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samedi 8 mars 2014

En 2011, Didier PAILLARD et Patrick BRAOUEZEC mettaient en danger la vie d'enfants Roms !


Vous trouverez ci-dessous la copie de deux billets que j'ai mis en ligne en août et septembre 2011, ils sont d'ailleurs toujours disponibles en ligne dans les archives.

Devant l'indignation de Didier PAILLARD et de Patrick BRAOUEZEC, qui se prétendent de gauche et nous accusent, c'est-à-dire Mathieu HANOTIN et l'ensemble de ses colistiers dont je fais partie, d'être des fascistes, il n'est pas inutile de le relire pour comprendre la construction intellectuelle de cette municipalité prétendûment gauche de gauche de Saint-Denis, qui n'a jamais eu la moindre volonté d'aider sincèrement les Roms, mais se servent de ceux-ci pour prendre en otage l'électorat de gauche.

Avec Mathieu HANOTIN, la nouvelle municipalité de Saint-Denis aura une approche humaine et lucide de la détresse des Roms et de l'impact de leur présence. Nous refusons en effet que des gens survivent devant nos portes dans des bidonvilles boueux !

Dionysiennes et Dionysiens, les 23 et 30 mars, allons nous exprimer dans les urnes.


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vendredi 19 août 2011

Les Roms : comment les élus gauche de gauche de Saint-Denis exploitent politiquement la détresse d'une population persécutée

Le quotidien L'Humanité a publié le 17 août une interview de Florence HAYE, adjointe au maire de Saint-Denis, sur la situation des Roms qui habitent notre territoire.

La phrase prononcée par Florence HAYE qui sert de titre à cet article est une véritable négation des valeurs de gauche : "La mairie de Saint-Denis ne peut pas à elle seule résoudre le problème".

En accueillant les premières populations Roms il y a plusieurs années, ces élus locaux, qui revendiquent le fait d'être plus à gauche que les autres, ont implicitement accepté une responsabilité : celle d'accueillir et d'être solidaire de ces populations.

Pour tous ceux qui sont durs d'oreille, je rappelle que le racisme contre les Roms fait rage en Europe de l'Est et qu'ils sont chassés par la violence, sinon par l'exclusion sociale. La renaissance des mouvements néo-nazis n'est pas étrangère à cette situation.

Malheureusement, plutôt que soulager la détresse des Roms, ces prétendus hommes de gauche ont renié les valeurs dans lesquelles ils se drapent. L'action de la mairie a été réduite au minimum : eau, scolarisation (qui est de toute manière obligatoire)... A l'inverse, l'exploitation médiatique et politique a été maximale : Patrick BRAOUEZEC et ses lieutenants n'ont cessé d'être présents dans les médias (ou à l'Assemblée pour notre député) pour afficher un soutien aux Roms, ce qui leur a permis de dérouler les grandes lignes de l'idéologie qu'ils nous assènent en permanence pour tous les problèmes de Saint-Denis : la commune fait face seule, elle est abandonnée de l'Etat qui mène une politique raciste d'expulsion.

On touche là aux deux objectifs politiques poursuivis par ces élus gauche de gauche :

1. S'autoproclamer comme la vraie gauche,

2. Stigmatiser les Dionysiens de gauche qui parleraient négativement de ce sujet.

Nos élus locaux ont réussi le tour de force de discréditer tous ceux qui se plaindraient des Roms ou de l'action (plutôt l'inaction) de nos élus à leur égard. Leur objectif est de mettre mal à l'aise les Dionysiens, en particulier ceux de gauche (qui forment 80 % des votants d'ailleurs) qui se retournent contre leur inaction, en qualifiant toute critique de droite, voire d'extrême-droite.

Vous souvenez-vous de ces affiches attaquant la liste PS aux élections municipales de 2008, en figurant une rose courbée : "la gauche qui penche à droite" ? L'explication avancée par notre député dans une interview au JSD (n°865 du 23-29 mars 2011) pour justifier son maintien en politique conforte également cette analyse :

"Patrick Braouezec : Un élément important de ma décision concerne la défense de causes que nous ne sommes pas nombreux à défendre à l’Assemblée. L’une des spécificités de mon rôle de député est d’intervenir en faveur de ceux qui vivent des formes de marginalisation: les sans-papiers, les sans logis, les sans travail, les sans État comme les Palestiniens… Mais aussi pour tous ceux qui ont du mal à vivre de leur travail et de tous les démocrates qui souhaitent transformer la société. J’espère pouvoir continuer de porter leurs voix, celles du rassemblement à gauche et du refus de la droitisation de la société."
Quand votre victoire dans les urnes est le reflet d'un corps social en souffrance qui n'attend rien de vos actions qu'il sait inefficaces, votre légitimité se construit sur une violence idéologique qui consiste à discriminer les gens de gauche. Le malaise produit se répercute dans le discours de beaucoup de ceux qui se lassent de la présence des Roms et le disent (il est en effet naïf de croire que des gens complètement démunis n'en sont pas réduits à commettre des vols de métaux par exemple), nous sommes de gauche se défendent-ils. Et ils le sont effectivement, mais pas pour nos élus qui décernent les brevets.

Les victimes de cette stratégie de nos chers élus sont :
- la gauche, qui voit de nombreuses personnes de gauche quitter Saint-Denis, écœurées des pratiques de ces élus locaux. Patrick BRAOUEZEC construit le rassemblement de la gauche par la soustraction.
- les Roms, dont la misère s'accroît et qui se voit refuser un véritable plan d'actions pour les aider. En 2014,  quand nous aurons remplacé cette municipalité, nous mettrons en place un dispositif d'accueil efficace et humain au profit des Roms. Nos élus, qui estiment faire tellement pour cette population, se satisfont de mettre seulement à disposition un point d'eau à des populations survivant dans des bidonvilles boueux...

Pour conclure, je voudrais faire deux commentaires.

En ce qui concerne les 4 millions d'euros pour bâtir des habitations au profit des Roms. Rassurez-vous, ils ont toujours été virtuels. Depuis le départ, la municipalité a compté sur l'impécuniosité de l'Etat pour faire avorter le projet. Mais si les élus le souhaitent vraiment, ils peuvent toujours financer seuls l'opération. Ils en ont les moyens, mais pourquoi dépenser autant d'argent dans une question qui n'est qu'un instrument de manœuvres politiques ? 

