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samedi 25 mai 2019

Jordan BARDELLA, successeur de Jacques DORIOT : le renouveau de l'extrême-Droite à Saint-Denis

Demain, dimanche 26 mai 2019, Jacques DORIOT, ancien maire d'extrême-Droite de Saint-Denis, aura un successeur en la personne de Jordan BARDELLA. 

J'habite Saint-Denis depuis 13 ans. Depuis 13 ans, j'entends des hommes politiques qui se disent de Gauche, voire Gauche de Gauche et maintenant écolos (depuis quelques années, les deux mots ont été accolés) parler de lutter contre l'extrême-Droite.

Cependant, ces propos sont devenus année après année de plus en plus creux, à mesure qu'au niveau national une famille d'entrepreneur en politique, largement aidée par la stratégie politique d'un ancien Président de la République, Monsieur François MITTERRAND (un homme qui se disait de Gauche aussi...), a prospéré dans une République devenue un navire sans boussole, hormis la prospérité éhontée de ceux qui sont aux affaires, et qu'à l'échelle locale notre bonne ville de Saint-Denis est devenue l'exemple parfait de la ségrégation urbaine, sociale et ethnique d'une mondialisation à laquelle se sont ralliés ces soit-disant champions de la lutte contre l'extrême-Droite.

Nous souffrons dans ce pays, et Saint-Denis n'y échappe pas, de la culture de la "parole magique" de notre classe politique, qu'elle soit de Gauche ou de Droite d'ailleurs. De quoi s'agit-il ? Tout simplement du fait que ceux-ci considèrent que les problèmes sont résolus après avoir discouru. Ils sont donc très forts pour parler, mais le bilan de l'action de la classe politique à l'échelle du pays ou à l'échelon de notre ville est catastrophique et l'extrême-Droite en profite pour capter une partie du mécontentement. Pauvre France ! Pauvre Saint-Denis !

Lundi matin, Saint-Denis et ses habitants auront la gueule de bois. Je ne crois pas que ceux qui nous dirigent l'auront, puisqu'ils devraient avoir résolu les problèmes qu'ils ont créé et qui ont fait le lit de l'extrême-Droite et qu'à chaque élection ils ont affecté d'avoir la gueule de bois, ils ont prétendu avoir écouté la voix des électeurs, ils se sont inquiétés de l'abstention... Bref, ils ont causé, mais n'ont pas agi.

Jacques DORIOT, communiste devenu fasciste à partir de 1934 qui fut maire de Saint-Denis de 1931 à 1937 (un de ses sbires sera également maire de Saint-Denis pendant la guerre), est le fondateur du Parti Populaire Français (PPF), l'un des principaux partis fascistes et collaborationnistes de l'entre-deux-guerres et de la deuxième guerre mondiale. Curieusement, son héritage n'est jamais évoqué dans la ville qu'il a dirigée et où il a théorisé son ralliement au fascisme. Il y a là un impensé dangereux dont les responsables sont ceux-là mêmes qui prétendent lutter contre l'extrême-Droite et qui dirigent la cité des Rois.

L'apparition de Monsieur Jordan BARDELLA dans le paysage politique national et local n'est pas le fruit du hasard. Ce jeune homme (il est né en 1995), qui a grandi dans notre ville (il est allé au lycée Jean-Baptiste de la Salle) ne peut pas rallier l'extrême-Droite et, aller jusqu'à l'incarner dans une élection majeure, sans que l'on ne réfléchisse à la gestion de notre territoire. S'il est aujourd'hui au Rassemblement National, c'est parce qu'on ne lui a pas appris à aimer sa ville et ses habitants. Moi, j'aime la ville où je me suis établi, où j'ai fait une partie de mes études (bien avant mon installation) et où mon fils est né. Pour autant, les nombreux problèmes qui perdurent ne me feront pas rallier l'extrême-Droite, d'autant qu'un grand nombre d'entre eux n'existeraient pas si la ville était gérée différemment. A Saint-Denis, pour des tas de familles qui y vivent depuis longtemps ou même depuis peu (et c'est ce qui m'a le plus stupéfié, parce que les commentaires catastrophés sur l'état de la ville et ce qui s'y passe ne viennent pas que de bobos parisiens mais aussi de familles arrivées récemment en France), le présent ne vaut pas mieux que le passé.

Lutter contre l'extrême-Droite ne se résume pas à des discours et à la distribution de quelques tracts. Ceux qui n'ont pas su liquider le passé fasciste de notre ville ne peuvent pas être les garants de notre avenir. Demain, je voterai pour Manon AUBRY. 


jeudi 1 septembre 2016

Que voulons-nous pour notre ville ? Rentrée et élections législatives de 2017 : Stéphane PEU et Mathieu HANOTIN peuvent-ils nous proposer une gestion à la Malakoff ou à la Pantin ?

Aujourd'hui, jeudi 1er septembre, jour de rentrée pour des millions d'élèves et leurs enseignants. Tous mes encouragements à nos chers enfants pour cette nouvelle année et à leurs professeurs, qui par leur exigence et leur travail donnent un avenir à leurs enfants. Leur hiérarchie et le Gouvernement ferait d'ailleurs mieux de s'inspirer de leur éthique.

Pour nos hommes politiques locaux, la rentrée politique, qui a pour objectif non l'obtention d'un diplôme, mais la conquête d'un poste d'élu, en l'occurrence la place de député de la deuxième circonscription de Seine-Saint-Denis, a déjà eu lieu il y a quelques temps. Cette circonscription regroupe les communes de Pierrefitte-sur-Seine, de Saint-Denis et de Villetaneuse. Elle a été conquise sur le Parti Communiste Français (PCF) par le Parti Socialiste (PS) au moment de la vague de 2012, le PCF perdant alors deux des quatre députés qu'il avait encore sur le département de Seine-Saint-Denis.

