage.

Voici ce que dit notre cher ex-député dans une interview donnée au quotidien l'Humanité du 11 décembre dernier : "La centralité doit être partout, la périphérie nulle part. Notre travail intéresse beaucoup de métropoles dans le monde. La plupart se construisent sur la base de l'exclusion. Soit c'est la gentrification du centre et la ghettoïsation de la périphérie, soit c'est le contraire. Nous, nous voulons une métropole inclusive, une métropole solidaire où le vivre ensemble n'est pas le vivre côte à côte". Il s'agit là d'un propos destiné à être largement lu par un peuple de gauche, dont fait partie la population Dionysienne. 

Maintenant, voici ce qu'il pense et livre aux rares lecteurs (forcément des spécialistes très éloignés dans leurs modes de vie et leurs pensées des Dionysiens) qui auront mis la main sur son livre d'entretien avec Jean VIARD "Mais où va la ville populaire ?" (édition de l'aube, 2012). Le son de cloche est tout autre : "Vous parliez de ghetto tout à l'heure : le ghetto de riches est sans doute beaucoup plus réel et répandu que le ghetto de pauvres. Je ne connais pas vraiment de ghettos de pauvres mais je connais l'existence des ghettos de riches. Le risque, au nom de la diversité sociale, c'est qu'un certain nombre de gens ne trouvent plus leur place dans les ville qui opèrent peu à peu des substitutions de populations en faveur des plus aisés. Et les plus pauvres, où vont-ils ? Personne n'est prêt à les accueillir. Nous sommes aussi dans une réalité où il ne faut pas se raconter d'histoires. Il n'y aura pas, ni spontanément ni même par des politiques de transfert volontaire, des gens en difficulté qui iront habiter à Neuilly-sur-Seine."

Oui, vous avez bien lu, un représentant éminent de la gauche radicale, un véritable gauche de gauche comme il aime à se définir lui-même, ne résiste pas, que dis-je, cède au capitalisme financier. Patrick BRAOUEZEC ne remet pas en cause la ségrégation urbaine, sociale et ethnique qui s'est mise en place dans la région Ile-de-France. Les riches ont de la chance, puisque Patrick BRAOUEZEC devancent leur souhait en construisant loin de leurs villas cossus des barres en béton où il parquera leurs domestiques et autres employés de maison/employés invisibles que les nantis ne veulent pas cotôyer plus de quelques minutes ou quelques heures par jour.

En refusant d'imposer une autre politique en matière immobilière et en collaborant avec les nantis, Patrick BRAOUEZEC et ses lieutenants encouragent la ségrégation en Ile-de-France.

Pourquoi une telle affirmation ? Parce que le maître de Plaine Commune n'ignore pas qu'un promoteur voulant élever du bureau à Neuilly-sur-Seine trouvera toujours du foncier, même des parcelles déjà bâties à transformer. De même qu'il n'ignore pas qu'il suffirait de confier le pouvoir foncier des maires aux préfets pour que l'Etat puisse enfin imposer ce rééquilibrage aux communes qui sont dépourvues de logements sociaux. Mais notre baron local n'a pas l'intention de lâcher la moindre compétence. Il y a quelques jours, il a d'ailleurs participé au torpillage en règle du Livre Blanc de Paris métropole, en s'opposant à la création d'une Autorité en charge des logements à l'échelle régionale.

Saint-Denis n'a pas à être une "ville populaire", de même que Neuilly-sur-Seine n'a pas à être une "ville bourgeoise". Je le dis et je le répète, il faut du logement social partout.

2) Mais aussi, en en finissant avec le discours populiste et démagogue : "chasser les pauvres"

Le bénéficiaire d'un logement social en dispose à vie, peut même le transmettre à ses enfants et, surtout, bénéficie d'un droit au relogement sur sa commune. Ce que je viens de dire signifie que la moitié des habitants qui vivent dans le parc social de notre ville sont assurés de ne jamais en être chassé. S'ils en partent, ce sera de leur plein gré.

Quant aux habitants vivant dans des logements du parc privé insalubres, quels sont leurs droits ? Le propriétaire d'un tel logement a l'obligation de reloger ses locataires. Je pose là une question : faut-il laisser des enfants vivre dans des environnements malsains où ils sont victimes du saturnisme ou d'autres maladies affectant, par exemple pour les maladies les plus courantes, les voies respiratoires ? Ou bien vaut-il mieux qu'ils résident dans des logements décents, quitte à devoir se refaire de nouveaux amis dans une autre école ?

En trompant les populations les plus fragiles, Patrick BRAOUEZEC et ses lieutenants se révèlent être les artisans de la ségrégation sociale et ethnique en Ile-de-France.

J'ajoute que, si la municipalité se substitue au propriétaire défaillant d'un logement insalubre pour exécuter les travaux, elle doit reloger les locataires sur son territoire. Si dès les années 1990, la mairie de Saint-Denis avait pris ce genre d'initiative contre les logements insalubres existants (et qui étaient moins nombreux qu'aujourd'hui), comme la loi l'y autorisait déjà,  le parc dionysien ne se serait pas continuellement dégradé et la problématique de l'insalubrité n'aurait pas cette ampleur. Les marchands de sommeil auraient compris qu'ils n'étaient pas les bienvenus. Mais ce message là ne leur a pas été envoyé. A dessein...

D'ailleurs, amis lecteurs, une question que nos élus gauche de gauche éludent : qui sont les populations chassées qu'ils semblent défendre ?

En réalité, il s'agit de la classe moyenne, de gens gagnant entre une fois et deux fois le SMIC, qui sont chassés de Paris et des départements de petite couronne en raison de l'évolution du marché du foncier et de l'immobilier (je crois qu'il est inutile que je vous parle de la hausse du m², en loyer ou en achat) et de la crise affectant un certain nombre de quartiers d'habitat social. J'ajoute que ces personnes souhaitent réaliser le rêve d'une écrasante majorité de nos concitoyens et devenir propriétaire d'une maison avec jardin.

Autant dire que ces populations, qui forment la base électorale des socialistes, des écologistes et du centre, n'ont pas la côte auprès de la municipalité gauche de gauche de Saint-Denis qui se réjouit secrètement de leur départ. Ne cherchez pas à comprendre pourquoi la gestion des ordures, le stationnement et d'autres choses qui relèvent des services normaux d'une ville dysfonctionnent à Saint-Denis. C'est une stratégie électorale qui dissuadent de s'établir ou chassent les classes moyennes.

3) Et enfin, en faisant le choix d'une autre politique que la DENSIFICATION

C'est le grand mot à la mode, la D-E-N-S-I-F-I-C-A-T-I-O-N !!! Nos élus gauche de gauche n'ont que cela à la bouche : la DENSIFICATION !

Ce néologisme leur sert de politique, de projet... Remarquez que pour des élus qui vivent leurs mandats comme des jobs, c'est commode. Ils sont dispensés de réfléchir à un vrai projet, de défendre des valeurs ou, plus simplement, de gérer une ville.

Pourtant, le concept de densification, quand on examine les motivations qui poussent nos élus à l'utiliser, sent furieusement la manipulation.

Vous noterez que, curieusement, nos élus gauche de gauche l'appellent pour Saint-Denis, mais ne la demandent pas pour des villes plus riches à l'urbanisme pavillonnaire. La raison, vous l'avez deviné, c'est de justifier le béton qui est destiné à couler à flot sur notre ville. Derrière la densification, on trouve cette alliance de nos élus gauche de gauche avec les, très libéraux, promoteurs immobiliers. La densification dissimule l'alliance de Patrick BRAOUEZEC et de ses lieutenants (n'oublions jamais les membres de sa cour !) avec le capitalisme financier. On est décidément très loin d'une alternative sociale et écologique.

Nos élus se servent de la densification pour afficher une politique écologique : lutte contre les émissions à effet de sphère générées par les voitures, lutte contre l'étalement urbain et le grignotage des terres arables. Seulement, la population française rêve à un pavillon. En conséquence, en densifiant à Saint-Denis, on cherche à imposer d'autres modes de vie et d'habitat à nos concitoyens. Autant dire que cela est voué à l'échec, car les mentalités ne changeront pas facilement et que la ségrégation les incitera encore plus à se tenir à l'écart de notre ville.

En favorisant la densification, Patrick BRAOUEZEC et ses lieutenants amplifient la ségrégation en Ile-de-France. 