Enfin pour mémoire, n'oubliez pas que nos élus locaux, qui s'émeuvent du fait que les plus modestes soient chassés toujours plus loin, n'ont pas dépassé le stade du discours sur la chasse aux Roms dans les pays de l'Est. En 2014, je m'engage à ce que la ville de Saint-Denis se tourne vers la Cour de Justice des Communautés Européennes pour lutter contre les pays d'Europe de l'Est qui pratiquent une forme de racisme institutionnelle à l'égard des Roms. Par ailleurs, vous noterez que Mme Florence HAYE envisage à son tour de chasser les Roms plus au nord, c'est-à-dire loin des futurs immeubles de bureaux de La Plaine d'où ils ont été délogés par les ambitions immobilières des élus gauche de gauche associés aux puissances de la mondialisation financière. Je vous renvoie à mon précédent billet sur le camp du Hanul.
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dimanche 25 septembre 2011

A Saint-Denis : la municipalité gauche de gauche dispose d'un lieu pouvant accueillir les Roms

La lecture de l'article intitulé "Nouvelle adresse pour les Roms du passage Dupont" et publié dans le JSD n°882 du 7-13 septembre 2011 est une nouvelle fois révélatrice du peu de cas que nos élus font des Roms, si ce n'est dans l'instrumentalisation de leur souffrance.

En juin dernier, je vous révélais les véritables raisons qui avaient présidé à la destruction du camp du Hanul : les appétits des spéculateurs immobiliers alimentés par nos élus. En août, je vous dévoilais l'instrumentalisation politique de la détresse des Roms orchestrée par une municipalité gauche de gauche contre... la gauche.

Aujourd'hui, je voudrais vous faire part d'un site qui pourrait les accueillir afin de mettre fin à cette errance.

Les Roms ont été installés le long de l'avenue de la République, près du Fort de la Briche, où sont stationnés les pompiers de Paris qui interviennent dans notre ville.

Après avoir laissé ces malheureux démunis de tout se débrouiller seuls, y compris à travers des actes répréhensibles qui ont provoqué l'exaspération des riverains, y compris de gauche (mais c'était le but de nos élus qui, seuls, décernent les brevets de gauche), nous apprenons que "la Ville de Saint-Denis n'est pas prête à renier ses engagements". On se demande bien lesquels ?

Nos élus considèrent donc qu'ils honorent leurs engagements en chassant les Roms de La Plaine et en les installant sur un terrain potentiellement dangereux.

En effet, une station d'alimentation électrique du réseau ferroviaire avec une ligne à haute tension jouxte le terrain. Il faut donc comprendre que des enfants jouent à quelques mètres de champs électromagnétiques très puissants, alors même que la corrélation entre les rayonnements et l'augmentation des cas de leucémies chez des enfants a été mise en évidence dans une étude publiée en 2005 au Royaume-Uni par le Groupe de recherche sur le cancer infantile de l'Université d'Oxford. L'article du JSD nous apprend que "48 enfants d'âge scolaire, dont 33 en primaire" sont présents ; j'ai envie de rajouter : combien de femmes enceintes ?

Un peu partout en France, des citoyens et des associations s'engagent contre les projets de ligne à haute tension ou contre les lignes existantes en raison de leurs effets sur les hommes (maux de tête, fatigue, cancer...) et les animaux (nombre d'éleveurs constatent empiriquement des taux de mortalité anormalement élevés et des problèmes divers : baisse de la traite pour des laitières, stress...).

Ici, à Saint-Denis, où la municipalité est pourtant composée d'élus qui se disent gauche de gauche, les Roms n'ont pas droit à tant de sollicitudes. J'entends déjà ces élus nous lancer avec cynisme qu'il n'y a pas de règles interdisant de vivre sous des lignes à haute tension : comprenez c'est la faute du Gouvernement. C'est commode, car s'ils étaient réellement porteurs d'une quelconque alternative sociale et écologique en tant qu'élus plus à gauche que tous les autres, ils auraient appliqué le principe de précaution...

Mais s'ils ne l'ont pas fait, c'est qu'une fois encore ils ont instrumentalisé les Roms afin de prendre en otage les électeurs de gauche.

Jusqu'à présent, la municipalité nous envoyait le message suivant : si vous n'êtes pas d'accord avec notre gestion des Roms, c'est que vous n'êtes pas de gauche. C'est une méthode simple pour chasser de la commune les électeurs de gauche qui ne se reconnaissent pas, ou ne comprennent tout simplement pas, la gestion municipale une fois passés les premiers enthousiasmes de l'implantation à Saint-Denis. Cette fois-ci, elle se pose en rassembleur de la Gauche contre la Droite. Haro contre l'ennemi commun ! Après avoir jeté l'anathème contre tous ceux de gauche qui ne leur étaient pas favorables, voilà que nos élus nous enrôlent de force contre la Droite, avec l'objectif inavoué de nous disqualifier de notre appartenance à la gauche si nous n'épousons pas une fois encore leur choix politique.

C'est donc au nom de cette stratégie politique que la municipalité a délibérément installé les Roms sur ce terrain qui a la particularité d'être à cheval sur les communes de Saint-Denis et d'Epinay-sur-Seine. L'objectif des élus était de susciter l'opposition du maire centre-droit d'Epinay-sur-Seine, Hervé CHEVREAU, et du Préfet, Christian LAMBERT, nommé par le Président de la République, qui ont inévitablement demandé l'expulsion des Roms.


Que le Gouvernement actuel mène une politique à base d'expulsions qui ne règle en rien la situation des Roms est une évidence. Dénoncer cette politique est une nécessité si l'on veut un jour véritablement trouver des solutions. Néanmoins, je donne quitus au Préfet pour vouloir évacuer ce terrain. Au-delà de l'appartenance politique ou de toute idéologie, un élu local responsable n'aurait jamais du envisager un instant de mettre en situation de danger les Roms et leurs enfants en les installant sur ce terrain.

Qui plus est, un élu dionysien responsable n'aurait pas dû exploiter la situation pour de basses manoeuvres politiques indignes d'élus de gauche, mais formuler une véritable proposition en employant un terrain qui est tout désigné : l'Auberge de Saint-Denis.

Je vous disais en préambule qu'il existait un terrain vraiment adapté pour accueillir ces malheureux. Plus précisément, il s'agit de l'Auberge de Saint-Denis, qui est une structure de la Ville située dans le nord de la commune, Place du Général Leclerc, à l'angle de l'avenue du Colonel Fabien et de l'avenue Roger Sémat. L'auberge de Saint-Denis dispose d'un manoir du XIXe siècle aménagé pour recevoir jusqu'à une cinquantaine de personnes et d'un parc très joli. La Ville loue le lieu notamment à des scolaires venant visiter Paris.