Investi par le PCF, au grand dam de Patrick BRAOUEZEC, Stéphane PEU, maire-adjoint à l'urbanisme de la commune de Saint-Denis et vice-Président de la Communauté Plaine Commune, a annoncé au début de l'été qu'il était candidat aux législatives de juin 2017. Mathieu HANOTIN, actuel député socialiste de la circonscription, s'est lancé indirectement dans la campagne législative à travers sa prise de position en faveur de Benoît HAMON et en s'engageant dans les combats internes au PS, où chaque apparatchik s'efforce de se positionner dans la recomposition qui ne manquera pas d'avoir lieu après la débandade attendue aux élections présidentielles puis législatives de 2017.

Dans ces conditions, une fois que chacun aura gravement annoncé que "la Droite et l'Extrême-Droite sont mes seuls ennemis", tout en sachant que les scores obtenus lors des précédentes élections démontrent que la Droite et l'Extrême-Droite ne sont pas en mesure de l'emporter dans notre circonscription, les électeurs devront in fine départager ces deux hommes politiques. 

Pouvons-nous penser qu'ils constitueraient d'ailleurs un rempart contre la Droite au Gouvernement ou l'Extrême-Droite ? Si l'on en juge simplement par le travail de la majorité socialiste actuelle qui favorise le néolibéralisme économique, il y a de quoi en douter sérieusement... En réalité, pour tous les électeurs de la circonscription, la vraie ligne de démarcation entre ces deux candidats sera de savoir s'ils incarnent le renouveau de notre bonne ville de Saint-Denis et des communes alentours constituant le territoire de Plaine Commune, qui doivent relever les mêmes défis, affronter la même stigmatisation.

Comme je l'indique dans le titre de ce billet, l'enjeu pour les électeurs sera de cerner si Stéphane PEU gèrera la ville de Saint-Denis, après son élection (car à ce moment-là, il succèdera à Didier PAILLARD et s'imposera à Patrick BRAOUEZEC), sur le modèle d'autres maires PCF de Petite Couronne, en particulier Malakoff ou Bagneux.
Inversement, les électeurs devront arriver à saisir si Mathieu HANOTIN, une fois réélu député, travaillera à élaborer et présenter un projet de gestion municipale semblable à celui de Bertrand KERN à Pantin, ce qu'on a pas vu jusqu'à présent... Dans les deux cas, l'électeur devra se méfier de ce qui relève de la com.

Dans ce combat, des renversements d’alliance ne sont pas à exclure.

Tout d’abord, parce qu’à l’échelle locale, Patrick BRAOUEZEC, qui a dû accepter à contre-cœur l'investiture par le PCF de Stéphane PEU, pourrait discrètement appuyer la candidature de Mathieu HANOTIN, dont il avait favorisé l’implantation lors des élections cantonales de 2008 au détriment d’un communiste orthodoxe. La réélection du député socialiste actuel écarterait la menace d'une perte de contrôle de Plaine Commune et de la ville de Saint-Denis, Stéphane PEU étant en effet un successeur non désiré. Pour Mathieu HANOTIN, la perte du siège de député serait un grave revers pour son implantation locale et de mauvaise augure pour la conquête de la ville lors des élections municipales de 2020. Il pourrait regretter de ne pas avoir fait invalider les résultats des élections municipales de 2014...

Ensuite, parce qu’au niveau national, il n’y a pas de risque que la circonscription bascule à Droite et que la débande prévue à Gauche aux législatives 2017 attire les convoitises sur les rares circonscriptions qui resteront à Gauche. Les stratèges des partis de Gauche ont d’ores et déjà repéré les circonscriptions qu'ils peuvent espérer conserver en juin 2017 et la nôtre est bien positionnée sur les cartes. Le Parti Socialiste souhaitera donc la garder à tout prix, tandis que le PCF cherchera à la reconquérir. Ajoutons que la "famine" attendue par les professionnels de la politique à Gauche étant d'une gravité exceptionnelle (nombreux élus, collaborateurs d'élus et autres affidés au chômage), les partis de Gauche ne se feront donc pas de cadeaux, ni au premier ni au deuxième tour.

Enfin, parce qu’une élection reste une histoire d’ambition, et qu’en se positionnant comme Directeur de campagne de Benoît HAMON, Mathieu HANOTIN nous rappelle l’importance de sa carrière au sein du parti. Jeune (moins de 40 ans), et réélu député, il peut espérer monter dans la hiérarchie d’un parti affaibli et obtenir un maroquin ministériel au retour de la Gauche au pouvoir (elle reviendra aux affaires dans 5, 10, 15 ou 20 ans, car c’est un balancier). Il en a d’ailleurs d’autant plus besoin que l’échec de Claude BARTOLONE aux élections régionales a affaibli la position de ce dernier au sein du Parti Socialiste. De la même manière, Stéphane PEU peut espérer, en cas de victoire, devenir une étoile montante d'un Parti dont il est resté à l'écart des postes centraux.

Pour conclure, à ce jour, deux personnes se sont déclarées candidates aux élections législatives de juin 2017 : Stéphane PEU et Didier LABAUNE, classé pour sa part à l'Extrême-Droite. Mathieu HANOTIN n'a pas officiellement fait acte de candidature, mais comme je l'ai indiqué précédemment, celle-ci est contenue dans les jeux de pouvoirs internes au PS. Enfin, j'étudie ma candidature à ces élections, fort de mon expérience aux élections municipales de 2014 et régionales de 2015 et de mon militantisme citoyen et associatif.