S'il suffisait de changer la ville pour changer la vie des gens, on le saurait depuis longtemps. D'ailleurs, les milliards consacrées à la politique de la ville n'ont rien changé à la détresse de nombre de nos concitoyens. J'ajoute que cette vision autoritaire, méprisante et parfaitement capitalistique, se prive des politiques qui corrigeraient les effets négatifs environnementaux de l'étalement urbain : maison HQE, transport à la demande, auto-partage, développement de potagers biologiques, polarisation des équipements de proximité dans des micro-centralité.


Enfin, la densification ne pourra bien fonctionner que si l'on optimise l'ensemble des déplacements, en diminuant d'une part les transports individuels et en favorisant la fluidification et l'intermodalité des transports en commun. Or, le projet Saint-Denis Pleyel est l'inverse de cela. Saint-Denis Pleyel est un pôle de transport destiné à la spéculation immobilière. C'est pour cette raison que Plaine Commune l'a délibérément mis à côté de la ligne 13, en se gardant bien de le relier à notre ligne de métro. D'ailleurs, ils cherchent à saturer encore plus la ligne 13, comme si celle-ci ne l'était déjà pas assez.

Discuter de la densification est pourtant fondamental, car il renvoie aux choix urbains, c'est-à-dire à la ville que nous voulons construire, nous Dionysiens, et pas eux, élus gauche de gauche vendus au capitalisme financier. Mais nos chers élus le refusent. Le 28 novembre dernier, au cours d'une réunion préparatoire d'une séance du Comité Consultatif sur le Grand Paris, les deux maires-adjoints présents, M. Michel RIBAY et M. Christophe GIRARD ont refusé que l'on évoque la densification dans le projet d'avis des citoyens. Il est vrai que cela revenait à poser la question de l'articulation entre l'offre de transports et l'arrivée massive de nouvelles populations de salariés et d'habitants dans ce secteur. Je vous renvoie à mon billet du 21 novembre dernier. Ces deux créatures politiques en service commandé avaient certainement des consignes pour empêcher d'évoquer ce sujet du maître de Plaine Commune.


En conclusion, le processus de métropolisation, qui aboutit à une concentration toujours plus élevée des richesses humaines et matérielles, n'est pas remis en cause à Saint-Denis. Chaque habitant de notre ville souffrira à terme d'une ségrégation encore plus grande en raison des choix politiques et urbains qui sont ceux de la mairie de Saint-Denis et de Plaine Commune. 

En 2014, lors des élections municipales, nos concitoyens auront le choix entre le projet d'une gauche humaniste, à laquelle j'appartiens, visant un développement urbain et une cohésion sociale équilibrés, et le projet urbain et politique de la prédation financière et de la ségrégation socio-spatiale porté par de soit-disant élus gauche de gauche. Saint-Denis doit appartenir à ses habitants, pas à la mondialisation et aux dynamiques d'exclusion.

mercredi 21 novembre 2012

Réflexions autour de l'incident ayant perturbé la ligne 13 le 19 novembre

Désagréable surprise hier matin. Descendant les escaliers de la station Porte de Paris, je me heurte à un quai bondé... le compteur affichant 7 minutes d'attente ! Pas besoin d'annonce pour deviner que le trajet sera long et inconfortable !!!!

L'incident en question était présenté comme résultant d'un "problème de signalisation à la station Montparnasse". Le pire, d'après moi, était qu'il avait commencé avant sept heures du matin. Franchement, quelle idée saugrenue que de vouloir prendre le métro après avoir déposé son fils à l'école !

Néanmoins, à partir de cet incident, il est possible de poser plusieurs constats :  

. Installer des portes palières sur l'ensemble des stations de la ligne 13

J'ai déjà eu l'occasion de dire à plusieurs reprises pourquoi ces portes palières seraient des plus utiles. Je vous invite à relire mes précédents billets. Hier, en observant les comportements, j'ai trouvé un argument supplémentaire.

Lorsque le métro s'arrêtait à une station équipée de portes palières, les gens ne cherchaient pas à tout prix à monter, empêchant la fermeture des portes et retardant le départ de la rame. La situation était radicalement différente dans les stations non équipées de portes palières, où, véritablement, des gens n'hésitaient pas à s'agripper aux portes du métro.

Le rôle de fluidification du trafic de ces portes palières me semble jouer pleinement dans ces moments de dysfonctionnement, en créant un cocon isolant le métro et décourageant les initiatives désespérées et d'exaspération (que je peux comprendre par ailleurs) qui accentuent le retard et rendent plus agressives les passagers les uns envers les autres.

. Empêcher le prolongement de la ligne 13 à Stains

Je vous l'ai déjà annoncé dans mon blog début 2009, nos élus n'allant pas le crier sous les toits, des crédits ont été débloqués pour étudier le prolongement à Stains de la ligne 13, de manière à la recorder à la Tangentielle Nord. 

La RATP, la SNCF, le STIF et, de manière générale, toutes les parties prenantes au réseau de transports en commun de l'Ile-de-France font un seul et même constat après chaque prolongement de ligne de transports, après chaque mise en service de nouveaux tronçons : le trafic augmente bien au-delà des prévisions.

Mais nos élus municipaux, qui nous font tous les jours la démonstration de leur alternative sociale et écologique en matière urbaine (interdit de sourire, sinon vous allez les vexer...), ont décidé de s'asseoir sur cette vérité. Pour le maître de Plaine Commune et ses acolytes, nous n'avons qu'à bien nous serrer. Il est vrai qu'ils ne partagent pas notre calvaire quotidien.

. Empêcher la densification de Saint-Denis

Mardi dernier, le 13 novembre, le Comité consultatif de la ZAC Porte de Paris s'est réuni. Nous avons eu droit, et c'est une première, à une présentation des réflexions et travaux consécutifs au projet du Grand Paris. En préambule, (j'ai raté le premier quart d'heure, mais on m'a raconté la chose à l'issue de la séance), ils ont indiqué que la population de la ville allait très fortement augmenter avec la densification autour de leur fameux pôle de Saint-Denis Pleyel. Souvenez-vous, je vous en avais parlé dans un précédent billet, ce n'est donc pas une surprise. 

Recevant la convocation et au vu de l'ordre du jour, j'avais prévu d'intervenir et d'insister sur trois points de vigilance, dont l'un concernait la problématique de la densification et son impact sur les lignes de transport. Je vous parlerai une prochaine fois des deux autres.

Quel était ce point de vigilance ?

La construction de 4200 logements par an à partir de 2015 négociée par Plaine Commune avec l'Etat. Vous l'avez compris, c'est le genre de décision sur laquelle nos chers élus ne vont pas vraiment faire de tapage. En janvier 2012, l'Etat et Plaine Commune ont négocié un accord-cadre relatif au "Territoire de la création et de la culture"et préfigurant le futur Contrat de Développement Territorial. Dans ce document, au titre des engagements pris par les collectivités figure la "production de 4200 logements par an sur Plaine Commune et Saint-Ouen à partir de 2015".

Si vous suivez mon blog, vous avez vu le travail cartographique que j'ai réalisé en début d'année pour illustrer les futures évolutions du réseau de transport en commun à Saint-Denis et les délais dans lesquels ces évolutions interviendront. Des milliers de logements, avec des dizaines de milliers de personnes, vont donc sortir de terre sur notre territoire, alors que les transports suivront, dans le meilleur des cas, avec plusieurs années de décalage.

On met la charrue avant les boeufs, mais, là encore, ce n'est pas étonnant. Nos élus poursuivent inlassablement leur ambition, pathétique, d'être à la tête de la commune la plus peuplée d'Ile-de-France, hors Paris. L'ego de Patrick BRAOUEZEC le pousse, malgré la sanction politique des législatives et l'amendement de Philippe DALLIER qui l'interdit pour l'heure, à ne pas lâcher son désir de créer la première Métropole en Ile-de-France, qui lui donnera plus de pouvoirs (ceux des conseils généraux et régionaux -là encore on ne nous en parle pas!!-) que ne lui en confère la Communauté d'Agglomération. Un baron voulant devenir roitelet, voilà ce qui préside à nos destinées. Vertigineux et effrayant à la fois ! Et ne parlons pas de la cour qui l'entoure...

Stopper la saturation de transports en commun à bout de souffle, améliorer la qualité de vie, redonner confiance envers la puissance publique pour décider nos concitoyens à voter à nouveau, respecter les femmes et des hommes habitant ce territoire et, tout simplement, susciter l'espoir chez les enfants de ce territoire dont l'horizon est bouché par des barres de béton... Décidément, tout cela est trop demandé à des élus qui, pourtant, ne cessent de se prétendre gauche de gauche !  Mais ce sera l'objectif de ceux qui, comme votre aimable serviteur, entendent porter un nouveau projet pour notre ville.


vendredi 15 juin 2012

L'Humanité victime de la spéculation financière sur la terre : un camouflet pour la politique urbaine de Patrick BRAOUEZEC

Dans ces moments où les intérêts personnels se révèlent, les gens de gauche ne doivent pas perdre de vue l'essentiel : la lutte contre la mondialisation financière et ses acteurs.