Vue de l'Auberge de Saint-Denis depuis l'avenue Roger Sémat.

Une vue du jardin depuis l'avenue Roger Sémat.

La grille d'entrée située sur l'avenue du Colonel Fabien.

Disons-le franchement, l'occupation est plutôt faible. Par ailleurs, qu'on ne nous dise pas qu'il n'existe que cette auberge sur toute la région parisienne et que, sans elle, de nombreux enfants n'auront plus de vacances... Les trémolos dans la voix, çà ne prend pas ! Surtout quand ils viennent de gens qui exposent à des risques de cancer des enfants. De telles structures sont nombreuses en région parisienne, une de plus ou de moins ne changera rien.

Pour conclure, rappelons que plusieurs rencontres ont déjà eu lieu entre la Ville, la Préfecture, Réseau Ferré de France et la SNCF. Si nos élus locaux ne sont pas capables de faire eux-mêmes cette proposition, je suggère au Préfet de mettre la municipalité face à ses responsabilités. Il en tant d'en finir avec l'instrumentalisation de la misère.

jeudi 23 mai 2013

Incendie à l'ancien camp rom de la route de la courneuve du 22 mai

Voici une photo que j'ai prise hier peu avant 16 heures. On distingue très nettement le panache de fumée qui se dégage de la combustion des objets amoncelés par les Roms dans leur ancien camp et laissés sur place.

Orientation Est : vue de la fumée se dégageant de l'ancien camp Rom de la route de la Courneuve (mercredi 23 mai)

J'entends déjà les questions de certains, pourquoi évoquez un tel sujet ? En fait, c'est l'article du Parisien de ce jour (jeudi 23 mai) qui m'a gêné et que j'ai également eu envie de prolonger. Cet article est on ne peut plus succinct, mais une phrase m'a interpellé : "Plus personne ne vit sur cette parcelle qui a accueilli longtemps un bidonville." Le fait est parfaitement juste, mais ne tient pas compte de la réalité. A sa décharge, le journaliste (probablement un pigiste qui rédige à la chaîne les brèves) doit l'ignorer.

Plus personne ne vit sur ce site, mais, en pratique, il est très fréquenté. Je suis passé hier vers 11h30 en bordure de ce site pour prendre des photos du Fort de l'est et des bâtiments l'entourant. J'ai même parlé avec les deux plantons de la compagnie de gendarmes mobiles (des lyonnais) qui m'ont demandé de ne pas prendre de photos des casernements. Or, l'ancien camp Rom, sécurisé par une grille et un cadenas n'empêchant personne d'entrer, débordait d'activité. Deux camions étaient là et des Roms faisaient la navette pour emporter quantités de matériaux.

Démanteler un camp n'est pas une fin en soi, encore faut-il sécuriser et nettoyer le site, puis s'assurer que personne n'y retourne. Ceci soulève deux questions : l'accueil des Roms, et clairement la ville de Saint-Denis n'a pas la faculté d'apporter seule de l'aide à ces malheureux, et le financement de l'enlèvement des déchets, qui représenterait une facture atteignant facilement les 100 000 euros pour ce site.

Les Roms sont des gens besogneux et les quantités impressionnantes de matériaux qu'ils peuvent accumuler dans leurs camps deviennent, une fois chassés, autant de carrières ou de mines à exploiter. Il ne faut donc pas s'étonner de les voir récupérer ce qu'ils ont abandonné, ni d'assister à des incendies.

Pour ma part, je suis intimement convaincu qu'il ne faut pas s'enfermer dans un débat pour ou contre la présence des Roms. Ceux-ci, et nous-mêmes par conséquent, valent mieux que l'instrumentalisation délibérée de nombreux politiques, à commencer par la municipalité de Saint-Denis qui dénoncent la mise en danger des Roms par l'Etat, souvent propriétaire des terrains où s'installent les Roms, tout en expulsant systématiquement toute occupation de ses propres terrains qui seraient pourtant nettement plus sécurisés et moins dangereux pour les Roms. Je pense notamment au site jouxtant la tour Akzo, où Plaine Commune comptait (et compte toujours, mais sous le masque du Grand Paris) ériger des dizaines de milliers de mètres carrés de bureaux.

Orientation Ouest-Nord-Ouest : vue sur le terrain vide destiné au projet Chronos. Les entrepôts que l'on distingue au loin sont destinés à être rasés. Leur emprise, associée à celle de la parcelle existante étant destinée au projet d'Hôtel-centre de conférence, je vous renvoie à mon billet de février où je vous montrais la politique bulldozer et méprisante autour du bassin de la Maltournée que mène les grands de ce monde à l'égard des petits que nous sommes.

dimanche 25 septembre 2011

A Saint-Denis : la municipalité gauche de gauche dispose d'un lieu pouvant accueillir les Roms

La lecture de l'article intitulé "Nouvelle adresse pour les Roms du passage Dupont" et publié dans le JSD n°882 du 7-13 septembre 2011 est une nouvelle fois révélatrice du peu de cas que nos élus font des Roms, si ce n'est dans l'instrumentalisation de leur souffrance.

En juin dernier, je vous révélais les véritables raisons qui avaient présidé à la destruction du camp du Hanul : les appétits des spéculateurs immobiliers alimentés par nos élus. En août, je vous dévoilais l'instrumentalisation politique de la détresse des Roms orchestrée par une municipalité gauche de gauche contre... la gauche.

Aujourd'hui, je voudrais vous faire part d'un site qui pourrait les accueillir afin de mettre fin à cette errance.

Les Roms ont été installés le long de l'avenue de la République, près du Fort de la Briche, où sont stationnés les pompiers de Paris qui interviennent dans notre ville.

Après avoir laissé ces malheureux démunis de tout se débrouiller seuls, y compris à travers des actes répréhensibles qui ont provoqué l'exaspération des riverains, y compris de gauche (mais c'était le but de nos élus qui, seuls, décernent les brevets de gauche), nous apprenons que "la Ville de Saint-Denis n'est pas prête à renier ses engagements". On se demande bien lesquels ?

Nos élus considèrent donc qu'ils honorent leurs engagements en chassant les Roms de La Plaine et en les installant sur un terrain potentiellement dangereux.

En effet, une station d'alimentation électrique du réseau ferroviaire avec une ligne à haute tension jouxte le terrain. Il faut donc comprendre que des enfants jouent à quelques mètres de champs électromagnétiques très puissants, alors même que la corrélation entre les rayonnements et l'augmentation des cas de leucémies chez des enfants a été mise en évidence dans une étude publiée en 2005 au Royaume-Uni par le Groupe de recherche sur le cancer infantile de l'Université d'Oxford. L'article du JSD nous apprend que "48 enfants d'âge scolaire, dont 33 en primaire" sont présents ; j'ai envie de rajouter : combien de femmes enceintes ?

Un peu partout en France, des citoyens et des associations s'engagent contre les projets de ligne à haute tension ou contre les lignes existantes en raison de leurs effets sur les hommes (maux de tête, fatigue, cancer...) et les animaux (nombre d'éleveurs constatent empiriquement des taux de mortalité anormalement élevés et des problèmes divers : baisse de la traite pour des laitières, stress...).

Ici, à Saint-Denis, où la municipalité est pourtant composée d'élus qui se disent gauche de gauche, les Roms n'ont pas droit à tant de sollicitudes. J'entends déjà ces élus nous lancer avec cynisme qu'il n'y a pas de règles interdisant de vivre sous des lignes à haute tension : comprenez c'est la faute du Gouvernement. C'est commode, car s'ils étaient réellement porteurs d'une quelconque alternative sociale et écologique en tant qu'élus plus à gauche que tous les autres, ils auraient appliqué le principe de précaution...

Mais s'ils ne l'ont pas fait, c'est qu'une fois encore ils ont instrumentalisé les Roms afin de prendre en otage les électeurs de gauche.

Jusqu'à présent, la municipalité nous envoyait le message suivant : si vous n'êtes pas d'accord avec notre gestion des Roms, c'est que vous n'êtes pas de gauche. C'est une méthode simple pour chasser de la commune les électeurs de gauche qui ne se reconnaissent pas, ou ne comprennent tout simplement pas, la gestion municipale une fois passés les premiers enthousiasmes de l'implantation à Saint-Denis. Cette fois-ci, elle se pose en rassembleur de la Gauche contre la Droite. Haro contre l'ennemi commun ! Après avoir jeté l'anathème contre tous ceux de gauche qui ne leur étaient pas favorables, voilà que nos élus nous enrôlent de force contre la Droite, avec l'objectif inavoué de nous disqualifier de notre appartenance à la gauche si nous n'épousons pas une fois encore leur choix politique.

C'est donc au nom de cette stratégie politique que la municipalité a délibérément installé les Roms sur ce terrain qui a la particularité d'être à cheval sur les communes de Saint-Denis et d'Epinay-sur-Seine. L'objectif des élus était de susciter l'opposition du maire centre-droit d'Epinay-sur-Seine, Hervé CHEVREAU, et du Préfet, Christian LAMBERT, nommé par le Président de la République, qui ont inévitablement demandé l'expulsion des Roms.


Que le Gouvernement actuel mène une politique à base d'expulsions qui ne règle en rien la situation des Roms est une évidence. Dénoncer cette politique est une nécessité si l'on veut un jour véritablement trouver des solutions. Néanmoins, je donne quitus au Préfet pour vouloir évacuer ce terrain. Au-delà de l'appartenance politique ou de toute idéologie, un élu local responsable n'aurait jamais du envisager un instant de mettre en situation de danger les Roms et leurs enfants en les installant sur ce terrain.

Qui plus est, un élu dionysien responsable n'aurait pas dû exploiter la situation pour de basses manoeuvres politiques indignes d'élus de gauche, mais formuler une véritable proposition en employant un terrain qui est tout désigné : l'Auberge de Saint-Denis.

Je vous disais en préambule qu'il existait un terrain vraiment adapté pour accueillir ces malheureux. Plus précisément, il s'agit de l'Auberge de Saint-Denis, qui est une structure de la Ville située dans le nord de la commune, Place du Général Leclerc, à l'angle de l'avenue du Colonel Fabien et de l'avenue Roger Sémat. L'auberge de Saint-Denis dispose d'un manoir du XIXe siècle aménagé pour recevoir jusqu'à une cinquantaine de personnes et d'un parc très joli. La Ville loue le lieu notamment à des scolaires venant visiter Paris.

Vue de l'Auberge de Saint-Denis depuis l'avenue Roger Sémat.

Une vue du jardin depuis l'avenue Roger Sémat.

La grille d'entrée située sur l'avenue du Colonel Fabien.

Disons-le franchement, l'occupation est plutôt faible. Par ailleurs, qu'on ne nous dise pas qu'il n'existe que cette auberge sur toute la région parisienne et que, sans elle, de nombreux enfants n'auront plus de vacances... Les trémolos dans la voix, çà ne prend pas ! Surtout quand ils viennent de gens qui exposent à des risques de cancer des enfants. De telles structures sont nombreuses en région parisienne, une de plus ou de moins ne changera rien.

Pour conclure, rappelons que plusieurs rencontres ont déjà eu lieu entre la Ville, la Préfecture, Réseau Ferré de France et la SNCF. Si nos élus locaux ne sont pas capables de faire eux-mêmes cette proposition, je suggère au Préfet de mettre la municipalité face à ses responsabilités. Il en tant d'en finir avec l'instrumentalisation de la misère.

vendredi 19 août 2011

Les Roms : comment les élus gauche de gauche de Saint-Denis exploitent politiquement la détresse d'une population persécutée

Le quotidien L'Humanité a publié le 17 août une interview de Florence HAYE, adjointe au maire de Saint-Denis, sur la situation des Roms qui habitent notre territoire.

La phrase prononcée par Florence HAYE qui sert de titre à cet article est une véritable négation des valeurs de gauche : "La mairie de Saint-Denis ne peut pas à elle seule résoudre le problème".

En accueillant les premières populations Roms il y a plusieurs années, ces élus locaux, qui revendiquent le fait d'être plus à gauche que les autres, ont implicitement accepté une responsabilité : celle d'accueillir et d'être solidaire de ces populations.

Pour tous ceux qui sont durs d'oreille, je rappelle que le racisme contre les Roms fait rage en Europe de l'Est et qu'ils sont chassés par la violence, sinon par l'exclusion sociale. La renaissance des mouvements néo-nazis n'est pas étrangère à cette situation.