Les investisseurs qui répandent ce système au détriment des travailleurs viennent de faire une nouvelle victime : le quotidien L'Humanité. Dans une tribune publiée hier sur le site Internet du quotidien communiste, son directeur dénonce les "consortiums bancaires et financiers" qui possèdent les immeubles de bureaux, dont celui de l'Humanité, immeubles que Patrick LE HYARIC qualifié avec raison d'"usine à rendement financier" .

Le Directeur de L'Humanité explique donc que lui-même et ses collaborateurs vont se faire expulser de la Tour Akzo qu'il loue depuis 2008 face au stade de France, en raison des problèmes financiers des investisseurs propriétaires de cette horrible tour de bureaux. Il a bien raison de dénoncer ces agissements. 

Autrefois, les entreprises, les administrations possédaient leurs propres locaux. Désormais, en vertu des canons de la gestion financière de leurs bilans, elles se contentent de louer des locaux, y compris même leurs locaux industriels. Le corollaire de cette pratique est la création de tout un secteur d'activité qui porte le nom de promotion immobilière et qui est étroitement lié à l'industrie financière. Ce sont les agents, les mandataires et autres représentants de ce secteur qui louent les immeubles de bureaux ou les locaux industriels.

Ces biens immobiliers deviennent, comme les obligations d'état, les actions, ou encore les cargaisons de céréales ou les stocks de pétrole, ce que les spéculateurs financiers appellent des actifs, que l'on peut acheter et vendre en permanence. Ainsi, un immeuble est, en tout ou partie, régulièrement revendu au plus offrant. Passant de mains en mains, il est le plus souvent à la merci de prédateurs qui se moquent bien de son entretien et se focalisent sur le rendement financier.

Pour autant, Patrick LE HYARIC oublie l'essentiel, ce qui est en même temps compréhensible dans la mesure où la situation de L'humanité occupe toute entière son esprit. En effet, la spéculation sur les biens immobiliers ne peut exister que grâce à la complicité des élus locaux, et en l'occurrence à Saint-Denis de Patrick BRAOUEZEC, Président de Plaine Commune.

En France, les élus locaux ont tous les pouvoirs sur leurs territoires. Les agents des spéculateurs de la finance internationale connaissent très bien, pour notre ville, les bureaux de Patrick BRAOUEZEC et de ses lieutenants, Jacques MARSAUD, son Directeur Général des Services, Didier PAILLARD, le maire, etc.

Leurs partisans nous diront que c'est normal. Mais l'insulte que ces personnes, qui se prétendent Gauche de Gauche, infligent à la Gauche et aux travailleurs ne vient pas de leur passivité, mais, au contraire, de leur activisme dans la promotion de ce capitalisme financier déshumanisant. Ils ne se contentent pas simplement de signer des permis de construire  pour des projets qu'on leur présenterait, mais, en réalité, organisent la spéculation immobilière

Comme font-ils ? Essentiellement grâce à l'outil d'urbanisme qu'est la ZAC (Zone d'Aménagement Concertée) ! Cet outil, qui est voté par la Communauté d'Agglomération Plaine Commune, permet de définir pour un périmètre donné un certain nombre d'objectifs de construction : tant de mètres carrés de logements, de bureaux, de locaux industriels ou d'espaces verts.

Aujourd'hui, il faut savoir que la moitié du sud de Saint-Denis est sous périmètre ZAC. A partir de là, nos hommes politiques prétendument de gauche sollicitent des architectes urbanistes, comme Antoine GRUMBACH à la ZAC Porte de Paris, et d'autres acteurs de la promotion immobilière pour définir les immeubles qui seront construits. Ensuite, tout ce petit monde débarque dans les salons internationaux pour vendre les mètres carrés. Les investisseurs internationaux n'ont plus qu'à donner leur accord pour financer tel immeuble, dont on leur garantie qu'il va leur apporter 6 ou 8 % (peu importe, mais c'est toujours élevé) de rendement chaque année.

Si nos élus vous disent qu'ils ne sont pas au courant, c'est complètement faux. Dans son documentaire "Délaissé" sur le bassin de la Maltournée, Marie TAVERNIER réalise une interview de M. Antoine GRUMBACH qui finit par lâcher "tout çà, çà vaut cher", à moins que l'intéressé ne me l'ait lancé quand je le pressais en Comité Consultatif de la ZAC, mais il est tard et je n'ai pas mes notes sous la main. Il n'y a pas de jeux de dupes dans ces projets immobiliers, car l'argent est bien la seule obsession de ceux qui spéculent sur la terre et de tous ceux qui les aident, dont nos élus locaux.

Patrick LE HYARIC indique que L'Humanité va désormais s'installer dans d'autres locaux, toujours à Saint-Denis : "Nous négocions la possibilité de louer des locaux dans un nouvel immeuble à Saint-Denis-Pleyel. Il s'agit d'un bâtiment de qualité, proche du métro, qui pourrait nous permettre de réduire un certain nombre de nos dépenses de loyer et de charges." Selon l'édition du 14 juin du Parisien, qui cite un conseil en immobilier : "L'Huma rêvait de s'installer dans les bureaux de la Cité du cinéma de Luc Besson, mais c'était trop cher, poursuit le spécialiste. L'offre de Carré-Pleyel 2 était plus adaptée à leur taille et meilleur marché." Le bâtiment en question, nommé Carré-Pleyel 2, est rue Pleyel, juste au sud de la tour Pleyel.

Compte tenu de ses déboires, j'invite le Directeur de l'Humanité a la plus grande vigilance sur les transformations liées au Grand Paris pour lesquelles il sera aux premières loges. De son bureau, il va pouvoir voir de visu l'impact de la mondialisation financière avec la construction de centaines de milliers de mètres carrés de bureaux pour le plus grand profit des spéculateurs, appuyé par l'argent public de la Société du Grand Paris. Patrick BRAOUEZEC a appelé cela, afin de mieux duper les habitants, Saint-Denis Pleyel.

M. LE HYARIC, lorsque vous localisez vos futurs bureaux à Saint-Denis-Pleyel, et non à la station Carrefour Pleyel, vous participez sans le savoir à un gigantesque projet de spéculation foncière que l'on dissimule aux Dionysiens depuis 2 ans. Carrefour Pleyel n'est pas Saint-Denis Pleyel. La ligne 13 ne sera pas reliée aux métros automatiques. Je vous renvoie à mes cartes de janvier et février derniers et à mes autres billets. Oui, M. LE HYARIC, vous n'en avez pas encore conscience, mais ce projet de spéculation renchérira inévitablement le coût de votre loyer, vous contraignant encore une fois à quitter les lieux.

Pour tout cela, M. LE HYARIC, vous pouvez remercier la Droite et... Patrick BRAOUEZEC, qui s'est bien gardé de vous dire à quel point vous faisiez une erreur en vendant les bijoux de famille, c'est-à-dire le siège de L'Humanité.

dimanche 5 février 2012

Cartes des transports en commun de Saint-Denis : Saint-Denis Pleyel n'est pas Carrefour Pleyel ou l'amélioration très forte de la desserte de La Plaine Saint-Denis à fin 2020

 Pour cette cinquième carte, nous avançons encore de trois ans pour nous situer à fin 2020.

Deux améliorations majeures toucheront positivement notre ville : l'achèvement du tramway T8 et le prolongement de la ligne 14 à Saint-Denis Pleyel.




. L'achèvement du tramway T8 :
Comme je l'ai déjà dit, il devenait indispensable de greffer cette colonne vertébrale à notre ville. Rappelons également qu'il est préférable de parler, comme je le fais, d'achèvement plutôt que de prolongement. Le tracé initial prévoyait que le T8 arrive dès 2012 à Paris (dans l'optique des Jeux Olympiques partis à Londres). Ces travaux apporteront donc une conclusion à un projet inachevé. Le tramway trouvera alors la plénitude de sa fonction.

Le tracé du T8 desservira le RER B de La Plaine, la ligne 12 du métro, puis le RER E et le T3 à Paris au niveau de la future gare Rosa Parks (longtemps connu sous le nom de pôle Evangile). Par rapport à l'emploi des bus, le tramway constituera indubitablement une amélioration de la desserte du sud de notre ville. Une détail, le tracé au niveau des Franc-Moisins comporte une variante.