Malheureusement, plutôt que soulager la détresse des Roms, ces prétendus hommes de gauche ont renié les valeurs dans lesquelles ils se drapent. L'action de la mairie a été réduite au minimum : eau, scolarisation (qui est de toute manière obligatoire)... A l'inverse, l'exploitation médiatique et politique a été maximale : Patrick BRAOUEZEC et ses lieutenants n'ont cessé d'être présents dans les médias (ou à l'Assemblée pour notre député) pour afficher un soutien aux Roms, ce qui leur a permis de dérouler les grandes lignes de l'idéologie qu'ils nous assènent en permanence pour tous les problèmes de Saint-Denis : la commune fait face seule, elle est abandonnée de l'Etat qui mène une politique raciste d'expulsion.

On touche là aux deux objectifs politiques poursuivis par ces élus gauche de gauche :

1. S'autoproclamer comme la vraie gauche,

2. Stigmatiser les Dionysiens de gauche qui parleraient négativement de ce sujet.

Nos élus locaux ont réussi le tour de force de discréditer tous ceux qui se plaindraient des Roms ou de l'action (plutôt l'inaction) de nos élus à leur égard. Leur objectif est de mettre mal à l'aise les Dionysiens, en particulier ceux de gauche (qui forment 80 % des votants d'ailleurs) qui se retournent contre leur inaction, en qualifiant toute critique de droite, voire d'extrême-droite.

Vous souvenez-vous de ces affiches attaquant la liste PS aux élections municipales de 2008, en figurant une rose courbée : "la gauche qui penche à droite" ? L'explication avancée par notre député dans une interview au JSD (n°865 du 23-29 mars 2011) pour justifier son maintien en politique conforte également cette analyse :

"Patrick Braouezec : Un élément important de ma décision concerne la défense de causes que nous ne sommes pas nombreux à défendre à l’Assemblée. L’une des spécificités de mon rôle de député est d’intervenir en faveur de ceux qui vivent des formes de marginalisation: les sans-papiers, les sans logis, les sans travail, les sans État comme les Palestiniens… Mais aussi pour tous ceux qui ont du mal à vivre de leur travail et de tous les démocrates qui souhaitent transformer la société. J’espère pouvoir continuer de porter leurs voix, celles du rassemblement à gauche et du refus de la droitisation de la société."
Quand votre victoire dans les urnes est le reflet d'un corps social en souffrance qui n'attend rien de vos actions qu'il sait inefficaces, votre légitimité se construit sur une violence idéologique qui consiste à discriminer les gens de gauche. Le malaise produit se répercute dans le discours de beaucoup de ceux qui se lassent de la présence des Roms et le disent (il est en effet naïf de croire que des gens complètement démunis n'en sont pas réduits à commettre des vols de métaux par exemple), nous sommes de gauche se défendent-ils. Et ils le sont effectivement, mais pas pour nos élus qui décernent les brevets.

Les victimes de cette stratégie de nos chers élus sont :
- la gauche, qui voit de nombreuses personnes de gauche quitter Saint-Denis, écœurées des pratiques de ces élus locaux. Patrick BRAOUEZEC construit le rassemblement de la gauche par la soustraction.
- les Roms, dont la misère s'accroît et qui se voit refuser un véritable plan d'actions pour les aider. En 2014,  quand nous aurons remplacé cette municipalité, nous mettrons en place un dispositif d'accueil efficace et humain au profit des Roms. Nos élus, qui estiment faire tellement pour cette population, se satisfont de mettre seulement à disposition un point d'eau à des populations survivant dans des bidonvilles boueux...

Pour conclure, je voudrais faire deux commentaires.

En ce qui concerne les 4 millions d'euros pour bâtir des habitations au profit des Roms. Rassurez-vous, ils ont toujours été virtuels. Depuis le départ, la municipalité a compté sur l'impécuniosité de l'Etat pour faire avorter le projet. Mais si les élus le souhaitent vraiment, ils peuvent toujours financer seuls l'opération. Ils en ont les moyens, mais pourquoi dépenser autant d'argent dans une question qui n'est qu'un instrument de manœuvres politiques ? 

Enfin pour mémoire, n'oubliez pas que nos élus locaux, qui s'émeuvent du fait que les plus modestes soient chassés toujours plus loin, n'ont pas dépassé le stade du discours sur la chasse aux Roms dans les pays de l'Est. En 2014, je m'engage à ce que la ville de Saint-Denis se tourne vers la Cour de Justice des Communautés Européennes pour lutter contre les pays d'Europe de l'Est qui pratiquent une forme de racisme institutionnelle à l'égard des Roms. Par ailleurs, vous noterez que Mme Florence HAYE envisage à son tour de chasser les Roms plus au nord, c'est-à-dire loin des futurs immeubles de bureaux de La Plaine d'où ils ont été délogés par les ambitions immobilières des élus gauche de gauche associés aux puissances de la mondialisation financière. Je vous renvoie à mon précédent billet sur le camp du Hanul.

lundi 27 juin 2011

Dans l'aménagement de la ZAC du Landy-Pleyel et l'implantation de SFR, les Roms du Hanul n'avaient pas leur place... et les usagers de la ligne 13 n'ont plus

Amis lecteurs, je voudrai soulever avec vous une question de concordance des temps.

Le 6 juillet 2010, les Roms du camp du Hanul étaient expulsés. Début octobre 2010, SFR annonçait sa décision de s'implanter à Saint-Denis.

Personne ne s'est étonné de la possibilité d'une corrélation entre ces deux évènements et pourtant... Il existe en effet deux points commun qui relient ces évènements distants de seulement 3 mois :

1. Tous deux concernent la ZAC du Landy-Pleyel.
SFR va s'implanter le long de l'A86, là où se situe actuellement la rue des fruitiers. Les Roms s'étaient installés dans la partie de la rue des fruitiers située sous l'A86 et le long des voies ferrés.