Au final, Saint-Denis disposera de plus d'une vingtaine de stations de tramway, certaines d'entre elles localisées par exemple sur la rue des fillettes étant communes avec Aubervilliers. Notre commune sera indéniablement la ville d'Ile-de-France, hors Paris, la mieux desservie par les tramways, leur tracé dessinant les contours du centre ville historique (excepté sur une partie de l'avenue Paul Vaillant Couturier qu'il nous faudra songer à aménager).

. Le prolongement de la ligne 14 à Pleyel :

Dans le cadre de la désaturation de la ligne 13, la ligne 14 aura été prolongée de la station Saint-Lazare à la station de métro Mairie de Saint-Ouen à l'horizon 2017. Dans le cadre du projet du Grand Paris, Christian BLANC, secrétaire d'Etat en charge du développement de la région capitale, s'est appuyé sur ce tracé pour prolonger encore plus au nord la ligne 14. Si, dans un premier temps, il a été envisagé de conduire la ligne 14 jusqu'à l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle, il a été finalement décidé qu'elle ne dépasserait pas Saint-Denis et aboutirait à une station nouvelle, baptisée Saint-Denis Pleyel. En 2020, Saint-Denis sera donc irriguée par une 6ème station de métro.

Cette station se localise à l'emplacement de l'actuelle gare RER D Saint-Denis Stade de France. Cette localisation, bien qu'évidente pour quiconque lisait les documents relatifs au projet (mais nous sommes qu'une poignée de citoyens engagés à faire cet effort), a curieusement fait l'objet d'une absence complète d'informations de la part de la municipalité de Saint-Denis et de la communauté d'agglomération Plaine Commune. A l'opposé, il est frappant de constater que d'autres villes accueillant d'autres stations ont débattu et publié les emplacements exacts des futurs stations de métro (à la rue près).

Le résultat en est désastreux : peu de gens, y compris des journalistes, ont réellement compris où allait se situer cette station. Et en pratique beaucoup sont convaincus qu'elle va desservir la Tour Pleyel, ce en quoi ils se trompent lourdement...

Quelques exemples :
. Le journal gratuit 20 Minutes précise dans un article du 27 janvier 2011 (c'était le lendemain de l'annonce de la synthèse opérée entre le projet Arc Express porté par la région Ile-de-France et celui du Grand Paris voulu par le Président de la République) : « Première étape de ce vaste réseau, le prolongement de la ligne 14 entre Orly et la station carrefour Saint-Denis Pleyel. »
. Le quotidien économique Les Echos, dans son édition du week-end du 27-28 mai 2011 (nous sommes au lendemain de l'annonce des derniers arbitrages qui ont définitivement validé le réseau et l'implantation des gares) évoque, en parlant du métro automatique traversant d'Ouest en Est la Seine-Saint-Denis : « Ce réseau complémentaire comprend surtout la construction de l'Arc Est intérieur, entre Carrefour Pleyel et Noisy-Champs dans un premier temps, des extensions étant envisagées après 2025. »
. Le quotidien Le Parisien, dans son article du 26 mai 2011 sur les 72 nouvelles gares du supermétro, illustre le projet par le témoignage d'une parisienne habitant le 19ème arrondissement de Paris et travaillant à la Tour Pleyel : « Le matin, prends la ligne 7, puis la 2, puis la 13, énumère cette salariée de la tour Pleyel. Çà me prend au moins une heure, alors qu'en scooter c'est à peine dix minutes. Avec le supermétro, en passant par Bobigny via la ligne 5, mon trajet serait réduit de moitié : ce serait fabuleux. J'en finirais enfin avec la galère de la ligne 13 qui est terrible ». Ni le journaliste, ni cette jeune femme ne semblent avoir compris qu'il faudra compter entre dix et vingt minutes supplémentaire pour se rendre à pied de Saint-Denis Pleyel à la Tour Pleyel, selon qu'il existera ou pas une passerelle pour franchir le réseau ferré.
. Je crois néanmoins que la palme du cancre en géographie revient à l'hebdomadaire Le Nouvel Observateur (n°2453 du 10 novembre 2011) qui, au moment d'évoquer Saint-Denis dans son spécial immobilier, laisse passer cette perle : « Situé entre la Seine et le Canal, le secteur de la gare devrait connaître le même essor, avec la rénovation de la station, l'arrivée du T1 et, à plus long terme, celle du Tram Y et de la ligne 14 du métro ».

Amis lecteurs, vous l'aurez compris, le nom de la station Saint-Denis Pleyel prête donc à confusion pour le territoire desservie. L'arrivée de la ligne 14 à Saint-Denis Pleyel a en réalité pour fonction de desservir La Plaine Saint-Denis et non le quartier Pleyel. Quant à ces interrogations qui vous taraudent désormais « Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi ? Au bénéfice de qui ? », je vous en reparlerai bientôt.


En conclusion, je voudrais tout d'abord attirer votre attention sur les calendriers de réalisation et de mise en service de ces deux projets. Par hypothèse et vu les informations dont je dispose, j'ai retenu l'année 2020 comme horizon pour ces projets. Mais il faut bien comprendre qu'il n'existe pas de contraintes techniques conduisant à attendre 9 ans. Ce délai s'explique par le déblocage des crédits. Or, tout n'étant pas encore négocié et les choses pouvant évoluer au fil des ans, j'ai retenu cet horizon qui me semble prudent et raisonnable. Cependant, dans les faits, peut-être aurons-nous la ligne 14 dès 2019, ou seulement en 2021, et le tramway dès 2018 ou en 2022.

Par ailleurs, je voudrais insister sur le fait que ces deux projets sont, au-delà des incertitudes planant sur le calendrier, certains d'être menés. La Plaine sera bien desservie par la ligne 14 et le T8. Le tunnelier qui va creuser le prolongement de la ligne 14 jusqu'à Mairie de Saint-Ouen ira en réalité jusqu'à Saint-Denis Pleyel. Le T8 est ardemment désiré par de nombreux acteurs qui ne lâcheront pas le morceau, après avoir été déçus, comme les salariés d'Orange arrivés au Balthazar et qui cherchaient le tramway qu'on leur avait promis et vantés.

Pourquoi vous dire cela ? Parce que les incertitudes qui pèsent sur les projets que je vous présenterai la semaine prochaine et qui ont pour horizon 2025 les font entrer dans le « temps du rêve ». Bien des projets ont été envisagés pour l'Ile-de-France en matière de métro périphérique, et de très nombreuses études réalisées, mais qu'en est-il resté ? Le Grand Paris Express en est en quelque sorte l'ultime avatar, mais comme ces prédécesseurs, il est mortel, soumis aux aléas politiques et aux évolutions socio-économiques, qui s'accélèrent et se dégradent. A mon sens, l'homme politique doit inscrire son action dans le temps long, c'est-à-dire le « temps du rêve ».Cependant, si les projets voulus ne servent pas ses citoyens, mais des intérêts économiques puissants, il s'inscrit, lui et son action, dans un temps court. Nous en reparlerons.

Un dernier mot sur le tramway T1 qui sera prolongé dans les Hauts-de-Seine jusqu'à Nanterre, entrant en correspondance avec le T2.

samedi 28 janvier 2012

Cartes des transports en commun de Saint-Denis : la désaturation de la ligne 13 par le prolongement de la ligne 14 à fin 2017

Pour cette quatrième carte, nous avançons un peu plus rapidement pour nous projeter fin 2017. A cette date, aucun nouveau moyen de transport en commun n'aura été implanté sur le territoire communal. Pour autant, de façon indirecte, nous allons bénéficier d'autres moyens de transports. En l'occurrence, l'arrivée de la ligne 14 sur la commune de Saint-Ouen, l'achèvement du prolongement de la ligne 12 et celui du T3. 


. Le prolongement Nord de la ligne 14 :
Afin de désaturer la ligne 13, le Syndicat des Transports d'Ile-de-France (STIF) a décidé de prolonger la ligne 14 vers le Nord en juillet 2010. L'arrivée de la ligne 14 à Saint-Ouen ne relève donc pas à l'origine du projet du Grand Paris, même si le Secrétaire d'état en charge du projet l'a enrôlé par la suite dans le tracé des métros du Grand Paris.