2. Ils sont la conséquence de la mondialisation et de ses désordres économiques et sociaux.
SFR s'implante à Saint-Denis pour faire des économies (réduction des dépenses immobilières et réorganisation des effectifs). Quelque soit la qualité des bâtiments construits, il y a toujours un hiatus entre l'employeur et ses salariés. Le premier voulant réduire ses coûts et les seconds voulant des conditions de travail de qualité. Parmi celles-ci figurent notamment le cadre de vie, les salariés désirant se retrouver dans des endroits animés, comme l'est le centre parisien, et non dans des banlieues monofonctionnelles.
A titre d'exemple, des collègues récemment rapatriés d'Issy-les-Moulineaux vers Paris faisaient ouvertement part de leur soulagement à quitter des quartiers de bureaux semblables à ceux pour lesquels nos chers élus locaux ont vendus aux promoteurs et investisseurs.
Petit détail : la spécificité de Plaine Commune et Saint-Denis réside dans le fait que nos élus locaux imposent leur vus architecturales et urbanistiques aux promoteurs et investisseurs. Il sont donc bien responsables de ce qui sort de terre.
Quant aux malheureux Roms, population marginalisée des pays d'Europe central et oriental, ils sont discriminés et chassés par des gouvernements xénophobes dans l'indifférence la plus complète de l'Union Européenne (les budgets consacrés à ces populations n'ont d'ailleurs jamais été consommés, si ce n'est peut-être pour payer des experts ou consultants grassement rémunérés pour se donner bonne conscience).

Revenons maintenant sur cette Zone d'Aménagement Concertée (ZAC) du Landy-Pleyel, dont l'aménagement a été décidé dans une instance très démocratique où règne les connivences, les arrangements, les cécités et les compromissions idéologiques, j'ai nommé Plaine Commune.

55 conseillers communautaires sont en effet désignés par les conseillers municipaux des 8 villes composant la Communauté d'agglomération. Le Président est Patrick BRAOUEZEC, député de la 2ème circonscription s'étendant sur le nord de Saint-Denis, sur Villetaneuse et sur Pierrefitte-sur-Seine. Il préside également Plaine Commune Développement, la société d'aménagement mixte, qui est maîtrise d'ouvrage sur l'aménagement de la ZAC. Bref, c'est gens là n'ignorent rien des choix qui ont été faits.

La ZAC du Landy-Pleyel est située entre l'A86 au Nord, l'A1 à l'Est, les immeubles de bureaux déjà construits autour de l'avenue François Mitterrand et qui accueillent Arcelor, Generali et d'autres au Sud, et les voies ferrés à l'Ouest.

Voici quelques photos pour situer les lieux :

Figure 1 (orientation Nord) : partie Ouest de la ZAC le long des voies ferrés (photo prise de la gare RER D Stade-de-France Saint-Denis, qui deviendra dans une dizaine d'année Saint-Denis Pleyel, futur terminus de la ligne 14 et du métro venant de l'Est de la Seine-Saint-Denis et arrêt du métro reliant La Défense à l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle), le camp du Hanul se situait droit devant, légèrement sur la droite, à la croisée de l'autoroute, matéralisée par le pont, et des voies ferrées

Figure 2 (orientation Est) : partie nord de la ZAC le long de l'A86 (à gauche le long des lampadaires), les immeubles s'élèveront à l'emplacement exact de ce chemin

Figure 3 (orientation Sud-Est) : partie Est de la ZAC avec la N1 au premier plan et l'A1 où vous voyez le bouchon

Figure 4 (orientation Sud) : partie Sud de la ZAC, les bureaux d'Arcelor en marquant la limite se distinguent aisément, ainsi que les nouveaux studios

Le projet initial de la ZAC Landy-Pleyel prévoyait d'accueillir 4 immeubles représentant plus de 80 000 m² de bureaux dans sa partie Est, le long de l'A1, des studios de télévision au Sud et à l'Ouest, le long des voies ferrées et un hôtel de 1 250 chambres et un centre de conférences dans sa partie Nord. Au centre, 1 hectare de parc où aucun habitant n'ira jamais spontanément, mais c'est pour le cadre de vie des salariés (avec les autoroutes, ce secteur est l'un des plus pollués d'Ile-de-France).

Souvenez-vous de cette belle image publiée dans le jsd n°696, à laquelle il ne manque que la présence de l'A86 :

Figure 5 (orientation nord) : vue d'artiste publiée dans le jsd du 14-20 mars 2007, les arbres représentent la vision idyllique de l'artiste, car dans les faits, c'est l'autoroute que l'on aurait vu

Pour mieux se rendre compte, voici une représentation aérienne de l'aménagement prévu :

Figure 6 (orientation Nord-Est) : vue d'artiste, le camp du Hanul se trouve sous l'A86, le long des voies ferrées en bas à gauche de l'image

Mais voilà, avec la crise financière survenue à l'été 2007, les investisseurs financiers qui prêtaient aux promoteurs immobiliers les sommes colossales pour construire tous ces beaux immeubles se sont évaporés. Le centre de conférences et l'hôtel avec ses trois tours le long de l'A86 se sont envolés.

Personnellement, je suis opposé à la construction de tours, d'immeubles de grande hauteur ou de gratte-ciels (appelez-les comme vous voulez) à Saint-Denis, donc je m'en suis réjouis. Je vous renvoie à mes interventions dans les discussions sur le blog Saint-Denis ma ville où je prédisais l'échec de ces projets, qu'il s'agisse de cet hôtel ou de la tour devant accueillir le siège de Veolia près de l'arrêt du RER B de La Plaine.

Néanmoins, 3 ans après cet échec, l'action énergique de Patrick BRAOUEZEC et de ses lieutenants aura permis de trouver d'autres nervis de la mondialisation financière pour financer un nouveau projet à la place des trois tours : les bureaux de SFR.

Voici quelques images de la nouvelle configuration de la ZAC :

Figure 7 (orientation Nord-Est) : vue d'artiste

Figure 8 (orientation Nord-Ouest ) : vue d'artiste

Figure 9 (orientation Nord-Est) : vue d'artiste

Figure 10 (orientation Sud) : la "muraille de Chine" constituée par l'A86 et les immeubles de bureaux s'offrent au regard et avalent voyageurs, habitants et salariés. Les immeubles de SFR poursuivront vers l'Ouest cette œuvre démesurée et aberrante d'élus locaux prétendant œuvrer à une alternative sociale et écologique.

Si l'on suit les communiqué de presse publiés il y a quelques jours, le campus SFR sera articulé autour de la construction de 4 bâtiments entre 2011 et 2015 : les deux premiers totalisant 74 000 m² et les deux suivants 59 000  m². Ils accueilleront 8 500 postes de travail, 5 restaurants, 1 600 m² de commerces, des salles de sport et un pôle de conférence de 750 personnes avec un auditorium de 300 places. J'oubliais, le plus important : 1 650 places de stationnement.

Maintenant que je vous ai "planté le décor", venons-en aux conséquences pour les Roms et pour d'autres populations. 

D'ici à 2015, ce sont entre 15 000 et 20 000 salariés supplémentaires qui viendront travailler sur la ZAC Landy-Pleyel.

Aux yeux des investisseurs (qui ne vivent pas de l'air du temps, mais de gains financiers élevés), des promoteurs (pareils) et des élus locaux gauche de gauche (qui proposent une alternative sociale et écologique), les Roms sont apparus comme d' "horribles empêcheurs de faire de l'argent en rond". Rassurez-vous, il n'y a pas de mariage de la carpe et du lapin, car ces gens-là se connaissent et s'entendent très bien (M. BRAOUEZEC est un homme qui comprend si bien leurs besoins).

Pourquoi ? Car les Roms ont, très intelligemment, trouvé refuge sur un site stratégiquement situé, qui sera connu sous le nom de camp du Hanul. En effet, ce site, situé sous l'A86, est bien placé, proche des stations de métro (Porte de Paris ou Carrefour Pleyel), le RER (arrêt D Stade-de-France Saint-Denis) ou des bretelles autoroutières de l'A1 et de l'A86, grâce à son débouché sur le boulevard Anatole France.

Or, ce site, parce qu'il permettrait d'améliorer la desserte de la ZAC Landy-Pleyel, suscite les convoitises de la troïka que je citais précédemment. Pour accueillir les milliers de salariés prévus, la ZAC Landy-Pleyel doit être bien desservie par les autoroutes et les transports en commun.

Comme les Roms, investisseurs-promoteurs-élus locaux ont perçu l'enjeu d'une ouverture de la ZAC sur l'avenue Anatole France. Sans cette ouverture, la desserte du campus SFR et, de façon générale de l'ensemble de la ZAC, aurait été médiocre du fait de la congestion des axes actuels (rue du Landy, rue Jules Saulnier, rue Pleyel, rue Francis de Pressensé, Avenue du Stade de France), compromettant en réalité le projet ou, d'ailleurs, tout autre projet d'envergure en dissuadant les investisseurs de financer l'ensemble des immeubles de bureaux, studios et autres prévus (pour un coût total qui dépassera le milliard d'euros d'investissement).

Plaine Commune n'a jamais caché aux investisseurs-promoteurs, quand ceux-ci s'enquéraient de la situation, que le camp du Hanul était condamné.

Figure 11 (orientation Sud) : emplacement du camp du Hanul sous l'autoroute A86, à droite s'élève la Tour Pleyel proche et lointaine en raison des voies ferrées

Figure 12 (orientation Sud) : l'autoroute A86 est derrière moi, les voies ferrées sont à droite, cachées par la végétation 

Figure 13 (orientation Nord-Est) : vue de l'emplacement du camp du Hanul sous l'A86 à partir d'un Transilien

Figure 14 (orientation Sud-Ouest) : le camp du Hanul sur le Boulevard Anatole France permettait d'accéder rapidement aux échangeurs autoroutiers de l'A86. Du temps de l'existence du camp, de nombreux utilitaires étaient garés là où je me tiens

Figure 15 (orientation Nord-Est) : le camp du Hanul débouchant sur le boulevard Anatole France permettait également d'accéder rapidement aux échangeurs autoroutiers de l'A1

Dans ces conditions, investisseurs-promoteurs-élus locaux s'attendaient à l'intervention de la Préfecture et à l'expulsion d'hommes, de femmes et d'enfants. L'expulsion du camp du Hanul est la conséquence directe des stratégies d'investissements immobilières soutenues par Plaine Commune. Dans ce cas précis, invoquez la politique de Sarkozy est commode pour nos élus locaux.

Je voudrais vous rappeler ce que Patrick BRAOUEZEC a avancé pour justifier sa candidature aux législatives de 2012 (interview donnée au jsd n°865 du 23-29 mars 2011) : "Un élément important de ma décision concerne la défense de causes que nous ne sommes pas nombreux à défendre à l’Assemblée. L’une des spécificités de mon rôle de député est d’intervenir en faveur de ceux qui vivent des formes de marginalisation : les sans-papiers, les sans logis, les sans travail, les sans État comme les Palestiniens… Mais aussi pour tous ceux qui ont du mal à vivre de leur travail et de tous les démocrates qui souhaitent transformer la société. J’espère pouvoir continuer de porter leurs voix, celles du rassemblement à gauche et du refus de la droitisation de la société."

Je ne saurai que conseiller aux associations et à tous ceux qui défendent ou ont en sympathie la cause des Roms de se méfier du double discours de M. Patrick BRAOUEZEC. D'un côté, il aligne des mots au Parlement ou ici pour défendre les Roms, mais, dans la discrétion feutrée des salons (comme le MIPIM) et réunions avec les acteurs de la mondialisation financière, il s'emploie à offrir à ceux-ci les retours sur investissements élevés qu'ils attendent, quitte à condamner à l'errance des malheureux. 

Si j'osais la comparaison, je dirai que les élus de Plaine Commune agissent comme ces hommes politiques latino-américains, qui, d'un côté, créent des réserves pour les communautés amérindiennes pour se faire bien voir des ONG et des médias et, de l'autre, en concertation avec des multinationales prédatrices, donnent des permis d'exploitation de la forêt amazonienne, détruisant l'habitat de ces communautés sous le prétexte du développement économique.

Franchement, qui peut trouver normal que l'on "consente" à trouver 4 millions d'euros pour loger une partie des familles expulsées dans des logements non pérennes de 35 m², quand l'ensemble des investissements sur la ZAC dépasse le milliard d'euros. Ce qu'il y a de vraiment grave, c'est que les instigateurs de tout cela sont des élus prétendant changer la société...

Les Roms ne sont malheureusement pas les seules victimes de cette nécessité vitale pour nos investisseurs-promoteurs-élus locaux de desservir la ZAC Landy-Pleyel.

En effet, si la desserte autoroutière est importante, la desserte par les transports en commun l'est également. 

Or, à cet égard, seule la gare RER D sera vraiment accessible, la gare RER B étant déjà plus éloignée (j'ai chronométré 8 minutes à partir des locaux d'Arcelor). Le métro 13 est plus difficilement accessible (trottoir étroit et sale, effet tunnel glauque sur la rue du Landy pour rejoindre la station Carrefour Pleyel et sous l'A86 le long de la N1 pour rejoindre la station Porte de Paris), et la dangerosité des lieux augmente à mesure que l'heure avance (dommage pour les cadres travaillant tard...). En outre, l'arrivée des métros du Grand Paris ne se fera pas avant 2020, voire 2025.