Quittant la gare Saint-Lazare pour se diriger vers le Nord, la ligne 14 prolongée desservira 4 nouvelles stations : la Gare de Pont-Cardinet dans la ZAC des Batignolles, la station de métro Porte de Clichy de la ligne 13 branche Asnières-Gennevilliers, la gare du RER C de Saint-Ouen et enfin la station de métro Mairie de Saint-Ouen de la ligne 13 branche Saint-Denis.

Selon le STIF, ce prolongement devrait se traduire par une diminution du trafic sur la ligne 13 légèrement inférieure à 25 %. A cet égard, je voudrais évoquer la différence entre les statistiques et le ressenti. En tant qu'usagers, nous avons une expérience sensible de nos trajets de transport. Contrairement à nous, l'expert et l'homme politique qui se cachera derrière vont brandir des mesures pour justifier que tout va bien et que l'on peut désormais passer à une nouvelle phase de prolongement de la ligne 13 en direction de Stains. Je voudrais dire combien je suis opposé à ce projet tant que nous n'aurons pas la certitude que la désaturation de la ligne 13 est bien assurée et que la folle croissance démographique des territoires déjà desservis est stoppée, car les ambitions immobilières de nos élus représentent un obstacle à la résolution des difficultés rencontrées par la ligne 13.

 Une dernière remarque sur cette ligne 14. Le projet du Grand Projet a prévu une station supplémentaire sur ce prolongement nord, au-delà de Mairie Saint-Ouen. Il s'agit de la station Saint-Denis Pleyel, située au niveau de la gare du RER D Stade de France Saint-Denis. Si, en 2017, elle n'existera pas, le tunnelier aura certainement fait son oeuvre et ouvert la voie aux travaux d'aménagement.

. Le prolongement Nord de la ligne 12 : 
Vous vous souvenez que dans ma deuxième carte, je vous indiquais que la ligne 12 était prolongée fin 2012 de la station Porte de la Chapelle à la nouvelle station Front Populaire. En 2017, 2 nouvelles stations seront mises en service sur la ligne 12 à Aubervilliers : Aimé Césaire, une station située au niveau du Pont de Stains, qui franchit le canal de Saint-Denis, et Mairie d'Aubervilliers qui desservira enfin le centre-ville de la commune de 80 000 habitants.

Pour les habitants de la partie sud de notre ville, ce prolongement va permettre de mieux accéder à Aubervilliers, avec cependant le risque que le sud de notre ville décroche et se mette à regarder en direction de Paris et/ou d'Aubervilliers. Pour que les autres habitants de Saint-Denis bénéficient de cet accès au centre-ville d'Aubervilliers autrement que par le bus, il faudra attendre le prolongement du Tramway T8 et la desserte de la station Front Populaire.

. Le prolongement Ouest du tramway T3 : 
Je ne l'ai pas fait figurer sur ma carte, mais, en 2012, le tramway T3 arrivera à la Porte de la Chapelle dans le 18ème arrondissement. Courant 2017, le T3 sera prolongé jusqu'à la Porte d'Asnières. Ce faisant, il desservira la station Porte de Saint-Ouen de la ligne 13, offrant la possibilité aux usagers de prendre ce tramway pour aller plus facilement dans les arrondissements de l'Est parisien.


Au final, 2017 sera une année particulièrement importante, avec l'arrivée de la ligne 14 à Mairie de Saint-Ouen et les espoirs d'améliorations des conditions de transport qui l'accompagnent, mais ce sera aussi une année transitoire, dans la mesure où les lignes de métros automatiques nées du projet du Grand Paris seront en cours de réalisation.

lundi 27 juin 2011

Dans l'aménagement de la ZAC du Landy-Pleyel et l'implantation de SFR, les Roms du Hanul n'avaient pas leur place... et les usagers de la ligne 13 n'ont plus

Amis lecteurs, je voudrai soulever avec vous une question de concordance des temps.

Le 6 juillet 2010, les Roms du camp du Hanul étaient expulsés. Début octobre 2010, SFR annonçait sa décision de s'implanter à Saint-Denis.

Personne ne s'est étonné de la possibilité d'une corrélation entre ces deux évènements et pourtant... Il existe en effet deux points commun qui relient ces évènements distants de seulement 3 mois :

1. Tous deux concernent la ZAC du Landy-Pleyel.
SFR va s'implanter le long de l'A86, là où se situe actuellement la rue des fruitiers. Les Roms s'étaient installés dans la partie de la rue des fruitiers située sous l'A86 et le long des voies ferrés.

2. Ils sont la conséquence de la mondialisation et de ses désordres économiques et sociaux.
SFR s'implante à Saint-Denis pour faire des économies (réduction des dépenses immobilières et réorganisation des effectifs). Quelque soit la qualité des bâtiments construits, il y a toujours un hiatus entre l'employeur et ses salariés. Le premier voulant réduire ses coûts et les seconds voulant des conditions de travail de qualité. Parmi celles-ci figurent notamment le cadre de vie, les salariés désirant se retrouver dans des endroits animés, comme l'est le centre parisien, et non dans des banlieues monofonctionnelles.
A titre d'exemple, des collègues récemment rapatriés d'Issy-les-Moulineaux vers Paris faisaient ouvertement part de leur soulagement à quitter des quartiers de bureaux semblables à ceux pour lesquels nos chers élus locaux ont vendus aux promoteurs et investisseurs.
Petit détail : la spécificité de Plaine Commune et Saint-Denis réside dans le fait que nos élus locaux imposent leur vus architecturales et urbanistiques aux promoteurs et investisseurs. Il sont donc bien responsables de ce qui sort de terre.
Quant aux malheureux Roms, population marginalisée des pays d'Europe central et oriental, ils sont discriminés et chassés par des gouvernements xénophobes dans l'indifférence la plus complète de l'Union Européenne (les budgets consacrés à ces populations n'ont d'ailleurs jamais été consommés, si ce n'est peut-être pour payer des experts ou consultants grassement rémunérés pour se donner bonne conscience).

Revenons maintenant sur cette Zone d'Aménagement Concertée (ZAC) du Landy-Pleyel, dont l'aménagement a été décidé dans une instance très démocratique où règne les connivences, les arrangements, les cécités et les compromissions idéologiques, j'ai nommé Plaine Commune.

55 conseillers communautaires sont en effet désignés par les conseillers municipaux des 8 villes composant la Communauté d'agglomération. Le Président est Patrick BRAOUEZEC, député de la 2ème circonscription s'étendant sur le nord de Saint-Denis, sur Villetaneuse et sur Pierrefitte-sur-Seine. Il préside également Plaine Commune Développement, la société d'aménagement mixte, qui est maîtrise d'ouvrage sur l'aménagement de la ZAC. Bref, c'est gens là n'ignorent rien des choix qui ont été faits.

La ZAC du Landy-Pleyel est située entre l'A86 au Nord, l'A1 à l'Est, les immeubles de bureaux déjà construits autour de l'avenue François Mitterrand et qui accueillent Arcelor, Generali et d'autres au Sud, et les voies ferrés à l'Ouest.

Voici quelques photos pour situer les lieux :

Figure 1 (orientation Nord) : partie Ouest de la ZAC le long des voies ferrés (photo prise de la gare RER D Stade-de-France Saint-Denis, qui deviendra dans une dizaine d'année Saint-Denis Pleyel, futur terminus de la ligne 14 et du métro venant de l'Est de la Seine-Saint-Denis et arrêt du métro reliant La Défense à l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle), le camp du Hanul se situait droit devant, légèrement sur la droite, à la croisée de l'autoroute, matéralisée par le pont, et des voies ferrées

Figure 2 (orientation Est) : partie nord de la ZAC le long de l'A86 (à gauche le long des lampadaires), les immeubles s'élèveront à l'emplacement exact de ce chemin

Figure 3 (orientation Sud-Est) : partie Est de la ZAC avec la N1 au premier plan et l'A1 où vous voyez le bouchon

Figure 4 (orientation Sud) : partie Sud de la ZAC, les bureaux d'Arcelor en marquant la limite se distinguent aisément, ainsi que les nouveaux studios

Le projet initial de la ZAC Landy-Pleyel prévoyait d'accueillir 4 immeubles représentant plus de 80 000 m² de bureaux dans sa partie Est, le long de l'A1, des studios de télévision au Sud et à l'Ouest, le long des voies ferrées et un hôtel de 1 250 chambres et un centre de conférences dans sa partie Nord. Au centre, 1 hectare de parc où aucun habitant n'ira jamais spontanément, mais c'est pour le cadre de vie des salariés (avec les autoroutes, ce secteur est l'un des plus pollués d'Ile-de-France).