En conséquence, cela ne m'a pas étonné d'entendre à plusieurs reprises nos élus locaux faire le forcing pour obtenir l'arrivée de la ligne 14 à Saint-Denis Pleyel, c'est-à-dire à la gare RER D de La Plaine, en 2017 (date de son arrivée à Mairie de Saint-Ouen). Mais en l'état actuel le calendrier de financement laisse peu d'espoir.

Mais j'ai été surtout effaré d'entendre Patrick BRAOUEZEC défendre l'idée de créer une nouvelle station sur la ligne 13 entre les stations Carrefour Pleyel et Porte de Paris.

C'était lors de la séance du 3 mars 2011 du Comité consultatif de la ZAC Porte de Paris. Au motif que l'interstation entre Carrefour Pleyel et Porte de Paris est la plus importante de tout le réseau, une nouvelle station s'impose. A son accoutumée, il a noyé le poisson, disant que cette nouvelle station serait à proximité du nouvel emplacement du centre de conférence - hôtel près du bassin de la Maltournée (je vous renvoie à mon billet d'octobre 2010) et il s'est bien garder de dire l'objectif de cette station : desservir la ZAC Landy-Pleyel II (Pas de chance pour vous M. BRAOUEZEC, cela fait longtemps que j'ai étudié les recoins de toutes les zones d'activité séparant le centre historique de Saint-Denis de la Seine, de La Plaine et de Pleyel).

Ces hommes politiques n'ont décidément aucune moral et ne défendent que des intérêts privés. La station Carrefour Pleyel ne sera pas desservie par les métros automatiques du Grand Paris, justement parce qu'elle est trop proche de Saint-Denis Pleyel et qu'on va recouvrir les voies ferrées (ce qui n'enlève pas la distance à parcourir à pied entre Carrefour Pleyel et Saint-Denis Pleyel et reste, de toute façon, à l'état de projet en l'absence de financement, voir mon billet précédent).  Là, c'est le contraire, deux stations sont trop éloignées, donc çà justifie une nouvelle station... Deux poids, deux mesures selon les intérêts qu'ils défendent.

Que la ligne 13 soit déjà saturée n'a même pas dû effleurer son esprit. Il est vrai qu'il ne la prend pas lui ! Faut-il vraiment s'étonner que 75 % des gens n'aillent plus voter à Saint-Denis ? Il n'y a pas besoin de convoquer des experts amis pour chercher des explications, il suffit de se donner la peine d'écouter les habitants, chez qui nos élus, à force de leur répéter qu'ils ne "pouvaient rien faire", que "ce n'est pas nous", "c'est la faute de l'Etat", ont réussi à élever un mur de désespoir que traduit cette phrase trop souvent entendue : "çà ne changera jamais".

Quoiqu'il en soit, nous pouvons nous rassurer sur le fait qu'il n'y a pas d'argent pour cela. Néanmoins, le Président de Plaine Commune est un homme intelligent, bénéficiant du soutien des lobbys de la mondialisation financière. Donc, méfiance quant à ce projet de nouvelle station. 

Enfin, je voudrais faire un commentaire sur un point tout à fait choquant du "show braouzecien" auquel nous avons été confronté. Nous savons, nous autres habitants, combien nous comptons peu pour nos élus locaux, mais j'ai découvert à cette occasion, combien les salariés installés à La Plaine comptent également peu à leurs yeux.

Evoquant sa rencontre avec les salariés de SFR, l'intéressé s'est laissé aller à un commentaire peu amène. Ceux-ci ont osé s'inquiéter de la pollution des lieux. Notre député nous a lâché qu'ils leur avait rétorqué que leurs petites rues parisiennes étaient sans doute plus polluées que leur futur siège au pied de l'A86 et de l'A1...

Belle mentalité pour un député qui se prétend gauche de gauche et qui est membre de la Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique (FASE). Personnellement, j'ai eu l'impression que notre député se comportait comme un de ces DRH méprisant le personnel et les représentants syndicaux.

Nos élus locaux disent souvent qu'ils forment un rempart contre les attaques de la Droite, du patronat (d'ailleurs ils ne parlent que rarement de la mondialisation, source réelle des problèmes économiques et sociaux, et de son corollaire, la marchandisation de nos vies). Il serait plus exact de dire que les murs physiques et mentaux qu'ils élèvent autour des populations fragiles n'ont pas pour but de les aider, mais plutôt d'enfermer celles-ci.

Un jour, une partisane de nos élus locaux m'a lancé, à propos de la propreté : "vous ne pensez pas que si c'était si facile (comprendre de garder la ville propre), ce serait fait depuis longtemps". Malheureusement pour cette dame et les supporters de nos élus locaux, d'autres villes avec des centres anciens ou des quartiers (près des gares par exemple) dégradés et ghettoisés sont beaucoup plus propres. Je pense à Sète, Beziers, Nanterre, Perpignan, etc. 

Donc, oui, c'est possible si on le souhaite vraiment et que l'on met en place une véritable politique de propreté.

Un dernier commentaire : vous savez tous que le grand argument pour justifier la ZAC Porte de Paris est de contribuer à relier le centre historique de Saint-Denis à la Plaine. Vous les entendez répéter chaque année lors de la fête de la Tulipe cette antienne "réparer les fractures urbaines de la ville" (comprendre que nous sommes encore victimes de l'Etat, mais je vous invite à relire ce que j'avais déjà pu en dire dans un précédent billet sur des propos similaires de Patrick BRAOUEZEC).

Grâce à nos élus locaux, la Porte de Paris sera bétonnée, mais la fracture urbaine ne sera pas réparée. Pourquoi ? Tout simplement, parce que le bassin de la Maltournée et le canal de Saint-Denis n'ont jamais formé une coupure, les hommes les ont toujours traversé. Celle-ci est plus au Sud. Je vous invite à regarder à nouveau les figures 3, 8 et 10.

 L'A86 est la véritable coupure urbaine. Et grâce à notre troïka d'investisseurs, de promoteurs et d'élus locaux, cette muraille urbaine sera complétée et renforcée par les immeubles du siège de SFR et tous ceux qui les ont précédés. Concrètement, un automobiliste arrivant sur l'A86 par Aubervilliers ne verra plus Paris lors de son passage sur la portion dionysienne de l'autoroute, mais uniquement les façades en verre des immeubles de bureaux.

Grâce à Plaine Commune et aux gauche de gauche, deux mondes se regarderont sans se côtoyer.

Julien MENEAU, le 27 juin 2011