Souvenez-vous de cette belle image publiée dans le jsd n°696, à laquelle il ne manque que la présence de l'A86 :

Figure 5 (orientation nord) : vue d'artiste publiée dans le jsd du 14-20 mars 2007, les arbres représentent la vision idyllique de l'artiste, car dans les faits, c'est l'autoroute que l'on aurait vu

Pour mieux se rendre compte, voici une représentation aérienne de l'aménagement prévu :

Figure 6 (orientation Nord-Est) : vue d'artiste, le camp du Hanul se trouve sous l'A86, le long des voies ferrées en bas à gauche de l'image

Mais voilà, avec la crise financière survenue à l'été 2007, les investisseurs financiers qui prêtaient aux promoteurs immobiliers les sommes colossales pour construire tous ces beaux immeubles se sont évaporés. Le centre de conférences et l'hôtel avec ses trois tours le long de l'A86 se sont envolés.

Personnellement, je suis opposé à la construction de tours, d'immeubles de grande hauteur ou de gratte-ciels (appelez-les comme vous voulez) à Saint-Denis, donc je m'en suis réjouis. Je vous renvoie à mes interventions dans les discussions sur le blog Saint-Denis ma ville où je prédisais l'échec de ces projets, qu'il s'agisse de cet hôtel ou de la tour devant accueillir le siège de Veolia près de l'arrêt du RER B de La Plaine.

Néanmoins, 3 ans après cet échec, l'action énergique de Patrick BRAOUEZEC et de ses lieutenants aura permis de trouver d'autres nervis de la mondialisation financière pour financer un nouveau projet à la place des trois tours : les bureaux de SFR.

Voici quelques images de la nouvelle configuration de la ZAC :

Figure 7 (orientation Nord-Est) : vue d'artiste

Figure 8 (orientation Nord-Ouest ) : vue d'artiste

Figure 9 (orientation Nord-Est) : vue d'artiste

Figure 10 (orientation Sud) : la "muraille de Chine" constituée par l'A86 et les immeubles de bureaux s'offrent au regard et avalent voyageurs, habitants et salariés. Les immeubles de SFR poursuivront vers l'Ouest cette œuvre démesurée et aberrante d'élus locaux prétendant œuvrer à une alternative sociale et écologique.

Si l'on suit les communiqué de presse publiés il y a quelques jours, le campus SFR sera articulé autour de la construction de 4 bâtiments entre 2011 et 2015 : les deux premiers totalisant 74 000 m² et les deux suivants 59 000  m². Ils accueilleront 8 500 postes de travail, 5 restaurants, 1 600 m² de commerces, des salles de sport et un pôle de conférence de 750 personnes avec un auditorium de 300 places. J'oubliais, le plus important : 1 650 places de stationnement.

Maintenant que je vous ai "planté le décor", venons-en aux conséquences pour les Roms et pour d'autres populations. 

D'ici à 2015, ce sont entre 15 000 et 20 000 salariés supplémentaires qui viendront travailler sur la ZAC Landy-Pleyel.

Aux yeux des investisseurs (qui ne vivent pas de l'air du temps, mais de gains financiers élevés), des promoteurs (pareils) et des élus locaux gauche de gauche (qui proposent une alternative sociale et écologique), les Roms sont apparus comme d' "horribles empêcheurs de faire de l'argent en rond". Rassurez-vous, il n'y a pas de mariage de la carpe et du lapin, car ces gens-là se connaissent et s'entendent très bien (M. BRAOUEZEC est un homme qui comprend si bien leurs besoins).

Pourquoi ? Car les Roms ont, très intelligemment, trouvé refuge sur un site stratégiquement situé, qui sera connu sous le nom de camp du Hanul. En effet, ce site, situé sous l'A86, est bien placé, proche des stations de métro (Porte de Paris ou Carrefour Pleyel), le RER (arrêt D Stade-de-France Saint-Denis) ou des bretelles autoroutières de l'A1 et de l'A86, grâce à son débouché sur le boulevard Anatole France.

Or, ce site, parce qu'il permettrait d'améliorer la desserte de la ZAC Landy-Pleyel, suscite les convoitises de la troïka que je citais précédemment. Pour accueillir les milliers de salariés prévus, la ZAC Landy-Pleyel doit être bien desservie par les autoroutes et les transports en commun.

Comme les Roms, investisseurs-promoteurs-élus locaux ont perçu l'enjeu d'une ouverture de la ZAC sur l'avenue Anatole France. Sans cette ouverture, la desserte du campus SFR et, de façon générale de l'ensemble de la ZAC, aurait été médiocre du fait de la congestion des axes actuels (rue du Landy, rue Jules Saulnier, rue Pleyel, rue Francis de Pressensé, Avenue du Stade de France), compromettant en réalité le projet ou, d'ailleurs, tout autre projet d'envergure en dissuadant les investisseurs de financer l'ensemble des immeubles de bureaux, studios et autres prévus (pour un coût total qui dépassera le milliard d'euros d'investissement).

Plaine Commune n'a jamais caché aux investisseurs-promoteurs, quand ceux-ci s'enquéraient de la situation, que le camp du Hanul était condamné.

Figure 11 (orientation Sud) : emplacement du camp du Hanul sous l'autoroute A86, à droite s'élève la Tour Pleyel proche et lointaine en raison des voies ferrées

Figure 12 (orientation Sud) : l'autoroute A86 est derrière moi, les voies ferrées sont à droite, cachées par la végétation 

Figure 13 (orientation Nord-Est) : vue de l'emplacement du camp du Hanul sous l'A86 à partir d'un Transilien

Figure 14 (orientation Sud-Ouest) : le camp du Hanul sur le Boulevard Anatole France permettait d'accéder rapidement aux échangeurs autoroutiers de l'A86. Du temps de l'existence du camp, de nombreux utilitaires étaient garés là où je me tiens

Figure 15 (orientation Nord-Est) : le camp du Hanul débouchant sur le boulevard Anatole France permettait également d'accéder rapidement aux échangeurs autoroutiers de l'A1

Dans ces conditions, investisseurs-promoteurs-élus locaux s'attendaient à l'intervention de la Préfecture et à l'expulsion d'hommes, de femmes et d'enfants. L'expulsion du camp du Hanul est la conséquence directe des stratégies d'investissements immobilières soutenues par Plaine Commune. Dans ce cas précis, invoquez la politique de Sarkozy est commode pour nos élus locaux.

Je voudrais vous rappeler ce que Patrick BRAOUEZEC a avancé pour justifier sa candidature aux législatives de 2012 (interview donnée au jsd n°865 du 23-29 mars 2011) : "Un élément important de ma décision concerne la défense de causes que nous ne sommes pas nombreux à défendre à l’Assemblée. L’une des spécificités de mon rôle de député est d’intervenir en faveur de ceux qui vivent des formes de marginalisation : les sans-papiers, les sans logis, les sans travail, les sans État comme les Palestiniens… Mais aussi pour tous ceux qui ont du mal à vivre de leur travail et de tous les démocrates qui souhaitent transformer la société. J’espère pouvoir continuer de porter leurs voix, celles du rassemblement à gauche et du refus de la droitisation de la société."

Je ne saurai que conseiller aux associations et à tous ceux qui défendent ou ont en sympathie la cause des Roms de se méfier du double discours de M. Patrick BRAOUEZEC. D'un côté, il aligne des mots au Parlement ou ici pour défendre les Roms, mais, dans la discrétion feutrée des salons (comme le MIPIM) et réunions avec les acteurs de la mondialisation financière, il s'emploie à offrir à ceux-ci les retours sur investissements élevés qu'ils attendent, quitte à condamner à l'errance des malheureux. 

Si j'osais la comparaison, je dirai que les élus de Plaine Commune agissent comme ces hommes politiques latino-américains, qui, d'un côté, créent des réserves pour les communautés amérindiennes pour se faire bien voir des ONG et des médias et, de l'autre, en concertation avec des multinationales prédatrices, donnent des permis d'exploitation de la forêt amazonienne, détruisant l'habitat de ces communautés sous le prétexte du développement économique.

Franchement, qui peut trouver normal que l'on "consente" à trouver 4 millions d'euros pour loger une partie des familles expulsées dans des logements non pérennes de 35 m², quand l'ensemble des investissements sur la ZAC dépasse le milliard d'euros. Ce qu'il y a de vraiment grave, c'est que les instigateurs de tout cela sont des élus prétendant changer la société...

Les Roms ne sont malheureusement pas les seules victimes de cette nécessité vitale pour nos investisseurs-promoteurs-élus locaux de desservir la ZAC Landy-Pleyel.

En effet, si la desserte autoroutière est importante, la desserte par les transports en commun l'est également. 

Or, à cet égard, seule la gare RER D sera vraiment accessible, la gare RER B étant déjà plus éloignée (j'ai chronométré 8 minutes à partir des locaux d'Arcelor). Le métro 13 est plus difficilement accessible (trottoir étroit et sale, effet tunnel glauque sur la rue du Landy pour rejoindre la station Carrefour Pleyel et sous l'A86 le long de la N1 pour rejoindre la station Porte de Paris), et la dangerosité des lieux augmente à mesure que l'heure avance (dommage pour les cadres travaillant tard...). En outre, l'arrivée des métros du Grand Paris ne se fera pas avant 2020, voire 2025.

En conséquence, cela ne m'a pas étonné d'entendre à plusieurs reprises nos élus locaux faire le forcing pour obtenir l'arrivée de la ligne 14 à Saint-Denis Pleyel, c'est-à-dire à la gare RER D de La Plaine, en 2017 (date de son arrivée à Mairie de Saint-Ouen). Mais en l'état actuel le calendrier de financement laisse peu d'espoir.

Mais j'ai été surtout effaré d'entendre Patrick BRAOUEZEC défendre l'idée de créer une nouvelle station sur la ligne 13 entre les stations Carrefour Pleyel et Porte de Paris.

C'était lors de la séance du 3 mars 2011 du Comité consultatif de la ZAC Porte de Paris. Au motif que l'interstation entre Carrefour Pleyel et Porte de Paris est la plus importante de tout le réseau, une nouvelle station s'impose. A son accoutumée, il a noyé le poisson, disant que cette nouvelle station serait à proximité du nouvel emplacement du centre de conférence - hôtel près du bassin de la Maltournée (je vous renvoie à mon billet d'octobre 2010) et il s'est bien garder de dire l'objectif de cette station : desservir la ZAC Landy-Pleyel II (Pas de chance pour vous M. BRAOUEZEC, cela fait longtemps que j'ai étudié les recoins de toutes les zones d'activité séparant le centre historique de Saint-Denis de la Seine, de La Plaine et de Pleyel).

Ces hommes politiques n'ont décidément aucune moral et ne défendent que des intérêts privés. La station Carrefour Pleyel ne sera pas desservie par les métros automatiques du Grand Paris, justement parce qu'elle est trop proche de Saint-Denis Pleyel et qu'on va recouvrir les voies ferrées (ce qui n'enlève pas la distance à parcourir à pied entre Carrefour Pleyel et Saint-Denis Pleyel et reste, de toute façon, à l'état de projet en l'absence de financement, voir mon billet précédent).  Là, c'est le contraire, deux stations sont trop éloignées, donc çà justifie une nouvelle station... Deux poids, deux mesures selon les intérêts qu'ils défendent.

Que la ligne 13 soit déjà saturée n'a même pas dû effleurer son esprit. Il est vrai qu'il ne la prend pas lui ! Faut-il vraiment s'étonner que 75 % des gens n'aillent plus voter à Saint-Denis ? Il n'y a pas besoin de convoquer des experts amis pour chercher des explications, il suffit de se donner la peine d'écouter les habitants, chez qui nos élus, à force de leur répéter qu'ils ne "pouvaient rien faire", que "ce n'est pas nous", "c'est la faute de l'Etat", ont réussi à élever un mur de désespoir que traduit cette phrase trop souvent entendue : "çà ne changera jamais".

Quoiqu'il en soit, nous pouvons nous rassurer sur le fait qu'il n'y a pas d'argent pour cela. Néanmoins, le Président de Plaine Commune est un homme intelligent, bénéficiant du soutien des lobbys de la mondialisation financière. Donc, méfiance quant à ce projet de nouvelle station. 

Enfin, je voudrais faire un commentaire sur un point tout à fait choquant du "show braouzecien" auquel nous avons été confronté. Nous savons, nous autres habitants, combien nous comptons peu pour nos élus locaux, mais j'ai découvert à cette occasion, combien les salariés installés à La Plaine comptent également peu à leurs yeux.

Evoquant sa rencontre avec les salariés de SFR, l'intéressé s'est laissé aller à un commentaire peu amène. Ceux-ci ont osé s'inquiéter de la pollution des lieux. Notre député nous a lâché qu'ils leur avait rétorqué que leurs petites rues parisiennes étaient sans doute plus polluées que leur futur siège au pied de l'A86 et de l'A1...

Belle mentalité pour un député qui se prétend gauche de gauche et qui est membre de la Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique (FASE). Personnellement, j'ai eu l'impression que notre député se comportait comme un de ces DRH méprisant le personnel et les représentants syndicaux.

Nos élus locaux disent souvent qu'ils forment un rempart contre les attaques de la Droite, du patronat (d'ailleurs ils ne parlent que rarement de la mondialisation, source réelle des problèmes économiques et sociaux, et de son corollaire, la marchandisation de nos vies). Il serait plus exact de dire que les murs physiques et mentaux qu'ils élèvent autour des populations fragiles n'ont pas pour but de les aider, mais plutôt d'enfermer celles-ci.

Un jour, une partisane de nos élus locaux m'a lancé, à propos de la propreté : "vous ne pensez pas que si c'était si facile (comprendre de garder la ville propre), ce serait fait depuis longtemps". Malheureusement pour cette dame et les supporters de nos élus locaux, d'autres villes avec des centres anciens ou des quartiers (près des gares par exemple) dégradés et ghettoisés sont beaucoup plus propres. Je pense à Sète, Beziers, Nanterre, Perpignan, etc. 

Donc, oui, c'est possible si on le souhaite vraiment et que l'on met en place une véritable politique de propreté.

Un dernier commentaire : vous savez tous que le grand argument pour justifier la ZAC Porte de Paris est de contribuer à relier le centre historique de Saint-Denis à la Plaine. Vous les entendez répéter chaque année lors de la fête de la Tulipe cette antienne "réparer les fractures urbaines de la ville" (comprendre que nous sommes encore victimes de l'Etat, mais je vous invite à relire ce que j'avais déjà pu en dire dans un précédent billet sur des propos similaires de Patrick BRAOUEZEC).

Grâce à nos élus locaux, la Porte de Paris sera bétonnée, mais la fracture urbaine ne sera pas réparée. Pourquoi ? Tout simplement, parce que le bassin de la Maltournée et le canal de Saint-Denis n'ont jamais formé une coupure, les hommes les ont toujours traversé. Celle-ci est plus au Sud. Je vous invite à regarder à nouveau les figures 3, 8 et 10.

 L'A86 est la véritable coupure urbaine. Et grâce à notre troïka d'investisseurs, de promoteurs et d'élus locaux, cette muraille urbaine sera complétée et renforcée par les immeubles du siège de SFR et tous ceux qui les ont précédés. Concrètement, un automobiliste arrivant sur l'A86 par Aubervilliers ne verra plus Paris lors de son passage sur la portion dionysienne de l'autoroute, mais uniquement les façades en verre des immeubles de bureaux.

Grâce à Plaine Commune et aux gauche de gauche, deux mondes se regarderont sans se côtoyer.

Julien MENEAU, le 27 juin 2011

jeudi 28 avril 2011

La Société du Grand Paris aura son siège social à Saint-Denis

 La Société Grand Paris, qui construira les futurs métros automatiques sur lesquels je vous ai déjà longuement entretenu et sur lesquels je reviendrai prochainement, aura son siège parmi nous, à Saint-Denis.

 L'annonce a eu lieu hier. Quant à l'emplacement, je vous laisse deviner...

jeudi 13 janvier 2011

Desservir le quartier Pleyel par Arc Express : la nécessité non défendue d'une correspondance entre la ligne 13 et Arc Express à Carrefour Pleyel

 A la mi-septembre 2010, j'ai publié un long article sur mon blog, puis sur celui de l'association Sans Crier Gare, afin d'inviter les Dyonisiens à s'emparer des débats publics initiés par les projets Arc Express et Grand Paris. Mes propos ne se faisaient d'ailleurs que l'écho de beaucoup d'habitants devant la situation tendue des transports en commun dans notre ville et les risques que font peser la densification, chère au coeur de nos élus.

 Grâce à l'association Saint-Denis Environnement, dont il faut saluer l'engagement dans la défense de notre environnement depuis de nombreuses années (pollution de la Saria...), un cahier d'acteur a été publié pour porter la voix des citoyens, pour exprimer nos attentes par rapport à ces nouveaux réseaux. Vous le trouverez sur le site de la Commission particulière du débat public où vous pouvez consulter bien d'autres cahiers d'acteurs. Je vous invite à le faire, c'est très instructif.

 Pour ma part, j'ai contribué à ce cahier d'acteurs en élaborant la carte et le commentaire final qui y est associé. L'objectif de cette carte était de rappeler pourquoi il fallait desservir le quartier Pleyel au niveau de la station de la ligne 13 Carrefour Pleyel. [La police et la taille des caractères de la légende ont un peu souffert lors de la mise en page du cahier d'acteur]


 Pourquoi porter une telle demande ?

 1. Créer une station de proximité pour le quartier Pleyel
 Pour les habitants, étudiants et salariés du quartier Pleyel, la future station Saint-Denis-Pleyel, située à l'emplacement de l'arrêt du RER D de La Plaine, sera très éloignée. Par exemple, les futurs étudiants et salariés de la Cité du Cinéma mettront presque 15 minutes à pied pour y arriver. Les salariés actuels du site d'EDF vont mettre presque 10 minutes. Inutile de dire que le soir, les voyous vont pouvoir s'en donner à coeur joie...

 2. Créer une correspondance entre Arc Express et la ligne 13
 Nos hommes politiques locaux prétendent se battre pour la ligne 13... J'ai déjà eu l'occasion de dire ce que je pensais de leurs responsabilités sur la surcharge actuelle de la ligne 13. Or, Arc Express, métro automatique traversant La Plaine, représente incontestablement un outil efficace pour soulager la ligne 13.

 Chacun de nous s'en rend bien compte : les deux tiers des passagers descendent à Saint-Lazare. Chacun de nous l'observe ou en fait l'expérience, : la plupart de ces passagers récupèrent, qui la ligne 1, qui la ligne 3, qui le RER A, qui les transiliens de la gare Saint-Lazare, pour se rendre sur leurs lieux de travail situés dans les Hauts-de-Seine (La Défense...). Si l'on offrait la possibilité de se rendre dans les Hauts-de-Seine via Arc Express, de nombreux passagers montant aux stations Université, Basilique et Porte de Paris quitteraient la ligne 13 à Carrefour Pleyel, plutôt que d'attendre d'arriver à Saint-Lazare (pour les Audoniens également ce serait plus pratique).

 3. Rattacher le quartier Pleyel à Saint-Denis
 Par rapport à Saint-Denis, le quartier Pleyel est enclavé. A l'Ouest la Seine, au Nord l'autoroute A86 qui surplombe le quartier en formant une muraille, à l'Est les voies férrées qui ne sont franchies qu'en passant dessous par la rue du Landy, le quartier n'est donc ouvert qu'au Sud et regarde vers Saint-Ouen et Paris.

 Plusieurs actions sont nécessaires, la première relevant de la gestion municipale, les deux autres sont liées aux deux projets de métros automatiques :
- Investir pour améliorer les franchissements nord sous l'autoroute, travail que nos élus promettent sans rien faire depuis plusieurs années.
- Recouvrir le faisceau ferroviaire : c'est en fait le grand projet immobilier de Saint-Denis-Pleyel. Nos élus locaux, plus agents immobiliers qu'urbanistes, entendent faire "grandir" leur Petite Défense".
- Donner un sens au terme "carrefour" du nom de la station en créant une correspondance avec un nouveau métro.

 4. Combattre l'idée fausse que la future station Saint-Denis Pleyel est sur la ligne 13
 Le cahier d'acteurs de la commune de Stains contient un superbe croquis (page 3) montrant que la ligne 13 passe par... Saint-Denis Pleyel (je rappelle que cette future station sera au niveau de l'actuel arrêt du RER D de La Plaine). Cette erreur, grotesque, est très signifiante.

 Depuis longtemps, Plaine Commune nourrit de grandes ambitions pour La Plaine Saint-Denis. La crise les a quelques peu contrariés, comme le projet, avorté, d'hôtel-centre de conférence dans des tours le long de l'A86, mais, en bons entrepreneurs, le Grand Paris leur est apparu comme une aubaine pour couler davantage de béton. Vous connaissez La Défense ? Vous connaissez Montparnasse ? Alors, imaginez ...

 La ligne 13 a été sacrifiée sur l'autel des ambitions immobilières de nos élus. Le projet Saint-Denis Pleyel écrase tout et a été très intelligemment vendu à l'Etat et même au Conseil général... En effet, nos conseillers généraux (Je vous laisse deviner le vote de Mme Florence HAYE...) ont voté le 18 novembre pour un projet de tracé d'Arc Express et du Grand Paris en Seine-Saint-Denis qui ne comprend pas la desserte de la ligne 13 à Carrefour Pleyel. Je vous invite à revoir les cartes publiées par le Parisien, par exemple jeudi dernier le 6 janvier, ou à télécharger les documents.

 La communication de nos élus se résume donc à un festival de bonnes intentions en tout genre sur les transports, de reproches envers l'Etat, et de confusion active autour de Pleyel. En brouillant la situation, il s'agit d'en parler le plus tard possible pour rendre irréversible le projet, tout en faisant porter le chapeau à l'Etat.

 Je vous rappelle que les aménagements autour de Saint-Denis Pleyel (rayon de 500 mètres autour de chaque station) seront définis dans un contrat passé entre les collectivités et la Société du Grand Paris, que l'on appelle "Contrat de développement territorial". Les discussions sont en cours et avancent vite. La signature pourrait intervenir d'ici la fin du premier semestre 2011, tout cela sans débat avec les habitants. Or, dans une interview au Parisien du 1er octobre 2010, Patrick BRAOUEZEC appelait de ses voeux un contrat pour l'ensemble de la ville. Les représentants de l'Etat sont décidément de grands naïfs... 

 J'attire votre attention sur l'existence d'une variante à ce discours : "la ligne 13 est desservie par le métro du Grand Paris". En fait, le tracé du métro du Grand Paris récupère le prolongement de la ligne 14 jusqu'à Mairie de Saint-Ouen décidé par le STIF début 2010 pour soulager la 13. Christian BLANC a effectivement fait de la ligne 14 la colonne vertébrale de son dispositif. Nos élus locaux enrôlent donc ce projet du STIF pour masquer leurs intentions.
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 Les conclusions que l'on peut tirer sont les suivantes : 

 A. Les difficultés des usagers de La ligne 13 sont instrumentalisées par les élus locaux. On peut raisonnablement parler de fonds de commerce politique. Les intérêts des usagers ne sont en réalité pas défendus.

 B. La mise en avant de Saint-Denis Pleyel reflète l'abandon d'une logique d'aménagement de proximité au profit d'une stratégie de desserte de pôle. Plaine Commune ne travaille qu'à faire monter sa "Petite Défense" et délaisse le travail de synthèse des projets voulu par le Gouvernement (projet Grand Paris) et accepté par le Conseil Régional (projet Arc Express), qui permettrait d'obtenir une station à Carrefour Pleyel. Nos élus reprochent à l'Etat de ne pas s'intéresser à nos territoires, mais fonctionnent exactement de cette façon.

 C. Les habitants de Pleyel, les usagers de la ligne 13, le Conseil général de Seine-Saint-Denis, le Conseil Régional d'Ile-de-France et l'Etat, sont les dindons de la farce. Les élus de Saint-Denis et de Plaine Commune ont réussi le tour de force de tromper toutes les parties prenantes. Comme je l'ai déjà, Patrick BRAOUEZEC est un homme qui passe bien dans les dîners en ville... Beaucoup de gens lui font confiance sur les problèmes des villes de banlieues. Lui-même et ses amis n'ont donc aucun mal à convaincre du bien fondé de leurs idées, étant donnée qu'il n'existe pas d'autres interlocuteurs en mesure de présenter la situation des territoires où ces élus règnent.

 D. Les grandes opérations d'aménagement permettent aux élus de diluer les problèmes locaux : propreté, insalubrité, insécurité... "Patientez, dans 10 ans tout change", voici le mot d'ordre que les gens entendent à chaque lancement de grandes ZAC. La recherche de financement, dans le cadre de négociations présentées comme toujours difficiles avec l'Etat, la délocalisation de grandes entreprises forment la base de leur communication et masquent les problèmes quotidiens.

 Pour finir, je vous propose de méditer sur cette belle phrase tirée d'une chanson rom : "je fais face à deux routes, je suis seul face à un croisement".


NB : modification du billet le 16 janvier 2011 : modification du titre, ajout de la carte dans le corps du billet et corrections diverses